Le président de la Commission éthique de Haute-Garonne Mathieu Herengt, était l’invité de La Matinale Week-End ce samedi 19 avril sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet de la hausse des violences perpétrées contre les arbitres : «Il faut protéger les arbitres»
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00:00Il faut protéger les arbitres. Les arbitres sont souvent laissés seuls.
00:05Quand on parle d'arbitres amateurs, ils arrivent seuls sur les matchs, repartent seuls.
00:10Et il faut pouvoir les accompagner, les suivre jusqu'à leur domicile pour assurer leur sécurité.
00:16C'est quand même malheureux en France qu'on arrive aujourd'hui à ce que des arbitres doivent être protégés jusqu'à leur domicile
00:23juste pour une histoire de passion. On parle de football amateur, on parle juste de passion.
00:28Ça reste du foot loisir. Il n'y a aucun enjeu dans le football amateur par rapport à ce qui se passe en Ligue 1.
00:37Vous avez raison, c'est très triste d'en arriver là.
00:40Je rappelle les chiffres donnés par la Fédération française de football.
00:43245 faits de violence physique contre des arbitres dans le football amateur
00:48qui doit, comme vous l'avez dit à l'instant, être un plaisir.
00:52Et justement, vous, vous êtes particulièrement concerné par ces statistiques en Haute-Garonne.
00:57Racontez-nous.
00:59Oui, effectivement. Malheureusement, en Haute-Garonne, nous sommes l'un des districts les plus concernés en termes d'instabilité.
01:0710 à 15 % des matchs aujourd'hui sont concernés en termes d'instabilité.
01:12Alors, nous accompagnons les arbitres.
01:15Nous avons à peu près une quarantaine de bénévoles qui, tous les week-ends, accompagnent les arbitres sur les terrains
01:20afin d'éviter tous les problèmes.
01:25Le week-end dernier, j'étais sur les demi-finales de coupe chez les jeunes.
01:29Heureusement, voilà, toutes les rencontres se sont bien passées parce qu'on était présents sur les terrains,
01:34mais on est très, très peu.
01:35Et du coup, il faudrait qu'on soit des centaines de bénévoles.
01:39Haute-Garonne, c'est 4 000 matchs par an.
01:42Et sur les 4 000 matchs par an, nous avons à peu près 400 signalements d'instabilité
01:46et 80 à 90 matchs où les arbitres se sentent vraiment en insécurité.
01:53Et nous appelons vraiment, voilà, la Fédération française du football à aller vite
01:57parce que je pense qu'on est à l'aube, moi je le dis, on est à l'aube d'un drame.
02:03Attendons pas qu'un arbitre soit retrouvé un jour, décédé sur un match du football amateur.
02:10J'espère que cette lune rouge ne sera jamais franchie, que ce soit dans notre district ou en France.
02:14mais je sens vraiment qu'on n'est vraiment pas loin de ces incidents.
02:18Mais c'est absolument terrible ce que vous dites.
02:20Vous qui êtes au plus près du terrain justement, par qui et pourquoi sont commises ces violences ?
02:26C'est quoi les motifs, les raisons ?
02:28Est-ce que vous avez une idée de pourquoi ces violences progressent dans notre société
02:32et sur les terrains des matchs de football amateur ?
02:36Alors, il y a cette histoire de projet, on en entend parler, de projet Mbappé
02:41où les parents pensent que leurs enfants vont devenir les futurs stars du football.
02:48À savoir que pour devenir une star du football, ça ne représente que moins d'un pour cent des footballeurs.
02:56Donc, je rassure les parents, vos enfants ne vous deviendront pas tous professionnels.
03:00Donc, la pression, la pression de la société sur les enfants qui font qu'il y a des débordements.
03:08Les parents se permettent de contester les décisions arbitrales par souvent manque de connaissance des règlements.
03:18Et aujourd'hui, voilà, les faits de société, on le voit clairement, tous les jours se rejeter.
03:23La violence augmente dans la société et nous avons cette violence qui redescend forcément dans le football amateur.
03:33Et c'est déplorable.
03:35Et il faut vraiment que ce soit les pouvoirs publics, l'État puissent mettre en place rapidement des actions sur les terrains.
03:45Et il faut que ce soit les pouvoirs publics, l'État puissent mettre en place rapidement des actions sur les terrains.