Pourquoi est-ce quâune fois publiĂ©, un texte semble ĂȘtre est intouchable ? Il y a quelques temps maintenant, des auteurs comme Roald Dahl et Agatha Christie faisaient lâactualitĂ© suite Ă la retraduction de leurs Ćuvres. Si cette histoire nous montre bien une chose, câest que la rĂ©ception dâun texte ne dĂ©pend pas que dâun auteur, surtout lorsquâil sâagit d'Ćuvres traduites. Quelle place prend vĂ©ritablement le traducteur, et lâĂ©diteur et surtout, quels rĂŽles jouent-ils dans la transmission d'un livre, quâil nous ai donnĂ© Ă dĂ©couvrir uniquement Ă travers leur prisme ?
Cette vidéo est réalisée en partenariat avec Litera, la collection de classiques de Gallmeister : https://collection-litera.fr/
Roman dâaventures, roman noir ou policier, roman dâamour ou encore roman dâapprentissage⊠la collection Litera propose de lire des classiques fabriquĂ©s dans la tradition artisanale avec de nouvelles traductions et des Ă©ditions Ă©tablies par des spĂ©cialistes.
Litera a reçu le prix de la fabrication lors des TrophĂ©es de lâĂ©dition 2024.
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00:00Pourquoi est-ce qu'une fois publié, un texte semble intouchable ?
00:03Il y a quelques temps maintenant, des auteurs comme Roald Dahl et Agatha Christie faisaient l'actualité.
00:06C'est les rĂ©seaux sociaux, c'est des minoritĂ©s qui dĂ©cident que tel ou tel auteur n'est pas conforme aux mĆurs du temps.
00:16Il était une fois, un petit nom binaire qui s'appelait Charlie.
00:19Les livres de James Bond ont été rattrapés par la culture woke.
00:23Et oui, la fameuse cancer culture !
00:26On réécrit.
00:27Oui, demain on va écrire Victor Hugo, Voltaire.
00:31Vous avez peut-ĂȘtre assistĂ© Ă ce tourment mĂ©diatique et ce soudain regain de popularitĂ© a eu lieu pour une raison prĂ©cise.
00:37La retraduction de leurs Ćuvres dĂ©jĂ existantes dans une version mise Ă jour dont le but Ă©tait de lisser des passages considĂ©rĂ©s comme offensants.
00:42Il y a quelques mois, le Daily Telegraph relevait une centaine de modifications et de suppressions entre les rééditions de Roald Dahl en 2022 et celles parues en 2001.
00:51Par exemple, le terme gros n'est plus utilisé pour décrire Augustus Gloop dans Charlie et la chocolaterie.
00:56Vous savez, c'est le petit qui se rapproche trop de la fontaine Ă chocolat et qui tombe dedans.
00:59Ah non, moi je ne peux pas juger, franchement, je pense que j'aurais fait pareil et clairement ça n'aurait pas été un accident.
01:03Les hommes nuages de James et la grosse pĂȘche deviennent le peuple nuage.
01:06Et des exemples comme cela, il y en a plein.
01:07Mathilda, sacrée sorciÚre, le bon gros géant, l'énorme crocodile, une dizaine de ces titres ont fait l'objet d'une révision.
01:13Pourtant, la réécriture, ça ne date pas d'hier.
01:16Roald Dahl avait déjà réécrit certains de ses personnages à la fin des années 1960.
01:20Et puis en 1983, l'écrivain avait fait des déclarations ouvertement antisémites dans une interview, ce qui a terné son image.
01:26Et franchement, c'était pas ouf pour les ventes.
01:28Parce que oui, ne soyons pas dupes, revenir sur les mots d'une oeuvre, c'est avant tout un enjeu marketing pour essayer de redorer l'image d'un livre et donc d'en vendre un petit peu plus.
01:36Mais ça, on y reviendra un petit peu plus tard.
01:37Alors si l'original en anglais donc est modifié, la question de la retraduction en français se pose.
01:42Gallimard, l'Ă©diteur français de Roald Dahl a tranchĂ©, ils ne toucheront pas au texte original, mĂȘme si cela va Ă l'encontre de la dĂ©cision des ayants droit.
01:48Pour les 66 romans d'Agatha Christie, les modifications auront bien lieu en France et chaque nouvelle édition sera adaptée.
01:53Chez les éditions du masque, on décide de s'aligner sur la décision de l'arriÚre-petit-fils d'Agatha Christie, qui à ce jour détient ses droits.
01:59Dans la mystérieuse affaire de Stiles, les expressions « un juif bien sûr » et « un style gitan » seront supprimées.
02:05Et dans « mort sur le Nil », l'expression « indigÚne » est remplacée par « local ».
02:08Rien de trÚs nouveau ici non plus, l'un des livres d'Agatha Christie avait également été renommé en 2020 en France.
02:13L'autrice elle-mĂȘme avait validĂ© le changement de son vivant, puisqu'aux Etats-Unis, le titre avait Ă©tĂ© changĂ© en 1940, puis dans les annĂ©es 1980 au Royaume-Uni.
02:21Ah bah comme vous le voyez, on en a pris du temps, et ça nous montre bien le pouvoir des éditeurs et l'importance de la traduction.
02:26Alors anecdotique ou pas ? Eh bien pas vraiment, puisque le dĂ©bat a mĂȘme Ă©tĂ© discutĂ© dans l'hĂ©micycle.
02:30Le 10 mars 2023, le député républicain Jean-Louis Thiriot a déposé une proposition de loi visant à , je cite,
02:36« protĂ©ger l'intĂ©gritĂ© des Ćuvres des réécritures idĂ©ologiques ».
02:39Il dénonce alors la pression du mouvement wokiste et la cancel culture.
02:43Mais si cette histoire nous apprend bien quelque chose, c'est que la réception d'un texte ne dépend pas uniquement d'un auteur ou d'une autrice,
02:48et surtout lorsqu'il s'agit d'Ćuvres traduites.
02:50Quelle place prend véritablement l'éditeur et le traducteur ?
02:53Et surtout, quel rÎle joue-t-il dans la transmission d'un livre qui nous est donné uniquement à voir à travers leur prise ?
02:58Bonjour et bienvenue, ici votre beau vieux Jeanneau.
03:01Ăa fait un petit moment que j'avais envie d'aborder ce sujet avec vous,
03:03et surtout de vous parler de la place de la traduction dans le paysage littéraire.
03:06Il faut dire que c'est une véritable locomotive dans le monde de l'édition,
03:08puisqu'aujourd'hui, 41% de l'ensemble des publications littĂ©raires sont des Ćuvres traduites.
03:13Et derriĂšre ces chiffres, il y a des personnes qui travaillent Ă rendre accessibles ces textes,
03:16et aussi des autrices et des auteurs dont on ne parle pas la langue.
03:19Ce sujet de la traduction, on l'a déjà évoqué un petit peu dans une des émissions de l'Art et Book Club avec Bruno,
03:23et c'était l'occasion d'avoir des traductrices pour nous parler un peu de leur métier,
03:26et se poser cette question, est-ce que traduire c'est forcément trahir ?
03:30Et je crois que c'est l'Ă©mission oĂč on a eu le plus de commentaires dans le chat,
03:32c'était hyper chouette de pouvoir interagir avec vous, etc.
03:35Et oĂč il y avait beaucoup beaucoup de questions sur concrĂštement, comment est-ce qu'on traduit, etc.
03:38Donc je me suis dit que ça méritait bien une petite vidéo sur la chaßne.
03:41Pour l'occasion, j'ai pu me rendre chez l'un de mes éditeurs préférés, à savoir Guy Meister,
03:44et ils m'ont présenté leur collection littéraire.
03:46J'ai le plaisir de travailler avec eux sur cette vidéo,
03:48et de vous présenter cette collection classique qui vient du monde entier.
03:52Ils sont entiÚrement traduits et préfacés par des spécialistes,
03:54et vous retrouverez par exemple Gatsby de F. Scott Fitzgerald,
03:57Le Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas,
04:00ou encore les frĂšres Karamazov de Fyodor Dostoyevsky.
04:03L'objectif pour eux, c'est de retraduire des Ćuvres,
04:05avec une traduction moderne et plus proche du texte original.
04:07Moi, tout ça, ça m'intéresse, ça m'a réveillé une petite question que j'ai dans le cerveau depuis longtemps,
04:11Ă savoir, est-ce que c'est lĂ©gitime de retraduire des Ćuvres ?
04:13Est-ce qu'il y a un vĂ©ritable intĂ©rĂȘt, en dehors de l'aspect financier ?
04:15Et pour répondre à cette question, il me paraßt intéressant de parler un petit peu plus du métier de traducteur.
04:19Pour ça, j'ai rencontré la traductrice Josette Chichportich,
04:23qui a par exemple le retraduit Autant en emporte le vent,
04:25et Orgueil et préjugé de Jane Austen.
04:27Elle m'a un petit peu expliqué son métier.
04:28Alors moi, je suis méthode, je lis le livre avant,
04:31ne serait-ce que pour savoir de quoi ça parle,
04:33si c'est un sujet qui m'intéresse,
04:35si ça va nécessiter beaucoup de recherches,
04:38et puis pour savoir si le texte me plaĂźt.
04:40C'est surtout ça, quoi, parce que je crois que traduire un livre,
04:44enfin en tout cas ce qui me concerne, qui ne me plaĂźt pas,
04:45c'est terrible, parce que ça veut dire qu'on va passer minimum 6 mois,
04:50tous les jours, avec quelque chose qui ne nous plaĂźt pas,
04:53donc ce n'est pas top top.
04:55Donc je lis le livre,
04:57et ensuite, aprĂšs je fais un petit calcul,
05:00c'est vrai que je compte le nombre de jours oĂč je vais travailler,
05:04donc les week-ends compris,
05:06quelquefois je m'accorde une petite semaine,
05:08mĂȘme pas, 3-4 jours,
05:09je compte le nombre de pages en anglais,
05:12le nombre de la VO,
05:13et je fais une division,
05:14et je me dis, ok, c'est parti,
05:16il faut que je fasse tant de pages par jour.
05:18Mon mari a eu cette trĂšs belle image,
05:19je ne suis pas sûre d'apprécier en fait,
05:21on sait que le boulot de traducteur,
05:24c'est un boulot de bûcheron,
05:25on abat, arbre aprĂšs arbre,
05:27et on avance comme ça,
05:28donc voilà , c'est comme ça que je fonctionne.
05:30Une fois que j'ai fait ma premiĂšre version,
05:32ma premiĂšre mouture,
05:33lĂ je relis avec le VO et mon texte,
05:37et là je vérifie que je n'ai pas oublié des phrases,
05:39parce que ça peut m'arriver d'oublier des phrases,
05:42des paragraphes mĂȘme.
05:43AprÚs, une fois que j'ai bien vérifié,
05:44que j'ai corrigé,
05:45que j'ai eu des difficultés,
05:47que j'ai résolues,
05:49lĂ je relis encore une fois,
05:52là je relis plus sur le français,
05:55de temps en temps en fait,
05:56il y a un sens de la langue,
05:58de temps en temps quand je sens que ça ne va pas trop bien,
06:00je retourne Ă l'anglais,
06:02et je vois qu'effectivement il y a un truc qui n'est pas passé,
06:05alors je relis encore une fois,
06:06je relis encore une fois,
06:08et la derniĂšre lecture je la fais Ă voix haute,
06:10parce que j'entends des choses
06:12que je ne vois pas obligatoirement
06:14quand je fais une lecture mentale.
06:16La traduction c'est avant tout une question de sensibilité,
06:18donc la neutralité elle ne peut pas vraiment exister.
06:20Ce qui est intéressant dans la traduction,
06:21c'est la question de l'interprétation,
06:23est-ce que l'objectif ça va ĂȘtre d'ĂȘtre le plus proche possible du texte,
06:26ou bien de retranscrire le style de l'auteur,
06:28ou bien dans le meilleur des cas d'essayer de faire les deux.
06:30Il y a plusieurs écoles,
06:31et pour illustrer ça j'avais quelques petits exemples.
06:32Le premier vient d'autant en emporte le vent que Josette a donc retraduit.
06:36Dans le roman original en anglais,
06:37la premiĂšre phrase c'est
06:38Scarlett O'Hara was not beautiful.
06:40Dans la premiÚre édition française en 1939,
06:42on nous propose cette traduction,
06:44Scarlett O'Hara n'était pas une beauté classique,
06:46et dans la traduction de 2020,
06:48Josette traduit,
06:49Scarlett O'Hara n'était pas belle.
06:50Comme on peut le voir dans la premiĂšre traduction,
06:52il y a un peu plus de place à l'interprétation.
06:54Un autre exemple que je trouvais intéressant,
06:55cette fois d'une oeuvre française traduite en anglais,
06:57c'est l'étranger de Camus.
06:59La premiÚre phrase du roman en français c'est
07:01Aujourd'hui maman est morte,
07:03ou peut-ĂȘtre hier,
07:04je ne sais pas.
07:04Dans la traduction en 1936,
07:06on peut lire
07:06Mother died today,
07:07or maybe yesterday,
07:09I can't be sure.
07:09Et cette fois dans la traduction de 1988,
07:12Maman died today,
07:13or maybe yesterday,
07:14I don't know.
07:15Et ça paraĂźt peut-ĂȘtre anodin,
07:16mais ce mot maman,
07:17entre le français et l'anglais,
07:18il peut avoir différentes significations.
07:20Est-ce qu'on traduit maman par mother,
07:21qui est quand mĂȘme un petit peu soutenu comme langage ?
07:25Est-ce qu'on traduit par mom ?
07:26Est-ce que c'est vraiment ça
07:27que Albert Camus avait envie de nous transmettre ?
07:29Et le traducteur,
07:30en 1988,
07:31dans cette traduction,
07:32il se dit
07:32« Vous savez quoi ?
07:33On va le laisser en français
07:34parce que finalement,
07:34il n'y a pas vraiment d'équivalent. »
07:35Ce que je trouve en tout cas intéressant
07:37dans ces deux exemples,
07:37c'est que le traducteur,
07:39il a un truc qui lui appartient
07:41que typiquement,
07:42une intelligence artificielle
07:43ne pourrait pas avoir.
07:44Oui, vous savez,
07:44c'est un peu un de mes sujets de prédilection,
07:46l'intelligence artificielle.
07:47J'aime bien vous en reparler de temps en temps.
07:48N'hésitez pas à voir mon documentaire sur le sujet,
07:55Ă traduire,
07:55voire carrément intraduisible.
07:57Dans cette catégorie,
07:57on a par exemple
07:58« La disparition » de Georges Pérec,
08:00qui était un auteur du mouvement de l'Ollipo.
08:01Il nous propose un roman de 300 pages
08:03en lippogramme,
08:04une figure de style
08:05qui consiste Ă se priver d'une lettre.
08:06Et lĂ , en l'occurrence,
08:07c'est la lettre E,
08:08la lettre la plus utilisée
08:09dans la langue française.
08:10Donc lĂ , il y a une vraie question
08:11sur les intentions de l'auteur.
08:12Comment est-ce qu'on arrive à retranscrire ça ?
08:14Est-ce qu'on fait pareil ?
08:15Est-ce qu'on enlĂšve la lettre E
08:16parce que c'est ce que lui, il a fait ?
08:17Ou est-ce qu'on essaye de réécrire
08:18en enlevant dans chaque cas
08:19la lettre qui apparaĂźt le plus dans la langue ?
08:21Ah, c'est pas évident, hein ?
08:22En plus, ça s'arrĂȘte pas lĂ .
08:23Il y a tout un tas de figures de style
08:25dans ce livre.
08:25Donc comment est-ce qu'on arrive
08:26Ă les retranscrire ?
08:27Il fallait bien prendre une décision, donc.
08:29Et par exemple, le traducteur russe,
08:30lui, il a choisi d'enlever la lettre E
08:32puisque c'est celle qui apparaissait
08:33le plus dans sa langue.
08:33Alors, est-ce qu'on peut véritablement
08:35traduire le style d'un auteur ?
08:36Ou est-ce qu'ĂȘtre auteur ou autrice
08:37soi-mĂȘme, ça permet de mieux traduire ?
08:39Bah écoutez, ça dépend.
08:40Pour l'anecdote, on a par exemple
08:41Vladimir Nabokov
08:42Ă qui on doit le livre Lolita
08:44qui mériterait une vidéo à par entier
08:46voire une série de vidéos sur la chaßne.
08:48C'est Ă lui qu'on doit la traduction russe
08:49d'Alice au pays des merveilles
08:50de Lewis Carroll.
08:51Et dans les autres feats
08:51complĂštement improbables et badasses,
08:53on a Baudelaire qui a traduit
08:54Histoire d'Arthur Gordon Pinn
08:56d'Edgar Allan Poe.
08:57Bon, sauf que dans ce cas précis,
08:58on manque un tout petit peu d'authenticité.
09:00Faut dire que Baudelaire avait pris
09:01quelques libertés par rapport
09:02au texte original
09:03en mettant notamment des mots savants
09:05pour rendre ça plus complexe
09:06alors que c'était pas du tout là à la base.
09:08Et puis il y a mĂȘme des auteurs
09:09tellement exigeants
09:09qu'ils traduisent eux-mĂȘmes leurs oeuvres.
09:11Excusez-nous.
09:12C'est par exemple le cas pour Samuel Beckett
09:13qui écrivait à la fois en français
09:15et en anglais.
09:16Il était irlandais
09:16mais il a étudié le français
09:17et vécu une bonne partie
09:19de sa vie en France.
09:20Au tout début de sa carriÚre,
09:20il a écrit en anglais
09:21puis Ă partir de 1947,
09:24il a commencé à écrire en français.
09:25VoilĂ .
09:26C'était pas du tout sa langue de base
09:27mais quand il a commencé à faire ça,
09:28les premiĂšres oeuvres
09:29qu'il avait écrites en anglais,
09:30il a décidé de les traduire.
09:31Et s'il écrivait en français,
09:32c'était parce que pour lui,
09:33je cite,
09:34c'était plus simple d'écrire
09:35dans une langue qui n'a pas de style.
09:36Bah calmance quand mĂȘme Samuel !
09:38Comme autre exemple,
09:39on a aussi Milan Kundera
09:40qui était un auteur bilingue.
09:41D'origine tchĂšque,
09:42il a appris la langue française
09:43une fois arrivé en France en 1975.
09:45Ceux-ci,
09:45premier roman a été écrit en tchÚque
09:47et les quatre derniers en français.
09:48Son premier roman a donc été adapté en français
09:50par un traducteur.
09:51Ăa lui a pas plu,
09:52donc il y a eu une autre traduction
09:53puis encore une autre traduction
09:54puis il a fini par dire
09:55écoutez ça suffit,
09:56je vais m'en occuper moi-mĂȘme.
09:57On dirait Ă ma mĂšre
09:57quand elle demande de l'aide Ă mon pĂšre.
09:58Il repose donc beaucoup de responsabilités
10:00sur le métier de traductrice
10:01et de traducteur
10:02alors que pour autant,
10:04c'est vachement un métier de l'ombre.
10:05MĂȘme s'il arrive que le traducteur
10:06se fasse repérer
10:07pour son ingéniosité,
10:08c'est par exemple le cas de Jean-François Ménard,
10:10traducteur de J.K. Rowling
10:11ou Patrice Couton,
10:12traducteur de Terry Pratchett.
10:14Jean-François Ménard,
10:14il s'est posé beaucoup de questions
10:16pour adapter Harry Potter
10:17au public français
10:18et il a par exemple rajouté
10:19pas mal de petits jeux de mots
10:20qui n'étaient pas à l'origine
10:21et qui marchent trĂšs bien
10:22puisque lorsqu'on traduit un livre,
10:23il faut bien aussi l'adapter
10:24au public auquel on s'adresse
10:26et ça c'est quelque chose
10:27qu'on remarque
10:27dans le premier roman
10:28de la saga Harry Potter
10:29qui en anglais s'appelle
10:31Harry Potter and the Sorcerer's Stone
10:33qui aurait trĂšs bien pu ĂȘtre traduit
10:34mot pour mot
10:35par Harry Potter et la pierre philosophale
10:37mais l'éditeur craignait
10:37que ça ne parle pas au public français
10:39et a donc décidé de changer le titre
10:40pour Harry Potter à l'école des sorciers.
10:42Alors est-ce que pour vous
10:43ce genre de petite liberté
10:44et bien ça vient dénaturer l'oeuvre ?
10:46Je veux trop avoir votre avis
10:47dans les commentaires.
10:48Racontez-moi ce que vous vous en pensez.
10:49Mais si aujourd'hui on a besoin
10:50de retraduire certaines oeuvres,
10:51c'est parce que le milieu de la traduction
10:53il a énormément évolué.
10:54Laissez-moi vous parler
10:55de l'Infini Comédie
10:56de David Foster Wallace.
10:57Le roman est publié en 1996,
11:00l'année de ma naissance,
11:00par la maison d'édition
11:01Leo Brown & Company
11:03et il faudra attendre 2015
11:04pour que les éditions de l'Olivier
11:06le traduisent pour la premiĂšre fois.
11:07Non, 20 ans plus tard,
11:08c'est abusé messez dames.
11:09J'ai quand mĂȘme eu le temps moi
11:10entre temps d'avoir mon bac,
11:11me faire briser le cĆur de trois fois
11:12et d'aller en thérapie.
11:13C'est pourtant une oeuvre hyper populaire
11:15comme on l'apprend dans un papier de Slate.
11:17Voilà , c'est l'un des rares écrivains
11:18Ă apparaĂźtre dans les Simpsons.
11:19Il y a plusieurs raisons
11:20qui ont poussé les éditeurs
11:21Ă ne pas tout de suite franchir le pas.
11:23Bon déjà , c'est une pavasse.
11:24On est sur plus de 1000 pages,
11:25donc ça, ça a fait flipper
11:26un petit peu les éditeurs
11:27puisque la traduction, ça coûte cher
11:29et ils n'étaient pas forcément sûrs
11:30que ça se vende bien.
11:31Il faut dire aussi que le style du livre
11:32est assez particulier
11:33et les éditeurs français avaient peur
11:35que ça ne parle pas vraiment aux gens.
11:36Tout ça nous montre bien
11:37qu'il y a un vrai enjeu financier
11:38dans la traduction
11:38et aussi un enjeu politique.
11:40Il y a un exemple assez marquant
11:41dont je voulais vous parler,
11:42c'est celui de l'autrice Bell Hooks.
11:43C'est une intellectuelle,
11:44universitaire et militante américaine
11:46hyper connue.
11:47Elle a publié plus de 30 livres
11:49à partir des années 1980
11:50et pourtant en France,
11:52on l'a boudé pendant trÚs trÚs trÚs longtemps
11:53puisque la majorité de ses oeuvres
11:54ont été traduites entre 2015 et 2020.
11:58Donc bon, trĂšs contente de voir
11:59qu'elle a enfin la reconnaissance
12:00qu'elle mérite, cette bonne dame.
12:01La question de la retraduction
12:03et de l'adaptation,
12:03c'est avant tout de pouvoir
12:04potentiellement présenter une oeuvre
12:06un peu vieillotte
12:07Ă un nouveau public.
12:08Donc il y a quand mĂȘme
12:08un intĂ©rĂȘt derriĂšre.
12:09Est-ce que c'est uniquement
12:10un coup marketing ?
12:11J'en ai discuté avec
12:12Ekaterina Kuleshova
12:14qui est éditrice
12:15pour la collection littéraire.
12:16Les traductions du 19e siĂšcle
12:17ne correspondent plus
12:19aux exigences du lecteur du 21e.
12:21Mais parce qu'on est plus exigeant.
12:24Wells par exemple,
12:25les traductions aujourd'hui
12:26disponibles sur le marché,
12:28c'est les traductions
12:29fin 19e, début 20e.
12:32Il y a des erreurs,
12:33il y a des passages
12:34qui ont été contractés
12:36parce que c'était plus simple,
12:39parce que les descriptions
12:39des paysages n'intéressaient personne,
12:41parce qu'il fallait aller
12:42droit au but.
12:43Et ça, c'est jusqu'Ă
12:44dans les années 50,
12:45c'est pas que le 19e.
12:47Quand on le sait,
12:49moi je ne peux plus
12:50me permettre, moi en tant
12:51qu'éditrice,
12:51de publier un texte
12:52qui est tronqué.
12:52Alors quand on ne le sait pas,
12:53on peut se dire,
12:54bon, on ne sait pas,
12:55je ne parle pas la langue,
12:56bon, je ne peux pas.
12:57Mais quand on le sait,
13:00on ne peut pas.
13:01Enfin, je ne sais pas,
13:01ce n'est pas honnĂȘte.
13:03Moi, demain,
13:03si je prenais le texte
13:05qui est dans le domaine,
13:06mais dont je sais
13:07qu'il manque 20%,
13:08je ne peux pas honnĂȘtement
13:10proposer ça au public.
13:12Ce n'est pas bien.
13:13On a un engagement
13:14auprĂšs du lecteur
13:15de dire,
13:15voilĂ , nous,
13:16si on fait ce travail,
13:17c'est pour bien le faire
13:18et pour vous donner
13:18la version qui est restituée,
13:21la version intégrale.
13:22avec la traduction,
13:24voilà , je réponds
13:25chaque mot
13:27qui est dans cette traduction.
13:29Comme on a pu le voir
13:29avec ces témoignages
13:30et les différents exemples
13:31dont je vous ai parlé,
13:32une traduction,
13:33ça vieillit,
13:34comme nous.
13:34On est en perte de collagĂšne
13:35par ici.
13:36Il y a des livres
13:36qui sont trĂšs attendus
13:37par le public,
13:38donc les éditeurs
13:38mettent des délais trÚs trÚs courts
13:39aux traducteurs et traductrices
13:40pour se dĂ©pĂȘcher
13:41de pouvoir adapter les oeuvres,
13:43mais ce n'est pas toujours
13:44trĂšs bien fait.
13:44Il y a un auteur
13:45qui revient réguliÚrement
13:46autour de cette question,
13:47c'est Stephen King,
13:48et il arrive que dans
13:49certains de ses livres,
13:49il y a par exemple
13:50des erreurs dans les noms
13:51de personnages,
13:51ce qui semblerait ĂȘtre
13:52plutĂŽt des erreurs
13:53d'inattention
13:54parce que les délais
13:54sont trÚs réduits.
13:55Mais forcément,
13:56c'est ce qui est hyper frustrant
13:57avec la traduction,
13:57c'est qu'on a l'impression
13:58qu'on n'aura jamais
13:59véritablement l'oeuvre
14:00que l'auteur voulait
14:01qu'on ait entre les mains.
14:02On aura toujours l'oeuvre
14:03vue Ă partir du regard
14:04de quelqu'un d'autre,
14:05et parfois on ne sait pas
14:06Ă quel point le texte d'origine
14:07est différent.
14:08Et pour moi,
14:08c'est lĂ oĂč il y a un problĂšme,
14:09en tout cas Ă mon humble avis,
14:11notamment sur les questions
14:11de retraduction,
14:13c'est qu'en fait,
14:13si on ne sait pas
14:14qu'Ă l'origine,
14:14l'auteur a quand mĂȘme
14:15écrit des trucs pas dingues,
14:16ça le rend plus sympathique.
14:18Et moi,
14:18je n'ai pas trĂšs envie
14:18de trouver Roald Dahl sympathique.
14:20Il y a une émission
14:20que j'ai trouvée hyper intéressante
14:21Ă ce sujet
14:22qui est sur France Culture,
14:23je vous mets tout ça
14:23en barre d'infos,
14:24mais c'est lĂ oĂč il y a
14:25plusieurs possibilités,
14:26soit il y a des réécritures
14:27ou alors il y a certaines oeuvres
14:28qui sont publiées,
14:29comme par exemple
14:30Autant en emporte le vent
14:31de Margaret Mitchell,
14:32oĂč lĂ ,
14:32on n'a pas une réécriture,
14:33on garde les propos d'origine,
14:42et surtout,
14:43on le remarque beaucoup
14:44pour certaines oeuvres
14:44lorsqu'elles tombent
14:45dans le domaine public.
14:46Ăa a par exemple Ă©tĂ© le cas
14:46avec 1984
14:47de George Orwell,
14:49traduit par José Camoun,
14:50qu'on adore,
14:50qu'on a eu dans l'émission
14:51avec Arte,
14:51bonjour Ă elle,
14:52et elle a été énormément critiquée.
14:54Les puristes étaient
14:55contre ces nouvelles propositions
14:56de traduction
14:56parce qu'ils étaient tellement
14:57habitués à celles d'origine.
14:58Par exemple,
14:59dans ce livre,
14:59la novlangue devient le néo-parler
15:01et le slogan du parti
15:02est lui aussi retraduit.
15:03Dans la premiĂšre version,
15:04c'est
15:04la guerre, c'est la paix,
15:05la liberté,
15:06c'est l'esclavage,
15:07l'ignorance,
15:07c'est la force,
15:08et dans la traduction
15:09de José Camoun,
15:10on a
15:10guerre et paix,
15:11liberté et servitude,
15:12ignorance et puissance.
15:13Et contrairement
15:13Ă la premiĂšre traduction,
15:14Big Brother nous tutoie.
15:16Ce que je trouve hyper intéressant
15:16dans cette traduction,
15:17c'est qu'en fait,
15:18comme toutes les traductions,
15:19on se rend bien compte
15:19qu'il faut la remettre
15:20dans son contexte.
15:21Et c'est ça qui rend intéressant
15:22Ă mon sens,
15:22cette traduction de José Camoun,
15:24c'est qu'en fait,
15:24elle sait des choses
15:25qu'on ne pouvait pas savoir
15:25lors de la premiĂšre traduction.
15:27Elle,
15:27elle connaĂźt la guerre froide,
15:28les dictatures communistes,
15:29l'avÚnement de la société
15:30de surveillance,
15:31l'Amérique de Trump,
15:32et elle peut mettre en perspective
15:33toutes ces choses
15:34qu'Horwell a uniquement imaginées.
15:35Et personnellement,
15:36c'est ça que je trouve
15:37hyper intéressant,
15:37c'est le regard de la traductrice
15:39et comment est-ce que
15:39ça va moderniser l'oeuvre.
15:40La maniĂšre de traduire,
15:41elle a beaucoup changé
15:42et ça,
15:42on a pu en parler
15:43avec Josette et Ekaterina.
15:44Diane Austin a été traduite
15:46plusieurs fois,
15:47pas toujours trĂšs bien.
15:48Personne ne relisait
15:48les traductions déjà .
15:49Les traducteurs s'autorisaient
15:50beaucoup de choses,
15:51de couper,
15:52d'adapter,
15:53de changer.
15:55Et évidemment que
15:55quand j'ai commencé
15:56Ă retraduire,
15:57le premier c'était
15:58« Orgueil et préjugé »,
15:58je suis allée regarder
15:59évidemment ce qu'ont fait
16:01les autres
16:01et lĂ ,
16:02les bras m'entouraient
16:03parce que
16:04je me disais
16:04« Mais c'est dingue quand mĂȘme
16:05d'avoir fait ça, quoi ! »
16:07La pauvre,
16:07elle doit se retrouver
16:08dans sa tombe,
16:08c'est pas possible.
16:09Donc lĂ ,
16:09je m'étais engagée
16:11auprĂšs d'elle
16:12pour dire
16:12« Moi, je vais vraiment
16:13te rendre hommage
16:14et j'ai vraiment l'impression⊠»
16:17C'était un long travail
16:18parce qu'elle a effectivement
16:19qui demandait
16:20de chercher vraiment,
16:22vraiment,
16:22vraiment pour rendre
16:24son style,
16:25la musicalité
16:26de ses phrases.
16:27C'est-Ă -dire que
16:27si elle mettait
16:28trois fois « as always »
16:30dans un paragraphe,
16:31c'est pas parce qu'elle ne savait pas,
16:33c'était parce que
16:34on ne pouvait pas mettre
16:36autre chose que ça,
16:36ça sonnait comme ça.
16:38Oui, il y a des traductions
16:38qui pour des raisons objectives
16:40ont besoin d'ĂȘtre refaites.
16:42On ne fait jamais
16:42la traduction finale
16:44et définitive.
16:45Je ne sais pas
16:45si on est le plus exigeant
16:46mais en tout cas,
16:47on a plus les moyens
16:48de vérifier,
16:49de faire attention.
16:49si on est intéressé
16:50par le sujet.
16:51Et on peut titiller
16:52et on peut aussi,
16:54grĂące aux outils de recherche,
16:56de vérifier,
16:57de se dire
16:58« alors mais pourquoi ? »
16:59On a aussi des voix
17:00« la vie de l'auteur »,
17:01enfin tout ça.
17:02Il y a quand mĂȘme
17:03moyen d'avoir
17:05des infos sur le texte,
17:06ce qui n'était pas forcément
17:07le cas avant
17:07quand il n'y avait
17:08qu'une seule encyclopédie
17:09et on avait trĂšs peu d'enfos.
17:10En fait,
17:11ce qui est assez fou,
17:11c'est qu'il y a quand mĂȘme
17:11une période
17:12oĂč il y a plein de gens
17:13qui ont traduit des livres
17:13qui n'étaient pas du tout
17:14traducteurs.
17:15Et ce qui paraßt assez étrange
17:16aujourd'hui,
17:16c'est de voir que parfois
17:17certains passages de livres
17:18ont été supprimés.
17:19Donc ça arrive qu'on ait
17:20un livre sur le marché français
17:21dont il manque 10%
17:22de l'original,
17:2215%.
17:23C'est par exemple
17:24le cas pour
17:25« Les frÚres Karamazov »
17:26de Dov Stoyevski
17:27dont la premiĂšre traduction
17:28en 1923
17:29est aujourd'hui considérée
17:30comme lisse et académique
17:31et il manque quand mĂȘme
17:3215% de son contenu,
17:33soit 200 pages.
17:34S'il y a une chose
17:35que j'ai envie de vous dire
17:35finalement pour conclure la vidéo,
17:37c'est que la langue
17:38c'est quelque chose de vivant.
17:39Donc comme le disait Katerina,
17:40il n'y a pas une bonne traduction
17:41qui va vivre pendant
17:42des siĂšcles et des siĂšcles
17:43et qu'on ne va jamais retoucher.
17:44La question c'est
17:45comment est-ce qu'on adapte
17:46pour le public d'aujourd'hui ?
17:47Il y a une retraduction
17:48qui avait fait beaucoup
17:48parler d'elle aussi,
17:49c'est celle du Club des Cinq,
17:50Danny Blyton en 2017.
17:52On a une modification
17:53de certains temps de conjugaison
17:54pour les rendre plus simples.
17:55Par exemple,
17:56on n'est plus au passé simple
17:57mais bien au présent
17:57et plusieurs descriptions
17:58ont été supprimées
17:59et le langage a été simplifié.
18:01Ăa a fait beaucoup rĂ©agir
18:02et j'en ai donc parlé
18:02Ă Katerina.
18:03Est-ce que d'aprĂšs elle,
18:04il y aurait un appauvrissement
18:05de la langue ?
18:05Je suis contre la réécriture
18:07de quoi que ce soit
18:08avec des temps simplifiés,
18:12etc.
18:12Parce que je pense
18:13qu'il faut toujours
18:14tirer les gens vers le haut
18:16et non pas vers le bas.
18:18Les langues évoluent énormément
18:19et se nourrissent
18:21d'énormément d'emprunts.
18:22Les imprints ne me posent
18:23aucun problĂšme
18:24parce que je pense
18:24que c'est une maniĂšre aussi
18:25de se renouveler.
18:28Je pense qu'une langue
18:31va toujours survivre.
18:33AprĂšs,
18:34qu'on ait besoin
18:34de faire travailler
18:35l'expression,
18:37la maniĂšre de s'exprimer,
18:40qu'il ne faut pas lĂącher
18:41les cas complexes
18:44et la complexité
18:45de l'orthographe.
18:46Mais les classiques
18:47qui participent,
18:48c'est un vrai plaisir
18:49de lire des textes
18:50qui sont bien écrits,
18:52objectivement.
18:53Pas les versions abrégées,
18:55pas les versions...
18:56Parce qu'en fait,
18:59quand on est pris
18:59par l'histoire,
19:01on ne remarque plus
19:02les complexités
19:04des phrases.
19:05Sur ces belles paroles,
19:06j'ai envie de conclure
19:07cette vidéo
19:07parce que je pense
19:08que je ne le ferai pas
19:09aussi bien.
19:09Il y a une question
19:10qui reste un peu en suspens
19:11et pareil,
19:11je suis curieuse
19:12d'avoir votre avis
19:12dans les commentaires,
19:13c'est comment choisir
19:14la bonne traduction.
19:15Je pense qu'il faut toujours
19:16en tout cas la remettre
19:17dans son contexte
19:17et se renseigner un petit peu
19:19sur quand est-ce qu'elle a été écrite,
19:20etc.,
19:21pour avoir un petit peu plus d'infos
19:22et en tout cas,
19:23savoir ce sur quoi on tombe.
19:25Il n'y a pas de traduction parfaite,
19:26de toute maniĂšre,
19:26j'essaye de me rassurer
19:27en me disant
19:28que dans tous les cas,
19:29on a accĂšs Ă des oeuvres
19:30que moi, personnellement,
19:31je ne pourrais pas lire
19:32dans les langues d'origine.
19:33Donc quand je peux le faire
19:33typiquement l'anglais,
19:35c'est chouette,
19:35le reste,
19:36eh ben on s'adapte.
19:36C'est donc tout ce que j'avais
19:37pour vous aujourd'hui,
19:38ma team Jeannot.
19:39J'espĂšre vraiment
19:39que cette vidéo vous aura plu.
19:40J'ai pris beaucoup de plaisir
19:41Ă travailler dessus.
19:42J'espÚre que ça apportera
19:43un petit éclairage
19:44sur le métier
19:45de traducteur-traductrice.
19:46Si vous voulez en savoir plus,
19:48n'hésitez pas à aller voir
19:48cette fameuse émission d'Arte
19:50qui était trÚs trÚs chouette.
19:51Pour ce qui concerne littéra,
19:52je vous mets tout en barre d'infos
19:54comme ça,
19:54vous avez les informations nécessaires.
19:56Bon, il paraĂźt qu'on n'achĂšte pas
19:57un livre en fonction de la couverture,
19:59mais vous l'aurez peut-ĂȘtre remarquĂ©,
20:00les livres sont trĂšs trĂšs beaux.
20:02En tout cas,
20:02la maniĂšre dont les pages se tournent,
20:04etc.,
20:04on ne peut pas briser la relure.
20:06Moi, j'adore.
20:07Je les trouve trĂšs sympas,
20:08ces livres.
20:09Merci beaucoup aux éditions Game Master
20:10de m'avoir accompagnée
20:11sur cette vidéo.
20:12Elles n'existeraient pas sans eux.
20:13Et puis moi,
20:14je vous dis Ă trĂšs vite
20:15dans une prochaine vidéo.