Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 09/04/2025
De la précarité extrême aux tournages porno criminels de « French Bukkake », il n’y a eu qu’un pas pour Pauline*. À 19 ans, elle est victime de viols aggravés dans ces vidéos aujourd’hui sous le coup de la justice.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00On m'a appelée la beurette, vide-couille, sale chienne, salope, elle.
00:06On n'a jamais prononcé mon prénom, on a toujours utilisé des mots, des objets pour me déshumaniser.
00:16Je suis l'une des victimes dans l'affaire French Bokake.
00:19J'étais une jeune femme de 19 ans, je vivais toute seule depuis l'âge de 16 ans.
00:24Je n'avais pas d'argent, je ne savais jamais comment j'allais manger ou payer mon loyer.
00:28J'ai été approchée par un profil Facebook, j'ai commencé à me confier à elle, elle s'est confiée à moi.
00:37Elle m'a expliqué qu'elle se prostituait, je lui ai expliqué mes difficultés financières.
00:43Je suis entrée dans un engrenage où elle me propose d'abord de me prostituer,
00:48mais n'étant pas disponible tout le temps, elle finit par me proposer des tournages pornographiques.
00:55La maison était en pleine campagne, elle était vide, et il y avait deux, trois hommes qui étaient déjà présents sur place.
01:04Le tournage a duré 48 heures, 48 heures où il y a eu cinq séquences.
01:12On n'a jamais prononcé mon prénom, on m'a appelée la beurette, vide couille, sale chienne, salope, elle.
01:21On n'a jamais prononcé mon prénom, on a toujours utilisé des mots, des objets pour me déshumaniser.
01:31Je n'ai pas été, entre guillemets, seulement violée, j'ai été torturée.
01:38Il y a eu des actes de barbarie qui ont été faits à mon encontre.
01:41J'ai vécu du racisme et du sexisme.
01:45Et aujourd'hui, je n'attends pas juste un procès, j'attends vraiment à avoir un vrai procès
01:51pour que ma dignité soit restaurée à 100%.
01:56Pascal Lopé m'avait assuré que ce ne serait diffusé qu'au Canada.
02:00Et quelques jours après le tournage de mes viols, une connaissance m'envoie un message
02:07en me disant « je ne te pensais pas comme ça ».
02:10Donc je lui demande de quoi il parle.
02:13Et de là, il m'envoie une capture d'écran des vidéos.
02:17Et de là, s'ensuit un harcèlement qui continue même 10 ans après.
02:22Ce harcèlement m'a poussée à une tentative de suicide pendant deux ans.
02:29J'ai tellement été cassée que je me suis prostituée.
02:31Et un jour, j'ai croisé la route d'une personne bienveillante qui m'a aidé à m'en sortir.
02:45Et du coup, je ne vais plus reprendre une vie normale.
02:48Les gendarmes m'ont appelée un jour où je rentrais du travail.
02:52Ils m'expliquent qu'ils vont venir dans ma ville prendre ma déposition.
02:56Puisque du coup, il y a un dossier qui est en train de se créer pour un potentiel procès.
03:04Et je peux enfin poser un mot sur ce que je trouvais pas normal.
03:09Puisque finalement, ce mot, c'était viol.
03:12Quand j'ai fait ma déposition,
03:16les gendarmes m'ont dit que je n'étais pas la seule.
03:19Qu'on était plus d'une cinquantaine de victimes.
03:21Et là, je me suis rendue compte que c'était pas moi le problème.
03:26Que c'était eux.
03:28Et ça fait du bien de ne pas se sentir seule.
03:32Au moment des faits, j'avais 19 ans.
03:34Et aujourd'hui, j'en ai 30.
03:37Et pourtant, en fait, je vis toujours dans la même peur.
03:40La peur qu'on me reconnaisse.
03:41Je suis en permanence en hypervigilance.
03:43Que ce soit dehors ou chez moi.
03:45J'ai l'impression que ça ne s'arrêtera jamais.
03:48Mais ce qui m'est arrivé, ça peut arriver à n'importe qui.
03:53Une soeur, une cousine, une femme, une fille.
03:58Peu importe.
03:59Ça peut arriver à n'importe qui.
04:00Il faut juste qu'on ait un moment de vulnérabilité.
04:03Et on se fait attraper par toute cette mafia.

Recommandations