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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:05Alors ça y est, j'ai l'habitude de dire que Donald Trump a donné un coup de taser en arrivant au pouvoir.
00:13Ce coup de taser continue et on en prend, j'allais dire, chaque jour une dose supplémentaire,
00:19avec l'arrivée de Madame Mélanie tout à l'heure.
00:24Et Jean-Noël Barraud s'est exprimé, on écoute le ministre des Affaires étrangères.
00:29La nouveauté, si je puis dire, c'est qu'aujourd'hui à Paris, les Etats-Unis, l'Ukraine et les Européens
00:35se sont retrouvés autour d'une même table pour aborder ensemble la suite des efforts
00:40que nous voulons toutes et tous consentir pour arriver au plus vite à un cessez-le-feu en Ukraine.
00:46Ces discussions très ouvertes, très franches, auront permis de faire avancer la réflexion des Européens,
00:53celle des Ukrainiens et celle des Américains, qui se sont donné rendez-vous la semaine prochaine à Londres
01:01pour poursuivre les échanges sur cette base-là, afin que nous puissions espérer dans les tout prochains temps
01:08aboutir à ce cessez-le-feu plein et entier, sans condition, auxquelles les Ukrainiens ont d'ores et déjà consenti
01:15et auxquelles nous souhaitons que la Russie puisse consentir à son tour.
01:20Alors c'était important à l'Elysée de recevoir Steve Whitcoff à l'Elysée justement
01:26parce que lui-même avait parlé à Vladimir Poutine vendredi dernier.
01:30Et voilà donc cette triangulation qui commence à se mettre en place.
01:33Et là où on avait l'impression que l'Union Européenne n'était plus à la table des négociations
01:38sur laisser cessez-le-feu en Ukraine, là ça recommence Raphaël Staville.
01:43Oui ça recommence, après ce n'est pas Donald Trump qui parle directement avec l'Union Européenne
01:53ou ses représentants, c'est bien Rubio et Whitcoff qui l'envoient en émissaire.
02:00D'une certaine manière Donald Trump continue à percevoir dans les représentants,
02:04dans un certain nombre des représentants européens, Emmanuel Macron en tête,
02:08comme des freins à la guerre.
02:10Ce qu'il disait devant Mélanie il y a quelques minutes,
02:13c'est que précisément il allait obtenir un accord avec l'Ukraine sur les minerais,
02:17mais qu'aujourd'hui son urgence pour lui c'était que le sang arrête de couler
02:22et que finalement le soutien de l'Europe à l'Ukraine ne faisait qu'alimenter cette guerre sans fin.
02:28D'ailleurs à l'instant Donald Trump dit ne pas tenir Volodymyr Zelensky
02:32pour responsable de la guerre en Ukraine tout en continuant de critiquer ce même Volodymyr Zelensky.
02:40Je ne le tiens pas pour responsable mais je ne suis pas vraiment ravi que cette guerre ait été déclenchée.
02:46Je ne rejette pas la faute sur lui mais j'estime qu'il n'a pas fait le meilleur job du monde,
02:50je ne suis pas un grand fan.
02:51Bon voilà, c'est le décryptage.
02:53Il avait dit l'inverse il y a une semaine.
02:54Le décryptage de Donald Trump, c'est exactement ça.
02:58C'est-à-dire que moi je me souviens avec la, et vous aussi chers amis,
03:03lors de la Corée du Nord, un coup c'était Rocketman
03:06et puis d'un autre côté Kim Jong-un était devenu son meilleur ami le lendemain.
03:10Il a un talent phénoménal pour ne jamais faire de la face.
03:15C'est ça.
03:15C'est ça, c'est des Vols de face pendant.
03:17Mais surtout, il assume le contraire de ce qu'il dit
03:20avec une espèce d'arrogance, de détermination
03:23et comme il est quand même le plus fort de la bande, ça passe.
03:27Mais bon, là on peut peut-être imaginer,
03:29même si M. Barraud n'a pas dit grand-chose,
03:30le communiqué en face d'intervention, c'est assez creux.
03:33Il y a juste une clause de revoyeur la semaine prochaine à Londres.
03:35Bon, mais c'est peut-être mieux que rien.
03:36Mais peut-être que finalement Donald Trump se dit
03:38bon, la méthode initiale qu'il pensait voir mettre en œuvre
03:41et appliquée rapidement, elle ne marche pas.
03:44C'est-à-dire que la fin de la guerre en 24 heures,
03:45même en quelques semaines, ça ne marche pas.
03:47Visiblement, les Russes sont plus résistants que prévu,
03:49plus coriaces, que les conditions posées sont plus nombreuses.
03:51Et donc peut-être qu'en même temps qu'il essaie
03:53de maintenir ce dialogue stratégique en direct,
03:56il cherche peut-être une voie médiane
03:58d'utiliser en effet la pression que peuvent exercer les Européens.
04:01Voilà, peut-être une stratégie de contournement.
04:03En tout cas, ce n'est pas anodin le fait
04:04que ce type de négociation soit amorcé.
04:06Voilà, je pense qu'on rentre dans quelque chose de nouveau.
04:09Et c'est-à-dire que même si Trump est très pragmatique,
04:11il est aussi obligé de tenir compte de notre existence,
04:13on ne se peut pas faire sans nous.
04:14Bon, alors Donald Trump, qu'on va écouter dans un instant,
04:18a parlé également des droits de douane.
04:20Madame Mélanie, évidemment, était allée pour parler
04:22de la guerre en Ukraine, soit, mais elle était là aussi.
04:25D'ailleurs, Marc Ferracil, le ministre français de l'Industrie,
04:28l'a critiqué parce qu'il a dit
04:29« j'espère qu'elle n'y va pas en solo ».
04:31Ben si, en fait, un petit peu,
04:32pour contourner l'Union Européenne
04:35qui a quand même la main mise sur le commerce en Europe.
04:38Écoutons Donald Trump qui parle des droits de douane
04:41et de l'enrichissement potentiel
04:43après ces actes qu'il a fait.
04:47Les tarifs nous enrichissent.
04:52Nous perdions beaucoup d'argent sous Biden,
04:54des milliards de dollars,
04:55des milliards sur le commerce.
04:57Et maintenant, ça a changé.
04:58On gagne beaucoup d'argent.
05:00N'oubliez pas, nous prenons 25% sur les voitures,
05:03sur l'acier, sur l'aluminium,
05:0410% de base.
05:06Maintenant, nous collectons des milliards
05:08et des milliards de dollars,
05:09ce qui n'était pas le cas avec Biden.
05:13Pour ceux qui pensaient que ça allait changer,
05:16ce n'est pas demain la veille, Raphaël Saint-Ville.
05:18Oui, c'est peut-être un petit peu exagéré.
05:21Surtout que les voitures qui arrivent aux Etats-Unis
05:25ne sont pas achetées forcément par les électeurs de Trump.
05:29C'est-à-dire que l'électeur de Trump de Pennsylvanie...
05:33Il achète une bonne veille Ford.
05:34Il achète une Ford.
05:35Il n'achète pas de vin français
05:37parce qu'il n'en a pas les moyens.
05:38Il vaut de la bode.
05:39Il pense et il espère d'ailleurs
05:41que cette politique aura des effets
05:43sur la réindustrialisation
05:45d'un certain nombre de territoires américains
05:46qui sont à l'abandon aujourd'hui.
05:49Mais les milliards, il ne les voit pas immédiatement, non ?
05:52Il est obligé de tenir un tel discours.
05:54Il est obligé.
05:55Il n'a pas le choix.
05:55Il ne peut pas avoir été si fort et si loin
05:57dans cette déclaration de guerre commerciale
06:00au reste du monde
06:00pour tout d'un coup avaler son chapeau.
06:02Même si, de fait, il l'avale en partie...
06:05Il sera obligé
06:05parce qu'il y a certains investisseurs
06:06qui lui disent qu'il est trop loin,
06:07on perd de l'argent.
06:08Non, mais déjà, il a commencé.
06:09C'est-à-dire qu'on est passé de 25 à 10.
06:10Il a revu pas mal d'accords.
06:11Il en a déjà eu un jour.
06:12Il a de l'air retombé.
06:13Voilà.
06:13Donc, bon, alors certes,
06:14le bras de fer, il l'opère avec la Chine.
06:15Et c'est normal
06:16parce que c'est l'adversaire stratégique
06:18du 21e siècle pour les Américains.
06:20Donc, de fait, il a, pour le coup,
06:21il se concentre sur ce qui était sa priorité.
06:24Et puis, avec le reste du monde,
06:25il y a peut-être aussi un nombre de gens
06:26qui lui ont dit autour de lui,
06:27attention, tu vas te retrouver
06:29avec des retournements d'alliances
06:30structurelles des différents pays
06:33européens, asiatiques,
06:35moyenn-orientaux, sud-américains.
06:37Et une fois que les lignes du commerce
06:39seront réorganisées durablement,
06:40au-delà du fait que tu auras peut-être
06:41entre temps à tirer des investissements,
06:43mais peut-être pas suffisamment,
06:44là, quand ce sera perdu,
06:45ce sera perdu pour très longtemps.
06:46Raphaël Saint-Ville.
06:47C'est si vrai qu'au moment où
06:49Georgia Meloni était dans le bureau ovale
06:51avec Donald Trump,
06:52Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol,
06:56était, lui, en Chine.
06:58C'est pas la première fois,
06:59il aime bien y aller.
07:00C'est pas la première fois,
07:01mais il est assez bon pour aller faire
07:03des deals dans le dos des Européens en Chine.
07:04Et on apprend à l'instant
07:06que la Cour suprême américaine
07:08fixe une audience le 15 mai
07:09sur le décret de Trump
07:10pour abolir le droit du sol.
07:12Voilà, donc, là,
07:13la Trump-mania continue
07:15sur les dispositions
07:19qu'il voulait prendre.