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  • il y a 5 jours
Écoutez "On refait le monde" avec Cédric Logelin, porte-parole du ministère de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, ancien garde des Sceaux entre 2016 et 2017, professeur de droit public à l'université de Brest, Isabelle Saporta, éditorialiste sur RTL, Romain Ruiz, pénaliste, avocat au Barreau de Paris et Cyrille Lefevre, référent PREJ Toulon à l'UFAP UNSa Justice.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 16 avril 2025.

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Transcription
00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:03Qui se cache derrière le mystérieux sigle des DPF ?
00:07Depuis plusieurs jours dans tout le pays, une série d'attaques violentes et coordonnées
00:10ciblent en tout cas nos prisons, ainsi que leurs personnels, 22 véhicules incendiés,
00:14des tirs à l'arme automatique contre la prison de Toulon.
00:19Hier soir, en Seine-et-Marne, l'immeuble d'un agent pénitentiaire a été lui incendié.
00:23Aucune revendication claire, si ce n'est ce sigle des DPF pour défense des droits des prisonniers français.
00:29Emmanuel Macron promet que les responsables seront, je cite, « retrouvés, jugés et punis ».
00:34Doit-on y voir les représailles du narco-banditisme face à l'action du gouvernement ?
00:38L'État doit-il mieux protéger les agents pénitentiaires avant de connaître un nouveau drame ?
00:43Et si oui qu'à moi, nous allons en débattre avec Cédric Logein,
00:46qui est porte-parole du ministère de la Justice.
00:48Soyez bienvenu, monsieur Logelin.
00:51A distance, Jean-Jacques Urvoas, ancien garde des Sceaux entre 2016 et 2017,
00:55je le rappelle, professeur de droit public à l'Université de Brest.
00:58Bonsoir, Jean-Jacques Urvoas.
01:00Bonsoir, monsieur.
01:02A distance aussi, Cyril, qui est surveillant pénitentiaire et référent du syndicat majoritaire UFAP,
01:07une salle justice.
01:08Bonsoir, Cyril.
01:09Merci de nous rejoindre.
01:10Romain Ruiz, lui, est pénaliste, avocat au barreau de Paris.
01:13Bienvenue, Romain Ruiz.
01:14Oui, merci.
01:15Et à mes côtés, Isabelle Saporta, qui est éditorialiste sur RTL.
01:19Il y a manifestement, on voit bien, des gens qui essaient de déstabiliser l'État en l'intimidant.
01:27Ils le font parce que nous prenons des mesures contre le laxisme qui existait peut-être jusqu'à présent dans les prisons.
01:33C'est une intimidation grave et on essaye de voir si l'État va reculer.
01:36C'est ça qui se passe.
01:37Je pense qu'il faut prendre les choses avec beaucoup de fermeté, beaucoup de calme et beaucoup de détermination.
01:41Gérald Darmanin, ce matin sur CNews, le garde des Sceaux parle de tentative d'intimidation après une troisième nuit d'action
01:47contre les prisons ou le personnel pénitentiaire.
01:50Cédric Lojelin, vous porte-parole du ministère.
01:52Quelles sont les dernières informations dont vous disposez ce soir ?
01:55En tant que porte-parole du ministère, je ne dispose pas d'informations sur le dossier
01:58puisque c'est le procureur national antiterroriste qui en est saisi
02:01et qui a d'ailleurs communiqué sur les infractions qui t'ont retenues.
02:04Il s'agit d'infractions en lien avec des entreprises terroristes.
02:08Sur l'attaque à la Farled avec l'usage d'armes lourdes,
02:12le parquet national antiterroriste a décidé de retenir des faits de tentative d'assassinat
02:16sur personnes dépositaires de l'autorité publique, sur un surveillant pénitentiaire.
02:20Et le parquet communiquera en temps voulu.
02:22Ce qui est certain, c'est qu'on est sur des événements qui visent clairement l'administration pénitentiaire
02:26et qui ces dernières heures ont visé les personnels de l'administration pénitentiaire
02:31parce que vous l'avez dit, on est allé jusqu'à dégrader le logement d'habitation d'un personnel,
02:37ce qui est extrêmement grave.
02:39Jean-Jacques Hervoas, de mémoire d'anciens gardes des Sceaux,
02:41de telles attaques coordonnées sont-ils édites en France ?
02:44Oui, si tant est qu'elles soient coordonnées,
02:47parce qu'il ne faudrait peut-être pas se précipiter à l'évidence de toute façon.
02:50Elles sont préméditées.
02:52Les individus qui ont fait ça, ils ne se sont pas levés un matin en disant
02:55« je vais y aller », ça a été organisé.
02:57C'est d'ailleurs pour ça que c'est préoccupant, parce que, tel qu'on nous a décrit,
03:02c'est une première et il ne faudrait pas qu'il y en ait une seconde.
03:06Or, jusqu'à présent, les conditions dans lesquelles les personnes qui ont fait ça
03:10sont intervenues sont relativement modestes.
03:12Il y a eu des tirs à l'arme lourde, mais moi je crains que sinon on ne prenne pas
03:16les mesures importantes pour protéger les personnels de la pénitentiaire.
03:20Nous ayons une deuxième tentative et nous allons fêter malheureusement,
03:25nous allons commémorer dans peu de temps l'attaque d'Incarville,
03:29le péage d'Incarville, où il y a deux surveillants qui sont morts.
03:31Et je crois qu'il faut mettre cela au cœur de notre réflexion.
03:34Comment on peut mieux protéger les personnels,
03:37puisqu'il n'est pas admissible qu'un fonctionnaire de l'État
03:39aille le matin au travail avec la peur au ventre ?
03:43Nous allons largement y revenir, Jean-Jacques Urvoise.
03:46Romain Rouis, je rappelle que vous êtes avocat pénaliste.
03:49Est-ce que vous croyez à une action concertée, enfin il ne s'agit pas de croyance,
03:52mais des narcotrafiquants à travers le pays ?
03:55Est-ce que c'est en tout cas une idée que vous acceptez de retenir ?
03:58Moi je ne crois à rien, j'essaye de ne pas croire, j'essaye de réfléchir.
04:04Oui, j'essaye de réfléchir.
04:06Mais vous n'êtes pas dans la croyance.
04:07Exactement, on n'est pas dans l'incantatoire non plus.
04:09Moi je m'étonne, je le dis à votre antenne,
04:12je m'étonne de cette saisine, de cette auto-saisine du parquet national antiterroriste.
04:16Je ne comprends pas, alors même que M. Darmanin clame sur tous les plateaux
04:21depuis deux jours que manifestement ce serait une action de narcotrafiquant
04:25qui viserait à empêcher son action pour réinstaurer des quartiers de haute sécurité,
04:30des prisons de haute sécurité,
04:33que le parquet national antiterroriste vienne s'autosaisir.
04:36De deux choses l'une, soit nous sommes en présence d'une action coordonnée de narcotrafiquants
04:40et alors ça n'est pas du terrorisme,
04:42soit nous sommes en présence d'une action qui rentre dans les standards juridiques du terrorisme.
04:47Mais je ne m'explique pas cette saisine à ce stade.
04:52On en a parlé, M. Ervoaz vous disait qu'effectivement
04:55on peut remettre en question le caractère coordonné.
04:57De ce que je constate,
04:59les sigles qui sont apposés sur les maisons d'arène ne sont pas toujours les mêmes.
05:03Alors est-ce que c'est quelqu'un qui s'est trompé
05:04ou est-ce que finalement c'est autre chose ?
05:06Il y a des modes d'action qui sont différents.
05:09Bref, j'ai la sensation que cette saisine est peut-être un tout petit peu rapide
05:13et qu'elle est faite, c'est mon opinion, à des fins de communication.
05:17En règle générale, lorsque le parquet national antiterroriste se saisit,
05:20c'est parce que ça permet de créer une forme de paralysie de la pensée critique
05:23et de se dire, finalement, si ce sont des terroristes,
05:26alors on va parler de ça.
05:27On ne va parler que de ça.
05:29On va essayer de ne pas paralyser la pensée critique.
05:31Effectivement, et je crois qu'il faut qu'on parle du droit des détenus aussi.
05:34C'est très important.
05:34Isabelle Saporta, vous y voyez une représaille face à l'affaire Motté-Affiché
05:37de ces derniers temps,
05:39la reconversion de la prison de Vindan-le-Vieille
05:40en quartier de haute sécurité,
05:42notamment pour les narcotrafiquants les plus dangereux.
05:45Écoutez, pour le moment,
05:46vu l'état de l'enquête et de ce qu'on en sait,
05:48on a des hypothèses,
05:51on ne peut qu'échafauder des hypothèses.
05:54En tout cas, ce qui est très perturbant,
05:56enfin moi j'entendais ce que vous disiez,
05:58maître, l'autosaisine, pas l'autosaisine.
06:00Ce qui est très perturbant, malgré tout,
06:02quand vous êtes un simple citoyen français,
06:03c'est de voir une violence coordonnée
06:07ou en tout cas préparée
06:09devant des centres pénitentiaires français,
06:13alors qu'on nous dit qu'au fond,
06:14on est en train de reprendre la main politiquement.
06:16Donc si tu vois, au moment où le ministre de la Justice,
06:19le garde des Sceaux et le ministre de l'Intérieur vous disent
06:21on a fait la loi narcotrafic,
06:23on reprend la main politiquement,
06:25on va mettre à genoux le narcotrafic,
06:27on a vraiment une impression, vous voyez,
06:29qu'au fond, tout nous échappe
06:30et que politiquement, on n'a pas trouvé la solution.
06:33Par ailleurs, on se pose aussi la question
06:35de qui va avoir envie d'aller travailler
06:37dans ces centres pénitentiaires de grande sécurité
06:40puisqu'en fait, là, on a vu des personnels pénitentiaires
06:43qui étaient visés personnellement,
06:44qui étaient visés chez eux,
06:46ont montré où est-ce qu'ils habitaient,
06:47quelle était la plaque d'immatriculation de leur voiture.
06:50Donc si vous voulez, moi, je me mets à leur place,
06:52ce sont des gens qui ne sont pas excessivement bien payés,
06:55quel est l'intérêt pour eux, au fond,
06:57d'aller mettre leur vie en danger ?
06:58Elle l'est déjà, suffisamment,
07:00on l'a vu, effectivement, vous rappeliez,
07:01il y a un an, hélas, de ce drame
07:04avec la mouche, la moine d'Amra, son évasion.
07:08Moi, c'est toutes ces questions-là qui, si vous voulez, au fond,
07:13voilà, on nous a dit, on va mettre les moyens,
07:14il y aura des centres pénitentiaires hyper sécurisés,
07:17on va trouver le personnel qui aura envie d'y aller,
07:18tout va bien se passer, madame la marquise,
07:20et on se retrouve, avant même que ça ait commencé,
07:22devant une sorte d'effondrement préventif.
07:24Et par ailleurs, moi, je me demande aussi,
07:26comment on va faire le transfert de ces prisonniers hyper durs ?
07:30Ça, ça doit être en mai, en juin,
07:33comment on va les transférer, ces personnes-là ?
07:35Je ne sais pas, oui, ça s'effondre avant même que ça commence.
07:37C'est une très bonne question,
07:38il va falloir y revenir dans quelques instants,
07:39mais nous sommes en ligne avec Cyril,
07:41qui est surveillant pénitentiaire,
07:42référent du syndicat majoritaire UFA Punsa Justice.
07:46Merci d'être avec nous, Cyril, même à distance,
07:47vous travaillez dans l'une des prisons
07:49qui a été visée ces derniers jours.
07:52On ne dira pas où pour préserver votre anonymat.
07:54Quel regard portez-vous sur ces attaques ?
07:57Exactement, je confirme ce que vous dites.
08:01Par contre, il y a des propos qui m'ont fait bouillir
08:04quand j'entends cette personne qui parle,
08:07à la limite, c'est pas les attaques non coordonnées.
08:09La première chose que j'ai pensée
08:11quand j'ai vu sur le site de tout le monde,
08:13il me semble, les Rafale Kachikov,
08:16de suite, j'ai pensé à Hinkerville.
08:19Il faut se souvenir qu'il y a un an,
08:21quasiment jour pour jour,
08:22deux collègues se sont fait lâchement assassiner.
08:24Ça répète des personnes autour du PH
08:27qui auraient pu se faire assassiner.
08:29et on parle d'attaques qui ne seraient pas coordonnées.
08:33Ça serait quasiment presque rien,
08:34d'après ce que j'entends cette personne.
08:36Ces propos me font bouillir.
08:37Le fait de ne pas envisager immédiatement
08:41la coordination de tout ça
08:43n'est pas d'une telle façon un mépris
08:47ou une façon de sous-estimer ce qui s'est passé.
08:48Je ne dis pas ça,
08:49mais quand les propos qui sont tenus,
08:52en tant que personnel,
08:53sur le terrain depuis 1991,
08:55donc 35 ans,
08:56donc ça fait 35 ans que je suis dans la pénitentiaire,
08:59les derniers meurtres de collègues,
09:01c'est dans les années 92,
09:02là on attaque, c'est vraiment autre chose.
09:04Je suis choqué des propos de certaines personnes.
09:05Pour vous, êtes-vous convaincu qu'il s'agit
09:07que toutes ces opérations soient coordonnées ?
09:09C'est important, c'est vous qui travaillez là-bas.
09:12Qu'est-ce que vous nous dites ?
09:12Comment voulez-vous que toute l'année nuit,
09:17depuis un petit moment,
09:18au même moment,
09:19des attaques aient lieu dans les établissements
09:20qui sont très proches ?
09:22D'accord ?
09:23Là, la nuit dernière,
09:25il y a eu encore Tarascon,
09:26des véhicules brûlés.
09:27Un collègue sur Rex,
09:29son nom, tout est passé sur les réseaux sociaux,
09:32sa voiture a été brûlée chez lui.
09:34Là, on parle de collègues,
09:35mais les familles sont impactées,
09:37les enfants, les femmes,
09:38tout le monde est impacté.
09:40Il y a le personnel,
09:41mais il y a les familles surtout aussi,
09:42qu'ils sont impactés.
09:44Là, ce genre de propos que j'ai entendu tout à l'heure
09:46me fait bouillir.
09:48On est en colère,
09:49on est en colère.
09:50Vous vous sentez menacé,
09:53vous, à titre personnel,
09:55dans votre travail quotidien ?
09:55Le problème, c'est que
09:56si moi, personnellement,
09:57je me sentirais menacé,
09:59je n'irais pas à travail.
10:00Ce n'est pas forcément menacé,
10:01mais obligé de parler
10:02quasiment en secret,
10:07c'est quand même, je veux dire,
10:08on est quand même menacé,
10:10parce qu'on ne sait pas
10:11que demain,
10:11on peut se faire attaquer
10:12par n'importe qui.
10:13Quand je vois ce qui s'est passé
10:13ces jours-ci,
10:15c'est vrai que l'on devait être en danger.
10:16Et qui dit que ma famille,
10:18mes petits-enfants,
10:19mes enfants,
10:19tout ça,
10:20ne sont pas victimes de ça.
10:22On marque une première pause
10:24dans cette émission
10:24et bien entendu,
10:25nous retrouvons tous nos invités
10:26dans un instant.
10:28Jusqu'à 20h,
10:29Yves Kelvy refait le monde
10:31sur RTL.
10:32RTL,
10:35s'informer ensemble.
10:38Il est 19h30.
10:40RTL soir,
10:41on refait le monde.
10:42Avec Yves Kelvy.
10:43L'essentiel de l'actualité
10:44avec Rachel Sadodine.
10:45L'ultra-gauche,
10:46pas impliqué dans les attaques
10:47coordonnées de prison,
10:48c'est une information RTL
10:49d'après des informations
10:50de la Direction nationale
10:51du renseignement territorial,
10:53ex-Nanterre Toulon,
10:54avec des tirs de Kalachnikov.
10:56Hier,
10:57trois véhicules d'agents pénitentiaires
10:58encore incendiés la nuit dernière
11:00sur le parking de la prison de Tarascon.
11:02Aucune interpellation pour le moment.
11:04La piste du narcotrafic à l'étude.
11:06Emmanuel Macron promet de retrouver,
11:08de juger et de punir les responsables.
11:10Pierre Palmade est rentré chez lui.
11:12Le comédien est sorti de la prison
11:14de Bordeaux-Gradignan ce matin.
11:16Il va porter un bracelet électronique
11:17et devra respecter des horaires stricts de sortie.
11:20Il aura passé quatre mois en prison.
11:22Je vous le rappelle,
11:23il a été condamné à deux ans de prison ferme
11:25pour avoir provoqué un grave accident de la route
11:28sous l'emprise de stupéfiants.
11:30Le football,
11:31le Real Madrid doit absolument réaliser l'exploit
11:33ce soir au stade Bernabeu
11:35pour tenter de renverser Arsenal.
11:36Les Madrilènes de Kylian Mbappé
11:38battu 3-0 au match allé.
11:40Coup d'envoi à 21h,
11:41tout comme Inter Milan, Bayern Munich.
11:43Et je vous le rappelle,
11:44le PSG et Barcelone ont déjà leur ticket
11:46pour les demi-finales de la Ligue des Champions.
11:48Merci Richard.
11:48Rachel Sadelli,
11:49on vous retrouve tout à l'heure à 19h...
11:51Ah, à 20h.
11:52A tout à l'heure.
11:52Excusez-moi pour d'autres informations.
11:53Yves Calvi jusqu'à 20h.
11:57On refait le monde sur RTL.
12:00Et nous continuons de débattre
12:01avec nos invités à distance.
12:03Jean-Jacques Urvoas,
12:04qui est ancien garde des Sceaux.
12:06Cyril, surveillant pénitentiaire,
12:07référent du syndicat majoritaire
12:09UFAP, UNESA Justice.
12:11Dans notre plateau et dans ce studio,
12:13Romain Rouis,
12:14qui est avocat pénaliste au barreau de Paris.
12:16C'est le récloge,
12:16l'un porte-parole du ministère de la Justice.
12:19Et ma consoeur Isabelle Saporta,
12:20éditorialiste sur RTL.
12:22Je me tourne à nouveau vers vous,
12:24Cyril, si vous le voulez bien.
12:25Avez-vous noté, vous,
12:26ces dernières semaines,
12:27une tension,
12:28je ne sais pas ce qu'on peut qualifier
12:30peut-être de particulière,
12:31dans les établissements pénitentiaires,
12:33comme un signe, on va dire,
12:34annonciateur de ce qui s'est passé
12:35depuis dimanche ?
12:37Pas forcément de tension.
12:40Je n'ai pas senti une réelle tension
12:42à l'intérieur de l'établissement pénitentiaire.
12:45Parce que je pense que les personnes,
12:48si les personnes qui étaient peut-être
12:50censées être au courant,
12:52bien sûr,
12:53n'ont pas fait part
12:54de ce qui va se passer.
12:58Tout est secret.
12:58Après, la prison,
12:59c'est vraiment un mode secret
13:00qui reste là.
13:01On arrive à attraper
13:02quelques petites informations
13:03par-ci, par-là,
13:04mais très, très, très, très peu.
13:06Donc, voilà.
13:07Qu'attendez-vous du garde des Sceaux,
13:08ce soir ?
13:10Le problème,
13:11c'est que le garde des Sceaux,
13:12comme je vous dis,
13:13depuis 1991,
13:14je suis dans la pénitentiaire.
13:15Il me semble que je viens
13:16de faire le point.
13:17Depuis 1991,
13:18donc 35 ans,
13:19on a eu 18 ministres,
13:2018 gardes des Sceaux
13:21qui sont passés.
13:23Donc, ça fait une moyenne
13:24de un an et neuf mois,
13:25on va dire,
13:26à peu près de durée.
13:28Je ne dis pas
13:29qu'ils n'ont rien fait,
13:30mais comment voulez-vous
13:31qu'un garde des Sceaux,
13:32sur une si petite durée,
13:34puisse faire quelque chose ?
13:35Parce qu'on est toujours confrontés
13:36au problème de l'argent.
13:37Le budget,
13:38le budget,
13:39le budget.
13:39La pénitentiaire,
13:40le ministère de Justice,
13:41n'a pas d'argent.
13:44C'est-à-dire,
13:44les surveillants meurent
13:45parce qu'il n'y a pas assez d'argent.
13:47Les détenus,
13:48comme je reviens sur l'avocat
13:50de maître tout à l'heure,
13:51la sécurité des détenus,
13:53c'est toujours l'argent.
13:54Il y a toujours un manque d'argent,
13:55un manque d'argent,
13:55un manque d'argent.
13:57Le problème,
13:57c'est qu'on met l'argent,
13:59voilà,
14:00on sacrifie,
14:01entre guillemets,
14:01des vies
14:02pour un manque d'argent.
14:04Jean-Jacques Urvoas,
14:05notre garde des Sceaux
14:06est avec nous ce soir,
14:07à distance comme vous.
14:08J'imagine qu'il souhaitera
14:09vous répondre.
14:10Jean-Jacques Urvoas.
14:13Monsieur a raison,
14:14il manque de l'argent
14:15parce que l'une des difficultés
14:17auxquelles est confrontée
14:17l'univers pénitentiaire,
14:19c'est le manque de personnel,
14:20par exemple.
14:21Dans les références du ministère,
14:23pour 60 000 détenus,
14:25il manque aujourd'hui
14:262 700 surveillants de prison.
14:28Mais nous n'avons pas
14:2960 000 détenus,
14:30nous en avons 82 000.
14:32Et donc,
14:32il faudrait 6 000 personnels.
14:34Et ce n'est pas un problème
14:35d'attractivité.
14:36Quand j'étais effectivement ministre,
14:38il y avait une difficulté
14:39d'attractivité.
14:39Mais depuis,
14:40il y a eu,
14:41grâce à Éric Dupond-Moretti,
14:43à Nicole Belloubet,
14:44à Gérald Darmanin,
14:45il y a eu une continuité
14:46dans les efforts de l'État
14:47pour que le ministère
14:49soit mieux doté.
14:50Prenez par exemple
14:51les questions de sécurité.
14:53Depuis un an,
14:5475 millions
14:56ont été injectés
14:57dans les différents
14:58établissements pénitentiaires
14:59pour permettre
14:59de mieux améliorer
15:01la sécurité des personnels.
15:02Donc,
15:03évidemment qu'il manque
15:03de l'argent.
15:04Mais pas seulement.
15:05Il faut aussi qu'on fasse
15:06des choix
15:06et des choix de coopération.
15:08Parce qu'encore une fois,
15:09moi,
15:09ce qui m'inquiète
15:09dans ce qui s'est passé
15:10dans les jours précédents,
15:12c'est que ça peut créer
15:12des effets de répétition.
15:15Vous avez eu
15:15ce tarascon cette nuit,
15:16vous pourrez demain
15:17avoir autre chose.
15:17Et donc,
15:18il faut par exemple
15:19mieux organiser
15:20la coopération
15:21entre la police
15:21et la gendarmerie
15:22parce que depuis 2010,
15:24le périmètre
15:25des établissements pénitentiaires
15:26ne relève pas
15:27de l'administration pénitentiaire.
15:29Il relève des forces
15:30de sécurité intérieure.
15:31Par contre,
15:31dans la proposition
15:32de loi sur le narcotrafic
15:33qui a été votée,
15:35il y a une disposition
15:36que je trouve intéressante
15:37qui est de créer
15:38une nouvelle infraction pénale
15:40pour la présence
15:41sur le domaine pénitentiaire.
15:42Parce que vous savez
15:42qu'une de nos difficultés,
15:44c'est les projections
15:45par drone,
15:46bien sûr,
15:46mais aussi par des individus
15:48qui s'approchent
15:49des établissements
15:49et qui lancent
15:50des éléments.
15:51Donc il y a des tas de domaines,
15:52on pourrait en reparler,
15:53mais il y a des tas de dispositifs
15:55qui ont été inventés.
15:57Mais quand vous prenez
15:58quelqu'un au bord
15:59de ce qu'on appelle
15:59le glestie pénitentiaire
16:00et que s'il n'y a pas
16:01les poches pleines
16:03d'éléments qu'il va noter,
16:04on ne peut pas l'incriminer.
16:05Là, il y aura donc
16:06une nouvelle incrimination
16:07parce que le code actuel
16:08qui est l'article 434,
16:10je crois,
16:11il n'est pas suffisant.
16:12Donc on n'avance
16:13pas toujours suffisamment.
16:14Quand j'étais ministre,
16:16je crois,
16:17je n'ai pas une fierté particulière,
16:19quoique j'étais le premier ministre
16:20à prendre un plan
16:21de sécurisation des prisons.
16:23J'ai créé,
16:23dans l'administration pénitentiaire,
16:25une sous-direction
16:26de la sécurité pénitentiaire
16:28parce qu'il y a
16:295 000 agressions physiques
16:32dans les établissements pénitentiaires.
16:35C'est considérable.
16:37Oui, c'est considérable
16:38et j'imagine que les auditeurs
16:39qui nous écoutent
16:39doivent être stupéfaits
16:41de le découvrir.
16:42Vous ne contestez pas
16:43ces chiffres,
16:44Cédric Lojelin.
16:45Je rappelle que vous êtes
16:46porte-parole du ministère
16:47de la Justice.
16:47Je rejoins M. le ministre
16:48sur le fait qu'on revient
16:50de très très loin
16:51en termes de budget
16:52du ministère.
16:53Il a considérablement
16:54augmenté ces dernières années.
16:55Considérablement ?
16:56Oui.
16:56En partant de très très bas
16:57par rapport à beaucoup de...
16:58Exactement.
16:59Le budget du ministère de la Justice
17:00est le seul à avoir été maintenu
17:01sur le dernier exercice.
17:03Les recrutements de surveillants,
17:05on n'a jamais eu autant
17:06d'inscrits au concours
17:08parce qu'il y a eu
17:08une revalorisation récente
17:09qui était attendue
17:10depuis très longtemps
17:10par les surveillants pénitentiaires.
17:12Et ensuite,
17:13sur la sécurisation
17:14et la nécessité
17:15de protéger les agents,
17:16il y a effectivement
17:17des dispositions
17:17dans la loi narcotrafic
17:19qui permettent notamment
17:20de l'anonymisation
17:21et qui ont créé
17:22une infraction
17:22du fait de se trouver
17:24de manière non justifiée
17:26sur l'enceinte pénitentiaire.
17:28Récemment,
17:28on a aussi créé
17:29les équipes locales
17:30de sécurité pénitentiaire
17:31qui sont des agents pénitentiaires
17:32qui peuvent intervenir
17:33sur les abords
17:34des établissements
17:36pour notamment
17:37des personnes
17:39qui s'apprêteraient
17:39à projeter
17:40des objets
17:42ou des dronistes
17:42qui seraient en train
17:43d'organiser des livraisons.
17:45Maître Ruiz,
17:46les choses se sont améliorées.
17:47On a toujours une vision
17:48misérabiliste
17:49de nos prisons
17:51parce que dans certaines,
17:53ça a été tout à fait le cas.
17:54Je ne les connais pas
17:54toutes aujourd'hui.
17:55Celles que j'ai visitées
17:56pouvaient d'une certaine façon
17:58impressionner.
17:59Est-ce que ça s'est amélioré ?
18:00Non.
18:01Non ?
18:01Non, ça ne s'est pas amélioré.
18:03D'abord, je voudrais simplement
18:05répondre en un mot
18:06à Cyril
18:08parce que je crois
18:09que si le fait
18:11pour des citoyens
18:13mais des avocats aussi
18:14de simplement interroger
18:15les choix de la justice,
18:17de remettre en cause
18:18et de questionner
18:18certains choix
18:19qui ont pu être faits
18:20par le ministre de la Justice
18:21ou le ministre de l'Intérieur
18:22équivaut aujourd'hui
18:24à une remise en question
18:26de la douleur des victimes
18:27ou une remise en question
18:30de ce qui a pu se passer,
18:31je crois qu'on a
18:31un véritable problème.
18:32Nous avons encore le droit
18:33en tant qu'avocat
18:34de critiquer les choix
18:35qui sont faits
18:36sans qu'on vienne nous expliquer
18:37que nos propos
18:38sont absolument insupportables
18:39ou qu'il viendrait
18:40finalement à minimiser
18:41quoi que ce soit.
18:42Ça n'est pas le but,
18:42c'est simplement,
18:43je crois,
18:43un débat républicain
18:44que de s'interroger
18:46sur ce qui est fait.
18:47Et pourquoi je vous dis ça ?
18:48Parce que si la réponse
18:49qui est celle aujourd'hui
18:51du ministère de la Justice
18:52à ces événements
18:54qui sont en train
18:54de se passer,
18:55c'est uniquement du répressif,
18:57du répressif,
18:57du répressif
18:58et le fait
18:59de venir dire
19:00que finalement
19:00ce ne sont que
19:01des actions terroristes
19:02parmi d'autres
19:03sans se questionner
19:04jamais
19:05sur ce qu'est devenu
19:06la prison en France,
19:08sur les graves dérives
19:09de la prison en France.
19:10Je rappelle quand même
19:10que le groupe
19:11dont on parle
19:12depuis une demi-heure
19:13a un nom
19:14qui est éloquent.
19:15Alors peut-être
19:15que c'est un nom d'emprunt,
19:16peut-être que ça n'a pas de sens,
19:18mais enfin,
19:18ce nom,
19:19c'est quand même
19:19la défense des droits
19:21des prisonniers.
19:22Et pardonnez-moi,
19:23ça n'est pas anecdotique
19:24et on ne peut pas
19:25balayer d'un revers de la main
19:27tout ce qui se passe
19:27en prison
19:28parce que
19:28ces choses-là
19:29sont particulièrement graves.
19:30Moi j'entendais
19:31M. Révoas,
19:32pardonnez-moi,
19:33mais venir dire
19:34qu'on va résoudre
19:35ces problèmes-là
19:35en créant une énième loi.
19:37Vous savez combien
19:37il y a de textes
19:38dans le code pénal,
19:39dans le code de procédure pénale
19:40aujourd'hui ?
19:40Je suis frappé de voir
19:41que vous prenez visiblement
19:42au pied de la lettre
19:43l'intitulé
19:43défense des droits
19:44des prisonniers français.
19:46Alors, français,
19:47je ne sais pas
19:48si c'est les prisonniers français,
19:50c'est la défense
19:50des droits des prisonniers
19:51qu'ils soient français ou pas.
19:52Ce qui m'intéresse
19:53et ce qui m'interroge
19:56dans cette dénomination,
19:57c'est que manifestement
19:58le fondement de ces actions
19:59c'est les violations
20:00des droits des prisonniers.
20:01On ne peut pas faire
20:02comme si ça n'existait pas
20:03non plus.
20:04On marque une nouvelle pause
20:04dans cette émission,
20:05on se retrouve avec nos invités
20:06dans un tout petit instant.
20:08Yves Calvi,
20:09on refait le monde
20:10sur RTL.
20:13RTL Soir,
20:14on refait le monde
20:15avec Yves Calvi.
20:16Il est 19h42,
20:17nous poursuivons ce débat.
20:19Écoutez ce que disait
20:20Frédéric Ploquin,
20:21spécialiste du grand banditisme,
20:22à la mi-journée
20:23sur notre antenne.
20:24Si on a affaire
20:25effectivement
20:25au narco-banditisme,
20:27on a vraiment
20:28franchi une étape.
20:29On a vraiment,
20:30si on a affaire
20:31à des voyous,
20:32si on a affaire
20:33à des trafiquants
20:33de stupéfiants
20:34qui en cela
20:36montreraient
20:36qu'ils ne sont pas d'accord
20:37avec le durcissement
20:37des conditions carcérales,
20:39alors là, oui,
20:40ce serait
20:40qu'une incroyable
20:41démonstration de force.
20:43Et c'est pour ça
20:44que j'ai à cette heure-là
20:45du mal
20:46à adhérer complètement
20:47à cette hypothèse.
20:48Trop coordonnés,
20:49trop simultanés
20:51pour être l'œuvre
20:51des narco-trafiquants,
20:52nous dit notre confrère.
20:54Qu'en dites-vous,
20:54Jean-Jacques Urvoas ?
20:56Moi, je n'ai aucune compétence
20:57pour évaluer
20:58la technicité
20:59des narco-trafiquants.
21:01Mon seul sujet,
21:02c'est de savoir
21:02comment l'État agit
21:03pour que,
21:04je vous le disais tout à l'heure,
21:05les personnels pénitentiaires
21:07ne soient pas inquiets,
21:08eux et leurs familles,
21:09quand ils vont travailler le matin.
21:10On peut imaginer
21:11que des réseaux
21:12qui se font la guerre
21:13pour le contrôle
21:13de points de deal
21:14s'unissent
21:15et aussi,
21:15accessoirement,
21:16pour impressionner l'État.
21:17Je ne sais pas ce que vous en pensez
21:18vous-même,
21:19Cédric Lojelin.
21:21Moi, je me souviens
21:22qu'un commissariat
21:22a brûlé à Cavaillon
21:23en représailles
21:25par rapport à des opérations
21:26qui visaient
21:27des trafiquants de stupéfiants.
21:28Et d'ailleurs,
21:28après, la procureure,
21:29au moment des interpellations
21:31et de l'ouverture
21:31d'une information judiciaire,
21:33avait fait un lien objectif
21:35entre ce qui s'est passé
21:36et les actions
21:37qui avaient été menées
21:38contre les trafiquants
21:38de stupéfiants.
21:39Au Beaumet,
21:40il y a eu des menaces
21:41sur la directrice,
21:43sur un chef de détention
21:44qui était directement en lien
21:45avec le fait
21:46qu'ils faisaient leur travail
21:47de manière un petit peu
21:48trop performante
21:49aux yeux de certains
21:49qui étaient incarcérés.
21:51Donc, encore une fois,
21:52je n'ai pas accès au dossier.
21:53Je pense qu'il faut rester prudent.
21:55Mais on a déjà eu
21:56des précédents
21:57de représailles
21:58par rapport à une action
21:59qui était jugée
22:00trop performante
22:02des pouvoirs publics,
22:04de la police et de la justice.
22:04Ça fait des semaines
22:06qu'on entend parler
22:07de mexicanisation.
22:10Heureusement que vous êtes là.
22:11Merci beaucoup,
22:11Isabelle Saporta.
22:12De la société,
22:13sans trop vouloir y croire.
22:15On en est là ?
22:16Puisque vous avez réagi.
22:17Puisque j'ai pris la parole.
22:18Oui, bien sûr.
22:20Moi, je suis comme Frédéric Ploquin.
22:22Je trouve que si on arrive
22:24à cette conclusion,
22:25puisque pour le moment,
22:26l'enquête est en cours.
22:27Absolument.
22:28Si on arrive à cette conclusion,
22:29le fait que ces actions
22:32semblent être coordonnées
22:33et effectivement préméditées
22:35et que ces gens
22:36qui normalement
22:37se tirent tous dans les pattes,
22:38arrivent à s'allier,
22:39à faire des alliances
22:39de circonstances,
22:40en tout cas pour nous taper
22:42massivement sur la tronche,
22:43pardonnez-moi cette trivialité,
22:44effectivement me paraît
22:46très inquiétante.
22:47J'entendais tout à l'heure
22:48ce que vous disiez,
22:49maître, à propos du droit
22:51des prisonniers, etc.
22:51Moi, je dois dire
22:52que j'ai entendu Cyril
22:55avec un peu le cœur serré,
22:57en fait,
22:57de voir cet homme
22:58qui est depuis 31 ans
22:59en train de travailler
23:00dans la pénitentiaire,
23:01avec des moyens
23:02qui ne sont quand même
23:02pas terribles,
23:03qui est tout à fait conscient
23:04comme vous l'êtes
23:04de la surpopulation carcérale
23:06et des 82 000 prisonniers
23:08pour 60 000 ou 62 000 places,
23:11qui doit les vivre au quotidien
23:12et sans doute vivre
23:12avec l'exaspération
23:14des prisonniers
23:14qu'il a en face de lui,
23:16qui a peur pour lui
23:16et pour sa famille.
23:18Et moi, si vous voulez,
23:18je dois dire
23:19que je me mets davantage
23:20à la place
23:21de ce personnel pénitentiaire
23:22dont au fond,
23:24j'ai l'impression
23:24que c'est les dernières
23:25sentinelles de la République
23:26avec, en revanche,
23:28et j'en suis désolée
23:29pour le ministre Urvoaz
23:31qui est à l'écoute,
23:32effectivement des politiques
23:33qui ne font que passer
23:34et qui le font peut-être
23:35avec beaucoup de talent
23:35mais qui ne font que passer
23:36qui chacun veut laisser son texte
23:39donc effectivement
23:39vous n'avez pas eu l'occasion
23:40maître de nous dire
23:41combien il y avait de textes
23:42mais j'attends ce nombre
23:43avec impatience
23:44parce que je pense
23:45qu'il doit être délirant
23:46de combien,
23:46dites-le,
23:47combien il y a eu
23:47de changements de texte alors ?
23:48Là le nombre exact
23:50je ne sais pas
23:50je sais qu'il y en a beaucoup trop
23:51et je sais que créer une loi
23:53une nouvelle loi
23:54ça coûte 0€
23:55par contre agir véritablement
23:57sur les racines du mal
23:58en prison
23:58et dans un certain nombre
24:00d'endroits de notre République
24:01ça coûte un peu plus d'argent
24:02et quand j'entends
24:03systématiquement
24:04des hommes politiques
24:05qui viennent nous dire
24:05qu'on va créer une nouvelle loi
24:06pour régler un problème
24:07c'est à ce moment-là
24:08que je me méfie
24:08Voilà
24:09Vous avez raison
24:09et moi aussi d'ailleurs
24:10je vais vous dire un truc
24:11je me méfie
24:11je pense que celui
24:12qui s'en méfie le plus
24:13ici c'est Cyril
24:14qui va sans doute
24:14attendre les décrets d'application
24:15pour voir ce qui va lui tomber
24:16sur le coin de la figure
24:17donc oui
24:18je pense qu'il y a une mexicanisation
24:19ah j'ai du mal moi aussi
24:20Mexicanisation
24:21Merci
24:22Si Ivan Houdo
24:23on va y arriver
24:24une mexicanisation
24:25de la société française
24:26on l'a vu
24:27qu'il y a aujourd'hui
24:28des containers
24:30qui coûtent
24:32enfin qui sont payés
24:34des milliers
24:35des milliers
24:35des centaines de milliers d'euros
24:36auprès des douaniers
24:37au fond
24:37pour pouvoir passer discrètement
24:38avec de la drogue dedans
24:39on le sait aujourd'hui
24:41qu'il y a effectivement
24:41une corruption
24:42et qu'on a des sentinelles
24:43de la République
24:44qui au fond
24:44résistent malgré tout
24:46à cette corruption
24:47et je trouve qu'il faut vraiment
24:48leur tirer le chapeau
24:49et dire le chapeau bas en fait
24:50Vous voulez réagir Cyril
24:51vous qui êtes surveillant pénitentiaire ?
24:54Oui sur plusieurs points
24:55je reviens sur le point
24:56des beaumettes
24:57effectivement
24:58nous avons une directrice
24:59d'habillissement
25:00ainsi que le chef des détentions
25:01qui ont été obligés
25:02d'être évacués
25:03c'est bien le terme
25:04de chez eux
25:05en urgence
25:06en toute discrétion
25:08on ne sait même pas
25:09où ils sont
25:10parce que leur vie
25:11était menacée
25:12ça si c'est normal
25:13moi je ne trouve pas
25:15ça normal
25:15d'une part
25:16Deuxièmement
25:17au niveau de la pénitentiaire
25:18tout à l'heure
25:18on parlait de budget
25:19on disait qu'on avait
25:20de l'argent
25:20trouvez-vous normal ?
25:22Je pense que
25:22chaque être humain
25:23en France
25:23quand il travaille
25:24tout travail
25:25mérite salaire
25:26le surveillant
25:27le surveillant
25:27le surveillant
25:27le surveillant
25:27le surveillant
25:28fait des heures
25:28supplémentaires
25:29comme on n'est pas assez
25:30il en fait
25:31il en fait
25:32il en fait
25:32nous envoie
25:33un quota
25:34de 108 heures
25:34d'heures supplémentaires
25:36payées par trimestre
25:37ça veut dire
25:37que les agents
25:38dépassent allègrement
25:39les 108 heures
25:40d'heures supplémentaires
25:41par trimestre
25:41et ils ne sont pas
25:42payés pour ça
25:43ils attendent
25:442, 3, 4, 5, 6 mois
25:46avant d'être payés
25:47je ne trouve pas normal
25:48je pense que
25:49toute personne qui travaille
25:50doit avoir son salaire
25:52Cyril je peux vous demander
25:53vous avez le droit
25:54de ne pas me répondre
25:54mais est-ce que vous
25:55gagnez par mois ?
25:58Actuellement
25:59le salaire net
26:00avec 35 ans
26:00je dois être
26:01net on va dire
26:02avec notre fameuse prime
26:03de sécurité
26:05comme ils appellent
26:06je dois être
26:07à 2005-2006
26:08pour risque de sa vie
26:10est-ce que ça vaut le coup ?
26:11Pourquoi vous restez ?
26:12En travaillant des matins
26:13des soirs
26:13des nuits
26:14d'accord ?
26:15Cyril
26:16pardonnez-moi
26:18de vous interrompre
26:19je suis Isabelle
26:21et je voulais juste
26:22pourquoi vous restez en fait ?
26:23Vous dites que ça fait 31 ans
26:25moi je trouve que c'est
26:25admirable de votre part
26:26pourquoi vous continuez ?
26:28Et qu'est-ce qui vous anime
26:30pour pouvoir continuer ?
26:3235, 91
26:34d'accord ?
26:35Ça va faire 35 ans
26:3635 ans
26:36Qu'est-ce qui m'anime ?
26:39Je ne sais pas
26:39peut-être parce que
26:40aussi j'ai de la famille
26:41j'ai des amis qui sont dedans
26:42peut-être que mon expérience
26:44les aider dans certains cas
26:46essayer de les soutenir
26:47de les orienter
26:49voilà
26:50après surveillance
26:51ce n'est pas discriminant
26:52d'être surveillant
26:53c'est
26:54j'ai encore la petite flamme
26:56qui me fait
26:57mais quand je vois
26:58ce qui se passe à l'extérieur
26:59et des personnes
27:01qui me parlent
27:02tout à l'heure
27:02on parlait du sigle
27:03DDPF
27:04défense des droits
27:05des prisonniers français
27:07oui
27:07je pourrais rajouter un P
27:08sur le sigle
27:09DDPF
27:11détenu des droits
27:12des personnels
27:12pays d'anciens français
27:13on a exactement
27:15les mêmes droits
27:15on a le droit de vivre
27:17on a le droit de vivre
27:19sur ce témoignage
27:20nous marquons une nouvelle pause
27:21dans cette émission
27:22et nous retrouvons ensuite
27:23nos invités
27:23RTL
27:25on refait le monde
27:26avec Yves Calvi
27:28Yves Calvi jusqu'à 20h
27:31on refait le monde
27:32sur RTL
27:33et nous allons retrouver
27:35nos invités
27:36pour terminer ce débat
27:37je voudrais revenir
27:38quand même sur les propos
27:38tenus par Gérald Darmanin
27:39qui dit
27:41il y a manifestement
27:41des gens qui essaient
27:42de déstabiliser
27:43l'état en intimidant
27:44en rendant compte
27:46de ce qui s'est passé
27:47ces dernières heures
27:48comment percevez-vous cela
27:50est-ce que ça vous paraît
27:51sérieux de sa part
27:52de cette argumentation
27:54enfin vous maître
27:54qu'en dites-vous
27:55Romain Ruiz ?
27:56moi j'ai quand même
27:58un peu envie de rire
27:59quand j'entends ça
27:59c'est-à-dire que
28:00Gérald Darmanin
28:02depuis qu'il a été
28:03nommé ministre de la justice
28:04passe ses journées
28:05à souffler sur les braises
28:06et s'étonne
28:08aujourd'hui
28:09quand la prison brûle
28:10pardonnez-moi de le dire
28:12mais on est à un moment
28:13où ces attaques
28:15qui ne sont pas
28:16du tout justifiées
28:17dans ma bouche
28:17on a encore le droit
28:18d'en parler
28:18sans les justifier
28:19interviennent
28:20alors que
28:21pendant des semaines
28:23il n'y a pas si longtemps
28:23que ça
28:24monsieur Darmanin
28:25est venu dire
28:25que le principal problème
28:26de la prison
28:27c'est qu'il fallait supprimer
28:28les activités ludiques
28:29et je mets des guillemets
28:30à ludiques
28:31en prison
28:31comme si c'était ça
28:32le problème de la détention
28:34à force
28:35à force
28:36de véhiculer une fausse idée
28:37de ce qu'est la détention
28:38en venant faire croire
28:39que ce serait un club med
28:40où les prisonniers
28:41vont faire du karting
28:42et bien je crois que
28:43cette situation
28:46dans laquelle on se trouve
28:46je ne dis pas
28:47qu'il en est responsable
28:48je dis que
28:49la façon
28:49qu'il a de provoquer
28:51systématiquement les gens
28:52concourt
28:53évidemment
28:53et à mon avis
28:54objectivement
28:54à la situation
28:55dans laquelle nous nous trouvons
28:56et je trouve que
28:57c'est trop facile
28:58après avoir soufflé
28:59sur les braises
28:59comme ça
29:00pendant autant de temps
29:00de venir expliquer
29:02aujourd'hui
29:02que c'est une atteinte
29:03à la sûreté de l'état
29:05ou au respect
29:06qui serait dû à sa fonction
29:07les yeux dans les yeux
29:08comme dirait l'autre
29:09vous n'arrivez pas
29:09à croire sérieusement
29:10et sans même sourire
29:11que c'est parce qu'il aurait
29:13arrêté les activités karting
29:15qu'il y a eu
29:15les fusillades
29:16qui ont eu lieu là
29:18c'est pas ce que je dis
29:18je ne dis pas ça
29:20c'est la musique
29:20que vous insuffliez
29:21c'est quand même
29:21un peu caricatural
29:22pardonnez-moi de vous le dire
29:24ça fait un peu cher
29:25payer l'arrêt du karting
29:26ce que je dis
29:27c'est évidemment
29:27que ce ne sont pas les gens
29:28à qui on a enlevé
29:29l'activité karting
29:30qui au demeurant
29:31n'est arrivé qu'une seule fois
29:32en prison
29:32ni des défenseurs du karting
29:37c'est vraiment simpliste
29:38et c'est de la récupération politique
29:41comme d'habitude
29:42c'est à dire que
29:42venir vous expliquer
29:43qu'en réalité
29:44ce que monsieur Darmanin
29:46demande aujourd'hui
29:47c'est qu'on respecte
29:49sa politique
29:50sans jamais
29:51qu'il ne donne de gage
29:52de sérieux de son côté
29:53je ne crois pas
29:54que ce qu'il fait
29:55en matière de détention
29:57depuis qu'il a été
29:57nommé ministre de la justice
30:00aille dans le bon sens
30:01et je ne pense pas
30:02sincèrement
30:03que ce soit apte
30:04à apaiser les tensions
30:05qui ont lieu en prison
30:05et je rejoins tout à fait
30:07Cyril le surveillant pénitentiaire
30:08que nous avions tout à l'heure
30:09ce qu'il faut penser
30:10c'est la réforme de la prison
30:11du côté des détenus
30:12mais aussi du côté des surveillants
30:14ce n'est pas antinomique
30:14il faut arrêter d'opposer
30:15deux mondes
30:17systématiquement
30:17non mais enfin bon
30:19en tout cas
30:19ce qui est certain
30:20c'est que là
30:21ce n'est pas l'alliance
30:22des gentils prisonniers
30:24désespérés
30:25parce qu'ils n'ont pas eu
30:26l'activité bricolage
30:28karting
30:29ou maquillage
30:30qui a décidé
30:31de faire
30:32les actions hyper violentes
30:34que vous avez vues
30:34et pardonnez-moi
30:36mais c'est alors ceux-là
30:37ils ne donnent pas
30:37très très envie
30:38que ce soit cool en prison
30:40parce que si on voit
30:41qu'en face de nous
30:41mais ça n'est pas cool en prison
30:42ça n'est pas cool en prison madame
30:44il faut arrêter de véhiculer
30:45cette idée
30:46selon laquelle c'est cool en prison
30:47je vous dis que vous
30:48le sous-texte
30:50que vous exposez
30:52et c'est votre thèse
30:53je ne la remets pas en cause
30:54mais depuis tout à l'heure
30:55c'est qu'au fond
30:56c'est parce que Darmanin
30:57serait rude
30:58qu'on aurait eu ça
30:59comme réponse
31:00ça ça ne peut pas être la réponse
31:01ça c'est une réponse
31:01ça c'est le raccourci
31:02que vous faites de ma thèse
31:03mais ce n'est pas ça que je dis
31:03ce que je veux vous dire
31:07Darmanin par Darmanin
31:07ce n'est pas la question
31:08une attaque de l'état français
31:10en tant qu'état en fait
31:11en tant que ce que c'est
31:12qu'une prison française
31:13en tant que respect
31:15de la sécurité des français
31:16et du personnel pénitentiaire
31:17donc si c'est une action
31:19pour défendre le karting
31:20elle est maladroite
31:21mais je pense que c'est
31:22un petit peu plus profond que ça
31:23et qu'on est effectivement
31:23plutôt dans une manifestation de force
31:26si c'est une action
31:26contre la prison
31:27alors il faut réfléchir la prison
31:28pas uniquement ceux
31:29qui commettent ces attaques
31:31je pense que c'est le moment
31:32de réfléchir aussi sur la prison
31:33Jean-Jacques Corvoas
31:34que pensez-vous
31:35de nos derniers échanges
31:36écoutez moi je me dis
31:39que d'abord le ministre
31:40a eu raison d'aller à Toulon
31:41qu'est-ce que nous aurions dit
31:42s'il n'avait pas été à Toulon
31:44je trouve qu'il est légitime
31:45qu'il tienne les propos
31:46qu'il tient
31:47après qu'il leur donne
31:48une connotation
31:49en disant
31:50c'est l'action qu'il conduit
31:51contre le narco-café
31:52qui justifie ça
31:52je trouve que c'est imprudent
31:54il faut laisser les juges
31:56mener les enquêtes
31:56pour ensuite porter des jugements
31:58et puis le propre
31:59d'un ministre de la justice
32:00c'est que malheureusement
32:01l'action qu'il a à conduire
32:03vous l'avez suffisamment dit
32:04pour que je la valide
32:05c'est qu'il faut beaucoup de temps
32:06alors que les phénomènes sont lents
32:08nous n'avons pas parlé
32:09par exemple
32:10et c'est lié quand même
32:10à la surpopulation carcérale
32:12au fait qu'il faudrait
32:13construire des prisons
32:14vous savez qu'il y avait un plan
32:16qui disait
32:17Emmanuel Macron en 2017
32:18je construirais
32:19disait-il
32:20avant 2027
32:2115 000 places de prison
32:23l'année dernière
32:24dans la loi d'orientation
32:25du ministère de la justice
32:26on en a rajouté 3000
32:27savez-vous combien
32:29de places de prison
32:30effectives
32:30ont été construites
32:31depuis 2017
32:334521
32:35je vous donne un exemple
32:37très concret
32:37quand j'étais garde des sceaux
32:39je suis allé
32:39c'était en 2016
32:40je suis allé à Bastère
32:42en Guadeloupe
32:43annoncer que la prison
32:44commençait
32:45nous sommes aujourd'hui
32:47en avril 2025
32:48elle n'est toujours pas
32:50inaugurée
32:50les constructions de prison
32:52c'est un temps long
32:52le ministre
32:53il peut tenir des propos
32:55fermes
32:56définitifs
32:57mais ce n'est pas
32:58en tirant sur l'herbe
32:59qu'on l'a fait pousser
33:00plus vite
33:00l'action d'un garde des sceaux
33:02c'est d'ailleurs
33:02ce que lui avait dit
33:03je crois Didier Migaud
33:04ou Eric Dupond-Moretti
33:05je ne sais plus lequel
33:06de mes successeurs
33:07il faut moins parler
33:09et beaucoup agir
33:10on va se séparer
33:11sur cette dernière notion
33:11merci infiniment
33:12les uns et les autres
33:14le ministre de l'intérieur
33:15Bruno Retailleau
33:15sera l'invité de notre matinale
33:17sur RTL
33:17demain matin à 7h40
33:18auparavant
33:19après le journal
33:20nous allons bien entendu
33:21retrouver Faustine Bollard
33:23pour son émission héros
33:24bonsoir Faustine
33:25qui est votre invitée ce soir
33:26bonsoir Yves
33:28ce soir je vous propose
33:29de feuilleter les lettres
33:30les lettres d'amour
33:31écrites par notre héroïne
33:33elle s'appelle Léa
33:34elle est écrivaine publique
33:35spécialiste en relations amoureuses
33:38des lettres d'infidélité
33:39des lettres de rupture
33:40des lettres de demande de pardon
33:41des lettres de retrouvailles
33:43vous allez
33:44peut-être
33:45ça va peut-être vous inspirer
33:46on sait jamais
33:47et en tout cas
33:48ça va beaucoup vous émouvoir
33:50vous séduire
33:50et vous amuser
33:51faites-moi confiance
33:52à tout de suite sur RTL
33:53à tout à l'heure
33:53avec vos invités
33:54RTL il est 20h
33:55bonsoir

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