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00:00Je reçois ce matin le producteur Philippe Tuillier pour une émission spéciale à l'occasion des 50 ans d'un show de variété qui a vraiment marqué la télé française numéro 1, orchestrée par Mariti et Gilbert Carpentier.
00:17Une émission née en 1975, donc c'était le samedi soir à 20h30 à l'époque.
00:23Souvent en direct.
00:24Souvent en direct sur TF1.
00:25Et le principe, c'était de donner carte blanche à un chanteur qui invitait plein d'autres artistes pour faire le show, c'est ça ?
00:31C'est exactement ça. Dans un univers qu'il avait imaginé ou qu'il avait souhaité avoir.
00:36Et puis effectivement, bande de copains, reprises de chansons qui étaient décidées bien en amont.
00:41Et puis parfois des sketchs et aussi des ballets, des chorégraphies.
00:45Et alors la particularité, on s'en rend compte tout de suite en regardant votre soirée, c'est que chaque prestation était un tableau avec des costumes, des décors uniques.
00:56C'était tourné au but de Chaumont avec un atelier de décorateurs sur place qui pouvait construire un bateau ou une piscine.
01:03Tout était possible.
01:05Vous qui avez produit énormément d'émissions, Philippe Tuillier, on est d'accord que ça devait être un budget de dingue cette histoire.
01:09C'était un budget de chaînes publiques, puisqu'à l'époque il n'y avait pas de chaînes privées, donc c'était sur la redevance en fait.
01:17Mais en fait les carpentiers n'avaient pas de société de production, ils étaient salariés de la télévision, donc de la SFP qui produisait ce programme.
01:26Et donc ils avaient à tenir une enveloppe, un budget qu'on leur allouait pour l'année.
01:30Et quand ils fabriquaient une piscine, une patinoire et un paquebot...
01:35La piscine pour Michel Sardou, ils avaient fait une piscine pour Michel Sardou.
01:38La patinoire pour Joe Dassin et le paquebot pour Myrie Mathieu.
01:42Et bien la semaine suivante, ils équilibraient, ils prenaient Barbara, c'était un fond noir, juste un rideau, et ça se passait très bien.
01:49On est d'accord que ce serait impossible de refaire une émission comme ça aujourd'hui.
01:52C'est beaucoup trop cher.
01:53Alors c'est trop cher.
01:55C'est aussi l'implication des artistes dans ce genre d'émissions.
01:58C'était pour eux six jours de répétition.
02:01Donc ça démarrait le lundi jusqu'au samedi en direct.
02:04Donc aujourd'hui, les artistes, quand ils viennent, ils font leurs prestations, ils répètent, et puis directement, ensuite, ils tournent leurs prestations.
02:14Donc là, évidemment, c'est impossible.
02:17Et surtout les coûts.
02:18Et ce qui faisait que les coûts étaient plus bas qu'aujourd'hui, c'est qu'effectivement, comme vous l'avez dit, Thomas, c'était construit là sur place.
02:25En fait, vous sortiez du plateau 17, moi j'ai démarré la télé avec Jean-Pierre, et nous avons tourné sur ce plateau-là.
02:34Sacrée soirée, la première année était tournée au Butch-Aumont.
02:37Et je me souviens très bien, c'est-à-dire qu'on sortait de ce plateau, et il y avait des ateliers de menuiserie.
02:43Donc vous aviez la sûre du bois que vous ressentiez.
02:46Il y avait des peintres, il y avait des constructeurs, il y avait un atelier de costumes absolument hallucinants.
02:54Car c'était aussi bien les costumes des émissions de variété, mais aussi des fictions que tournait la télévision à l'époque.
03:01Donc c'était un truc absolument dément.
03:03Alors il y a un jour, même, que vous montrez Michel Sardou, à qui les Carpentiers ont consacré de nombreux numéros.
03:0812 numéros, 12 numéros.
03:10C'est celui qui en a eu le plus.
03:11Alors un jour, Sardou, il a eu une demande particulière sur cette chanson.
03:16Il voulait un final vraiment surprenant.
03:22Mais du tout, ce n'est pas un final, c'est le tout début de l'émission.
03:25Oui, mais c'est la fin de sa chanson.
03:26Alors c'est la fin de la chanson, oui.
03:28Mais donc, en fait, il arrive chez les Carpentiers, parce que ça se décidait un mois à l'avance.
03:35Et donc les Carpentiers disaient, alors Michel, quel décor tu veux ?
03:39Et là, ce jour-là, il était particulièrement d'humeur agréable.
03:43Et donc, il dit, oh non, mais je ne sais pas, faites-moi un décor complètement cassé, j'ai envie d'être dans des gravats et tout ça.
03:51Et là, d'un seul coup, je me tournais marre des décors luxueux, les escaliers brillants et tout ça.
03:57Trouvez-moi quelque chose, une idée qui fasse que j'ai envie d'être dans des morceaux de décors.
04:02Et là, ils ont l'idée de faire exploser le décor au tout début de la chanson.
04:06Enfin, à la fin de la première chanson.
04:10Et donc, c'est une mise en place absolument incroyable, avec des filins qui font tomber le décor.
04:16Mais c'est très réussi.
04:17Et c'est tellement réussi, qu'en fait, ils se sont fait peur.
04:20Et alors, pour jouer le gag jusqu'au bout, ils avaient mis un panneau, genre, excusez-nous de l'interruption de ce programme.
04:26Donc les gens y ont cru, les téléspectateurs.
04:27Alors, les gens y ont cru, et les voisins du quartier des Buttes-Chaumont, comme ils avaient envoyé une détonation en son, elle était tellement forte.
04:37Ils ont vraiment cru qu'il y avait une alerte à la bombe, un attentat, et ils ont appelé les pompiers.
04:42Elle est incroyable, cette séquence.
04:43Alors, il y avait aussi des déguisements improbables.
04:45Vous montrez Serge Lama en argentin, Sacha Distel en bonne du curé.
04:50C'est aussi une époque où les artistes avaient vraiment moins peur du ridicule, moins peur de se mettre un peu en dehors de leur zone de confort.
04:57C'est ça, c'était une grande récré pour eux.
04:59Et c'est franchement aussi le talent des carpentiers, aussi, d'aller les pousser un peu plus loin.
05:04Mireille Mathieu, ils lui font changer de coiffure, ce qui était absolument improbable à l'époque.
05:09Très joli d'ailleurs, avec les cheveux plaqués, comme ça, je l'ai trouvé magnifique, Mireille Mathieu.
05:13Oui, super, mais très glamour, effectivement.
05:15Donc, c'était ça aussi, leur relation avec les artistes faisait qu'ils pouvaient tout leur demander.
05:20Et les artistes étaient tellement honorés d'avoir leur numéro un, qu'ils acceptaient.
05:24Il y avait pas mal de play-back, quand même, on s'en rend compte aussi.
05:26Oui, alors c'était très clair, soit ils avaient le micro avec le fil, et là, ils chantaient vraiment, soit il n'y avait carrément pas de micro.
05:31Ou pas de micro, parfois, il y a eu aussi des micros coupés, c'est-à-dire qu'il y avait le fil qui était coupé.
05:36Les techniciens de la SFP se vengeaient aussi, en disant que ce n'était pas normal qu'on donne un micro à quelqu'un qui ne chante pas en direct.
05:44Donc, par exemple, pour Sylvie Vartan, il coupait le fil.
05:47Sympa.
05:47Pas très sympa.
05:48Et puis alors, parfois, des séquences qui paraissent plus improvisées, comme ce trio de légendes, par exemple.
05:52J'ai toujours le même texte dans cette chanson.
06:05Johnny Sardou, Eddie Mitchell réunis.
06:22Ça, c'est une séquence magique.
06:24Avec un parterre de guests tout autour, qui sont absolument incroyables.
06:28Tous les visages sont évidemment connus.
06:29Oui, ben oui, c'est là aussi, c'est la réunion des copains.
06:35Alors, Johnny insistait pour qu'Eddie soit toujours là.
06:39C'était sa volonté première.
06:41Marichi était un peu moins fan d'Eddie Mitchell au début.
06:44Après, elle a découvert l'artiste et elle l'a adoré.
06:47Mais voilà, c'était vraiment une demande de Johnny.
06:49Et autre particularité de cette émission, c'est qu'il n'y avait pas de présentateur.
06:52Et d'ailleurs, c'est ce que vous reproduisez ce soir pour cette soirée qui fête les 50 ans des numéro 1.
06:57C'est que vous n'avez pas mis d'animateur.
06:58Mais il y a une part de variété d'aujourd'hui.
07:01Tout à fait.
07:02On voulait croiser la nouvelle génération avec ceux qui avaient vécu ces émissions.
07:06Donc, créer les duos de légendes que les Carpentiers ont inventés à la télévision.
07:12Et donc, on voulait que ça soit comme à l'époque, entre artistes.
07:15Et donc, voilà, pas d'animateur pour cette soirée.
07:18Vous allez découvrir ça ce soir.
07:1950 ans de numéro 1, les Carpentiers.
07:22C'est à regarder à 21h05 sur France 3 et sur France.tv.
07:26Restez avec nous, Philippe Tuillier, pour suivre l'actu des médias dans un instant.