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  • il y a 3 jours
Pourquoi certains criminels deviennent-ils de véritables célébrités, fascinant le public et les réseaux sociaux ? Cette vidéo explore la glamourisation des tueurs, l’attrait pour le mal, le rôle des médias et des séries, ainsi que le marché autour des objets liés aux criminels. Plongez avec le professeur Jamil Dakhlia dans les mécanismes de cette étrange fascination collective.
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Transcription
00:00Certains criminels aujourd'hui sont rattrapés par ce qu'on appelle la culture de la célébrité,
00:05c'est-à-dire que ce sont des personnes extrêmement connues
00:07et ce sont des personnes qui aimantent le regard, l'attention du public.
00:13Pourquoi certains criminels fascinent-ils autant ?
00:15Des figures comme Luigi Mangione affolent les réseaux sociaux
00:19et interrogent notre rapport au mal et au sensationnalisme.
00:22Le jeune homme de 26 ans, très séduisant,
00:24est soupçonné d'avoir tué un patron d'assurance en pleine rue à New York en décembre dernier.
00:29Luigi Mangione est issu d'une très bonne famille,
00:32il a fait des études poussées et il est très beau.
00:36C'est quelqu'un qui était très actif sur les réseaux sociaux
00:39et qui postait des photos de lui torse nu, dynamique, rayonnant.
00:44Et cette image qu'il produisait de lui-même a contribué à faire que beaucoup l'ont disculpé,
00:50je dirais, par avance et ont considéré que quelqu'un qui se présentait comme un héros hollywoodien
00:56ne pouvait pas être le criminel qu'on pensait.
00:59Il est vrai qu'on a identifié un phénomène de passion,
01:04et notamment féminine, pour certains tueurs.
01:06On appelle ça l'hybristophilie.
01:08Il faut se souvenir quand même que le personnage de Landru
01:11avait suscité beaucoup d'émoi et d'admiration.
01:15Il recevait beaucoup de courriers de femmes qui proposaient de l'épouser,
01:20malgré tous les crimes qu'il avait commis en épousant des femmes et en les tuant par la suite.
01:23Il y a une explication à une sorte de syndrome de l'infirmière,
01:26c'est-à-dire une capacité empathique très forte.
01:29On sait que certaines d'entre elles ne voulaient pas croire à la culpabilité aussi des tueurs en question.
01:34C'était le cas pour Ted Bundy, qui a eu une relation avec une femme,
01:38qui s'est séparée ensuite lorsqu'il a avoué certains crimes.
01:41Les réseaux sociaux jouent un rôle dans la glamourisation de certains tueurs,
01:45dans la mesure où justement ces tueurs ont les caractéristiques,
01:50je dirais en termes de physique, en termes de code aussi pour s'exprimer,
01:54qui correspondent à la culture des réseaux sociaux.
01:56Les internautes peuvent s'identifier, se mettre à leur place ou en tout cas s'intéresser à eux.
02:00Et par exemple, si on prend le cas des frères Menendez,
02:02il faut quand même rappeler que presque 20 ans après,
02:05il y a eu un engouement sur les réseaux sociaux et notamment sur TikTok concernant leur procès,
02:10l'adaptation sous forme de fiction de leur vie,
02:13ce qui a entraîné une probable révision de leur procès.
02:16Série, films, documentaires, le nombre d'œuvres consacrées aux tueurs ne cessent de croître.
02:22On peut également citer Damer, qui retrace le parcours du serial killer Jeffrey Damer.
02:27Ces figures de serial killers, elles suscitaient l'attirance déjà avant que leur rôle soit interprété par des comédiens connus.
02:35Ces serial killers se distinguent de la masse des meurtriers,
02:39parce qu'on reconnaissait en eux une sorte de charisme.
02:43C'est ce qui a été dit et compris par les juges à propos de Charles Manson,
02:47celui qui avait commandité la tuerie dans laquelle l'actrice Ron Tate est morte en 1969.
02:53Il disait que cet homme-là avait un charisme qui le distinguait d'autrui.
02:58Et donc toutes ces figures-là sont des figures qui sont des célébrités,
03:02des sortes de héros dans le mal, mais avec cette capacité à aimanter le regard.
03:07On peut redouter le fait que la mise en fiction, finalement, de ces histoires réelles de serial killers contribue à les humaniser.
03:15Ce qui préexiste à cette mise en fiction, c'est le fait que le public essaye de comprendre,
03:22et essaye de retracer le cheminement du tueur.
03:26En fait, on est confronté à la banalité du mal, à la banalité du mal absolu.
03:30Mais ça existe dans les récits de faits divers, et ça existe déjà, en fait, dans notre société.
03:34Plus le mal est atroce et en même temps banal, et plus il suscite la fascination.
03:40Il y a un vrai marché autour des objets ayant appartenu à des tueurs,
03:45ou les œuvres de tueurs, par exemple les tableaux peints en prison par certains serial killers.
03:50Il y a une demande, c'est indéniable.
03:52On peut trouver que ça crée un malaise, et effectivement, ça relève d'une sorte de culture du morbide, voire du macabre.
03:59Mais c'est dans cette logique du sensationnel, du sensationnalisme, qui a toujours existé,
04:05qui est peut-être accentué par l'hyper-compétition entre les médias.
04:10Quoi qu'il en soit, il y a ce besoin dans la société de se confronter au mal, à l'évocation du mal,
04:16pour se rassurer sur sa propre normalité et le fait qu'on soit dans le camp du bien.

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