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L'autrice, compositrice et interprète Jeanne Cherhal était l'invitée de France Inter mardi 22 avril, à l'occasion de la sortie de son nouvel album, "Jeanne", réalisé par Benjamin Biolay. Elle est en tournée en France, à noter, entre autres, le Grand Rex à Paris le 7 février 2026.

Retrouvez « L'interview de 9h20 par Léa Salamé » L'interview de 9h20 avec Léa Salamé sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20

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Transcription
00:00Et Léa, ce matin, vous recevez une autrice, compositrice, interprète.
00:03Bonjour Jeanne Chérald.
00:05Bonjour.
00:05Bienvenue sur Inter.
00:06On vous a choisi pour vous introduire juste avant nous.
00:11Anne Sylvestre.
00:12Anne Sylvestre.
00:13Je sais que vous l'aimez particulièrement.
00:15Je l'aime beaucoup, oui.
00:16Je suis frustrée parce que j'étais en train d'installer un clavier.
00:19De faire vos balances.
00:19Des balances vraiment très, très succinctes.
00:22Donc j'ai à peine écouté la chanson.
00:23Merci.
00:24Si vous étiez une île, un livre et un acteur, vous sauriez qui, vous sauriez quoi ?
00:29Une île, je serais l'île de Rodrigue, au large de Maurice.
00:34C'est une île sur laquelle j'ai écrit une chanson qui ouvre mon album.
00:38Une chanson qui s'appelle Rodrigue, tout simplement.
00:40Une petite île où le temps semble s'être arrêté.
00:43Un livre ?
00:45Un livre, je serais un livre de Mona Cholet.
00:47Mona Cholet, je la lis toujours, le cœur battant.
00:50Ça pourrait être Réinventer l'amour, par exemple.
00:53Et un acteur ?
00:55Jean Dujardin.
00:56Ah ah !
00:57Pourquoi Jean Dujardin ?
01:00Parce que je trouve que c'est un Stradivarius dans son domaine.
01:03Je le trouve brillant.
01:05Je le trouve...
01:06Il a une aura exceptionnelle et il m'inspire.
01:08Ah, il vous inspire tellement qu'il y a une chanson qu'on entend d'ailleurs tout le temps sur Inter,
01:12qui est le premier single, qui s'appelle Jean.
01:14Ah bah tiens, est-ce qu'on peut en entendre juste quelques petites notes ?
01:20On va le réentendre après en intégralité à la fin de cette interview, mais j'adore tellement cette chanson.
01:24Jean, j'en ai marre de rêver de vous, Jean, j'en ai marre de parler de vous, Jean, j'en peux plus de ne penser qu'à vous.
01:38Jean n'est connu des plus forts que vous, Jean n'est connu des plus beaux que vous, Jean n'est connu des plus beaux que vous.
01:44Jean n'est connu des plus beaux que vous, Jean n'est connu des plus beaux que vous, Jean n'est connu des plus beaux que vous, Jean n'est connu des plus beaux que vous.
01:46Vous ne pensez qu'à lui ?
01:48Essentiellement, oui.
01:50On peut tout dire en chanson.
01:52Jeanne Chéral, 25 ans que vous êtes dans notre paysage musical et pourtant ça faisait six ans que vous n'aviez pas sorti d'album.
01:58Six ans que vous faisiez des musiques de films, des musiques pour les festivals.
02:01Vous avez aussi un peu fait l'actrice dans un film de Joachim Lafosse.
02:06Quelques bifurcations avant qu'un jour, il y a deux ans, vous vous retrouvez avec Benjamin Biolet dans un festival et qu'il vous balance.
02:13Mais qu'est-ce que tu fous ?
02:14Pourquoi tu ne refais pas de disque ?
02:15Si tu t'y mets, je le réalise.
02:17Et ce fut le déclencheur.
02:19Oui, un déclencheur vraiment hyper nourrissant.
02:23Parce que c'est très généreux de sa part.
02:26Je me suis dit, il m'aime assez pour me remettre le feu comme ça.
02:30Pour se montrer impatient et pour me proposer de réaliser mon album.
02:34C'est très très généreux.
02:35Il vous a bien secoué.
02:36Il vous a dit, tu ne vas quand même pas chanter Michel Legrand toute ma vie.
02:39Arrête maintenant, refais des chansons.
02:40Oui, ça me parlait.
02:41Il avait envie que je m'y remette.
02:44Et puis, il a rallumé la mèche.
02:46Parce que je suis rentrée chez moi le lendemain.
02:48Et je me suis mise, pendant un an, je l'ai nourrie en chansons, en piano voix.
02:54Dans l'idée que lui, il les arrange.
02:56Et il les a arrangés.
02:57Il a réalisé le disque.
02:58Il a bien fait de vous brusquer un peu.
03:00Puisque ça donne cet album absolument superbe.
03:03Qui s'appelle Jeanne.
03:04Jeanne tout simplement.
03:05Jeanne tout court.
03:05Un album joyeux, frais, généreux, gracieux.
03:09Qui parle d'amour, des hommes, des femmes, des femmes surtout.
03:12De leur désir, de leur doute, de leur féminité, de leur plaisir.
03:16Et c'est vraiment l'album du printemps.
03:17C'est-à-dire que vous êtes encensé par la critique, quelle qu'elle soit.
03:21Vous avez fait la couve de Télérama il y a deux semaines avec 4 T.
03:24Mais aussi le Figaro qui parle de vous.
03:26Le Parisien.
03:27C'est-à-dire tous les spectres des journaux et de la critique musicale.
03:31De gauche, de droite, du centre, populaire, intello, chic.
03:34Tout le monde aime Jeanne.
03:36Comment vous accueillez cet accueil de votre album ?
03:40Est-ce qu'il vous redonne confiance ?
03:42Parce que la confiance, et vous le dites assez librement,
03:44vous l'aviez perdue sur le précédent album il y a 6 ans.
03:46C'est ça aussi qui vous a fait un peu bifurquer.
03:48Oui, je pense.
03:50C'est très juste.
03:51J'avais perdu confiance.
03:53Notamment parce que mon album précédent n'avait pas été soutenu
03:57comme j'aurais pu l'espérer.
03:59Et puis en plus, j'ai traversé une période.
04:04Ma tournée a commencé quasiment en plein Covid.
04:06Il y avait plusieurs paramètres qui ont fait que...
04:09Ce n'était pas super pour une chanteuse.
04:11Oui, ce n'était pas génial comme période de ma vie de chanteuse.
04:14Et puis vous avez rompu avec votre maison de disques.
04:16Et ce disque-là, il est produit par vous-même.
04:20Il est autoproduit.
04:21Donc il y a une forme de vertige à s'autoproduire, à y aller.
04:27Oui, un vertige.
04:29En fait, le vertige qui fait peur, je ne l'ai pas eu très longtemps.
04:33Assez vite, je me suis rendue compte que cette indépendance-là,
04:37cette liberté, ça allait plutôt être une force.
04:40J'ai la chance que mon producteur de spectacle,
04:41qui n'avait jamais fait ça, m'ait dit
04:43« Écoute, si tu ne trouves pas de deal qui te convient en maison de disques,
04:46je le produis avec toi ».
04:47Enfin voilà, on a fabriqué quelque chose de totalement hybride,
04:50tous les deux, en indépendant.
04:52C'est le grand retour de Jeanne Chérald, donc.
04:54Et tout le monde vous accueille.
04:55Vous rajoutez des dates de spectacle un peu partout.
04:57La tournée commence et tout s'annonce bien.
04:59Pour le coup, c'est une belle...
05:01Les planètes sont alignées et c'est joli.
05:05Beaucoup aussi, grâce à l'arrangement de Benjamin Biolet,
05:07vous avez écrit notamment la suite de la chanson culte
05:10« Brand Rhapsody » avec lui,
05:11que vous aviez écrite il y a 15 ans.
05:12C'était une chanson qui raconte l'histoire d'amour d'un homme et d'une femme,
05:15depuis ses débuts, avec les papillons dans le ventre
05:17et les SMS qu'on s'envoie quand on est très amoureux,
05:19puis la naissance de l'enfant, jusqu'à la fin, un peu triste,
05:22quand le quotidien a tué le couple et qu'il se sépare.
05:24Et bien là, 15 ans après, le couple divorcé remet le couvert,
05:28ils sont cinquantenaires et la flamme revient.
05:31On écoute « Faut plus qu'on se revoie ».
05:33« Faut plus qu'on se revoie », ça veut plus rien dire.
05:36On ne réchauffe pas les souvenirs.
05:39Ma langue dans ta bouche, ma main dans tes cheveux,
05:41ma hanche sur ta hanche et mes doigts où tu veux.
05:44« Faut plus qu'on remette ça, c'est pas sérieux du tout.
05:47Toi et moi, c'est pas azotin, ça veut même dire beaucoup.
05:50Je pense à ce parfum dont ton coup PS.
05:53Je suis parisien.
05:54On se voit où ? »
05:55Vous y croyez, vous, au retour de Flamme,
06:10quand l'amour est parti, c'est possible ?
06:12Je pense que c'est possible.
06:13C'est possible de se laisser surprendre, en tout cas.
06:16Et c'est vraiment ce qu'on avait envie d'exprimer avec Benjamin.
06:18Enfin, on s'est beaucoup amusé.
06:19On s'est remis précisément dans les mêmes conditions
06:22que pour Brant Rhapsody il y a 15 ans.
06:23C'est-à-dire que chacun écrit sa partie.
06:25Et vous vous faites lire après.
06:28On ne se fait pas lire.
06:29On enregistre directement sans que l'autre entende.
06:31On est un peu fétichiste.
06:32On était dans le même studio.
06:34Et puis à la fin, on est émerveillé, on est content.
06:36« La cinquantaine te va bien », vous lui dites dans la chanson
06:39à Benjamin Biolet, c'est vrai, non ?
06:41Oui, je trouve.
06:41Je trouve qu'il est vraiment accompli en tant qu'homme,
06:44en tant qu'artiste.
06:46Il est à un moment dans sa vie où je trouve qu'il va bien
06:50et il est complet.
06:52Vous dites qu'on est branché sur la même fréquence,
06:55même si on n'a pas les mêmes statuts,
06:57les mêmes références.
06:58Quels sont les vôtres et quelles sont les siennes ?
07:01Et en quoi elles diffèrent ?
07:03Moi, mes statuts, mes références de chœur,
07:06je pense en premier lieu à Véronique Sanson,
07:08par exemple, William Scheller,
07:10cette chanson, cette variété française
07:12qui m'a construite,
07:14que j'ai dans mon ADN.
07:16Et d'ailleurs, on entend beaucoup William Scheller,
07:18je trouve, sur cet album-là.
07:21Oui, sans doute.
07:21Il y a vraiment une inspiration.
07:23Et lui, pour lui, c'est...
07:25Benjamin, il a une culture tellement vaste.
07:28Par exemple, il a une culture rap
07:30que moi, je n'ai pas du tout.
07:31Il m'a amenée vers Frank Ocean, par exemple,
07:33dont je suis devenue folle.
07:35Addict.
07:35Et d'ailleurs, vous allez me faire un petit cadeau
07:37à la fin de l'interview,
07:38parce que j'ai interprété Théodora,
07:40la chanteuse, rappeuse qui cartonne aujourd'hui.
07:42Vous aviez envie de la chanter ?
07:43On nous ferait un petit bout de sa chanson.
07:45En tout cas, la chanson,
07:47la reprise de la suite de Brand Rhapsody
07:49est à l'image de tout le disque,
07:50qui est la confirmation que la quarantaine
07:52est la plus belle des décennies pour les femmes.
07:54C'est en tout cas ce que j'ai ressenti, moi,
07:55en vous écoutant.
07:56Celle de la liberté,
07:57de la féminité assurée,
07:59celle des désirs assumés.
08:01C'est un peu ça, ce disque.
08:02Du coup, il y a cette joie,
08:04cette joie d'assumer ses désirs,
08:05ses plaisirs.
08:06Ah ouais, c'est vraiment le mot joie.
08:09C'est bien que vous le disiez,
08:11parce qu'il a vraiment traversé
08:12toutes les étapes de cet album,
08:14y compris la séance photo,
08:15de la pochette.
08:17Enfin, tous les moments où...
08:19Je n'ai pas du tout écrit cet album
08:20dans une douleur
08:22ou dans une insistance.
08:24Il est venu quand même assez...
08:26Et c'est ce que ça diffuse.
08:27Je pense que c'est pour ça aussi
08:28qu'il est si bien accueilli,
08:29parce qu'on a besoin de joie.
08:31Et on écoute votre disque
08:32et il rend joyeux,
08:32il rend léger.
08:34Et ça donne aussi une ode
08:35à toutes les femmes,
08:36à toutes les facettes des femmes,
08:38qu'elles soient tour à tour,
08:39maman ou putain.
08:40La maman et la putain
08:42refaisaient les mêmes gestes,
08:45finissaient les mêmes restes
08:47quand l'enfant n'avait plus faim.
08:50Elles allaient par les chemins,
08:52maquillaient leurs lèvres fines,
08:55enfilaient le même jean
08:56et s'envoyaient le même vin.
08:59La maman et la putain
09:01promettaient leurs habits sales
09:04dans la douceur abyssale
09:06Celle-là aussi,
09:10elle vous reste dans la tête.
09:13Elle parle de féminité, celle-là.
09:15Comment votre féminité
09:17se marie avec votre féminisme ?
09:21Déjà de manière constante,
09:24j'ai l'impression,
09:25parce que c'est des questions
09:26qui m'occupent
09:27et qui m'intéressent
09:28depuis longtemps.
09:30Quand j'ai commencé
09:31à écrire des chansons,
09:31déjà c'était un terreau
09:32que je trouvais hyper fertile
09:34et hyper intéressant.
09:35être une femme,
09:36ça m'a toujours semblé
09:37digne de devenir des chansons.
09:40Donc ça se marie
09:42de manière assez équilibrée
09:44et fluide, je trouve.
09:45Et c'est vrai que vous racontez
09:46votre vie de femme
09:48dans tous vos albums
09:49et l'évolution de votre vie de femme
09:51et l'évolution de votre rapport aux hommes,
09:54l'évolution aussi de votre corps.
09:55Il y a quelque chose
09:56qui revient toujours.
09:58Vous aviez parlé
09:59une tonne sur la peur
10:00de prendre du poids en 2006,
10:02comme je t'attends
10:03sur la grossesse,
10:04César sur la césarienne,
10:05l'an 40 sur vos 40 ans.
10:07Vous avez été aussi
10:08une des premières
10:09à parler des règles
10:10dans une des chansons
10:11au tout début
10:13de votre carrière.
10:14Aujourd'hui,
10:14vous évoquez
10:15l'arrivée de la ménopause,
10:16le corps qui change,
10:18les hormones
10:18par rapport aux hommes.
10:21C'est vrai que ça
10:21scande nos vies
10:23et c'est vous
10:24qui le racontez,
10:24je trouve,
10:25de manière
10:25le plus juste
10:27avec cette évolution
10:28de la femme de 20 ans,
10:30de la femme de 30 ans
10:31et aujourd'hui,
10:31la femme de 40 ans
10:32qui va vers les 50.
10:34Ce n'est pas intentionnel
10:36de ma part.
10:37Je n'ai jamais l'intention
10:38de briser un tabou
10:39ou d'aborder
10:40ou de cocher des cases.
10:42Vraiment pas.
10:43Mais je parle
10:44de choses
10:44qui me concernent,
10:45tout simplement,
10:46qui me concernent
10:47et qui, sans doute,
10:49concernent et intéressent
10:49les femmes
10:50de ma génération.
10:51C'est quelque chose
10:51que vous vivez
10:52avec légèreté,
10:53sans angoisse,
10:55le corps qui vieillit,
10:57la ménopause qui arrive,
10:58tout ça ?
10:58Ça dépend des moments.
11:00Mais disons que
11:02quand j'en parle
11:03dans une chanson,
11:05je pense que ma pudeur
11:07se situe dans le fait
11:08de ne pas geindre,
11:09si vous voulez.
11:10Non, c'est ça.
11:11Il y a une forme
11:11de légèreté
11:12dans tout ce que vous chantez,
11:14en tout cas,
11:14dans ce disque-là.
11:14Ça m'arrive
11:16d'aborder des choses
11:17dures,
11:18mais j'ai l'impression
11:19qu'une chanson
11:20permet ça,
11:20permet d'aborder
11:21des choses dures,
11:22compliquées,
11:23difficiles à dire
11:24parce qu'une chanson,
11:26c'est des paroles
11:26et une musique.
11:27Donc, il y a une sorte
11:28d'alchimie qui se fait.
11:30Des choses dures,
11:31des mots durs
11:32pour certains hommes,
11:33pas tous les hommes.
11:34Les loups.
11:35Les loups,
11:35vous chantez
11:36« Les loups que j'ai connus
11:37mordent avec le sourire,
11:38celui qui savait mieux que moi
11:39ce qui était bon pour moi,
11:40celui qui forçait le passage
11:42quand j'en avais pas l'âge,
11:43celui qui insistait tout bas
11:44pour prendre
11:44ce que je ne donnais pas. »
11:46« Celui qui savait mieux que moi
11:49ce qui était bon pour moi
11:51et celui qui me coinçait parfois
11:54entre deux rideaux de soie,
11:57celui qui insistait tout bas
11:59pour me prendre ce que je ne donnais pas
12:02et celui qui n'avait pas de coup
12:05mais qui tentait le coup. »
12:08Vous dites avoir plané
12:16pendant une semaine
12:17après avoir écrit cette chanson
12:19à l'Humanité,
12:20j'ai lu ça.
12:21C'est vrai.
12:21La libération totale
12:22d'écrire cette chanson.
12:23Mais ça m'a fait un bien
12:24de faire...
12:25C'est un inventaire en fait.
12:27Donc comme vous le disiez,
12:27ce n'est pas les hommes
12:28que j'ai croisés,
12:29c'est vraiment les loups.
12:31Les loups qui m'ont fait du mal.
12:34Et de les tous,
12:36de les rassembler
12:37dans une chanson comme ça,
12:38en leur balançant ça,
12:40la figure,
12:42de manière anonyme.
12:43Attention.
12:43Anonyme.
12:44S'ils se reconnaissent,
12:46en fait,
12:46s'ils se reconnaissent,
12:47c'est leur problème.
12:48C'est leur problème.
12:50Un autre tabou que vous traitez aussi
12:51avec grande délicatesse,
12:52c'est celui de la santé mentale.
12:53Dans la vie est trop courte,
12:55vous confiez avoir eu un temps,
12:57un moment de dépression
12:58et vous racontez aussi
12:59très simplement,
13:00et c'est pour ça,
13:00je pense que ça touche,
13:02que vous avez pris des médicaments
13:03et ce n'est pas grave
13:04comme on prend des antibiotiques
13:05quand on a une grippe.
13:07Exactement.
13:07C'est-à-dire pas quand on a une grippe,
13:08mais quand on a une angine
13:09parce qu'il ne faut pas la prendre
13:10quand on a une grippe.
13:11Les antibiotiques,
13:12ce n'est pas automatique.
13:13Non,
13:13ce n'est pas automatique.
13:14En revanche,
13:15on peut avoir besoin
13:16un temps dans sa vie
13:17d'antidépresseurs
13:18et ce n'est pas grave,
13:19il n'y a pas de drame.
13:20Oui,
13:20je suis un peu émue
13:21de dire ça devant Nicolas Demorand
13:23ce matin,
13:24mais effectivement,
13:25c'est une chanson
13:26dans laquelle j'avais très envie
13:28de dédramatiser ça.
13:30On en parle beaucoup
13:31en ce moment,
13:32mais bon,
13:32c'est tombé comme ça.
13:33On a besoin parfois
13:36de petites béquilles
13:37dans la vie
13:38et ce n'est pas pour ça
13:39qu'il faut en avoir honte.
13:40Je suis très heureuse
13:41qu'on puisse commencer
13:43à en parler
13:44de façon plus libre
13:45et plus légère.
13:47Tout simplement,
13:47ça peut faire partie
13:48de la vie
13:48et pourquoi pas.
13:50Et du coup,
13:50pour Nicolas Demorand
13:51et pour les auditeurs,
13:52vous avez accepté
13:53de nous faire un petit extrait
13:54de justement,
13:55c'est la chanson qui parle.
13:56Ok !
13:57Je ne sais pas pourquoi
13:58vous l'avez choisie,
13:58celle-là.
13:58Est-ce que Nicolas Demorand
13:59est dans la pièce ?
14:01La vie est trop courte.
14:02On y va.
14:04Un, un.
14:08La vie est trop courte
14:10pour souffrir sans remède,
14:13se ramasser
14:14sans demander de l'aide.
14:18La vie est trop courte
14:20pour la vivre à demi,
14:24devenir son propre ennemi.
14:28Et ce remède,
14:32je l'ai pris,
14:33j'ai commencé un jeudi,
14:36la boîte posée près du lit,
14:39pilule blanche si jolie.
14:42Tous les matins au petit,
14:44déjeuner sans appétit,
14:47je reprenais goût à la vie
14:48grâce à mon remède chéri
14:51qui m'a tenu à l'écart
14:54de la corde et du brancard.
14:58De la poutre et du rasoir,
15:01mais pardon,
15:01je m'égare.
15:03La vie est trop courte
15:04pour souffrir sans remède,
15:08se ramasser
15:08sans demander de l'aide.
15:13La vie est trop courte
15:15pour la vivre à demi.
15:19Et mon remède est mon amie.
15:21La bande-son de ma vie.
15:31Pas mal.
15:33Ne partez pas du clavier
15:35parce que vous allez rejouer
15:36dans un instant Théodora.
15:37Je ne quitte jamais mon clavier.
15:38Ne quittez pas,
15:39vous baladez avec un tourant dans mon sac.
15:42Les Impromptus,
15:43avant de vous réécouter
15:44chanter Jeanne Chéral,
15:46Vincent Dedienne
15:48ou Jean Dujardin ?
15:49Je suis très méchante.
15:53Je ne peux pas choisir.
15:54Parce que c'est Vincent Dedienne
15:55qui joue dans le clip
15:56sur Jean Dujardin.
15:58Voilà, sur Jean Dujardin,
15:59la chanson qu'on va écouter
16:00dans un instant
16:00puisque c'est la chanson
16:01qui va passer
16:02à la suite
16:03de nos chroniques.
16:06Encore plus dure.
16:07William Scheller
16:07ou Jacques Higelin ?
16:08Oh là là !
16:09J'ai décidé d'être méchante.
16:11Oui, c'est ainsi.
16:12Bon, Jacques Higelin.
16:14Deneuve ou Adjani ?
16:16Deneuve.
16:17Vous avez fait chanter
16:18Catherine Deneuve,
16:19ce qui est rare chez elle
16:21dans le dernier film
16:22Le Monde des Esprits.
16:25Qu'est-ce qui vous indigne ?
16:27Ce qui me vient en tête,
16:31ce qui m'indigne,
16:32c'est que c'est les personnes
16:34qui posent la question
16:35en parlant d'une victime
16:37de violences sexistes et sexuelles.
16:39Pourquoi elles ne parlent
16:40que maintenant ?
16:41Ça, ça me déclenche.
16:43Je peux mettre un coup
16:44dans le mur
16:44quand j'entends cette question.
16:46Vous votez ?
16:47Bien sûr.
16:47Toujours ?
16:48Toujours.
16:49Virginie Despentes
16:49ou Annie Ernaud ?
16:50Oui, mais c'est...
16:52Oh là là !
16:52J'ai décidé de prendre
16:53tous les trucs durs.
16:55Annie Ernaud ?
16:56Instagram ou
16:57Instagram ?
17:00Liberté, égalité, fraternité,
17:01vous choisissez quoi ?
17:02Liberté, bien sûr.
17:03Le pape François,
17:04il vous évoque quelque chose ?
17:06Il m'évoque
17:07une ouverture d'esprit
17:09assez rare et unique.
17:11Et Dieu dans tout ça, d'ailleurs ?
17:13J'avais envie de chanter
17:14une mini-chanson
17:16d'Émilie Simon.
17:17Alors je prie,
17:19Dieu me pardonne,
17:21je prie pour l'homme.
17:23Sans croire en lui,
17:26je prie pour l'homme.
17:27Eh bien, merci beaucoup.
17:30Le nouvel album
17:32s'appelle
17:33Jeanne.
17:34Vous serez en tournée,
17:35vous étiez au printemps de Bourges,
17:36vous serez au francophonie
17:37de la Rochelle en juillet,
17:38à l'Olympia le 2 décembre,
17:40au Grand Rex le 7 février.
17:42Il y a plein de nouvelles dates
17:42puisque tout le monde a envie
17:44d'aller vous écouter,
17:45chanter Jeanne.
17:46Et pour terminer,
17:47Théodora,
17:47pourquoi vous avez choisi Théodora ?
17:48Parce que je la trouve brillante.
17:50C'est une chanteuse
17:52qui est dans sa vingtaine
17:53et qui a une plume
17:55et une audace
17:56qui me ravissent.
17:57Il me rit tous au nez.
18:00Voix du matin.
18:23Au point d'en perdre le sommeil
18:26Si je t'aime
18:27et que ça va pas
18:29sans demander
18:30je te passe mon aide
18:31Mais comme moi
18:33personne n'aime
18:34Toi non plus
18:36rien de personnel
18:37Tes messages
18:39donnent hyper sommeil
18:40Donc j'ai le plaid
18:41et le bon sommier
18:43Pourtant je suis juste passionnelle
18:46Au point d'en perdre le sommeil
18:48Si je t'aime
18:50et que ça va pas
18:51sans demander
18:52Je te passe mon aide
18:54Pourtant je suis juste passionnelle
18:57Au point d'en perdre le sommeil
18:59Si je t'aime
19:01et que ça va pas
19:02sans demander
19:03Je te passe mon aide
19:05Jeanne Chérald, merci infiniment.
19:12Très belle journée à vous.
19:13On a le temps d'entendre Jean ou non ?
19:14Oui, évidemment.
19:16Très rapidement,
19:17mon gueule dans l'oreillette.
19:18Oui, on y va.
19:19Jean, ma chanson préférée.
19:20Merci Béa.

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