Nanothermite - L'imposture de la chip mystérieuse
  • il y a 11 ans
Source : www.youtube.com/watch?v=JFzYMNPNFOM

Depuis 2007, Steven E. Jones, un physicien américain considéré comme un des leaders du « 911 truth movement » aux USA, parcourt le monde en affirmant posséder des « preuves » du piégeage des tours du WTC par des matériaux incendiaires et/ou explosifs de dernière génération, connus des seuls militaires et à base de nanothermite. Ses preuves résideraient dans l'extraction des poussières du WTC de ce qu'il a appelé des « chips » de nanothermite, de petites écailles comportant deux couches, une grise, l'autre rougeâtre.

Avec 8 autres coauteurs, il est même parvenu à publier un article dans une revue de l'éditeur Bentham - supposée posséder un comité de lecture - explicitant différents tests et analyses censés prouver ses affirmations.

Passons rapidement sur la forme rocambolesque qu'a prise cette publication :
1) Le choix de l'éditeur était loin d'être téméraire puisque Bentham était connu pour avoir eu plusieurs soucis de relecture dans ses revues,
2) L'éditrice en chef de la revue a démissionné en affirmant n'avoir jamais eu connaissance de l'article avant publication,
3) La revue n'a plus alors publié pendant 18 mois,
4) Un des proches amis de Steven E. Jones a été miraculeusement nommé relecteur alors qu'il n'est pas spécialiste du domaine traité (ni d'explosifs, ni de matériaux énergétiques), ce qui laisse à supposer qu'il a été « soufflé » par les auteurs.

Intéressons-nous au fond de l'article...

Dès le départ, la couleur et la morphologie des écailles laissaient supposer que les auteurs étaient plus probablement en présence de simples écailles de peinture anticorrosion que d'un prétendu incendiaire surpuissant (01:02). Même les vues réalisées au moyen d'un microscope à balayage électronique laissaient apparaître des empilements caractéristiques de kaolinite, une argile utilisée dans les peintures pour ses propriétés anticorrosion (01:19).

D'autres types de tests permettant d'identifier les éléments chimiques présents dans les chips ont été réalisés. De par leur composition, les auteurs ont ainsi pu présenter 2 types très différents d'écailles (01:35). Or, d'après le rapport du NIST publié en 2005, la structure porteuse des Tours Jumelles, en acier, était recouverte par 2 types de peintures, une de la marque Tnemec (poteaux), l'autre de marque Laclede (structure treillis portant les planchers)... Et, comme par hasard, il se trouve que les 2 compositions correspondent de façon confondante avec les spectres donnant les éléments chimiques présents (02:03) : oxyde de fer, chromate de zinc, silicates et aluminates de calcium pour la première, oxyde de fer et kaolinite pour la seconde.

Il se trouve que, fortuitement (!), Steven E. Jones a pu établir le spectre des éléments de la peinture Tnemec puisqu'il s'est procuré quelques fragments sur un monument dédié au WTC. La correspondance est parfaite... (02:22)

En savoir plus : http://www.bastison.net/RESSOURCES/Critique_Article_Harrit.pdf