Trajectoires post-coloniales (3/3)

  • il y a 12 ans
Cette ultime vidéo aborde le souci d'universalisme critique en butte aux dérives indigénistes ou nativistes. Pour comprendre le sous-texte de cet échange, voici ce qu'écrivait Jean-François Bayart dans Les études postcoloniales. Un carnaval académique : « Les postcolonial studies s'emparent désormais de toutes les situations de domination à travers les âges, sans craindre les anachronismes ni les non-sens. Les Palestiniens, naturellement, en butte au “colonialisme”, voire au régime d'apartheid sioniste, mais aussi les Gastarbeiter turcs en Allemagne, sont censés relever d'une situation “post-coloniale”, bien que la “colonialité” d'Israël fasse débat et que la Turquie ne fût jamais colonisée. »
Pour aborder ce phénomène de reconceptualisation que sont les études post-coloniales, sont réunis quatre universitaires de haut vol. Emmanuelle Saada, historienne et sociologue à la lumière du droit, est spécialiste de la colonisation et de l'empire français, professeure à l'université Columbia (New York). Elle a publié un maître livre : Les enfants de la colonie. Les métis de l’Empire français entre sujétion et citoyenneté (La Découverte, 2007). Souleymane Bachir Diagne, philosophe né au Sénégal, normalien, également professeur à Columbia, auteur de Bergson dans les colonies (CNRS-Éditions, 2011). Mamadou Diouf, lui aussi professeur à Columbia. Jean-François Bayart, ancien directeur du Ceri (Centre d'études et de recherches internationales) de Science-Po, blogueur à Mediapart, auteur d'un livre polémique sur le boomerang post-colonial en France : Les études postcoloniales, un carnaval académique (Karhala, 2010).
Entretien mené pour Mediapart et le Centre d'histoire sociale du XXe siècle (Paris I-CNRS) par Antoine Perraud.

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