Dans son édito du 16/04/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur les finances publiques de la France.
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00:00Je crains qu'on ne doive répondre par la positive, c'est-à-dire que fondamentalement, traiter la crise des finances publiques comme une simple crise de comptabilité publique, comme une crise des comptes.
00:10On dépense trop d'argent par rapport à l'argent qu'on réussit à récolter, c'est voir le tout de manière technique, pour ne pas dire technicienne, alors que c'est le symptôme d'une crise plus grave.
00:20Alors, vous avez mentionné avec raison François Fillon, qui avait dit « je suis à la tête d'un état en faillite ». On lui avait reproché à l'époque, on avait dit « comment osez-vous dire cela ? »
00:30Pourtant, ce n'était qu'un constat. Emmanuel Macron, en 2017, on en a un peu parlé ces derniers jours, disait « j'aurais été capable, je crois, de couper 60 milliards dans les dépenses par année ».
00:42Par année, disait-il, le résultat de ces deux quinquennats semble être un peu différent.
00:47J'ajoute que la crise des finances publiques, on doit toujours l'avoir à l'esprit, n'est pas une exclusivité française.
00:52Elle touche l'ensemble des pays occidentaux depuis les années 90 au moins, mais la France semble être le pays qui n'a jamais connu,
01:00qui n'a jamais cherché à sortir véritablement de la spirale de l'endettement, des déficits à répétition, l'impuissance publique qui l'accompagne.
01:08Et je note que récemment, on parlait du réarmement, le réarmement français.
01:11Et la solution pour certains, quand on voit les comptes publics plomber, ils vont dire « c'est pas compliqué,
01:15on va simplement, on ne va pas intégrer dans la comptabilité ordinaire, dans les finances publiques ordinaires, la comptabilité militaire ».
01:21Donc, puisqu'on ne l'intègre pas dans cette comptabilité ordinaire, ça ne nous engage plus, finalement.
01:26Jouer avec les chiffres ne permet pas, cela dit, de fuir le réel.
01:30Alors, devant cela, l'intérêt de la déclaration de François Bérou hier soir,
01:36c'est que c'est voilà un homme politique qui dit les choses sous le signe du réel.
01:39Et c'est assez rare pour qu'on puisse l'apprécier.
01:42Parce que la plupart du temps, les politiques devant la crise des finances publiques ont trois grandes options.
01:48La première consiste à relativiser la crise.
01:51En disant, vous savez, l'économie française est très riche et très vivante,
01:55l'économie française est productive à sa manière, l'État français est très riche,
01:59nous pourrions, si nous le voulions, vendre plusieurs actifs et d'un coup, on serait capable de rembourser la dette.
02:04Donc, on présente la dette comme une question qui n'en est pas vraiment une,
02:09comme une forme d'obsession qu'on doit relativiser.
02:12Certes, il faut gérer les comptes publics raisonnablement, mais ne nous inquiétons pas exagérément.
02:16C'est la posture des gouvernements qui se succèdent normalement.
02:20Il y a ensuite la posture socialisante habituelle, pour ceux pour qui...
02:24C'est une question purement technique, je le disais.
02:26Il suffit de lever plus d'impôts.
02:28Donc, il manque de taxes, il manque d'impôts.
02:30C'est la solution de ceux des étatistes de gauche et de droite,
02:34des socialistes de gauche, de centre et de droite,
02:36qui sont convaincus que finalement, il suffit de trouver où l'argent est caché
02:39pour aller le prendre, le confisquer,
02:42et ensuite rembourser les comptes publics,
02:44ou à tout le moins le dépenser dans le nouveau programme, pourquoi pas.
02:46Mais fondamentalement, il y aurait un seul problème, c'est celui de la perception de l'impôt.
02:50Il n'y aurait pas de problème de finances publiques,
02:52il y aurait un manque de courage dans la confiscation du bien des Français.
02:55On pourrait dire que de ce point de vue, pourtant, l'État est très courageux
02:57quand il vient le temps de confisquer le bien des Français.
02:59Il ne craint pas le révolte, cette fois.
03:01Troisième élément, c'est la méthode de gauche classique.
03:03Ça consiste à non seulement relativiser, mais neutraliser la question de la dette
03:08en expliquant que c'est une forme de fiction néolibérale,
03:11une fiction qui n'a pas d'ancrage dans le réel.
03:13C'est un discours idéologique qui justifierait, dans l'effet,
03:16des coupes dans les services publics.
03:18Mais nous ne devrions pas nous inquiéter de cette dette
03:20parce que ce serait l'autre nom d'une obsession monomaniaque capitaliste.
03:23Ce sont les trois options par lesquelles on aborde ça.
03:25Donc là, François Bayrou dit non, c'est un vrai problème.
03:29Il dit je ne peux peut-être pas régler le problème,
03:31mais au moins je le nommerai.
03:32Je suis aux affaires, mais je vais nommer mon impuissance
03:35sur une question centrale.
03:37À certains égards, c'est un peu la politique de Bruno Retailleau
03:40qui, lui, ne dit pas je suis impuissant politiquement.
03:42Il dit je ne peux pas faire tout ce que je voudrais faire,
03:44mais ne pouvant pas faire tout ce que je voudrais faire,
03:47je vais au moins dire ce que je voudrais faire
03:49pour engager la nation devant mon diagnostic.
03:52Donc c'est la politique du diagnostic courageux.
03:56Normalement, et ça c'est peut-être l'originalité des temps présents,
03:59il arrivait lorsque les hommes politiques se retiraient de la scène.
04:02Dans un dernier discours, ils disaient tout ce qu'ils auraient voulu faire
04:05s'ils avaient pu lorsqu'ils étaient au pouvoir.
04:07C'est Eisenhower en 1961 qui, au moment de quitter le pouvoir aux États-Unis,
04:12dénonce le complexe militaro-industriel.
04:15Mais il quittait le pouvoir au moment de le dénoncer.
04:17L'originalité des temps présents, c'est que ce sont ceux qui gouvernent
04:20et qui sont en poste, qui nous expliquent qu'ils ne peuvent rien faire
04:23tout en conservant leurs fonctions,
04:24ce qui est le cas, si je comprends bien, de François Béroux.
04:27Mais cette crise est-elle seulement le fait d'une mauvaise gestion des finances publiques ?
04:31Non, je pense que justement, là, on doit aller à l'essentiel.
04:34La question des finances publiques est évidemment une question technique,
04:36si on veut, une question à part entière,
04:38mais c'est le symptôme d'un dérèglement plus large de la collectivité.
04:42Et on va chercher à documenter un peu ce dérèglement plus large.
04:46Le premier élément, on doit le mentionner, même si je ne me ferai pas d'amis en disant ça,
04:50c'est l'extension immodérée de l'État social.
04:53L'extension immodérée de l'État social, c'est-à-dire qu'on a converti globalement
04:55les désirs en besoins, les besoins en droits et les droits en droits fondamentaux.
05:00Et dès lors, l'État ne cesse d'élargir le périmètre de ses actions,
05:04de la redistribution de la richesse, avec toujours la méthode suivante.
05:07Il y a toujours un groupe qui est là pour nous expliquer
05:09que cette dépense est absolument essentielle
05:12et que si l'État ne fait pas cette dépense,
05:13finalement, l'ensemble de la France se déshumanisera.
05:16Donc, on finit par sceller à cette dépense,
05:17on cède à une autre, on cède à une autre.
05:19Donc, l'extension de l'État social crée une société de l'assistanat.
05:23De l'assistanat, on pourrait dire des plus démunis,
05:26on peut le comprendre, il faut soutenir les plus pauvres.
05:28Mais aussi l'assistanat des riches, ne l'oublions pas.
05:30L'assistanat d'une bonne partie de la population
05:33qui n'imagine plus sa vie sans le soutien permanent de l'État.
05:37Et ça, ça relativise, pour ne pas dire que ça abîme,
05:40le sens de la responsabilité individuelle.
05:42Quand on a un problème et qu'on se dit au moins
05:43l'État va faire quelque chose d'une manière ou de l'autre,
05:45certains y voient un filet de sécurité sociale,
05:47moi j'y vois plutôt un hamac sur lequel on se repose exagérément
05:50et où on perd quelquefois le sens de l'initiative individuelle.
05:53De la même manière, en France, on le dit souvent avec raison,
05:56le travail ne paie pas suffisamment.
05:58Il y a quelque chose de fondamentalement décourageant
06:00à travailler, travailler sans cesse
06:02et en dernière instance constater que la part qui nous revient du travail
06:05n'est pas significative.
06:07Qu'est-ce que ça fait si, après un certain temps,
06:09vous comprenez que vous n'avez pas travaillé autant
06:12que vous le pourriez pour vous enrichir ?
06:14Il y a une formule de chanteur québécois
06:15qui s'appelle Richard Desjardins
06:16qui se moque en disant « moi ce que je veux,
06:18ce n'est pas un job, c'est de l'argent ».
06:20Bon, j'ai l'impression que plusieurs se disent
06:22« ce que je veux, ce n'est pas un job, c'est de l'argent ».
06:24C'est un peu la psychologie dont accouche le socialisme.
06:27Évidemment, il y a la crise de l'immigration massive.
06:29La crise de l'immigration massive, pourquoi ?
06:31Elle dérègle en deux temps.
06:32D'abord, la pression de l'immigration en tant que telle
06:34qui oblige à toujours dépenser davantage
06:36pour des populations qui contribuent bien moins
06:39qu'elles ne coûtent à la nation.
06:40Premier élément, c'est factuel, c'est documenté,
06:42le coût de l'immigration.
06:44Mais aussi, une fois qu'elles sont même naturalisées,
06:47qu'elles ont pris la citoyenneté française,
06:48on est quelquefois devant des populations
06:49qui tardent par ailleurs à rejoindre l'activité économique,
06:52cette dynamique.
06:54Donc, ça amplifie une logique
06:56de redistribution socialisante durablement.
06:58Et on l'a vu dans tout...
06:59Je pense que des études se sont multipliées en la matière
07:01qui tendent à prouver qu'immigration égale,
07:03en dernière instance,
07:04pression toujours plus forte sur un état social
07:06qui n'a pas les moyens de poursuivre.
07:08Donc, les finances publiques explosent.
07:10Ajout sur la question de l'immigration,
07:12les coûts de la sécurité et de l'insécurité.
07:14On l'oublie quand on dit
07:15qu'on doit construire des prisons sans cesse,
07:16toujours plus de gardiens de la paix,
07:19toujours plus de gendarmes,
07:20toujours plus de policiers,
07:21et on sait qu'il y a un lien assez direct
07:23entre immigration et insécurité.
07:25Eh bien, on crée les conditions de dépenses
07:26toujours nécessaires.
07:27Non seulement le climat social se dégrade,
07:29mais en plus, on doit toujours investir davantage
07:31pour la sécurité,
07:32ne croyant pas que ce soit un détail.
07:34J'ajoute le millefeuille bureaucratique insensé
07:37qu'il y a non seulement une confiscation des ressources
07:39pour entretenir la logique de vampire
07:42de l'État administratif
07:43qui confisque les ressources
07:44pour entretenir la caste bureaucratique,
07:46et plus elle s'étend,
07:47plus de gens en dépendent,
07:49moins c'est facile à réformer.
07:51Il y a évidemment la multiplication des règles,
07:52la multiplication des règlements,
07:53la multiplication, je l'ai dit,
07:54des impôts et des taxes
07:55qui décourage l'activité économique.
07:58Et il y a probablement deux éléments
07:59que je vais ajouter.
08:00La puissance des syndicats,
08:01on le voit toujours dans cette culture de la grève,
08:03toujours dans cette idée
08:04que nous sommes dans une lutte des classes ouverte
08:07et il faudrait basculer dans une logique anticapitaliste
08:09si on le voulait vraiment.
08:10Je crois que cette culture anticapitaliste
08:12pèse dans la vie publique
08:13et l'effondrement de la volonté politique.
08:16On est devant un État,
08:17c'est fascinant, je le disais plus tôt,
08:19devant des gouvernants
08:20qui nous expliquent qu'ils sont en poste
08:22mais ne peuvent rien faire.
08:23Ils ont renoncé à cette idée
08:24qu'il serait possible de réformer.
08:27Donc ils se disent globalement,
08:28tenons le temps qu'on est là
08:29en espérant que ça craque
08:30quand nous n'y serons plus.
08:31Il y a deux conséquences à cela.
08:33Premièrement, c'est l'exil des éléments
08:34les plus créatifs,
08:35l'exil des éléments
08:36les plus vigoureux économiquement
08:38qui souvent se disent
08:39« Ma place n'est plus en France aujourd'hui ».
08:41Hélas, ils voudraient probablement créer en France
08:43et réussir en France
08:44mais ils se disent
08:44« Je vais aller voir ailleurs si j'y suis ».
08:46Et il y a aussi une forme de dépression
08:47dans le rapport au travail.
08:48On dit souvent que les Français préfèrent,
08:50c'est une qualité, j'en doute pas,
08:51la vie de famille et la vie de travail.
08:53Je l'entends.
08:54Mais la fascination pour la retraite,
08:56le plus tôt possible.
08:57Il y a quelque chose de triste à l'idée
08:59de courir à la retraite dans l'existence.
09:02Tout en détruisant la vie de famille.
09:03Oui, bien évidemment.
09:04Je suis d'accord,
09:05mais quand la retraite devient
09:06l'horizon désiré de l'existence,
09:08c'est une autre manière
09:08de se mettre en retraite de sa propre vie.
09:10Donc, tenez tous ensemble,
09:11ça peut ressembler à ce qu'on appelait
09:12autrefois la décadence.
09:14Mais revenons-y, Mathieu Bocoté.
09:16Nos élites politiques,
09:17n'ont-elles pas exigé
09:18qu'on reconnaisse
09:19leurs compétences gouvernementales
09:21depuis plusieurs années ?
09:23Est-ce que ce n'est pas
09:23justement leur argument majeur
09:25même pour contrer
09:26la poussée des populistes ?
09:27Ah mais c'est exactement,
09:28c'est l'argument central.
09:29Moi, quand je regarde
09:30la vie politique française
09:30ou pas seulement française,
09:31un peu partout,
09:32on a des partis de gouvernement
09:33qui s'auto-proclament
09:34partis de gouvernement
09:35qui disent
09:36nous on est compétents,
09:37nous on sait gouverner.
09:38Eux, les dangereux populistes,
09:39ils ne savent pas gouverner
09:40et si vous les conduisez au pouvoir,
09:42ils vont nous ruiner.
09:43Les finances publiques
09:45vont exploser.
09:46L'insécurité va exploser.
09:48Ils ne sauront pas gouverner.
09:49Non, on a envie de dire
09:50où on en est en ce moment,
09:51aujourd'hui.
09:52Vous avez l'impression,
09:53vous, castes politiques en place
09:54depuis 30, 40, 50 ans,
09:56d'avoir réussi votre travail ?
09:57Vous avez l'impression
09:58que c'est une réussite ?
09:59Vous, les compétents,
09:59vous, les compétents
10:00autoproclamés,
10:02vous, les partis de gouvernement
10:03si remarquables
10:04qu'on ne devrait jamais en changer.
10:05Donc, on peut se dire
10:06que devant cela,
10:07il y a probablement,
10:09à l'échelle de l'histoire,
10:10il y a que les idées
10:11doivent circuler.
10:12C'est-à-dire, quelquefois,
10:12certaines idées sont périmènes,
10:13elles ne fonctionnent plus,
10:14il faut de nouvelles idées.
10:15Mais il faut aussi,
10:16quelquefois,
10:17de nouvelles élites
10:18qui donnent une espèce
10:19de source,
10:20une nouvelle vitalité
10:21à une société.
10:22J'ai utilisé le mot
10:23de décadence.
10:24Julien Freune,
10:25le grand philosophe,
10:26le grand historien des idées,
10:27le grand sociologue aussi,
10:28et donner quelques indices
10:31d'une société décadente.
10:32Je vous me permets
10:33d'en reprendre quelques-uns.
10:33Oui, dites-nous.
10:34L'effondrement.
10:36Julien Freune
10:37me fait aussi cet effet.
10:38Non, non, non.
10:39Définition de la décadence.
10:40D'accord.
10:41Alors, d'abord,
10:42l'effondrement du pouvoir,
10:43l'impuissance institutionnelle.
10:45Il y a un pouvoir,
10:46mais le pouvoir
10:46n'est plus lié
10:47à une responsabilité,
10:48à un devoir.
10:49Il est lié simplement
10:50au privilège
10:50qu'on a lorsqu'on y participe.
10:52C'est un pouvoir
10:52devenu impuissant.
10:54C'est un fonctionnariat
10:55pléthorique.
10:56Globalement,
10:57la multiplication
10:57des emplois fictifs,
11:00mais qui se nomme
11:01emplois de fonctionnaires,
11:02qui écrasent une société
11:03de plus en plus,
11:04alors qu'on n'a pas
11:05les moyens de les payer.
11:06Un hédonisme destructeur,
11:08vraiment un hédonisme destructeur.
11:09Tout le monde est pour le plaisir.
11:10Dans la vie,
11:10je suis pour le plaisir.
11:11Vous êtes pour le plaisir.
11:12Mais quand on a
11:13comme horizon
11:15dans l'existence
11:15le retrait du travail,
11:16le retrait de la vie de famille,
11:17le retrait de l'engagement,
11:19c'est l'hédonisme destructeur.
11:20La fiscalité confiscatoire,
11:22évidemment.
11:22L'effondrement de la natalité,
11:23Gabriel pourrait nous en parler.
11:25La perte d'identité,
11:26la perte d'identité
11:27qui, aujourd'hui,
11:28s'accompagne
11:28d'une perte du sens de l'histoire.
11:30Nous avons perdu
11:31le sens de l'histoire.
11:31Nous vivons dans un présent
11:32perpétuel autodestructeur.
11:34Le nihilisme,
11:35qui s'exprime, je pense,
11:36aujourd'hui sous le signe
11:36de l'éco-anxiété maladive,
11:38et aussi la perte des frontières.
11:41Et ce n'est pas sans lien
11:42avec la question
11:42de l'immigration que j'évoquais.
11:43Au final,
11:44c'est presque la perte
11:44du goût de vivre,
11:45en quelque sorte.
11:46La perte de ce désir
11:52espérant que plus rien ne se passe.
11:54Et je terminerai
11:54en citant pour une deuxième fois
11:55un Québécois ce soir.
11:56Vous connaissez Starmania,
11:57probablement.
11:58Oui.
11:58Starmania,
11:59dans la très belle chanson
12:00Le monde est stonde.
12:00Ça se termine ainsi.
12:02Laissez-moi me débattre.
12:03Venez pas me secourir.
12:04Venez plutôt m'abattre
12:05pour m'empêcher de souffrir.
12:07J'ai la tête qui éclate.
12:08Je voudrais seulement dormir,
12:10m'étendre sur l'asphalte
12:11et me laisser mourir.
12:13J'ai l'impression
12:13d'entendre ici
12:14le chant de nos élites agonisantes.
12:17Laissez-moi me débattre.
12:20Vous chantez très bien à l'époque.
12:26Au bout de l'astra.
12:29C'est puissant ce qu'on nous dit.
12:32Effondrement du pouvoir,
12:33impuissance institutionnelle indisée,
12:35hédonisme destructeur,
12:37fiscalité confiscatoire,
12:39effondrement de la natalité,
12:40perte d'identité,
12:42perte des frontières.
12:44Merci beaucoup Mathieu Bocote.
12:50Sous-titrage Société Radio-Canada