Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...
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00:00Bonjour Mathias Baccino, très heureuse de vous accueillir.
00:04Moi aussi.
00:05Et vous êtes patron de Trade Republic, c'est un bon nom déjà.
00:09Trade Republic, ça ouvre l'espace.
00:13Oui, c'est une manière de dire qu'on croit aux citoyens,
00:16mais on croit à la liberté individuelle de chacun de construire son avenir.
00:19C'est un vrai libéral ?
00:21Européen, donc voilà.
00:24Déjà ?
00:25Il y a une manière européenne d'envisager le libéralisme.
00:27J'ai l'impression maintenant.
00:28Oui, on y vient.
00:29J'ai l'impression que ça a basculé.
00:30Avant c'était les Etats-Unis, maintenant ça va être l'Europe qui va être libérale.
00:33Mais bon.
00:34Donc vous avez diplômé de Sciences Po Aix et de l'ESSEC.
00:38Et ça vous a attiré tout de suite la finance ?
00:42Assez rapidement.
00:43Alors au démarrage, moi j'ai commencé comme stagiaire diplomate.
00:46Et autant j'ai adoré le Kyrgyzstan où j'étais et les missions qui m'étaient confiées,
00:51autant j'ai coutume de dire que ma personnalité professionnelle
00:53ne s'accoutumait pas très bien des enjeux administratifs.
00:57J'imagine.
00:58Et en voyageant comme souvent et en rencontrant comme souvent, j'ai découvert la finance de marché
01:02qui à l'époque en 2006 était un secteur très attractif.
01:06Donc comme j'avais eu en plus plus jeune des difficultés avec l'argent dans ma famille,
01:11il me semblait qu'en devenant banquier...
01:12Il fallait en faire un peu.
01:14En devenant banquier en tout cas, il était probable que je m'en prémunisse.
01:17Ce qui est complètement faux puisque comme souvent, ce sont les coordonnées et les coordonnées.
01:21Bien sûr.
01:21Ils sont les plus mal chaussés.
01:22Et donc vous avez commencé à travailler en salle de marché ?
01:25Tout à fait, oui.
01:25Alors j'ai oublié de dire que vous avez commencé à une date un peu particulière.
01:30Oui.
01:31J'ai commencé en salle de marché quelques jours avant la faillite de Lehman Brothers,
01:34qui était une banque américaine.
01:35Et qui a déclenché en fait la crise.
01:38Incroyable.
01:39Cette faillite déclenche une crise sans précédent en 2008.
01:42Donc j'ai commencé en salle de marché quelques jours avant,
01:44ce qui m'a valu une réputation de chat noir en salle de marché ensuite.
01:48Ça devait être absolument passionnant cette période.
01:50Ah bah oui.
01:51Ça faisait très peur.
01:51Mais c'était extrêmement intense.
01:54C'était un niveau d'enjeu colossal.
01:56Les gens ne se disaient plus à demain.
01:58Ils avaient peur de se porter la poisse,
02:00parce que demain le système financier ne serait plus là.
02:02Incroyable.
02:03Donc c'était des moments très intenses
02:04où la politique, les enjeux de société et la finance
02:08se sont un peu retrouvés quand même.
02:10Et où aujourd'hui, il me semble que l'argent,
02:14la finance de manière générale,
02:15n'est plus l'ennemi de grand monde,
02:17ni l'adversaire de grand monde.
02:19Oui et non.
02:19Mais plutôt un outil que beaucoup sont en train de prendre.
02:22Un outil, oui.
02:23En France, on n'aime pas les riches.
02:26Et on aime bien taxer tout ce qui dépasse quand même.
02:29J'ai une bonne nouvelle.
02:30Les moins de 35 ans ne sont pas du tout d'accord avec ça.
02:33Ils ne le considèrent même pas du tout comme ça.
02:36Et ils n'ont qu'une envie, eux, très pragmatique,
02:38qui est de comprendre pour pouvoir agir sur le monde.
02:41Très bien.
02:42Et ça, c'est un changement générationnel radical
02:43dont j'essaye de me faire le porte-voix,
02:45puisque j'ai la chance, grâce aux réseaux sociaux,
02:47d'être à leur contact toute la journée.
02:48Oui, alors justement, ça m'intéresse beaucoup,
02:50parce que vous avez des produits très innovants
02:52dans Trade Union.
02:53J'ai vu qu'il y a un pourcentage sur le compte
02:58qu'on peut avoir chez vous.
02:59Qu'est-ce que vous avez inventé ?
03:00Qu'est-ce qu'il y a de très nouveau ?
03:01En fait, Trade Republic, c'est une banque
03:03qui gère pour 8 millions d'Européens
03:05plus de 100 milliards d'euros.
03:06C'est une banque européenne, donc ?
03:07Tout à fait.
03:08C'est une banque allemande.
03:09Je n'ai pas vu tellement de...
03:10Vous êtes très présent en France.
03:12C'est moi qui n'ai pas vu, peut-être...
03:14On a un million de clients en France.
03:15Oui.
03:16Et on gère plusieurs milliards d'euros.
03:17Et ça s'appelle Trade Union ?
03:18Trade Republic.
03:19Ah, Trade Republic, pardon.
03:20Trade Republic, oui.
03:20Oui, Trade Union, bien sûr.
03:21Trade Republic est situé dans combien d'endroits dans Paris ?
03:25Parce que je parle de...
03:26Alors, nous, on est uniquement sur Internet.
03:28C'est une application mobile.
03:30Aucune banque ?
03:31Non, non, pas du tout.
03:32On n'a pas d'établissement physique.
03:34Oui.
03:34Et nos clients utilisent quasiment exclusivement nos services
03:37via leur téléphone portable.
03:39Donc, c'est une application avant tout.
03:40Formidable, ça, oui.
03:41Et la moyenne d'âge des clients est de 32 ans.
03:43Ça ne les a pas empêchés de nous confier 100 milliards d'euros.
03:46Et l'élément le plus intéressant, sans doute,
03:48est que 80% de nos clients, au moins,
03:50investissent pour la première fois.
03:52Donc, on est en train, en fait,
03:54d'accompagner l'émergence
03:55d'une génération d'investisseurs européens
03:58de moins de 35 ans.
03:59Et quand ils investissent,
04:00ils le font plutôt bien.
04:02Ils le font de manière diversifiée.
04:02Formidable.
04:02Alors, justement, question...
04:04On a plutôt tendance à se dire
04:07que s'il y a des gens plutôt de 50 ans,
04:08ils ont plus d'argent à mettre chez vous.
04:10Et là, vous avez l'impression
04:11que vraiment, les jeunes, il y a autre chose.
04:12Sinon, il y a un renouveau.
04:14C'est un changement de société.
04:15Ils ont de l'argent ?
04:16C'est un changement de société radical.
04:17C'est-à-dire qu'ils ont un petit peu d'argent,
04:19comme la classe moyenne peut en avoir en Europe.
04:22Mais plus ni moins que plus âgés.
04:23Non, mais ce qui est surtout très important,
04:25c'est qu'ils apprennent à s'en occuper.
04:27Le parallèle que je prends souvent,
04:28c'est celui de la transition écologique.
04:30On a appris à faire plusieurs choses.
04:31C'est-à-dire à couper l'eau du robinet
04:32quand on se brosse les dents.
04:34En même temps, les villes ont réparé
04:35les canalisations aussi.
04:37Et on étale l'électricité.
04:39Et on améliore les choses.
04:40On optimise la manière dont une ressource est gérée.
04:43L'argent, c'est la même chose.
04:44Avec le vieillissement de la population,
04:46les dettes des États et l'inflation,
04:48cette génération-là a bien compris
04:49qu'elle n'aurait pas de retraite collective
04:51ou en tout cas une retraite collective trop faible.
04:53Donc, elle cherche des solutions
04:54pour optimiser son argent.
04:56Et c'est ça qui a fait TradeRip.
04:57Elle cherche déjà ça ?
04:58Totalement.
04:59Et elle le cherche à un endroit
05:01où elle est déjà attentive,
05:02c'est-à-dire sur les réseaux sociaux.
05:04Qu'on trouve ça bien ou pas,
05:06c'est en train de se passer.
05:07Et j'ai tendance à dire
05:09accompagnons ce mouvement
05:10plutôt que de jeter le bébé avec l'eau du bain.
05:13Formidable.
05:13Et en une phrase,
05:15mais pourquoi ils ont confiance en vous ?
05:17Je crois que c'est parce qu'on est transparents et authentiques.
05:19C'est-à-dire que TradeRipublic,
05:20c'est des jeunes de 30 ans,
05:2240 ans comme moi,
05:23qui ont tous issu de la classe moyenne.
05:25Et vous leur prêtez de l'argent facilement ?
05:27On a sincèrement envie, en tout cas,
05:28que leur argent grossisse.
05:30Et ça, pour une banque,
05:30c'est peut-être original,
05:31mais c'est notre mission principale.
05:33La mission de TradeRipublic,
05:34c'est de contribuer à résoudre
05:35la crise des retraites en Europe.
05:37Et ça, ça passe par des comptes courants rémunérés.
05:40Il est anormal que les comptes courants
05:41des Françaises et des Français
05:42ne soient pas du tout rémunérés.
05:44C'est anormal.
05:45Ça passe par de l'investissement à long terme.
05:47Ça passe par une épargne de précaution
05:49qui empêche de faire des crédits
05:50à la consommation et des découverts.
05:52Ces bonnes pratiques,
05:53nous, on les a construites dans une banque.
05:55Vous me remontez le moral
05:57à un moment justement
05:58où on se demande comment tout va être financé.
06:01Et le mot de la fin, c'est formidable,
06:02c'est que vous proposez d'offrir des actions
06:04en cadeau de Noël.
06:06Tout à fait.
06:06Parce que le plus dur, c'est de s'y mettre.
06:08Et quand on offre une action à quelqu'un,
06:10on lui fait passer le cap
06:12d'avoir le statut d'investisseur.
06:14Alors j'attends avec impatience Noël
06:16et merci infiniment.
06:17Merci.
06:17Merci.
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