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00:00Bon c'était passionnant, on va revenir peut-être, non mais c'était passionnant, ça fait du bien de temps en temps de se poser et de réfléchir et de comprendre les tenants et les aboutissants.
00:14Est-ce qu'on peut parler de François Bayrou ? Jules Thores ?
00:17On reste en hauteur là, on reste en hauteur, là on est dans les cimes paloises.
00:22Alors je ne suis pas sûre de comprendre de la hauteur puisque les courbes d'impopularité, c'est pour ça que je me tourne vers Jules Thores,
00:28parce qu'on vient de m'envoyer effectivement ces informations du JDD qui va publier un baromètre,
00:34baromètre IFOP le JDD, les courbes d'impopularité d'Emmanuel Macron et de François Bayrou se croisent.
00:40Elles se croisent, absolument, baromètre IFOP JDD mensuel que j'ai la chance de commenter à chaque fois que je viens chez vous,
00:47et pour la première fois, François Bayrou possède plus de Français mécontents de son action que de l'action d'Emmanuel Macron.
00:55Emmanuel Macron qui pourtant n'est pas, voilà, il n'est pas au gaffe de sa popularité, il a 72% de mécontents,
01:05il récupère quand même 4 points, je ne souhaite pas être président.
01:09En revanche, voilà, François Bayrou, 75% de mécontents, ça faisait très longtemps qu'on n'avait pas eu un gadin de ce niveau-là.
01:18Déjà le mois dernier, il avait perdu 11 points, souvenez-vous, c'était les pires heures de la Ve République,
01:24je crois qu'il n'y avait que Rocard et Dominique de Villepin qui avaient connu une telle descente aux enfers.
01:30Mais François Bayrou, on a l'impression qu'il s'en fiche.
01:33Mais ça, c'est vrai, c'est vrai, c'est ça ?
01:35Les Français voient qu'il n'a pas de cap, enfin considèrent qu'il n'a pas de cap,
01:40considèrent qu'on est dans l'immobilisme, qu'il y a finalement peu de textes qui vont vraiment bousculer la politique française
01:46qui sont à l'étude au Parlement ou même au gouvernement.
01:50Eh bien François Bayrou, il s'en fiche, il avance, mais c'est ce qu'il avait promis et c'est la méthode Bayrou en réalité.
01:56Et Paul avait raison de dire les cimes paloises, en fait il applique la technique du montagnard,
02:00c'est plutôt que de faire des grandes foulées, des grands sprints puisque c'était le marathon de Paris la semaine dernière.
02:04Eh bien lui, c'est un montagnard, il fait pas à pas, donc oui c'est plus lent.
02:07Oui, les résultats, ils ne sont pas concrets directement, mais en revanche il est quasiment persuadé de sa méthode.
02:14Et pour l'instant on ne peut pas dire qu'il n'est pas réussi, c'est quand même celui qui a doté la France de deux budgets.
02:22Michel Barnier qui pensait qu'il y avait lui et le général de Gaulle dans l'histoire de la 5ème République.
02:27Il est taquin, ce joueur d'orace, il est taquin.
02:30Il a pris une motion de censure.
02:31Eh bien François Bayrou, bon bah, le style peut être un peu déroutant,
02:35mais ça fonctionne, il a, et c'est le record man de motion de censure quand même de la 5ème République, il faut le dire.
02:41Et donc voilà, ça tient, ça tiendra jusqu'à quand, bon, il a un avantage, c'est qu'il a deux congrès.
02:46Il y a le congrès DLR et le congrès du PS, donc il ne se fera pas censurer à priori jusqu'à ce moment-là.
02:50Donc à priori, lui sa vraie échéance, c'est la question du budget et c'est la raison pour laquelle,
02:55là aussi on voit la méthode Bayrou, cette semaine il organise une conférence sur les finances publiques
02:59pour un budget qui va arriver en novembre.
03:01Alors que normalement les premiers axes du budget, on les a autour du 15 juillet.
03:06Là, il est vachement en amont et c'est sans doute pour, eh bien, sensibiliser les Français aux efforts qu'ils devront faire
03:11et pour sauver sa mise, sa survie au prochain budget.
03:15Mais c'est intéressant de voir le décalage entre son impopularité chez les Français
03:19et puis la sérénité qui est la sienne à Matignon.
03:22Oui, c'est pour ça aussi peut-être qu'Emmanuel Macron l'a choisi.
03:24Enfin, c'est vrai qu'il lui avait un peu forcé la main.
03:26C'est l'homme de la situation.
03:27The right man has the right place.
03:28Oui, oui, bravo, bravo, Gilles Thorez, Paul Melun.
03:31Et puis, il y a quand même aussi...
03:33Je n'ai pas de diplôme, je ne suis pas l'anglais.
03:34Oui, pas mal, pas mal, Gilles Thorez.
03:36Emmanuel Macron, maintenant, ne se charge que des questions internationales,
03:39ce qui le protège évidemment du mécontentement français.
03:41Absolument.
03:42Il y a ça aussi, parce que très bien, les courbes se croisent,
03:45mais Emmanuel Macron ne parle pas de ce qui intéresse directement les Français.
03:49Notre ami Jul a fait un excellent exposé auquel je n'ai rien à redire.
03:51Comme d'habitude ?
03:52Non, non, il a été très brillant ce soir.
03:54Quant aux explications très bien faites du décrochage de François Bayrou,
03:59moi, je vais me risquer à expliquer pourquoi la courbe se croise du côté d'Emmanuel Macron.
04:03Je pense que, comme ça, on est en complémentarité.
04:06Vous avez dans votre question, Pascal, dit l'essentiel.
04:08C'est-à-dire qu'en fait, Emmanuel Macron, en se concentrant sur l'international,
04:12en montrant qu'il pouvait être un interlocuteur de choix pour le président Zelensky en Ukraine,
04:20qui a été bien laissé seul, pour Donald Trump, qu'il est allé voir à Washington, aux Etats-Unis,
04:26et pour lequel il a eu des mots aussi de fermeté et à la fois constructifs.
04:31Donc, sur l'échiquier politique international, il incarne une forme, je dirais, de ressources,
04:38d'hommes assez providentiels sur le plan de l'international, en tout cas perçus par certains Français comme tels,
04:43face à des géants comme Donald Trump ou comme Vladimir Poutine ou le président chinois Xi,
04:49qui déstabilisent la planète.
04:51Donc, on se dit, on a besoin de valeurs-refuges dans ces temps de troubles.
04:54Donc, il a cette carte à jouer qui, au plan sondagier, au plan des enquêtes d'opinion, peut le servir.
05:01D'autant qu'il a une autre arme en politique internationale qui est un peu le domaine du président,
05:06c'est la culture et la mémoire, c'est-à-dire les événements, les célébrations et la culture.
05:10Alors, il ne faut pas qu'il soit non plus condamné à inaugurer les chrysanthèmes,
05:13comme certains présidents de la Troisième République.
05:15Mais, il y a aussi là matière à fédérer la nation, à unir.
05:20Et donc, dans ce rôle-là, face à un François Bayrou plus affaibli,
05:25qui lui est dans les tambouilles partisanes, en première ligne, face aux problèmes d'insécurité,
05:30de violence au quotidien, de justice, de pouvoir d'achat,
05:33Emmanuel Macron peut être dans une posture de surplomber un peu le match politique français.
05:39Mais ça, c'est un vieil héritage de la Ve République gaulliste qui lui est donné,
05:43et qui peut lui permettre de remonter dans les sondages, je pense, dans les prochaines semaines.
05:46Et si je peux apporter une petite touche à cet exposé brillamment, d'ailleurs exposé par Paul Molin...
05:52Il y a aussi quelque chose d'intéressant chez Emmanuel Macron,
05:58enfin, chez les Français, et de leur perception d'Emmanuel Macron,
06:01c'est qu'ils semblent oublier de plus en plus la dissolution.
06:04Et c'était le principal mot des Français contre Emmanuel Macron,
06:08après sa dissolution ratée, suite aux élections européennes,
06:13c'est que les Français ne la comprenaient pas.
06:15Ça a amené un chaos politique qui était beaucoup plus grand que celui qui existait déjà.
06:19Mais sauf que, bien, c'était il y a quasiment maintenant un an,
06:21et les Français semblent l'oublier, et Paul a raison.
06:24Emmanuel Macron, qui a concentré toute sa politique sur l'international,
06:28eh bien, il dit aux Français, finalement,
06:31« Vous voyez, moi, je me bouge, j'essaye de négocier,
06:33sur les tarifs douaniers, j'essaye de faire bouger cette Union européenne
06:36qui est bureaucratique et qui, normalement, ne bouge pas beaucoup,
06:41et qui ne montre pas les muscles face aux prédateurs. »
06:44Vous savez, Emmanuel Macron, il parlait des herbivores et des carnivores.
06:46Eh bien, il ne veut pas que l'Union européenne soit herbivore.
06:49Il montre qu'il se bouge.
06:51Il va sur des questions très sensibles.
06:54Moi, je ne suis pas sûr qu'il ait gagné beaucoup de points,
06:56par exemple, sur cette question de l'État palestinien.
06:58Mais au moins, ça montre une activité du Président de la République.
07:02Et depuis janvier, il a pris plus de 7 points.
07:05Donc, c'est quasiment Byzance pour le Président de la République.
07:08Après, bon, ce n'est pas non plus 72% de mécontents.
07:12Ça fait du monde, quand même, c'est une touriste.
07:15Mais ça fait beaucoup de monde.
07:18Ça fait beaucoup de monde.
07:19Il va rejoindre François Hollande au rang des présidents les plus impopulaires de la Ve République.
07:24En tout cas, je ne vois pas beaucoup de capacité de rebond pour Emmanuel Macron
07:28d'être, à la fin de son double quinquennat, son décennat, un président populaire.
07:33De quoi qu'il arrive, quand Emmanuel Macron partira de l'Élysée,
07:35ce sera un président impopulaire et plus impopulaire que jamais.
07:37Enfin, il y a un point à noter aussi, et ça vaut aussi ce que je vais dire pour le bloc central dans toutes ses nuances,
07:43c'est qu'on peut dire ce qu'on veut d'Emmanuel Macron,
07:46il n'y a pas grand monde en face et il n'y a pas grand monde pour lui succéder.
07:49C'est-à-dire, quand vous regardez la composition du bloc central
07:51et les prétendants au poste à l'Élysée en 2027,
07:55il y avait d'ailleurs un très bon papier dans le JDD qui parlait d'Elisabeth Borne,
07:59de Mme Braun-Pivet, etc.
08:01Oui, nous n'en avons pas non plus.
08:03Vous avez vu, c'est parce que ce n'est pas Jules Torres qui l'a écrit,
08:05donc il n'aura que je dise du bien de ses confrères.
08:07J'aime bien conserver mon trécaré.
08:10Mais blague, non mais tout le service politique du JDD est très bon.
08:13Il ne faut pas exagérer.
08:15C'est des formes de livres du service politique du JDD.
08:18Mais blague à part, il y a tellement de prétendants sur la ligne de départ
08:22pour succéder à Emmanuel Macron, avant même qu'il ait complètement terminé son action,
08:27qu'on se dit, et peut-être que les Français se disent aussi,
08:29finalement cet homme qui est là depuis 7 à 8 ans,
08:32qui fait de la politique internationale,
08:34qui garde quand même la main sur les institutions de ce pays,
08:36est peut-être une sorte de valeur refuge.
08:38Et c'est pareil pour les oppositions.
08:41Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen sont là depuis bien longtemps.
08:44On ne voit pas émerger de figure,
08:47alors il y a Jordan Bardella au RN,
08:48mais à gauche, par exemple, on ne voit pas émerger de figure...
08:51Chez les socialistes, vous parlez de la gauche, vous parlez de quoi ?
08:53On pourrait parler de Raphaël Glucksmann, mais moi, vous savez que je suis plutôt de gauche,
08:56j'aimerais qu'il y ait quelqu'un, un social-démocrate,
08:59qui prenne le leadership à gauche.
09:01Là, aujourd'hui, ça n'existe pas.
09:02Et que faites-vous, Paul Melin ?
09:03Mais allez-y, allez-y, c'est vrai.
09:05Je porte moi clairement les idées de la gauche.
09:07Comme j'ai lu le livre de Samuel Fitoussi qui dit que les intellectuels se trompent...
09:10Vous êtes un essayiste.
09:12Vous n'êtes pas concerné, vous allez dire.
09:14Écrivez un livre sur les intellectuels, on en reparlera à Jules Thores.
09:17Vous êtes taquin, le pauvre !
09:18La bonne entente avec Jules Thores, ça n'aura jamais longtemps !
09:21Mais ça n'aura pas duré longtemps.
09:23Mais non, mais il me provoque.
09:24Je suis obligé de riposter.
09:25On s'ennuie, on ne va pas se faire des câlins et des bisous pendant une heure.
09:28Non, il faut du débattre.
09:30Il y a des accords de fonds entre Jules Thores et moi, je pense.
09:32Oui, sur quoi ? Des accords de fonds politiques ?
09:34Oui, il est patroniste, je ne le suis pas.
09:36Ne laissez jamais le soin à votre adversaire de résumer qui vous êtes.
09:42Généralement, il y a des erreurs.

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