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00:00Surtout et puis par intérêt avec toute cette technologie qui environne maintenant la recherche de la police et de la gendarmerie.
00:10Oui, par amitié pour Richard Marlet, je trouve qu'il a fait avec son association Science et Crime,
00:20ou Crime et Science, je ne sais plus, un formidable travail à destination du public
00:27parce qu'avec les séries télévisées, quelquefois le public mélange un peu les choses.
00:36On a l'impression que les affaires criminelles peuvent se résoudre en 52 minutes, ce qui est évidemment loin de la réalité.
00:43Mais l'idée de Richard, c'était, quand il m'en a parlé, je lui ai tout de suite dit que j'étais passionné par son idée,
00:54qui était de faire rencontrer au public les vrais experts, si j'ose dire,
00:59c'est-à-dire ceux qui sont sur le terrain confrontés à la solution des affaires criminelles.
01:07Et c'est vrai que du côté de la police scientifique actuellement, il y a des progrès considérables
01:14parce qu'on a parlé de la révolution de la police scientifique avec la découverte de l'ADN, bien sûr,
01:20mais maintenant, on est bien au-delà de ça.
01:26J'ai appris d'ailleurs, parce que je rencontre beaucoup de policiers de la police nationale et de gendarmes,
01:36j'ai appris que sur une scène de crime, actuellement, en 2025,
01:41on récolte beaucoup plus de traces numériques, c'est-à-dire invisibles,
01:48que de traces concrètes, des fibres, des empreintes digitales ou des choses comme ça.
01:55Et donc, maintenant, avec l'arrivée de l'intelligence artificielle
02:01qui permet de traiter des données qu'une vie ne suffirait pas à des spécialistes
02:08pour mener à bien leur recherche,
02:11on s'oriente vers un outil technologique nouveau
02:19qui remet en cause d'ailleurs toute la criminalistique.
02:23C'est-à-dire que, pardon d'être un peu long,
02:26mais par exemple,
02:29lorsque il y a une scène de crime à exploiter,
02:35les spécialistes doivent laisser leurs objets connectés
02:39et leurs téléphones portables dans une cage de Faraday
02:43de façon à ne pas remplacer les traces numériques
02:48par les traces de leur propre téléphone.
02:50Bon, c'est... Voilà.
02:53Mais je trouve que l'idée de ces journées du crime et de la science
02:57est une formidable idée.
02:59Et j'espère d'ailleurs,
03:02parce que je crois que la première édition à laquelle on participe
03:05est déjà un succès,
03:07j'espère que Richard Marley pourra pérenniser ses rencontres
03:14et en plus à Plumeur Boudou,
03:17alors c'est formidable, parce que c'est quand même
03:19un des endroits symboles de l'intervention,
03:24même si le temps a passé,
03:25que la technologie est bien différente aujourd'hui
03:31de ce qu'elle était quand on a fait le radome.
03:34Il n'y avait pas meilleur lieu à choisir que Plumeur Boudou.
03:39Alors pourquoi les gens sont aussi fascinés,
03:42le grand public est aussi fasciné par toutes ces histoires ?
03:46Alors, c'est une question récurrente
03:49et qu'on se pose, nous, et que le public pose toujours.
03:54La fascination, à mon avis,
03:56c'est un peu comme les accidents de l'avion.
03:58C'est-à-dire qu'il n'y a pas une cause,
04:00il y en a dix.
04:01Il y a le scénario du crime,
04:04si je peux me permettre l'emploi du mot scénario,
04:07parce que ça ramène un peu à la fiction.
04:09la personnalité de l'auteur homme ou femme du crime,
04:16la personnalité de la victime,
04:20les circonstances dans lesquelles l'enquête,
04:22en général, a permis d'arrêter l'auteur.
04:27Et en même temps, comment dire,
04:33peut-être que l'une des...
04:35On s'identifie assez facilement aux victimes.
04:39Et peut-être que le public se dit,
04:42ah ben au moins, ça ne m'est pas arrivé.
04:43Alors je parle évidemment du crime de M. et Mme Tout-le-Monde,
04:48qui m'intéresse plus que la criminalité organisée,
04:52le sang, le macabre.
04:55Moi, ce qui me passionne, c'est le décryptage.
04:59C'est-à-dire raconter le pourquoi du comment.
05:02C'est le côté colombo des affaires criminelles.
05:07C'est-à-dire comment l'enquête,
05:09avec des rebondissements qui sont dignes de fiction, d'habitude,
05:13a permis d'arrêter l'auteur du crime.
05:16C'est un peu ce que vous nous racontez dans votre dernier ouvrage.
05:20Oui, absolument.
05:21Moi, j'ai choisi une sélection d'une trentaine d'histoires
05:25qui m'ont marqué profondément
05:28pour les raisons que je viens d'exprimer.
05:33Mais aussi, il y a des histoires récentes.
05:38Je crois que la plus récente date de 2023.
05:43Mais il y a aussi des histoires du passé.
05:47Et j'ai la conviction que l'époque où s'est déroulée une affaire criminelle
05:57a quelque chose à nous dire sur l'état de la société à cette époque.
06:03et que les technologies évoluent, la science évolue, bien sûr,
06:09mais la société aussi.
06:11Il y a des choses, par exemple, qui, à l'heure actuelle,
06:15ne sont plus supportables par nos sociétés.
06:17Par exemple, dans les affaires de viol,
06:21il y a une vingtaine d'années encore,
06:25quand une femme portait plainte pour un viol
06:28et quand on arrêtait le violeur,
06:31il y avait toujours quelqu'un au moment du procès
06:33qui posait la question à la victime.
06:36Mais mademoiselle, madame, comment vous étiez habillée ?
06:40Donc, sous-entendu, vous l'avez peut-être un peu cherché.
06:44C'est devenu insupportable dans la société actuelle.
06:49Et maintenant, parce qu'à l'époque à laquelle je fais référence,
06:53dans les affaires de viol,
06:54quand l'auteur était condamné à 5, 6, 7 ans de prison,
07:00c'était le maximum.
07:03Or, maintenant, c'est un crime qui est puni souvent
07:06de 20 ans, voire 25 ans de réclusion.
07:11Et c'est justice, pour le coup.
07:16Voilà.
07:17Il y a des choses qui deviennent insupportables pour les sociétés,
07:21mais à une période précise de l'évolution de cette société.
07:27Et par exemple, c'est un peu mon dada,
07:31je pense très sincèrement qu'il faudrait faire,
07:35comment dire, un débat public et citoyen
07:40pour éventuellement prolonger la période de prescription actuelle,
07:45qui est de 20 ans,
07:46parce que ça n'est plus compatible avec les progrès de la politique scientifique,
07:50qui permet de résoudre des affaires qui ont 30, 35, voire 40 ans d'histoire.
07:57Merci.