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Les Vraies Voix avec Jean-François Bandet, patron des boulangeries artisanales Bo&Mie.

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Transcription
00:01Les vraies voix Sud Radio
00:02Et cette info en plus mon cher Félix, c'est ce boulanger qui vient d'être convoqué au commissariat à Paris
00:08pour avoir donc fait travailler ses salariés le 1er mai, mais on parle du 1er mai 2021.
00:14Et oui, tout a commencé par une descente de l'inspection du travail dans une boulangerie du 2e arrondissement de la capitale le 1er mai 2021.
00:21Et 4 ans plus tard, oui, la surprise pour ce patron, une convocation au commissariat.
00:24Alors cette anecdote en plus résume, résonne un peu avec l'actu, puisque les boulangers réclament en ce moment justement
00:29une exception pour avoir le droit d'ouvrir le 1er mai avec leurs salariés.
00:33Il y avait une sorte de tolérance jusqu'à un revirement de jurisprudence de la Cour de cassation en 2006.
00:38Et donc ce matin, sur Sud Radio, on l'entendait tout à l'heure, la ministre du Travail a dit soutenir l'idée d'assouplir la loi.
00:44Mais en attendant, Catherine Vautrin nous explique aussi qu'elle ne peut pas donner consigne d'indulgence aux inspecteurs du travail
00:49vu que ceux-ci sont indépendants.
00:51Pour en parler donc, nous sommes avec ce patron de boulangerie parisien qui a bien voulu nous raconter sa mésaventure.
00:56Bonsoir Jean-François Bandé.
00:58Bonsoir.
00:59Merci d'être avec nous dans les vraies voix sur Sud Radio.
01:01Avant d'en venir à cette convocation que vous avez reçue au commissariat,
01:04comment ça s'est passé déjà cette visite de l'inspection du travail le 1er mai 2021 ?
01:08Ça a été une vraie surprise, j'imagine, et pas une bonne ?
01:12Alors une surprise, pas forcément, parce que des visites on peut en avoir régulièrement.
01:16Donc nous on était assez sereins, on n'a pas de soucis particuliers.
01:18Tous nos employés sont déclarés, ont des contrats, etc.
01:21Donc on était plutôt sereins et on a été surpris par le fait qu'ils nous reprochent d'être ouverts.
01:27Puisque nous à l'époque on n'était tout simplement pas au courant.
01:30Puis en fait 90% des boulangeries et des fleuristes sur Paris sont généralement ouverts le 1er mai.
01:35Nous on a démarré en 2018, donc c'était notre 3ème 1er mai.
01:40Et le précédent c'était le Covid, donc on n'avait pas une grande expérience.
01:43Donc on est un peu tombé de l'arbre quand on a été attrapé sur ce sujet-là.
01:48Et vous êtes surpris 4 ans plus tard d'être convoqués ?
01:51Mais ils viennent et après vous êtes convoqués ?
01:54Déjà on s'est expliqué, on a été convoqués par une autre personne qu'un inspecteur initial.
02:01Et d'ailleurs on a été surpris parce que l'autre personne était beaucoup plus conciliante.
02:04Et en fait nous expliquait que c'était un peu du zen qui était fait par cet inspecteur.
02:10et que la plupart des gens au niveau de l'association du travail étaient beaucoup plus tolérants.
02:15Et la preuve c'est qu'en fait il y a peut-être 10 000 ou 20 000 artisans qui travaillent le 1er mai.
02:19Et il y a chaque année 1, 2, 3 procès verbales.
02:22Enfin il y en a très peu.
02:23Alors c'est effectivement pour vous, quand vous dites que vous ne saviez pas,
02:26vous ne connaissiez pas le contour de la législation,
02:28parce que vous dites 90% des boulangeries,
02:31parce que c'est vrai qu'elles sont quasiment ouvertes le 1er mai.
02:34Nous les boulangers par nature, les gens ne travaillent pas souvent.
02:38Donc on travaille le samedi, le dimanche,
02:39on travaille pour Noël, pour le jour de l'an, pour le 14 juillet.
02:42Très tôt le matin.
02:43Très tôt le matin, on travaille 24-24 quasiment maintenant chez nous.
02:48Donc c'est vrai que ce n'est pas des choses auxquelles on avait pensé initialement.
02:53Et après c'est vrai que quand on s'est penché sur la loi elle-même,
02:56la loi elle-même n'est pas claire.
02:57Quand vous posez la question à 4 personnes qui sont des spécialistes,
03:00vous avez 4 réponses différentes.
03:01Donc ce n'est pas évident pour un boulanger de se positionner.
03:03Parce que là vous risquez 750 euros d'amende par salarié,
03:071500 euros pour 6 ans mineurs, c'est ça ?
03:09Alors c'est plus que ça, parce que moi ma société,
03:12enfin j'ai une holding personnelle qui possède mes parts,
03:15donc c'est juste un outil juridique,
03:18mais quand c'est ça, c'est x5.
03:19Donc en fait nous à l'amende qu'on a reçue,
03:21on nous a dit qu'on était éligible à une amende de 78 000 euros pour ça.
03:26Et par contre si on payait tout de suite, c'était que 10 000.
03:29Et du coup vous avez fait quoi ?
03:33Du coup on a pris un conseil et on a compté.
03:36Il faut faire un recours.
03:37Quel scandale !
03:38Il faut faire un recours.
03:39C'est un scandale parce que quand on voit ce boulanger-là,
03:42qu'on harcèle quelque part,
03:44que l'État harcèle quelque part,
03:45on ferait mieux de s'occuper,
03:47ils ont commencé d'ailleurs à le fermer,
03:48de s'occuper des magasins qui blanchissent le pognon de la drogue,
03:52et les fermer avec des employés qui sont au black, etc.
03:54plutôt que venir ammerder ce boulanger.
03:57Voilà.
03:57Là on a parlé, attendez.
03:59Et 4 ans plus tard.
04:01Non mais c'est ça aussi.
04:03Je ne suis pas d'accord avec Bruno.
04:07Je comprends et je suis d'accord aussi avec notre ami boulanger,
04:10mais quand on a une loi,
04:12on ne peut pas se plaindre que certains l'appliquent,
04:14même si on n'est pas d'accord avec cette loi.
04:16Ce qu'il faut c'est changer cette loi.
04:18On est bien d'accord.
04:19Et ce n'est pas normal que les boulangers,
04:20ça a été dit, les fleuristes,
04:22tous ceux qui nous servent quand nous on est en congé,
04:24ou en jours fériés,
04:26ne puissent pas travailler.
04:27Cette tolérance qui était appliquée juste à présent
04:29n'était pas légale.
04:31On était au bon vouloir, le bon plaisir.
04:33Mais ce n'est pas...
04:34Il y a le procureur Bilger,
04:35il va vous dire que le bon plaisir,
04:37c'est à la tête du client.
04:38Et c'est souvent le fait aussi d'inégalité.
04:40Mais c'est de la pédagogie.
04:41À ce moment-là, c'est de la pédagogie.
04:43Ça veut dire aussi que ce n'est pas forcément toujours très clair.
04:45C'est ce que nous dit ce boulanger Jean-François Bandé.
04:47Vous êtes où dans Paris ?
04:49On va faire de la pub.
04:51Nous, on est dans Paris-Centre.
04:52On a 6 magasins.
04:54Saint-Martin, rue de Rivoli, on en a deux.
04:58Boulevard Montmartre.
04:59Donc on est vraiment dans Paris-Centre.
05:01Et ça s'appelle comment ?
05:02Au cœur de Paris-Centre.
05:02Et ça s'appelle Bohémie.
05:04Ah oui, d'accord.
05:05Oui, oui.
05:05Oui, oui.
05:05Tout le monde dit oui, oui.
05:06Et votre spécialité ?
05:08Donnez-nous fin.
05:08Spécialité ?
05:09Viennoiserie, le New York Roll,
05:11le Babka Canet, le Flanvani.
05:13Tout va bien.
05:13Les classiques revisités.
05:15Mais 100% maison.
05:16On peut passer commande ?
05:17Bien sûr.
05:18Mais pas le 1er mai.
05:21Vous êtes ouvert le 1er mai, du coup ?
05:22Vous rééditez l'expérience ?
05:24Non, malheureusement, on est fermé depuis 4 ans.
05:26Bien entendu.
05:27Ça vous a servi de leçon.
05:29Ah oui, bien sûr.
05:30En tous les cas, merci d'avoir témoigné
05:31et nous raconté effectivement cette anomalie.
05:35Merci beaucoup Jean-François Bandé,
05:37boulanger à Paris,
05:38donc sanctionné en 2021
05:39pour avoir ouvert un 1er mai.
05:41Excellent, Félix.
05:41Ce sujet va pouvoir continuer
05:44d'alimenter les conversations.
05:45On parlait des fleuristes aussi.
05:46Là aussi, c'est un vrai sujet.

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