La journaliste Françoise Laborde réagit à la décision du préfet des Hauts-de-Seine : «Moi ce que je trouve assez intéressant, ce serait d'avoir plus de clarté sur les critères d'attribution en HLM.»
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00:00C'est un sujet extrêmement sensible et depuis très longtemps.
00:03Donc évidemment on ne peut que saluer le courage du préfet Brugère,
00:07mais rappelez-vous, on me revient tout de suite en tête la fameuse phrase de Chirac en 1991.
00:13Vous vous rappelez quand il parlait de l'exaspération des voisins vis-à-vis de certains de leurs voisins,
00:19le bruit et les odeurs, tout le monde avait poussé des hurlements en disant « infâme raciste », etc.
00:23Et ça date de 1991.
00:24Donc c'est un dossier extrêmement sensible et nul doute qu'il y aura des débats enflammés sur le plan politique,
00:29sur l'idée qu'on met à la porte des familles entières.
00:32Ce n'est pas parce qu'il y a un délinquant dans la famille que le reste doit en souffrir,
00:35il y a des enfants qui n'y sont pour rien, etc.
00:38Donc il y aura forcément ce débat-là.
00:40La deuxième observation que je voudrais faire, pour rebondir par rapport à ce que le préfet Brugère nous disait,
00:45c'est les critères d'attribution.
00:46Moi ce que je trouve assez intéressant, ce serait qu'on aimerait avoir peut-être un peu plus de clarté,
00:52de transparence sur les critères d'attribution.
00:54Parce que si je ne m'abuse, les critères d'attribution sont en fonction du nombre d'enfants,
00:59et non pas en fonction de la date de dépôt, de la demande de bénéficier d'un HLM.
01:05Et donc il peut y avoir des familles qui sont, pas forcément monoparentales,
01:10mais des familles avec peu d'enfants qui n'ont jamais droit à rien,
01:14et puis d'autres familles avec beaucoup d'enfants qui ont droit tout de suite,
01:18même s'ils ont fait un dépôt dans les quelques mois qui précèdent.
01:22Donc peut-être que ces critères d'attribution, si on regardait depuis combien de temps la famille a demandé,
01:28quels sont les enfants, si on essayait aussi de faire un peu de mixité sociale,
01:32parce qu'on voit qu'il y a des immeubles entiers qui sont attribués à des familles
01:36qui sont parfois non francophones, venues de l'étranger, prime ou arrivantes,
01:40qui font ce qu'elles peuvent, c'est pas du tout ça la question.
01:43Mais avec une intégration plus difficile, je trouve que c'est une question intéressante.
01:48Sous-titrage Société Radio-Canada