Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • avant-hier
« Une première pierre lancée dans le mur de l'impunité. » C'est la réaction de Marie-Charlotte Garin (écologiste), après l'adoption, en première lecture, de la proposition de loi qui modifie la définition pénale du viol et des agressions sexuelles, dont elle est co-rapporteure, avec sa collègue Véronique Riotton (EPR). Après l'émotion suscitée par le procès des viols de Mazan, le texte a été largement voté, malgré certaines réserves. Il prévoit que le consentement doit être "spécifique", "donné librement" et qu'il "peut être retiré à tout moment".

La rédaction de LCP revient sur les moments phares des lois examinées ces derniers mois.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00La criminalité sexuelle ne recule pas, un climat d'impunité perdure et la culture du viol demeure une réalité.
00:20Ce soir, collectivement, nous avons acté que nous passions de la culture du viol à la culture du consentement
00:25et c'est une première pierre que nous lançons dans le mur de l'impunité.
00:28Ravie de vous retrouver sur LCP pour un nouvel épisode des grands débats.
00:33En finir avec la culture de l'impunité, ce sont les mots des deux députés qui portent le texte dont nous allons parler aujourd'hui.
00:40Un texte à la portée symbolique très forte puisque quelques mois après le procès des viols de Mazan,
00:47l'Assemblée nationale débat de la définition du viol et des agressions sexuelles.
00:52La proposition de loi examinée est le résultat d'un véritable travail transpartisan
00:57mené par l'écologiste Marie-Charlotte Garin et sa collègue du bloc central Véronique Riotton.
01:04Ensemble, elles ont mené des auditions entendues des magistrats, des associations et des victimes.
01:10Et ce 1er avril, leur texte arrive enfin en séance.
01:14Un premier pas législatif attendu par des milliers de victimes.
01:17Lorsque ça m'est arrivé, j'avais foi en la justice.
01:23J'ai fait tout ce qu'on m'a demandé.
01:25L'auteur des faits a été acquitté et moi, j'ai été broyée une deuxième fois.
01:32A la question de savoir si une victime devait porter plainte, je répondais oui.
01:37Aujourd'hui, j'en suis moins certaine.
01:40Ces mots ont été prononcés par la journaliste Julia Foyce devant notre Assemblée.
01:45Je tenais à la citer car c'est son témoignage et celui d'autres victimes que nous avons auditionnées,
01:50qui nous ont amenées là où nous en sommes aujourd'hui,
01:53qui ont forgé ma conviction personnelle que la loi devait être modifiée.
01:58Elle témoigne d'une situation qui doit nous interroger.
02:01Pourquoi le crime le plus souvent commis dans notre pays est-il le moins déclaré aux autorités judiciaires ?
02:09Aujourd'hui, le triple constat que nous dressons est le suivant.
02:13La criminalité sexuelle ne recule pas.
02:16Un climat d'impunité perdure.
02:19Et la culture du viol demeure une réalité.
02:24Malgré des avancées législatives, notamment en 2018, en 2021,
02:28malgré l'allongement des délais de prescription,
02:30malgré les efforts de formation des forces de l'ordre et l'amélioration
02:33du recueil de la parole et de l'accompagnement des victimes,
02:37nous sommes toujours confrontés à des chiffres de criminalité sexuelle ahurissants.
02:43Derrière ces chiffres, il y a autant de drames personnels.
02:48C'est avec la volonté de répondre à ces failles dans notre système
02:51que nous avons œuvré avec ma co-rapporteure Marie-Charlotte Garin pendant 16 mois.
02:56C'est avec humilité et prudence que nous avons travaillé sur le temps long,
03:01celui de la réflexion et de la concertation.
03:06Il y a trois ans, la Commission européenne a présenté un projet de directive
03:09visant à lutter contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique.
03:13Ce texte a posé la question de la définition pénale du viol,
03:17avec deux conceptions, celle fondée sur le non-consentement de la victime
03:20et celle centrée sur les éléments matériels,
03:22violences, contraintes, menaces et surprises.
03:25Face à ce débat, nous avons créé une mission d'information
03:27au sein de la délégation aux droits des femmes
03:29en décembre 2023.
03:32C'est une mission que nous avons menée au long cours,
03:34en écoutant les victimes et les professionnels,
03:37car il y avait non seulement un problème de fond technique,
03:40mais aussi un sujet sociétal.
03:42Pendant un an et demi, presque un an et demi,
03:44nous avons auditionné les représentants des professionnels,
03:48les organisations féministes, les victimes,
03:50et je salue leur présence à nos côtés ce soir.
03:53Nous avons étudié les exemples à l'étranger pour remettre notre droit en perspective.
04:01Nous avons abouti au constat partagé avec ma co-rapporteure
04:04que notre droit devait être modifié.
04:07Pourquoi ?
04:08Parce que notre définition pénale du viol et des agressions sexuelles
04:12échoue dans ses trois grandes fonctions.
04:15Dans sa fonction répressive, car elle ne permet pas suffisamment
04:18de sanctionner les agresseurs et leurs comportements violents.
04:21Dans sa fonction protectrice, puisque les victimes ne sont pas correctement protégées
04:25face à ces comportements violents.
04:28Dans sa fonction expressive, enfin, car notre droit n'incarne plus
04:32les valeurs de notre société et ne rend pas compréhensible
04:35l'interdit, pourtant suprême, de jouir du corps d'autrui sans son accord.
04:42Personne n'a le droit d'accéder à l'intimité de quelqu'un sans son accord.
04:46Nous voulons prétendre à une éducation, à une vie affective et sexuelle
04:50respectueuse, affirmer clairement ce principe dans notre loi
04:54est un point de départ essentiel.
04:57Nous l'avons écrit dans notre rapport.
04:58La jurisprudence est riche, elle a permis de faire progresser
05:01considérablement l'appréhension judiciaire des violences sexuelles.
05:05Toutefois, nous considérons que cette jurisprudence
05:07et l'interprétation que les juges font de la loi
05:10ne parviennent pas aujourd'hui à combler le silence de la loi
05:14sur la notion de consentement.
05:17Le consentement est partout dans la procédure judiciaire,
05:20mais il est absent de la loi française.
05:23Cela ouvre la voie à des malentendus,
05:25voire à des instrumentalisations du consentement
05:27par les auteurs d'agressions.
05:30Voilà pourquoi nous pensons aujourd'hui
05:32qu'une réforme législative est impérative.
05:35La rédaction que nous proposons vise à dire plus clairement
05:38qu'un rapport non consenti est illégal,
05:41tout en respectant les grands principes de notre droit.
05:44Je remercie notre présidente d'avoir saisi le Conseil d'Etat
05:47qui nous a permis de solidifier notre écriture.
05:50Nous poursuivons l'ambition d'éviter de faire
05:52du comportement actuel ou passé de la victime
05:55le cœur de l'enquête.
05:56J'aimerais citer ici un autre témoignage
05:59dont j'ai été profondément émue,
06:01celui de la journaliste Hélène Devinck.
06:03Elle nous rappelait qu'en matière de violence sexuelle,
06:06la parole des femmes n'est pas crue, cela doit cesser.
06:10S'attaquer à la définition du viol,
06:12c'est aussi lutter contre ces préjugés d'un autre temps
06:14et faire en sorte que la honte change de camp.
06:17Mes chers collègues, nous avons aujourd'hui l'opportunité
06:21d'améliorer notre système judiciaire en matière de violence sexuelle
06:24pour que les victimes puissent être rassurées.
06:28Oui, vous serez entendus.
06:30Oui, justice peut être rendue.
06:33Non, la sexualité et la violence ne sont pas la même chose.
06:37Je vous remercie.
06:39Monsieur le Président,
06:40Madame la Ministre,
06:42chers collègues,
06:44depuis MeToo, quelque chose a changé.
06:46Les femmes partout se sont levées pour dire
06:48« moi aussi ».
06:49Moi aussi, j'ai été victime.
06:51Moi aussi, comme les 270 000 femmes
06:54victimes de violences sexuelles chaque année.
06:56Une toutes les deux minutes,
06:58sans que cela ne devienne jamais un fait de société,
07:01une mobilisation nationale,
07:02une priorité de l'État.
07:03270 000 femmes chaque année.
07:07Et pourtant,
07:08combien de classements sans suite ?
07:10Combien de procès qui n'ont jamais lieu ?
07:12Combien de vies brisées sans que jamais les bonnes questions ne soient posées ?
07:15Combien de victimes broyées par une procédure qui les a malmenées ?
07:20Le viol est un crime de masse largement impuni.
07:24Cette impunité perdure grâce à la culture du viol.
07:28Cette culture du viol qui gangrène notre société.
07:30Cette culture du viol qui fait qu'on change de trottoir le soir,
07:34qu'on couvre son verre en soirée par peur d'être drogué.
07:37Qu'au lieu d'apprendre à nos petites sœurs à vivre et à profiter,
07:40on leur apprend à survivre et à se protéger.
07:44Cette culture du viol qui permet que des personnes mises en cause
07:46soient nommées à des postes prestigieux,
07:48sans jamais être inquiétées.
07:50Cette culture du viol qui fait qu'un agresseur sexuel
07:53peut être qualifié de « fierté de la France ».
07:55Cette culture du viol qui permet à des hommes ordinaires
07:59de violer une femme endormie en argant qu'ils avaient le consentement de son mari.
08:03Cette même culture du viol qui abîme nos relations
08:06et expose à la violence nos petites filles et nos petits garçons.
08:12Voici ce qu'entendent les victimes.
08:14Avez-vous crié ? Résisté ? Dis non ? Pourquoi êtes-vous resté ?
08:19En introduisant l'absence de consentement
08:21comme élément constitutif de l'infraction,
08:23on demande au juge d'examiner ce qu'a fait le mis en cause.
08:26S'est-il assuré du consentement de la plaignante ?
08:29A-t-il profité d'une situation de vulnérabilité ?
08:32A-t-il usé de pression, d'emprise ?
08:34Ce recadrage est essentiel,
08:36car on juge les actes de l'auteur,
08:38pas ceux de la victime.
08:41Comme nous l'a dit Maître Cornas-Bassoli,
08:43présidente de Choisir la cause des femmes,
08:45quand on laisse la définition du consentement aux violeurs,
08:48on laisse la culture du viol définir le consentement.
08:51Alors avec ma co-rapporteure Véronique Riotton,
08:55nous avons pris le temps, chers collègues,
08:57de définir le consentement et surtout le non-consentement.
09:00Nous savions que nous avions entre les mains une matière sensible,
09:03le code pénal,
09:04et avec elle, les vécus de milliers de victimes.
09:0814 mois de travaux, d'auditions techniques,
09:10passionnantes, parfois éprouvantes.
09:1314 mois à se poser toutes les questions, ou presque.
09:16Telle écriture, ou plutôt celle-ci ?
09:18A quel endroit ? Sommes-nous trop explicites ? Pas assez ?
09:21Quid de la présomption d'innocence ?
09:23Les victimes en situation de prostitution sont-elles protégées ?
09:26La prise en compte de toutes les vulnérabilités est-elle assurée ?
09:30Ces questions, nous n'y avons pas répondu seuls.
09:33Nous avons pendant plus d'un an travaillé en lien constant
09:35avec un groupe d'expertes, juristes, docteurs en droit,
09:38avocates et magistrats, ainsi que les associations,
09:42notamment le planning familial,
09:43la Fédération nationale solidarité femmes,
09:45la FNCIDFF, choisir la cause des femmes,
09:47femmes solidaires, la VFT,
09:49nous toutes, sexe et consentement.
09:54Ces personnes nous ont accompagnées avec cœur et compétence,
09:57comme elles le font chaque jour avec les victimes.
10:01Nous leur sommes reconnaissantes
10:02et saluons leur présence ce soir en tribune.
10:04A cela, nous avons eu la chance, rare comme vous le savez,
10:13d'ajouter l'expertise des membres du Conseil d'État.
10:15Nous leur avons exposé nos quatre grandes intentions.
10:18D'abord, marquer la frontière claire entre sexualité et violence.
10:21Un acte sexuel non consenti, ça n'est pas du sexe,
10:24c'est de la domination et c'est interdit par la loi.
10:28Ensuite, conserver les critères existants pour qualifier les cas de viol.
10:31Actuellement, quatre sont reconnues.
10:32La violence, la contrainte, la menace ou la surprise.
10:36Ils sont essentiels.
10:38Il est ensuite nécessaire de mieux prendre en compte les cas de sidération.
10:41Quand votre corps ne peut plus bouger,
10:43quand vous ne pouvez plus réagir,
10:45quand vous ne pouvez plus rien dire.
10:47C'est le cas pour 70% des victimes de viol.
10:50Enfin, rappeler que le consentement doit être apprécié
10:52au regard de circonstances environnantes.
10:55On cible ici directement le travail du juge et des enquêteurs,
10:57en permettant de mieux identifier les stratégies employées
11:00pour piéger ou contraindre la victime
11:02et évaluer ainsi la validité du consentement donné.
11:06Nos échanges avec le Conseil d'État et l'avis qu'il nous a rendus
11:08nous ont permis d'enrichir notre proposition
11:10adoptée en commission des lois la semaine dernière.
11:14Ce texte est solide, chers collègues.
11:15Il respecte la présomption d'innocence
11:17et les grands principes de notre droit.
11:20Aux victimes, nous disons,
11:21ce texte, s'il est adopté, ne sera pas une baguette magique.
11:24Le chemin restera difficile, car il faut plus de moyens pour la police,
11:28pour la justice, plus de formation
11:30pour que chaque professionnel soit en mesure de reconnaître,
11:32d'écouter, de protéger.
11:35Pour les moyens, c'est au gouvernement d'écouter les plaidoyers
11:37de toutes les associations engagées,
11:39d'écouter et d'enfin agir.
11:42Entre le moment où je parle et la fin de la séance,
11:45165 personnes auront été victimes de violences sexuelles en France
11:48à raison d'une toutes les deux minutes.
11:50Pour elle et pour toutes les autres, mettons fin à l'impunité.
11:56Le texte fait consensus dans l'hémicycle,
11:59chose assez rare dans un hémicycle qui n'a pas de majorité.
12:03Le texte a le soutien de la ministre chargée de l'égalité
12:06entre les femmes et les hommes, Aurore Berger,
12:09qui a fait de la lutte contre les violences et agressions sexuelles
12:12l'un de ses combats.
12:13Le consentement est au cœur de notre combat contre les violences sexuelles.
12:18Il est une évidence qui aurait dû s'imposer depuis toujours
12:21et pourtant, il reste aujourd'hui un concept volontairement déformé, interrogé.
12:26Pourquoi ?
12:27Parce qu'il vient heurter des habitudes et des croyances.
12:30Parce qu'il dérange.
12:31Il dérange car il est intrinsèquement lié à une réalité
12:33que l'on préférait mettre à distance,
12:35une réalité occultée par les clichés.
12:38Dans 9 cas sur 10, la victime connaît son agresseur.
12:419 fois sur 10.
12:44Ce n'est pas un inconnu tapis dans l'ombre,
12:46c'est un mari, un ex-conjoint, un parent, un ami, un collègue.
12:51Cette proximité brouille les frontières et nourrit des doutes insupportables.
12:54Pourquoi n'a-t-elle pas crié ?
12:56Pourquoi ne s'est-elle pas débattue ?
12:58Pourquoi n'a-t-elle rien dit plus tôt ?
13:00Parce que le viol ne se résume pas à la brutalité physique.
13:03Parce que la peur, la sidération, la honte, l'emprise,
13:05les violences psychologiques, les abus d'autorité ou de pouvoir
13:08sont autant de chaînes invisibles
13:10qui paralysent et qui peuvent paralyser longtemps.
13:14Parce que l'absence de cris, de lutte ou de résistance
13:18n'est jamais un consentement.
13:20Parce que le silence d'une victime n'est jamais un consentement.
13:24Parce que ne pas dire non ne veut pas dire oui.
13:27Nous vivons un moment charnière.
13:29Le procès de Mazot en est le symbole.
13:31Gisèle Pellicot en est le visage.
13:33Une femme debout.
13:34Gisèle Pellicot droguée par son mari pour être vendue à des inconnus
13:38recrutés sur internet qui la considèrent, dit-elle,
13:41comme une poupée de chiffon, un sac poubelle.
13:44Pendant dix ans, son corps a été un terrain vague,
13:47son existence un cauchemar,
13:49méthodiquement et chimiquement orchestré.
13:52Ils ont été au moins 51 hommes.
13:5451 visages, terriblement ordinaires.
13:58Ils sont des voisins, des collègues,
14:00des pères de famille que nous croisons chaque jour.
14:02Parce que l'horreur a un visage familier.
14:05Et quand l'heure de répondre de leurs actes est venue
14:07et qu'il fallait se rendre au tribunal,
14:09ils se sont présentés masqués,
14:11cachés sous des capuches et des cagoules.
14:13Avait-il honte d'eux-mêmes,
14:15ou plutôt honte, d'avoir été interpellés ?
14:18Ce procès nous oblige.
14:20Il doit y avoir un avant et un après-maison.
14:22Nous n'avons plus le droit de détourner le regard.
14:25Nous devons avoir le courage de regarder notre société
14:27telle qu'elle est,
14:29aussi dérangeante soit-elle avec ses violences,
14:31ses silences et donc ses complicités.
14:34Nous devons aux victimes de nous hisser
14:35au niveau du courage de Gisèle Pédicot
14:37et nous devons redoubler d'efforts.
14:40Car si nous avons progressé ces dernières années
14:41pour mieux protéger les victimes
14:43et mieux condamner les bourreaux,
14:45si nous avons renforcé nos dispositions de prévention
14:47et d'accompagnement et notre arsenal juridique,
14:49si nous avons commencé à graver l'absence de consentement
14:52dans la loi,
14:53le combat, lui, n'est pas terminé.
14:55En inscrivant dans notre code pénal,
14:57grâce à la loi 2021,
14:58le seuil de 15 ans,
15:00en deçà duquel il ne peut jamais y avoir de consentement,
15:03nous avons clarifié le travail de la justice.
15:05Avant 15 ans,
15:07un enfant est un enfant.
15:09Il ne peut pas comprendre
15:10ce qu'on lui suggère ou ce qu'on lui impose.
15:12Avant 15 ans,
15:13un enfant ne peut pas consentir.
15:15C'est non,
15:15c'est toujours non,
15:17c'est un interdit absolu.
15:18Il ne peut pas en être autrement.
15:20Aujourd'hui,
15:22nous pouvons changer de dimension
15:23en réaffirmant une vérité simple,
15:25incontestable,
15:26inaltérable.
15:27Consentir,
15:28ce n'est pas dire non.
15:29Consentir,
15:30c'est dire oui.
15:31Un oui explicite,
15:32libre,
15:33sans contrainte ni ambiguïté.
15:35Il ne s'agit pas de caricaturer cette exigence
15:37en y voyant une bureaucratisation du désir
15:40ou en évoquant ironiquement un contrat signé
15:42avant chaque relation sexuelle.
15:43Il s'agit de protéger,
15:45de reconnaître,
15:46de rendre justice.
15:48Car le viol n'est ni une fatalité,
15:50ni un malentendu.
15:52Le viol est un crime.
15:53Un crime qui brise,
15:54qui mutile et qui anéantit.
15:57Mesdames et messieurs les députés,
15:58nous avons une responsabilité immense.
16:00Et je veux saluer l'engagement des parlementaires
16:02de tous horizons,
16:03qui portent cette avancée avec force et conviction.
16:06Je tiens à rendre un hommage appuyé
16:08au travail réalisé par Véronique Riotton
16:10et Marie-Charlotte Garin,
16:11dont la mission et le rapport ont été décisifs.
16:15Je veux saluer aussi le rôle du Conseil d'État,
16:17qui a rendu un avis éclairé, rapide,
16:19en renforçant la sécurité juridique du texte.
16:22Aujourd'hui, à travers ce texte,
16:23vous avez l'opportunité d'inscrire au cœur
16:25des lois de notre République
16:26ce principe fondamental,
16:28principe de justice et de dignité.
16:31Le consentement doit être libre,
16:33éclairé, spécifique,
16:35préalable et révocable.
16:37Libre, parce qu'aucune contrainte,
16:39aucune pression, aucune peur
16:40ne doit jamais enfausser la nature.
16:42Une femme qui craint de perdre son emploi,
16:44une jeune fille façon de son entraîneur,
16:46une femme sous l'emprise d'un conjoint violent,
16:49peuvent-elles réellement dire non ?
16:51Éclairé, car comment consentir
16:53si l'on est drogué,
16:54ivre, en situation de vulnérabilité,
16:56de handicap ou sous rapport d'autorité ?
16:58Spécifique, pour que nul ne puisse détourner
17:01le sens du mot, consentement.
17:03Consentir à un acte n'est pas consentir à tous les actes.
17:07Et le droit des contrats ne saurait servir à justifier
17:09le droit de disposer du corps d'autrui.
17:12Préalable et révocable,
17:15car personne ne doit être enchaîné
17:16par un consentement délivré une fois.
17:18Dire oui ne signifie pas dire oui pour toujours,
17:21et dire non à tout moment doit être respecté.
17:24Enfin, le consentement doit toujours être apprécié
17:27dans son contexte.
17:28Une relation hiérarchique,
17:30une dépendance économique,
17:31un climat de peur ou de manipulation
17:33sont des éléments qui ne peuvent être ignorés.
17:36Ce n'est qu'en mettant la lumière
17:37sur les stratégies de coercition
17:39que nous pourrons démasquer
17:40ceux qui exploitent la vulnérabilité des autres.
17:43Mesdames et Messieurs les députés,
17:45au-delà des textes de loi,
17:46c'est un changement de culture
17:47que nous devons opérer.
17:48Et nous devons l'opérer collectivement.
17:51La culture du viol,
17:52ce poison insidieux qui imprègne nos sociétés,
17:55doit être combattu par chacune et chacun d'entre nous
17:58tout le temps et à tous les niveaux.
18:00Elle est là,
18:01chaque fois qu'une victime est réduite au silence,
18:03chaque fois qu'un agresseur est excusé,
18:05chaque fois qu'un non est interprété comme un peut-être.
18:09Elle est là,
18:10quand on enseigne aux filles à avoir peur et à se méfier,
18:12plutôt qu'à nos garçons à respecter.
18:15Quand on insinue que les vêtements,
18:16l'attitude ou l'heure tardive
18:17justifient l'injustifiable
18:18et qu'après tout,
18:19après tout, elle l'a bien cherché.
18:21Mettre fin à cette culture,
18:23c'est éradiquer ces mécanismes de domination,
18:26c'est éduquer,
18:27c'est refuser la complaisance et le déni,
18:29c'est dire clairement
18:30la honte n'est pas, n'est plus du côté des victimes.
18:34Elle est du côté de ceux qui violent,
18:35de ceux qui minimisent,
18:37de ceux qui détournent le regard
18:38et qui laissent faire, complices.
18:40Aujourd'hui, nous pouvons faire un pas décisif
18:43vers une véritable culture du consentement.
18:46Mesdames et Messieurs les députés,
18:47nous le savons,
18:48ce texte ne changera pas tout.
18:50Oui, nous continuerons de lutter
18:51contre toutes les formes de violence.
18:53Mais ce texte peut marquer un tournant.
18:55Il nous revient aujourd'hui
18:56de réaffirmer haut et fort ensemble
18:58que le corps des femmes
18:59n'appartient qu'à elles,
19:02qu'aucun homme ne peut jamais prétendre
19:03avoir un droit sur lui.
19:06Que ce qui compte,
19:07ce n'est pas ce que l'agresseur croit,
19:09c'est ce que la victime veut.
19:11Et ça, déjà,
19:12c'est une révolution.
19:15Il doit y avoir un avant
19:16et un après Mazan
19:18martèle à la tribune
19:19de l'Assemblée nationale
19:20Aurore Berger, la ministre.
19:22Le procès de ces viols révèle
19:24la nécessité de changer notre droit
19:27pour le mettre en cohérence
19:29avec la réalité,
19:30estime d'une même voix
19:31le ministre de la Justice,
19:33Gérald Darmanin.
19:34Si l'histoire de la justice
19:37est jalonnée d'étapes décisives,
19:40rares sont celles
19:40qui touchent aussi directement
19:41à la représentation
19:42d'un tabou profondément ancré
19:43dans notre droit
19:44et dans notre société.
19:47En discutant aujourd'hui
19:48de cette proposition de loi
19:49visant à inscrire explicitement
19:50la notion de consentement
19:51dans la définition du viol,
19:53vous ouvrez une notion
19:55qui est tout à fait nouvelle
19:58dans notre droit
19:58et qui est aussi celle
20:00de notre société.
20:02Je veux, au nom du gouvernement,
20:03saluer
20:03avec force
20:04le travail mené
20:05par la délégation
20:06aux droits des femmes
20:07ainsi que l'engagement
20:07des parlementaires,
20:09toutes sensibilités confondues,
20:11à commencer par
20:11Mme Véronique Riotton
20:12et par Mme Marie-Charlotte Garin.
20:17Cette proposition de loi
20:18transpartisane
20:18s'inscrit dans une actualité
20:19douloureuse
20:20et dans un contexte
20:22où la société appelle
20:22avec force
20:23que la justice soit rendue
20:25autrement.
20:27Car nous le savons,
20:28l'affaire dite
20:29des viols de Mazan,
20:30Madame la ministre l'a rappelée,
20:31a profondément marqué
20:33la conscience collective
20:34et l'institution judiciaire.
20:37Ce procès en homme,
20:39par son ampleur,
20:40son horreur,
20:42par le courage exceptionnel
20:43de la victime,
20:44oblige l'ensemble
20:46de la représentation nationale
20:47et oblige
20:47ceux qui décident
20:48au gouvernement.
20:50Il nous oblige
20:50à repenser notre droit,
20:53il nous oblige
20:53à nous interroger
20:54sur nos représentations,
20:56il nous oblige
20:56à changer de paradigme.
20:58C'est ce que fait
20:59cette proposition de loi.
21:01Oui,
21:02le moment que nous vivons
21:02est un tournant.
21:04Ce texte marque
21:05une évolution majeure
21:06du droit pénal.
21:08Car s'il est bien
21:09un lieu
21:09où la clarté
21:10doit régner,
21:11c'est celui du code pénal.
21:13Toujours précis,
21:16toujours d'application stricte.
21:18Et pourtant,
21:19dans notre droit actuel,
21:20le mot consentement
21:21est en effet absent
21:22de la définition du viol.
21:23La justice le recherche,
21:27les enquêteurs l'analysent,
21:29les avocats parfois
21:30le contestent,
21:32les victimes en témoignent,
21:34mais la loi ne le dit pas.
21:37C'est cette omission
21:37que votre texte,
21:38mesdames les parlementaires,
21:40vient combler.
21:41Il ne s'agit pas
21:42d'une révolution juridique,
21:43mais d'un ajustement
21:44important et nécessaire.
21:46D'un alignement
21:47de notre droit
21:48avec ce que la jurisprudence,
21:49la pratique judiciaire
21:50et les attentes de la société
21:51appellent depuis bien longtemps.
21:54Ce changement,
21:55le Conseil d'État
21:55l'a accueilli
21:56avec rigueur
21:56et clairvoyance.
21:58Dans son avis
21:59du 6 mars dernier,
22:00la haute juridiction
22:00souligne que cette réforme
22:01n'instaure
22:02ni une présomption
22:02de culpabilité,
22:04ni une obligation
22:05de contractualisation
22:06des relations sexuelles,
22:08mais qu'elle permet
22:08au contraire
22:08de consolider,
22:09je cite le Conseil d'État,
22:11la réalité
22:11que le viol
22:14est avant tout
22:14un viol du consentement
22:15à votre être
22:16un viol du corps.
22:19En inscrivant
22:19dans le code pénal
22:20que le consentement
22:21est l'élément clé
22:21qui distingue
22:22la sexualité
22:22de la violence,
22:24le texte
22:24le ressent au débat judiciaire
22:25non pas sur le comportement
22:26de la victime
22:27mais sur celui
22:28de l'auteur.
22:29Il y avait des risques.
22:31Je sais sur ce point
22:32que les débats
22:33ont été importants.
22:35Vous avez défriché
22:37lors de vos innombrables auditions
22:39et sans doute
22:41que la commission
22:41après l'avis éclairé
22:43du Conseil d'État
22:43vous a aidé davantage.
22:45Le gouvernement est d'accord
22:46bien évidemment
22:46pour vous accompagner
22:47dans cette rédaction.
22:49Les interrogations,
22:50écoutons-les.
22:52D'aucuns,
22:53d'aucunes redoutent
22:54que l'introduction
22:54explicite
22:55de la notion
22:55de consentement
22:56n'entraîne paradoxalement
22:57une focalisation
22:58accrue
23:00sur la victime.
23:02Ce qu'elle a dit
23:02ou ce qu'elle n'a pas dit,
23:04ce qu'elle a fait
23:05ou qu'elle n'a pas fait.
23:05Ce risque existe,
23:09il est réel
23:09mais nous savons
23:10tous ensemble
23:11grâce à votre rédaction
23:12le prévenir.
23:14Précisément,
23:15c'est parce que
23:15le consentement
23:16sera inscrit dans la loi
23:16que l'on pourra mieux fixer
23:17le cadre dans lequel
23:18il s'apprécie.
23:20Ce cadre,
23:21c'est celui du consentement
23:22libre, spécifique,
23:23préalable, révocable
23:23et surtout
23:24qui ne peut être réduit
23:26du seul silence
23:28ou de la seule absence
23:29de résistance.
23:30C'est l'avancée majeure
23:31de votre texte.
23:33Car aujourd'hui,
23:34faute de définition
23:35claire dans la loi,
23:36c'est souvent le comportement,
23:38celui de la victime
23:39qui est interprétée,
23:39examinée,
23:41parfois en pleine audience,
23:43parfois jugée.
23:45Demain,
23:48ce sera l'auteur
23:48qui devra démontrer
23:49par des actes positifs
23:50qu'il s'est assuré
23:51du consentement.
23:53Et l'enquête
23:53devra porter
23:54sur ce qu'il a compris,
23:54ce qu'il a perçu,
23:55ce qu'il a fait
23:56pour s'assurer
23:56de l'accord de l'autre.
23:58Le déplacement est là,
24:00il ne se fait pas
24:00au détriment des victimes,
24:02il se fait pour elles.
24:03Cette évolution
24:05répond aussi
24:05à un impératif international.
24:07La Convention d'Istanbul
24:08que la France a ratifiée
24:09en 2014 est claire.
24:11Pour qu'un acte sexuel
24:12soit licite,
24:12il faut un consentement
24:13donné librement
24:14en connaissance de cause.
24:16Le groupe d'experts
24:16de Grévio,
24:17chargé du suivi
24:18de cette Convention,
24:18a souligné à plusieurs reprises
24:19que notre législation
24:21restait en retrait,
24:22fondée trop exclusivement
24:23sur la violence,
24:24la menace,
24:25la contrainte
24:25ou la surprise.
24:26A plusieurs reprises,
24:27des ministres de la Justice
24:28ont refusé cette avancée.
24:31Avec Aurore Berger,
24:33nous pouvons dire
24:34que nous accompagnons
24:34ce texte d'un poids positif
24:36au sein de cet ébicycle
24:37et je l'espère demain au Sénat
24:38pour que cette Convention internationale
24:40que la France a signée
24:41puisse être concrète
24:42dans notre droit.
24:44Ce texte nous permet donc
24:46de rejoindre pleinement
24:46le cadre posé
24:47par la Convention.
24:50Mesdames, Messieurs les députés,
24:52comme garde des Sceaux,
24:53il est de mon rôle principal
24:54de rappeler l'exigence
24:55du principe de l'égalité
24:56des délits et des peines.
24:59Je sais les précautions
25:00qu'impose toute réforme
25:01du droit pénal.
25:03C'est dans cet esprit
25:03que je salue le travail
25:04de clarification juridique
25:05accompli par votre texte,
25:07cette proposition de loi
25:08qui introduit la notion
25:09d'actes sexuels non consentis
25:10de façon claire
25:11et sans ambiguïté.
25:13Cette proposition de loi
25:14conserve les quatre critères classiques
25:15en les replaçant
25:18comme modalité d'établissement
25:19de l'absence de consentement
25:20et définit le consentement
25:22en libre
25:23spécifique, préalable et révocable.
25:26Le Conseil d'État
25:26a formulé des réserves utiles
25:28sur certains termes
25:29comme spécifiques
25:30ou circonstances environnantes.
25:33Il a proposé
25:34des formulations alternatives
25:35pour sécuriser juridiquement
25:37la loi.
25:38Le gouvernement y est attentif
25:39et nous accompagnerons
25:40les travaux parlementaires
25:41pour que le texte adopté
25:42soit conforme aux exigences
25:43du Conseil d'État
25:44pour qu'il soit validé
25:45constitutionnellement.
25:47Je sais, Mesdames et Messieurs
25:48les députés,
25:49qu'un amendement
25:50est envisagé pour créer
25:51une infraction autonome
25:52en cas de retrait non consenti
25:53du préservatif
25:54au cours d'un rapport sexuel.
25:56C'est un sujet sérieux
25:58qui soulève de vraies questions
26:00de respect,
26:00d'intégrité physique.
26:03J'aimerais rappeler
26:03que, du point de vue
26:04de la chancellerie,
26:05mais je crois que
26:05Madame la Ministre
26:06partage cette analyse,
26:08que ce type de comportement
26:09sera désormais pleinement couvert
26:10par la définition du viol
26:11telle que vous l'avez défini,
26:13telle qu'elle résulte
26:14de la présente proposition de loi.
26:16Pourquoi ?
26:16Parce que le consentement
26:17doit être spécifique, justement.
26:18Cela signifie qu'il porte
26:21non seulement sur l'acte sexuel
26:22lui-même,
26:23mais sur ses modalités
26:24et l'usage d'un préservatif
26:26en fait évidemment partie.
26:30Autrement dit,
26:30un acte sexuel
26:31initialement consenti
26:32peut devenir,
26:33s'il y a retrait
26:34dissimulé du préservatif,
26:36un acte non consenti.
26:37C'est notre lecture
26:38de la loi
26:39telle qu'elle sera écrite
26:39et donc,
26:41en vertu de cette nouvelle définition,
26:42il pourra être qualifié
26:43de viol.
26:44Il n'est donc pas nécessaire,
26:46du point de vue du gouvernement,
26:47ni souhaitable,
26:48de créer une infraction autonome.
26:50Ce serait,
26:51à notre sens,
26:52au contraire affaiblir
26:53la portée de la réforme
26:54en suggérant
26:55que ce comportement
26:56relèverait
26:56d'un traitement à part
26:57moins grave.
27:00Le signal
27:00que nous devons envoyer
27:01est clair.
27:02Ce comportement
27:03est une atteinte grave
27:03au consentement
27:04et doit être jugé
27:05comme tel.
27:06Le droit révisé
27:07le permettra désormais.
27:10Mesdames, Messieurs les députés,
27:11le droit pénal
27:12ne se limite pas
27:13à sanctionner.
27:15Il éduque.
27:16Il définit,
27:17la société définit,
27:19ce qui est tolérable
27:20et ce qui ne l'est pas.
27:22Il dessine
27:23les contours
27:24d'une norme commune
27:26qui s'adapte
27:26à la société.
27:29A ce titre,
27:30le texte
27:30qui vous est soumis
27:31est aussi
27:32une loi de société.
27:34Il doit permettre
27:34à chacun,
27:35sans équivoque,
27:37de connaître
27:37la définition
27:39et ce que Madame
27:40la Ministre a dit,
27:42les conséquences
27:43des actes.
27:45Le consentement
27:46ne se présume pas,
27:47qui se cherche
27:48se reçoit
27:48et se respecte.
27:51Ce changement
27:51de paradigme
27:52dans la loi
27:52que nous espérons
27:53tous voter
27:53très prochainement
27:54doit se refléter
27:55dans toute la société.
27:56C'est le travail
27:56que fait le gouvernement
27:57sous l'autorité
27:58de la Ministre Berger.
27:59Il doit bien sûr
28:00être au-delà
28:00du texte de loi,
28:01être relayé
28:01dans l'éducation,
28:03dans la formation
28:03des professionnels,
28:04dans l'éducation
28:05que nous apprenons
28:06à nos petits garçons
28:07comme à nos petites filles
28:08dès le plus jeune âge,
28:09sur la sexualité,
28:11le désir,
28:11la liberté
28:12et le respect.
28:15Mesdames,
28:15Messieurs les députés,
28:17je vous remercie
28:17pour votre engagement
28:19sur ce texte.
28:20Avec Madame la Ministre Berger
28:22et malgré le peu
28:23d'amendements déposés,
28:26nous avons fait en sorte
28:28que jusqu'à présent
28:29le droit protège mieux,
28:31éduque mieux.
28:33Ça me permet
28:34de remercier
28:34tous les magistrats,
28:35tous les enquêteurs,
28:36tous les éducateurs,
28:37tous ceux qui tous les jours
28:38travaillent
28:39une société
28:40qui essaie
28:40de regarder en face
28:41sa réalité
28:41et qui j'espère
28:43trouvera dans la loi
28:44que vous avez proposée
28:46un moyen supplémentaire
28:48de protéger
28:48les victimes,
28:50un moyen supplémentaire
28:50d'améliorer encore
28:54notre loi commune.
28:56Ce texte transpartisan
28:58soutenu par le gouvernement
28:59emporte l'adhésion
29:00d'une majorité
29:01des bancs
29:02de l'Assemblée nationale
29:03mais il ne fait pas
29:04pour autant
29:04l'unanimité.
29:06Certains favorables
29:07à la proposition de loi
29:08disent leur réserve
29:10et ce qu'impliquerait
29:11d'inscrire
29:12le non-consentement
29:13dans la définition pénale
29:15du viol.
29:16Pour que la honte
29:17change de camp,
29:19la question du consentement
29:20est donc au cœur
29:21de cette proposition de loi.
29:23Actuellement,
29:24notre code pénal
29:25repose principalement
29:25sur la caractérisation
29:27d'éléments matériels
29:28tels que la violence,
29:29la contrainte,
29:30la menace
29:30ou la surprise
29:31pour qualifier
29:32un viol
29:32ou une agression sexuelle.
29:35Cependant,
29:35cette approche
29:36présente des limites évidentes.
29:38Elle ne permet pas
29:38de prendre en compte
29:39de nombreuses situations
29:40où la victime,
29:42bien que n'ayant pas consenti,
29:43n'a pas pu exprimer
29:44son refus
29:45de manière active.
29:47C'est pourquoi
29:48il est impératif
29:49d'inscrire explicitement
29:50la notion d'absence
29:51de consentement
29:52dans notre législation.
29:54Le consentement
29:55doit être libre,
29:56spécifique,
29:56révocable et éclairé.
29:58Il ne peut être déduit
29:59du silence
30:00ou de l'absence
30:01de résistance.
30:02On est des violeurs
30:03parce qu'on n'a pas
30:04recueilli le consentement,
30:06mais on n'est pas
30:06des violeurs dans l'âme,
30:08disait un des accusés
30:09du procès
30:09des viols de Mazan.
30:11Sa propre traduction
30:12du mot d'un avocat
30:13de la défense,
30:14il y a viol et viol,
30:15en France,
30:16il ne faut pas avoir
30:16recueilli le consentement
30:17de la victime
30:18pour faire en sorte
30:19que nécessairement
30:19il n'y ait pas viol.
30:20De fait,
30:21du point de vue de la loi,
30:23pour qu'il y ait viol,
30:24il faut prouver
30:25la violence,
30:25la contrainte,
30:26la menace
30:26ou la surprise.
30:28Ce procès a mis en lumière
30:29un paradoxe.
30:30Le consentement
30:30est partout,
30:31dans les questions
30:32des magistrats
30:33et des avocats,
30:33dans la défense
30:34des accusés,
30:35mais il n'est pas
30:36dans la loi.
30:37Au point que,
30:37lors de son réquisitoire,
30:38l'avocate générale
30:39a déclaré
30:40« Qui ne dit mot consent »
30:41est un adage
30:42d'un autre temps
30:43avant de laisser le soin
30:44au législateur
30:45de penser l'après-Mazan
30:47comme il y a eu
30:48un après-procès d'Aix
30:49sous l'impulsion
30:50de Gisèle Halimi.
30:51Nous y sommes.
30:53Ne nous trompons pas
30:54de paradigme
30:55en nous concentrant
30:57uniquement sur la notion
30:58de consentement.
31:00Alors,
31:00il faut changer,
31:01il faut l'inscrire,
31:02oui,
31:02mais je crois que nous ne devons
31:03pas nous arrêter
31:04à cela.
31:06Il nous faut reconnaître
31:07que cela peut être utile
31:09au regard de la fonction
31:10expressive
31:11de la loi pénale.
31:12Robert Baninter
31:13aimait d'ailleurs
31:14rappeler
31:15que la loi
31:16exprime
31:16par les sanctions
31:17qu'elle édicte
31:18le système de valeur
31:20d'une société.
31:21C'est la fonction
31:22expressive
31:23de la loi pénale.
31:25Toutefois,
31:25il faut que nous avancions
31:26dans une définition
31:27qui soit claire,
31:29pédagogique
31:29et qui permette
31:30de protéger
31:31les victimes.
31:32Toujours précis
31:33et d'interprétation
31:35stricte,
31:35vous l'avez dit,
31:36monsieur le garde
31:36des Sceaux.
31:38Or,
31:38celle qui nous est proposée
31:40ici soulève
31:41quelques inquiétudes
31:41et ce n'est pas à moi
31:42uniquement qu'elle soulève
31:43ces inquiétudes,
31:44c'est à une bonne partie
31:45des juristes.
31:47Et je le crois,
31:48je l'ai dit,
31:49nous en avons
31:50discuté,
31:50si madame Gardin,
31:52quelques juristes
31:53s'interrogent,
31:54son exotivité
31:55risque d'être
31:56contre-productive
31:57en prêtant
31:58en défense
31:59à des interprétations
32:00a contrario
32:01préjudiciables
32:02aux victimes.
32:03Nous prenons le risque
32:04d'avoir des débats
32:04portant non plus
32:05sur l'élément intentionnel
32:07de l'auteur
32:07mais sur le comportement
32:09de la victime.
32:10Et c'est déjà
32:11trop souvent
32:11le cas aujourd'hui,
32:13n'aggravons pas
32:14cette situation.
32:16Si l'on en vient
32:16à définir un crime
32:17par l'attitude
32:18et le comportement
32:19de la victime,
32:20l'on prend encore plus
32:21le risque
32:22de faire son procès
32:23en lieu et place
32:24de celui
32:25du mis en cause.
32:27Une définition
32:28plus simple
32:28de ces infractions
32:29nous éviterait sans doute
32:30de tomber
32:31dans cet écueil.
32:32Il n'en demeure pas moins
32:32que le groupe démocrate
32:33salue ce travail,
32:35ce long travail
32:35et évidemment
32:37votera le texte
32:38que vous nous proposez.
32:40L'ampleur des violences
32:41sexuelles dans notre pays
32:43est alarmante
32:43et disons-le
32:44intolérable.
32:45Chaque année,
32:46plus de 270 000 personnes,
32:48en immense majorité
32:49des femmes,
32:50se déclarent victimes
32:51de violences sexuelles
32:51et pourtant,
32:53seuls 6% d'entre elles
32:54osent porter plainte.
32:56Ces chiffres
32:57doivent nous interpeller.
32:59Le groupe Horizon
33:00et Indépendant
33:00est profondément
33:01préoccupé par ce fléau
33:02qui mine notre société
33:03et porte atteinte
33:04à l'intégrité
33:05de tant de nos concitoyens.
33:07Face à cette réalité
33:08brutale,
33:09le législateur
33:10ne peut rester indifférent.
33:12Nous avons le devoir
33:13moral et politique
33:14d'agir pour que ces voix
33:15ne demeurent plus
33:16l'être morte.
33:18Le fait que l'écrasante
33:18majorité des victimes
33:19ne se tourne pas
33:20vers la justice
33:21est un constat d'échec
33:22pour notre société.
33:24Chaque victime
33:24mérite que justice
33:25lui soit rendue.
33:27Chaque agresseur
33:28doit être tenu responsable
33:29de ses actes.
33:30Restaurer la confiance
33:31des victimes
33:32envers nos institutions
33:33est une priorité.
33:34Elles doivent savoir
33:35et sentir
33:36qu'elles seront écoutées,
33:38respectées
33:38et protégées
33:39lorsqu'elles franchissent
33:40la porte d'un commissariat
33:41ou d'un tribunal.
33:42Nous le savons,
33:44ces affaires sont parmi
33:45les plus difficiles
33:45à instruire et à juger,
33:47souvent sans témoin,
33:48parfois sans preuve matérielle,
33:50confrontant parole
33:51par contre-parole.
33:53Loin de nous,
33:53l'idée de jeter l'opprobre
33:54sur les magistrats
33:55ou enquêteurs
33:55qui font un travail rigoureux
33:57dans des conditions complexes.
33:59Bien au contraire,
34:01en clarifiant la loi,
34:01nous espérons leur donner
34:02de meilleurs outils
34:03pour appréhender ces crimes
34:05sans jamais transiger
34:06sur la sécurité juridique
34:07ni sur les droits
34:08de la défense.
34:10Non,
34:10les grenelles
34:11sur les violences
34:11et autres circulaires
34:13et formations
34:13à destination
34:14des magistrats,
34:16même si celles sont utiles,
34:18ne suffisent plus
34:18face à ces enjeux.
34:20Il faut désormais légiférer,
34:23comme l'ont déjà fait
34:24d'autres pays européens
34:25en inscrivant
34:26la notion de consentement
34:28dans le cadre législatif.
34:30Enfin,
34:31la définition pénale du viol
34:32que nous examinons aujourd'hui
34:34est une évolution nécessaire,
34:37mais elle ne peut être
34:37qu'un premier pas.
34:39Ajouter le mot consentement
34:40est une avancée
34:41pour les victimes,
34:42mais seul ce changement
34:43ne suffira pas
34:44à aider les femmes
34:45à parler,
34:47à éviter les classements
34:48sans suite
34:48et à obtenir
34:49une condamnation ferme.
34:52Le groupe IOT
34:53votera cette PPL,
34:55mais nous savons tous
34:56que cette première étape
34:57devrait être accompagnée
34:58d'un changement plus profond
35:00dans l'ensemble des pratiques
35:01pour que tout le système judiciaire
35:03soit enfin
35:04du côté des victimes.
35:06Le texte que nous examinons
35:07ce jour
35:08propose,
35:10quant à lui,
35:11d'insérer dans la loi
35:12une définition du consentement
35:13en matière de viol.
35:15Bien que cette notion
35:17soit au cœur
35:17des débats judiciaires,
35:19voire des débats de société,
35:21comme ce fut le cas récemment
35:22avec le procès
35:23des viols de Mazan,
35:25la notion de consentement
35:26n'est pas clairement définie
35:28dans le code pénal.
35:30Plusieurs fois pourtant,
35:31le législateur s'est intéressé
35:33à la motion de consentement
35:34en matière de viol,
35:36soit pour abroger
35:37la présomption de consentement
35:39entre époux
35:40et permettre
35:41la condamnation
35:42des viols conjugaux,
35:43soit pour créer
35:45une présomption
35:46de non-consentement
35:47afin de protéger
35:49les mineurs
35:49de moins de 15 ans
35:51lorsque l'auteur majeur
35:53a au moins 5 ans
35:55de plus que sa victime.
35:57Pour le reste,
35:59le viol renvoie
36:00dans notre droit
36:00à une pénétration sexuelle
36:02commise par violence,
36:05contrainte,
36:06menace ou surprise.
36:09En s'attaquant
36:10à la définition du consentement,
36:12vos objectifs sont clairs.
36:15Étendre sans équivoque
36:16la définition du viol
36:17au cas de sidération,
36:19d'emprise
36:20ou de coercition,
36:22d'éviter aux victimes
36:23une forme de violence
36:25judiciaire
36:26en leur évitant
36:28les longs interrogatoires
36:29sur la façon
36:30dont elles ont exprimé
36:31leur non-consentement,
36:34déjouer les stratégies
36:35de défense
36:35des auteurs de viol
36:36basées sur les
36:38« elle n'a pas dit non »,
36:40libérer la parole
36:41des victimes,
36:43lutter contre
36:44la culture du viol.
36:45Nous partageons
36:47vos objectifs
36:49mille fois
36:50et nous saluons
36:53votre travail
36:54acharné
36:55et votre esprit
36:56de travail transpartisan.
36:58Nos craintes subsistent
36:59néanmoins
37:00sur les effets
37:01de l'application concrète
37:03de la définition retenue.
37:06Les débats en commission
37:07nous ont laissé
37:08de nombreuses interrogations
37:09sur les effets
37:10de la loi tout d'abord.
37:12Certains y voient
37:12un texte de principe
37:14pour faire avancer
37:15les débats sociétals
37:16et favoriser
37:17une prise de conscience
37:18sans réelle portée
37:20sur le droit pénal
37:21car si la notion
37:23de consentement
37:23ne figure pas
37:24dans la loi,
37:26elle est bien
37:26au cœur
37:27des débats judiciaires
37:28et les juges
37:29nous ont prouvé
37:29maintes fois
37:31qu'ils étaient capables
37:32de manier cette notion
37:33avec souplesse
37:35pour l'adapter
37:36aux évolutions
37:37de notre société.
37:39Certaines affaires récentes
37:40nous ont d'ailleurs
37:41démontré
37:42qu'il était possible
37:43d'obtenir justice
37:45pour les victimes
37:46de viol par sidération
37:47en prise
37:48au coup
37:49ou coercition
37:50malgré
37:51l'absence
37:52de définition
37:52du consentement
37:53du viol
37:53dans la loi.
37:55D'autres saluent
37:56une modification
37:57profonde
37:58de notre droit,
37:59un inversement
37:59de la charge
38:00de la preuve
38:01qui soit
38:02conduirait
38:03le ministère public
38:04à accentuer
38:05ses interrogatoires
38:05sur la victime
38:06pour démontrer
38:07l'absence
38:07de consentement,
38:09soit
38:09laisserait
38:10à la personne
38:11poursuivie
38:12la preuve
38:13difficile
38:13du consentement
38:14introduisant
38:15alors
38:16une quasi-présomption
38:18de culpabilité
38:19contraire
38:20à notre Constitution.
38:22Si ce dernier
38:23écueil
38:24semble avoir été
38:25écarté
38:25par le Conseil
38:26des États
38:26qui a donné
38:28son avis
38:28sur le texte,
38:29les incidences
38:30de cette proposition
38:31de loi
38:32sur notre droit
38:33et pour les droits
38:34des victimes
38:34demeurent flou
38:36et incertaines.
38:38Alors,
38:39nous partageons
38:39pleinement
38:40l'esprit
38:40de la loi
38:41mais regrettons
38:42l'émiettement
38:42législatif
38:43dont vous n'êtes
38:43pas responsable
38:44et l'évitement
38:46de la question
38:46des moyens.
38:48Mieux protéger
38:48les victimes
38:49de viol
38:49et améliorer
38:51la réponse pénale
38:51nécessite un projet
38:53un projet
38:55de loi cadre
38:56une étude
38:57d'impact préalable
38:58des moyens
38:59pour la justice
39:00et pour l'éducation.
39:02C'est toute
39:02notre stratégie
39:03de lutte
39:04contre les violences
39:05faites aux femmes
39:06qu'il faut repenser.
39:08Je vous remercie.
39:11La proposition
39:12de loi examinée
39:12divise les juristes
39:14et même
39:14les associations féministes.
39:16Quelques voix
39:17dissonantes
39:17vont s'élever
39:18dans l'hémicycle
39:19lors de la discussion
39:20générale du texte
39:21celle par exemple
39:22de la députée socialiste
39:24Céline Thiebo-Martinez
39:26qui pointe le risque
39:27que cette modification
39:28du droit
39:29ne conduise
39:30à centrer
39:31l'enquête
39:31davantage
39:32sur le comportement
39:34de la victime
39:34plutôt que sur celui
39:36de l'agresseur.
39:37Les nombreuses auditions
39:39qui ont été organisées
39:40par les rapporteurs
39:41que je remercie
39:41pour ce travail
39:42ont montré
39:43qu'il n'y a pas
39:44d'évidence
39:45et que cette modification
39:46pourrait s'avérer
39:47être une fausse bonne idée.
39:49Et ce qui s'oppose ici
39:51ce sont deux conceptions
39:52distinctes du viol.
39:54Celles portées
39:55par le texte
39:56tentent à laisser croire
39:57que le viol
39:57serait une relation
39:58sexuelle
39:59qui tourne mal.
40:00Dans ce contexte
40:01la victime
40:02serait l'actrice
40:04pleine et entière
40:05d'un échange
40:06charnel
40:06devenu agression
40:07ou viol.
40:08Et celle
40:09qui définit le viol
40:10comme un crime
40:10parce que le viol
40:12n'a rien d'un rapport
40:13sexuel normal.
40:14C'est un crime
40:15de prédation
40:16l'acte de domination
40:17d'un agresseur
40:18qui déploie une stratégie
40:20pour obtenir
40:20de la victime
40:21un acte sexuel.
40:23Le risque reste
40:23de scruter
40:24le comportement
40:25de la victime
40:25plutôt que celui
40:26de l'agresseur.
40:27On cherchera
40:28dans ses mots
40:28dans ses gestes
40:29son comportement
40:30la présence
40:32ou l'absence
40:32de consentement
40:33comme si cette victime
40:35et non pas
40:35l'agresseur lui-même
40:36qui aurait décidé
40:37de ce crime
40:38cette victime
40:39comme si elle était
40:39à l'origine du viol.
40:41Les nombreuses auditions
40:42qui ont été organisées
40:43par les rapporteurs
40:44que je remercie
40:45pour ce travail
40:46ont montré
40:47qu'il n'y a pas
40:47d'évidence
40:48et que cette modification
40:49pourrait s'avérer
40:50être une fausse bonne idée.
40:53Et ce qui s'oppose ici
40:54ce sont deux conceptions
40:55distinctes du viol.
40:57Celle portée
40:58par le texte
40:59tente à laisser croire
41:00que le viol
41:01serait une relation sexuelle
41:02qui tourne mal.
41:04Dans ce contexte
41:05la victime
41:06serait l'actrice
41:07pleine et entière
41:08d'un échange charnel
41:09devenu agression
41:11ou viol.
41:12Et celle qui définit
41:13le viol
41:13comme un crime
41:14parce que le viol
41:15n'a rien
41:16d'un rapport sexuel normal.
41:18C'est un crime
41:18de prédation
41:19l'acte de domination
41:20d'un agresseur
41:21qui déploie une stratégie
41:23pour obtenir
41:24de la victime
41:25un acte sexuel.
41:28Du côté
41:28du Rassemblement National
41:29on s'oppose
41:30à toute modification
41:31du code pénal
41:32pour inscrire
41:33le non-consentement
41:34dans la loi
41:35même son de cloche
41:36au sein du groupe
41:37d'Eric Ciotti
41:37qui déplore
41:38une inversion
41:39de la charge
41:40de la preuve.
41:42Il est des sujets
41:43devant lesquels
41:44aucun silence
41:45n'est admissible
41:46le viol en est un
41:48il est l'atteinte
41:49suprême
41:50celle que l'on porte
41:51au corps
41:52à l'intime
41:53à l'âme
41:54il laisse dans la chair
41:56des blessures
41:56invisibles
41:57et dans l'esprit
41:58des cicatrices
41:59que nul temps
42:00ne peut refermer.
42:02Écouter les victimes
42:03les entendre
42:05les croire
42:06les protéger
42:07voilà le devoir
42:08de toute société
42:09digne de ce nom.
42:10c'est une exigence
42:12éthique
42:12c'est une urgence
42:14politique
42:14mais écouter
42:16les victimes
42:16ne saurait signifier
42:18oublier les principes
42:19fondateurs
42:20de notre droit.
42:22La proposition
42:22de loi
42:23que nous débattons
42:23aujourd'hui
42:24vise à inscrire
42:25dans notre code pénal
42:26cette formulation
42:27le viol
42:29serait défini
42:29comme tout acte
42:30sexuel
42:31commis
42:32sans consentement.
42:34Derrière cette phrase
42:35apparemment simple
42:36se noue
42:38un débat
42:38d'une extrême
42:39complexité
42:40car si le consentement
42:42est oui
42:43le coeur battant
42:44de toute relation libre
42:45la traduction juridique
42:47de cette notion
42:48ne peut se satisfaire
42:50d'une approche
42:50intuitive
42:51ou émotionnelle.
42:54Le droit
42:54n'est pas un cri
42:55il est un cadre
42:56le droit
42:57n'est pas une impression
42:58il est une construction
42:59rationnelle.
43:01En introduisant
43:02une définition
43:03du viol
43:04fondée uniquement
43:05sur l'absence
43:06de consentement
43:06sans exigence
43:08corrélée
43:08de preuves matérielles
43:10de menaces
43:11de violences
43:12ou de contraintes
43:13nous modifions
43:14profondément
43:15l'équilibre
43:15de notre droit pénal
43:16et cette modification
43:18n'est pas anodine
43:19elle est fondatrice
43:21elle consacre
43:22une rupture
43:23discrète
43:24mais redoutable
43:26avec les principes
43:27que notre droit pénal
43:29protège
43:30depuis des siècles
43:31car le droit pénal
43:32dans une démocratie
43:33n'a pas vocation
43:34à s'aligner
43:35sur l'opinion
43:36ou la douleur
43:38aussi légitime
43:39soit-elle
43:40il repose
43:41sur trois fondations
43:42inébranlables
43:43la présomption
43:45d'innocence
43:45la charge
43:47de la preuve
43:47incombe à l'accusation
43:49et le doute
43:50raisonnable
43:51qui préserve
43:52chacun
43:52contre l'erreur
43:53judiciaire
43:54et l'arbitraire
43:55et il est bon
43:56par les temps
43:57qui courent
43:57de rappeler
43:58ces fondements
43:59du droit pénal
44:00à l'envie
44:01or le texte
44:03qui est proposé
44:04tel qu'il est rédigé
44:05introduit une instabilité
44:06celle où la sincérité
44:08du récit
44:09pourrait se substituer
44:10à l'administration
44:11de la preuve
44:12où la parole
44:13parce qu'elle est douloureuse
44:15deviendrait
44:16automatiquement
44:17irréfutable
44:18ce n'est pas
44:19rendre hommage
44:20aux victimes
44:20que de fragiliser
44:21l'édifice de la justice
44:22ce n'est pas
44:23défendre les femmes
44:24que de construire
44:25une justice
44:26où l'accusé
44:27n'a plus de garantie
44:28où le procès
44:29devient inégal
44:30déséquilibré
44:32inéquitable
44:33ce que nous devons
44:34aux victimes
44:35c'est l'écoute
44:36le soutien
44:37la vérité
44:38ce que nous devons
44:41aux accusés
44:41c'est un procès
44:42juste
44:43loyal
44:43et rigoureux
44:45l'un n'efface
44:46pas l'autre
44:46l'émotion
44:47ne peut gouverner
44:48la loi
44:49et la loi
44:50ne doit jamais
44:51renoncer à sa rigueur
44:52nous voulons
44:53une justice forte
44:54pas une justice
44:55précipissée
44:55nous voulons
44:56un droit
44:57qui protège
44:58pas un droit
44:58qui dérive
44:59c'est pourquoi
45:00tout en partageant
45:01l'indignation
45:02nous devons refuser
45:03la précipitation
45:04et l'approximation
45:06juridique
45:06en l'état du texte
45:08le groupe UDR
45:08ne votera pas
45:09la proposition de loi
45:11que nous examinons
45:11aujourd'hui
45:12est une modification
45:14majeure
45:15de notre droit pénal
45:16qui prétend
45:16renforcer la répression
45:18des violences sexuelles
45:20cependant
45:20loin de renforcer
45:21la protection des victimes
45:22elle risque de créer
45:23des injustices
45:24de perturber
45:25l'équilibre fragile
45:26de notre système
45:27judiciaire
45:28et d'aboutir
45:29à des décisions
45:30arbitraires
45:31l'un des aspects
45:32les plus inquiétants
45:33de cette PPL
45:34réside dans l'inversion
45:35de la charge
45:36de la preuve
45:37ainsi qu'il résulte
45:39de son dispositif
45:40ce sera
45:41à l'accusé
45:42de prouver
45:42son innocence
45:43et non plus
45:44à l'accusation
45:45de prouver
45:46sa culpabilité
45:47cette inversion
45:48de la charge
45:49de la preuve
45:49constitue une atteinte
45:50fondamentale
45:51à nos principes
45:52de droit pénal
45:53nous avons vu
45:54lors des débats
45:54en commission des lois
45:55que plusieurs de nos collègues
45:56de différents groupes
45:57Erwan Baladan
45:58Martine Froger
45:59Ebbing Bidi
46:00et Stéphane Mazars
46:01ont exprimé
46:02leurs doutes
46:03quant à cette inversion
46:04tous soulignés
46:05que ce texte
46:06risquait de miner
46:07l'état de droit
46:08et de fragiliser
46:09la présomption
46:09d'innocence
46:10principe fondamental
46:12de notre justice
46:13en échangeant
46:15avec un certain nombre
46:15de mes collègues
46:16nous avons fait
46:17un même constat
46:18nous partageons
46:19une inquiétude commune
46:20sur l'évolution
46:20du droit pénal
46:21que cette PPL induit
46:23le débat
46:25sur la définition
46:26pénale du viol
46:27se déroule
46:28dans un climat
46:28plutôt consensuel
46:30mais une actualité
46:31va s'inviter
46:32dans l'hémicycle
46:33la condamnation
46:34de Marine Le Pen
46:35à une inéligibilité
46:37de 5 ans
46:37les rappels
46:38au règlement
46:39se succèdent
46:40les députés
46:41de la France Insoumise
46:42ont des échanges
46:43très vifs
46:44avec ceux
46:44du Rassemblement National
46:45ce qui vaudra
46:46au président de séance
46:47de rappeler
46:48tout le monde
46:49à l'ordre
46:49ce texte
46:52tel qu'il est rédigé
46:53nous met dans
46:54une situation
46:55extrêmement dangereuse
46:56où la présomption
46:58d'innocence
46:58est renversée
46:59et où ce sont
47:00les accusés
47:01qui à l'image
47:01de ce que Marine Le Pen
47:03a elle-même subi
47:04doivent prouver
47:06leur innocence
47:07c'est une situation
47:10inconcevable
47:12mes chers collègues
47:14écoutez l'oratrice
47:16on inverse
47:17la logique
47:18même
47:19de la justice
47:19veuillez la respecter
47:21au lieu de faire peser
47:23sur l'accusation
47:24la charge
47:25de prouver
47:26la culpabilité
47:27on fait peser
47:27sur l'accusé
47:28le fardeau
47:29de démontrer
47:30son innocence
47:31nous voyons bien
47:32que cette inversion
47:33de la charge
47:34de la preuve
47:35ne relève pas
47:35d'un simple débat
47:36théorique
47:37elle est déjà
47:39à l'oeuvre
47:39y compris dans
47:40des affaires politiques
47:41où l'on a vu
47:42Marine Le Pen
47:44devoir se défendre
47:45je vous invite
47:47à écouter l'oratrice
47:48vous aurez l'occasion
47:49de répondre
47:50si vous aurez l'occasion
47:52de répondre
47:52lors de la discussion
47:53le rappel au règlement
47:55a lieu après l'intervention
47:56de l'oratrice
47:57s'il vous plaît
47:57donc on continue
47:59à écouter l'oratrice
48:00je vous invite
48:00un petit peu de calme
48:01s'il vous plaît
48:02je reprends
48:05monsieur le président
48:05elle est déjà
48:07à l'oeuvre
48:07y compris dans
48:08des affaires politiques
48:09où l'on a vu
48:10Marine Le Pen
48:11vient de voir se défendre
48:12non pas contre
48:13des preuves établies
48:14mais contre
48:15une présomption
48:16de culpabilité
48:17fabriquée
48:18la loi dont nous
48:20débattons aujourd'hui
48:21ouvrirait la porte
48:22à ce même arbitraire
48:24dans des affaires
48:25aussi graves
48:26que celles
48:26de violences sexuelles
48:28où les condamnations
48:29encourues
48:30et la réprobation
48:31qui s'y rattachent
48:32sont particulièrement
48:33lourdes
48:34comme l'a rappelé
48:35la députée
48:35Céline Thiebo-Martinez
48:37une telle approche
48:38est tout simplement
48:39perverse
48:39elle nous fait basculer
48:41dans une situation
48:42où les plaignantes
48:44deviennent des accusés
48:45devant justifier
48:46non seulement
48:47ce qu'elles ont vécu
48:48mais aussi prouver
48:49qu'elles n'ont pas
48:50consenti
48:51elle cite
48:52Gisèle Halimi
48:53qui en 1978
48:54dénonçait déjà
48:55cette inversion
48:55de la logique judiciaire
48:58je cite
48:59les plaignantes
49:00deviennent des accusés
49:01et elles doivent prouver
49:02qu'elles n'ont pas
49:03consenti
49:03ce n'est pas vers ce type
49:05de justice
49:05que nous devons aller
49:07la proposition de loi actuelle
49:08oublie la jurisprudence
49:10déjà existante
49:10qui a su adapter
49:11les notions de consentement
49:13de sidération
49:14et de vulnérabilité
49:15aux situations réelles
49:17plutôt que d'introduire
49:18des notions floues
49:20et potentiellement dangereuses
49:21nous devrions chercher
49:22à intégrer cette jurisprudence
49:23dans la loi
49:25afin de garantir
49:26des règles claires
49:27et protectrices
49:28la définition actuelle
49:30du viol
49:30est déjà suffisamment précise
49:32car elle repose
49:32sur des critères objectifs
49:34la violence
49:35la contrainte
49:36la menace
49:37ou la surprise
49:38ces éléments sont tangibles
49:39et permettent
49:40aux juges
49:41de prendre des décisions
49:42fondées sur des preuves
49:44en supprimant
49:45ces critères objectifs
49:46et en se concentrant
49:47uniquement sur le consentement
49:48subjectif
49:49nous risquons d'introduire
49:50un flou juridique
49:51qui nuira
49:52à la justice
49:53au lieu d'adopter
49:54des mesures inutiles
49:55et risquées
49:55nous devons concentrer
49:56nos efforts
49:57dans des actions concrètes
49:58et efficaces
49:59renforcer les moyens
50:00de la justice
50:01assurer la bonne exécution
50:03des peines
50:04expulser les criminels
50:05étrangers
50:06et garantir
50:07une réponse rapide
50:08et juste
50:08aux victimes
50:09de violences sexuelles
50:11nous devons protéger
50:12les femmes
50:13non pas avec des effets
50:14de manche
50:14mais avec des mesures
50:15qui respectent
50:16les principes
50:18de notre justice
50:19je vous invite donc
50:20à voter contre
50:21cette PPL
50:22car elle n'est bonne
50:23ni pour les victimes
50:24ni pour l'état de droit
50:25je vous remercie
50:26pour un rappel
50:28au règlement
50:29sur quel fondement
50:29oui merci
50:31monsieur le président
50:31sur le fondement
50:32de l'article 54
50:33alinéa 6
50:34l'orateur ne doit pas
50:35s'écarter de la question
50:37sinon le président
50:38le rappel
50:39le président peut lui
50:40retirer la parole
50:41à ce moment là
50:42et j'aimerais
50:43vous signaler
50:44monsieur le président
50:44que depuis hier
50:46chaque texte
50:47que c'est été
50:47qu'est-ce que c'est
50:49été le texte
50:49tout à l'heure
50:50sur les victimes
50:52maintenant
50:52sur la définition
50:53du viol
50:54sur chaque texte
50:55le rassemblement national
50:56s'est non seulement
50:57éloigné du texte
50:58mais a profité
50:59de cette tribune
50:59pour faire justement
51:01leur petit
51:02oin oin
51:03sur les résultats
51:06d'un jugement
51:07qui a été rendu hier
51:08merci chers collègues
51:09notre rappel au règlement
51:10sur quel fondement
51:11monsieur le président
51:13sur le fondement
51:14de l'article 70
51:15alinéa 2
51:16qui se livre
51:17à des manifestations
51:18troublant l'ordre
51:19ou qui provoquent
51:19une scène tumultueuse
51:20nous avons vu
51:21nos collègues de gauche
51:22à l'instant
51:22vous avez même
51:23monsieur le président
51:23était obligé
51:24d'interrompre l'oratrice
51:25pour demander le calme
51:27depuis hier
51:28à chaque fois
51:29que les orateurs
51:29du groupe
51:30rassemblement national
51:30prennent la parole
51:31il y a des scènes tumultueuses
51:33provoquées par nos collègues
51:34de gauche
51:34quels que soient
51:36les arguments
51:36que nous utilisons
51:37nous avons le droit
51:37nos orateurs
51:38ont le droit
51:38d'illustrer leurs propos
51:39par les exemples
51:41qu'ils souhaitent
51:41cela ne vous plaît pas
51:43et bien tant mieux
51:43pour vous
51:44nous nous utilisons
51:46les arguments
51:46que nous souhaitons
51:47monsieur le président
51:48était obligé
51:49d'interrompre l'oratrice
51:50c'est une scène tumultueuse
51:52je vous demande
51:53monsieur le président
51:53d'en faire un rapport
51:54au bureau de l'assemblée nationale
51:56je vous remercie
51:56voilà je vous rappelle
51:58que la parole
51:59est libre
52:01nous sommes dans le cadre
52:01d'une discussion générale
52:02je serais inquiet
52:03si on en venait maintenant
52:04à contrôler
52:05les expressions
52:06au cours des discussions
52:06générales
52:07autant quand on est
52:08dans l'examen d'amendement
52:09il faut effectivement
52:09rester sur le texte
52:11là il faut quand même
52:12qu'on garde
52:12une certaine liberté
52:13de parole
52:13je vous invite
52:14à faire preuve
52:15d'ouverture d'esprit
52:16malgré ces échanges
52:19de politesse
52:20et ces rappels
52:21au règlement
52:21le calme
52:22revient
52:23en séance publique
52:24la discussion
52:25des articles
52:25est achevée
52:26c'est l'heure du vote
52:27nous allons donc
52:30maintenant
52:30procéder au scrutin
52:31sur l'ensemble
52:32de la proposition
52:32de loi
52:33je vous invite
52:34à regagner
52:35vos places
52:35le scrutin
52:42est ouvert
52:43le scrutin
52:47est clos
52:47voici le résultat
52:52du scrutin
52:52votant 233
52:54exprimé 217
52:55majorité 109
52:56pour 161
52:57contre 56
52:58l'Assemblée nationale
52:59a adopté
53:01la proposition
53:07de loi
53:07pour inscrire
53:08le non-consentement
53:09dans la définition
53:11pénale du viol
53:12est donc
53:13adoptée
53:14161 voix
53:15pour
53:1656 contre
53:17dont celle
53:18du Rassemblement
53:19national
53:20et de l'UDR
53:20mais le vote
53:21est là
53:22en première lecture
53:23une première victoire
53:25pour les deux rapporteurs
53:26chers collègues
53:30simplement quelques mots
53:32je crois que
53:33quand on a démarré
53:34la mission
53:34avec Marie-Charlotte Garin
53:36au sein de notre délégation
53:37droits des femmes
53:38nous avions le sentiment
53:39de nous attaquer
53:40à un sujet
53:41qui avait
53:41une double
53:42exception
53:44à la fois
53:45technique
53:46on s'y a attelé
53:47à travers notre mission
53:48et un sujet sociétal
53:50et bien je crois
53:51que maintenant
53:52on fait une passation
53:53vers le Sénat
53:54et que la dimension sociétale
53:56elle s'inscrit
53:56au niveau éducatif
53:58en espérant
53:59que pour
53:59nos jeunes
54:00générations
54:01autant filles
54:02que garçons
54:03et bien
54:03cette notion
54:04du consentement
54:05puisse
54:06éclairer
54:07véritablement
54:08de nouvelles façons
54:09d'être en relation
54:10voilà
54:10merci à vous
54:11Madame la rapporteure
54:13Madame la rapporteure Garin
54:14je vous en prie
54:15déjà
54:19un grand grand merci
54:20aux équipes
54:20qui nous ont accompagné
54:21merci Alice Gontard
54:22merci Lucien
54:23Levertowski-Blanche
54:25merci aux équipes
54:26au niveau de la délégation
54:27aux droits des femmes
54:28puisque c'est des travaux
54:28que nous avons commencé
54:29il y a bien longtemps
54:30donc je pense à Agathe
54:31Luna Hénèque
54:32je pense à Tifféne-Cogné
54:32je pense à Nathalie Lebar
54:33merci à nos équipes
54:34respectives
54:35je pense à Emma
54:36Myriam
54:37Anne-Lise
54:38Quentin
54:38Mélanie
54:39Maéva
54:39Laurie
54:40enfin bref
54:40ils sont nombreux et
54:41nombreuses à avoir
54:42œuvré pour que ce texte
54:43arrive ici
54:44mais aussi
54:44est-ce qu'il soit
54:45intelligible de tous
54:46et toutes
54:46le fameux travail
54:47de pédagogie
54:48qui a été mentionné
54:49par les collègues
54:49remercier les associations
54:51qui nous ont accompagnés
54:52depuis le début
54:53les experts et les expertes
54:54le bien nommé
54:55Cercle 1
54:56l'ensemble des militantes
54:59qui se mobilisent
54:59qui se battent
55:00face à la justice
55:01aussi parfois
55:02pour porter leur cause
55:03et faire avancer la cause
55:04pour toutes et tous
55:05on l'a dit
55:06c'est un point de départ
55:07c'est pas un point final
55:08évidemment qu'on attend
55:09plus de moyens
55:10qu'on attend encore
55:11plus d'engagement
55:11et je crois que ce soir
55:13collectivement
55:14nous avons acté
55:14que nous passions
55:15de la culture du viol
55:16à la culture du consentement
55:17et c'est une première pierre
55:19que nous lançons
55:19dans le mur de l'impunité
55:20je vous remercie
55:21merci madame la ministre
55:23merci monsieur le président
55:27je voulais très sincèrement
55:29remercier les deux co-rapporteurs
55:30Véronique Rilleton
55:32et Marie-Charlotte Garin
55:33parce que si nous sommes là
55:33c'est grâce à vous mesdames
55:34et grâce au travail transpartisan
55:36que vous avez su engager
55:37patient depuis 14 mois
55:39et l'ensemble des équipes
55:40que vous avez citées
55:41grâce au travail
55:41de la commission des lois
55:42dont je salue évidemment
55:43le président Florent Boudier
55:45oui c'est un point de départ
55:46mais c'est un très beau
55:47et important point de départ
55:49que de passer de cette culture
55:50du viol qui imprègne
55:52encore trop nos sociétés
55:53à celle du consentement
55:54qui doit à la fois
55:55imprégner notre code pénal
55:56qui doit imprégner nos pratiques
55:58mais qui doit imprégner
55:58surtout la culture
55:59de l'ensemble de la société
56:00et un point de départ
56:01puisque nous avons lancé
56:02les travaux sur une loi cadre
56:04loi générale
56:05sur la question des violences
56:06et des violences sexuelles
56:07notamment
56:08et j'espère que cet esprit
56:09transpartisan
56:10continuera à nous inspirer
56:11dans ce cadre là
56:12merci et bravo
56:13voilà pour les temps forts
56:17du débat
56:17sur cette proposition de loi
56:19qui porte donc
56:20sur un sujet
56:21extrêmement sensible
56:22un texte qui envoie
56:23un signal
56:24quelques mois
56:25après l'affaire
56:27des viols de Mazan
56:28qui avaient choqué la France
56:30la proposition de loi
56:31doit maintenant
56:32être examinée au Sénat
56:33où la droite
56:34et le centre
56:35on le sait
56:35sont majoritaires
56:36une fois examinés
56:37et sans doute remaniés
56:39et bien le texte
56:39reviendra
56:40à l'Assemblée nationale
56:41la navette
56:42se poursuivra
56:43c'est la fin de cet épisode
56:45on se retrouve très vite
56:45sur LCP
56:46pour voir ou revoir
56:47un autre moment parlementaire
56:49Sous-titrage Société Radio-Canada
56:54Sous-titrage Société Radio-Canada
56:59Merci d'avoir regardé cette vidéo !

Recommandations