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Frédéric Ploquin, spécialiste du grand banditisme, à propos de la fusillade à Rennes : «L'Etat a ses zones de reconquête républicaine et les trafiquants de stupéfiants, eux, ont leurs zones de conquête commerciale».

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Transcription
00:00En gros, le trafic de stupéfiants est monté à bas bruit depuis une dizaine d'années sur la ville de Rennes.
00:06Ça s'est installé petit à petit, en dérangeant un peu, il y avait des petites nuisances.
00:12C'est là-dessus d'ailleurs que les habitants m'ont alerté, en me disant « attention, les petites nuisances qui commencent, peut-être que demain ».
00:18Et moi, je leur ai dit, et ça c'était il y a quelques années, je leur ai dit « oui, effectivement, la dalle commerciale où vous allez acheter votre pain, votre journal, etc.,
00:26peut-être qu'à un moment donné, vous n'irez plus aussi tranquillement ».
00:29C'est ce qui est en train de se passer.
00:30Ces dalles qui étaient en gros le cœur de ces quartiers où tout le monde se retrouvait pour aller chercher dans les magasins de proximité
00:40sont peu à peu désertées et laissées aux prises, aux mains de jeunes qui sont là exclusivement pour un seul commerce, c'est le trafic de stupéfiants.
00:50Donc oui, il y a une espèce de lent glissement comme ça de cette ville de Rennes qui était une ville agréable à vivre.
00:56C'est aussi pour ça que ça nous choque, que ça vous choque.
00:58C'est que Rennes n'a pas la réputation de Marseille, même pas de Grenoble, même pas de Toulouse.
01:04C'était une ville douce, dit les vilaines, de Bretagne, qui était plutôt calme.
01:10Donc c'est pour ça que c'est un véritable choc.
01:12Maintenant, pour répondre à votre question sur la conséquence du travail policier, oui.
01:17À chaque fois que la police remporte un succès et démantèle une équipe, oui, effectivement, vous avez une nouvelle équipe qui arrive.
01:25Et là, ce qui est probablement en train de se jouer à Rennes, ce sont des équipes qui, de l'extérieur, tentent de partir à la conquête de ces espaces.
01:34C'est-à-dire que, j'ai envie de dire, l'État a ses zones de reconquête républicaine et les trafiquants de stupéfiants, eux, ont leur zone de conquête commerciale.
01:44Et donc, c'est typiquement Rennes, on va dire, un gâteau à prendre pour les grosses équipes de Marseille, de Paris, qui sont un peu à l'étroit dans ces grandes villes,
01:52qui, en plus, dans ces grandes villes, font face à une pression policière extrêmement forte, beaucoup plus forte qu'à Rennes,
01:59où les effectifs sont réduits, notamment dans les services spécialisés.
02:03Et donc, il y a un espèce d'appel d'air comme ça, et comme ils sont totalement désinhibés, vous parliez un dernier mot là-dessus,
02:10vous évoquez à la fois Olivier Pardot et vous le terrorisme et l'affaire Coachy.
02:18Effectivement, ces images sont choquantes.
02:19Moi, personnellement, ce n'est pas la première fois que je vois des images comme celle-là.
02:22Sur Rennes, mais elles sont choquantes.
02:24Pourquoi ? Parce que, et votre comparaison n'est pas stupide, dans la mesure où c'est une forme de terrorisme.
02:31Il s'agit d'aller terroriser, on va dire, les tenants, les propriétaires de ces points de deal pour leur dire,
02:37attendez, vous ne voulez pas nous laisser aider, attendez, vous ne voulez pas partager, on va faire le ménage.
02:42Donc, eux aussi, d'une certaine manière, sont dans des opérations place nette, mais beaucoup plus radicales.
02:52Merci.
02:53Merci.

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