Dans l'Ain, des ravisseurs enlèvent la fille et l'épouse d'un convoyeur de fonds dans l'espoir de récolter un butin. La femme et son enfant ont été prises en otages moins de deux heures. Elles ont été relâchées saines et sauves. On en parle avec Marc Desnus, secrétaire général du syndicat Sud Transport de fonds.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Stéphane Boudsocq du 21 avril 2025.
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00:04C'est un fait divers digne d'un vrai polar. Jeudi dernier, en pleine nuit, à Echnevex, dans l'Ain,
00:09deux hommes cagoulés ont pénétré au domicile d'un convoyeur de fonds qui était déjà parti au travail.
00:13Ils ont enlevé sa femme et leur fille d'un an et demi avant de l'appeler pour lui demander d'accomplir sa tournée des distributeurs.
00:20Comme si de rien n'était, tout en exigeant des infos sur l'argent qui se trouvait à bord du camion.
00:25Le convoyeur de son côté a alerté les gendarmes sans céder aux malfaiteurs.
00:29Sa femme et sa fille, heureusement, ont été libérés, retrouvés saines et sauves vers 6h du matin sur une route dans le Puy-de-Dôme.
00:37Les recherches continuent d'ailleurs ce matin pour tenter de retrouver les malfaiteurs.
00:42Épilogue heureux pour une tentative de braquage à distance qui prouve que si les méthodes changent,
00:47l'intérêt pour l'argent transporté par les convoyeurs de fonds reste un objectif des malfrats.
00:52Avec nous ce matin pour en parler, Marc Dénu, bonjour.
00:57Bonjour monsieur.
00:58Vous êtes secrétaire général du syndicat Sud Transport de Fonds.
01:01D'abord, avant de plonger dans cette affaire, est-ce que vous avez des nouvelles de votre collègue et de sa famille ?
01:08Est-ce que vous savez comment ils vont ?
01:10Non, je n'ai aucune nouvelle.
01:15Et si j'en avais, je ne vous le dirais pas pour des mesures de sécurité.
01:20Pour les préserver, évidemment.
01:21C'est ça.
01:23Cette méthode qui a été utilisée dans l'Ain, qui a trait au chantage, à la pression, nous, elle peut nous paraître surprenante.
01:31A votre connaissance, est-ce que c'est fréquemment utilisé ?
01:34Disons que ce n'est pas fréquemment, mais ça peut nous arriver.
01:39Ça peut nous arriver.
01:42Ça veut dire aussi que les attaques de fourgons blindés, on se souvient évidemment, il y a quelques années, il y avait des attaques, et il y en a toujours d'ailleurs, à l'arme lourde, voire à l'arme de guerre, parfois.
01:53Pourquoi ? Ça reste fréquent, ça reste des pratiques de malfaiteurs fréquentes, s'attaquer à un fourgon blindé ?
02:00C'est la solution, disons, des fois, ça peut le faire, oui, ça peut arriver.
02:09Ça arrive, oui. Et est-ce qu'une attaque comme celle-ci vous remet en tête chaque jour, quand vous faites votre métier de convoyeur de fonds, que c'est un boulot extrêmement dangereux ?
02:19Est-ce que vous avez la peur aux ventes, par exemple, vous ou vos collègues, dès que vous montez dans le camion ?
02:25C'est-à-dire que la peur fait partie du quotidien, mais la peur, ça se maîtrise.
02:31Voilà, c'est un choix qu'on a fait de faire ce métier-là, mais c'est un métier qui reste dangereux.
02:41Quand vous dites que ça se maîtrise, ça veut dire qu'en tant que convoyeur de fonds, vous avez des formations spécifiques pour vous préparer au pire à ces moments-là ?
02:49C'est ça. On en a, mais on devrait en avoir un peu plus.
02:55Oui, ça fait partie, j'imagine, des demandes, vous, en tant que syndicaliste de la profession, envers les autorités, c'est ça ?
03:02C'est ça. C'est ça, exactement.
03:06À ce stade-là, c'est-à-dire, parce que ce sont aussi des métiers qu'on connaît mal, de quel moyen, une fois que vous êtes dans le camion, vous disposez pour vous défendre ou pour résister, en tous les cas, aux attaques des malfaiteurs ?
03:19Ça se passe comment ?
03:20Ben, nous sommes armés, mais bon, il y a des méthodes, mais je ne peux pas vous le dire, je ne peux pas tout vous dire, parce que c'est très confidentiel. Voilà, il y a des choses que je ne peux pas vous dire.
03:36Alors, il y a environ 8000 convoyeurs de fonds en France.
03:40C'est ça.
03:40Est-ce qu'aujourd'hui, vous sentez chez les jeunes, sur ceux qui vont arriver également dans ce métier, parce que vous le disiez, c'est aussi un choix, on choisit cette profession, est-ce que tout ce qui se passe, il y a une crise de vocation, ou est-ce que vous sentez, vous, que les jeunes arrivent toujours sur ce marché ?
03:57Oui, il y a toujours des gens qui veulent faire ce genre de métier-là, c'est sûr, mais il faut bien qu'ils prennent en considération que c'est un métier très dangereux, quoi.
04:10Il vous en parle, les jeunes, quand ils arrivent justement dans ces métiers, vous qui êtes là depuis plusieurs années, en tous les cas depuis plus de temps qu'eux, est-ce qu'ils vous demandent des conseils ?
04:20Est-ce que vous sentez que ça les inquiète, l'éventuel braquage ?
04:25Bien sûr, mais le tout dans cette profession, le silence et la discrétion sont rois.
04:32Voilà, il ne faut pas dire à tout le monde qu'on fait ce métier-là, voilà, il faut être très discret.
04:41Oui, parce que les familles, on l'a bien vu avec ce qui s'est passé dans l'un, les familles, maintenant, et c'est d'ailleurs la même chose avec vos collègues qui travaillent en prison, on a parlé la semaine passée.
04:50Vous êtes maintenant la cible, en effet, de manière détournée auprès des familles, de celles et ceux qui veulent braquer un fourgon, par exemple.
04:59C'est ça, et la règle numéro un, c'est la discrétion et le silence.
05:05Ça, c'est très important, ça, c'est un point qu'il faut prendre en considération.
05:13Alors, merci pour ça, merci Marc Dénu d'avoir pris la parole ce matin sur RTL, je rappelle que vous êtes secrétaire général du syndicat.