L'Italie

  • il y a 12 ans
2012 • court métrage de fiction • DCP • 22’
Scénario, réalisation Arnold Pasquier
Image Javier Ruiz Gomez
Son Greg Le Maître
Montage Dominique Auvray
Écrit en résidence au Moulin d'Andé - Céci, Centre des écritures cinématographique. Consultant : Salvatore Lista.
Avec le soutien du CNC (contribution financière).
Un film produit par Nicolas Anthomé, bathysphere productions.
avec :
Paolo : Damiano Ottavio Bigi
Arthur : Hervé Lassïnce
Barbara : Barbara Carlotti

RÉSUMÉ
Paolo veut aller en Italie pour oublier son chagrin d'amour.
Arthur lui propose un étonnant raccourci: tous les chemins mènent-ils à Rome ?

Une nuit de février 2008, en quittant un restaurant de la rue Nationale à Paris, la voiture remonte la rue des Terres au Curé et j’aperçois la silhouette d’un bâtiment à la façade plissée. Je m’exclame, car ses porches m’évoquent Oscar Niemeyer. Piqué par la curiosité, j’entreprends quelques jours plus tard une visite qui commence dans la ZAC Masséna, avec pour but de rejoindre le quartier des Olympiades. Le désir du film est né de cette promenade. J’imagine une histoire d’amour qui se déroule ― au sens propre ― le long du chemin, mais qui s’établit sur un manque, un amour disparu et l’Italie où Paolo aimerait se trouver. J’introduis un trublion, un grain de sable dans la chaussure de Paolo, un Arthur vagabond qui est un passeur magicien. Il le fait marcher, le balade et dans un long détour, lui montre, l’oblige à voir. Du banal, mais d’où surgit le merveilleux « provoqué de manière inexplicable par une brèche qui s'ouvre à l'improviste » comme l’a défini Jean Cocteau dans Du merveilleux au cinématographe. Arthur est le metteur en scène d’un jeu de piste qui révèle par énigme les pièces d’un jeu dont on comprend progressivement la signification. La topographie de la ville agit comme un réservoir d'imaginaires, l'hétérogénéité des motifs, notamment architecturaux, l'arbitraire de certaines situations m'intéressent parce qu'ils m'autorisent à créer de la fiction, à emmener le personnage, et par là, le spectateur. Il s'agit d'appréhender la ville comme un terrain propice à l'aventure, où le joueur emmené dans un gigantesque jeu de l'oie ne sait pas ce qui va advenir et doit s'en remettre au destin. La magie mise en oeuvre par Arthur n’a rien de spectaculaire. Certes, il prend les devants, prépare le terrain, mais pour un inattentif, c’est presque invisible. Il est mon double cinéaste, un Mandrake débonnaire qui convoque une Barbara fantôme sur leur parcours, ou un guide qui professe qu’avec un peu de bonne volonté et de la culture, la ville est un théâtre vertigineux où l’on prend du plaisir. A.P.

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