Xerfi Canal Alexandre Mirlicourtois France: réduire la dette est un moyen pas une fin !

  • il y a 13 ans
Fin août, le gouvernement dévoilait son plan d’action pour réduire les déficits publics. La feuille de route est claire. Il faut alléger le déficit budgétaire de 11 milliards d’euros pour le ramener à 4,5% du PIB en 2012 en passant par une cible intermédiaire fixée à 5,7% cette année. Au-delà de l’éparpillement des mesures, le signal envoyé aux agents économiques est clairement négatif. Du côté des entreprises le message est identifié et déjà intégré : le gouvernement n’hésitera pas à remettre en cause son dogme de baisse des charges fiscales et sociales. Un premier coup de canif avait déjà été donné avec l’instauration d’une prime dividende obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés. Une prime dividende obligatoire pour celles ayant versé un dividende en hausse par rapport à la moyenne des deux années antérieures. Demain s’ajoutera donc la réduction des exonérations de charges sur les heures supplémentaires, la taxation plus forte de l’épargne salariale et le renforcement de la fiscalité sur les complémentaires santé. Et il ne faut pas se faire d’illusion, les entreprises chercheront à s’ajuster pour contenir le ratio masse salariale rapportée à la valeur ajoutée. L’ajustement se fera à la fois sur les quantités et sur les prix, c'est-à-dire les salaires. Ce que l’on peut donc prévoir c’est le gel des rémunérations, la réduction du nombre d’heures supplémentaires travaillées et le resserrement du marché du travail. Autant d’ajustements au pire moment, c'est-à-dire au moment même où les entreprises se sont déjà placées en mode défensif. Car l’environnement économique s’est nettement dégradé depuis le printemps.

Alexandre Mirlicourtois
Directeur des études de Xerfi

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