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Dans « le grand témoin » Télématin reçoit Miel Abitbol, influenceuse et militante pour la santé mentale des jeunes.
Dans « le grand témoin » Télématin reçoit Miel Abitbol, influenceuse et militante pour la santé mentale des jeunes.
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00:00A fait de la santé mentale, la grande cause nationale de 2025, il faut dire qu'elle se dégrade de façon inquiétante, surtout chez les jeunes et c'est le combat de notre grand témoin ce matin.
00:11Et notre grand témoin s'appelle Miel Habitbol. Bonjour Miel.
00:15Bonjour.
00:16Merci d'être avec nous. Alors Miel, à 17 ans, vous êtes la fondatrice avec votre père Gershom, qui est là sur le plateau parce qu'à 17 ans, vous avez toujours besoin de votre papa, pas loin de vous.
00:25Et la psychiatre Claire Morin, vous êtes la cofondatrice de l'application Link. Cette application, elle est hyper importante parce qu'en fait, elle sensibilise et elle accompagne les jeunes et leur santé mentale.
00:37Vous avez interpellé, parce que quand vous êtes arrivée, j'ai dit mais tu connais Télématin ? Et vous m'avez répondu non.
00:43Non, elle ne connaît pas Télématin parce qu'elle est sur TikTok, Miel. Évidemment, c'est une vieille émission de 40 ans.
00:48On peut faire les deux, mais Miel, elle est sur TikTok, elle est suivie par 1,9 million abonnés. Et c'est justement sur ce réseau que vous avez interpellé le président de la République.
00:57C'était le 21 mars dernier. Vous lui avez écrit « Il y a 4 ans, je vous ai envoyé un message le lendemain de ma première tentative de suicide. Je n'ai jamais eu de réponse.
01:04J'avais seulement 13 ans, mais j'étais déjà révoltée face à l'inaccessibilité aux soins, même en dépression et sous cachetons. »
01:18Donc, à vous rendre à l'Élysée avec les cofondateurs de Link. Cette rencontre, c'était hier.
01:24Alors, il est comment, le président Macron ?
01:26Alors, le président, il n'était pas présent hier.
01:28Ah bon ?
01:28Donc, on n'a pas pu le voir.
01:30Vous avez été déçus ?
01:31Un peu, mais ce n'est pas grave. C'était la première rencontre. On a pu voir ses conseillers, ses deux conseillers,
01:37avec qui on a discuté et avec qui on va normalement pouvoir travailler ensemble pour faire des choses par la suite.
01:43Nous, on a fait des propositions, justement, pour soulager la santé mentale des jeunes,
01:47parce qu'aujourd'hui, ils ne vont pas très bien. La jeunesse, c'est compliqué.
01:51Tous les âges, c'est compliqué, mais nous, notre combat, c'est les jeunes.
01:54Et des propositions pour alléger, justement, la pression qu'ils peuvent avoir à l'école, par exemple.
01:58Alors, on va faire un état des lieux sur, justement, cette santé mentale des jeunes.
02:03Vous savez qui vous avez rencontré, quand même, il y a ou pas ?
02:06J'ai oublié les prénoms.
02:06– Alors, vous avez rencontré Gilles Halbou, qui est conseiller d'éducation,
02:10et William Ellemann, qui est conseiller sport, vie associative et solidarité.
02:14Comment est-ce qu'ils vous ont accueillis ?
02:15– Comment vous savez tout ça ?
02:16– Parce qu'on travaille un petit peu nos dossiers, finalement.
02:19Comment est-ce que vous avez été accueillis, justement ?
02:21– On a été plutôt bien accueillis. Enfin, franchement, ça s'est très bien passé.
02:24Le rendez-vous, honnêtement, il s'est bien passé.
02:26Nous, on a parlé de notre démarche.
02:28On a dit ce qu'on pensait par rapport à la santé mentale des jeunes, nos projets à venir et tout.
02:33Ils étaient plutôt en accord avec nos propositions et avec notre démarche.
02:36Donc, ça, c'était bien.
02:37Après, évidemment, aujourd'hui, il n'y a rien qui est encore acté,
02:41il n'y a rien qui est encore défini, il n'y a pas d'action concrète encore mise en place.
02:44– Alors, mais concrètement, vous leur avez demandé quoi ?
02:46Parce que vous êtes arrivés, vous avez été accueillis dans un bureau ?
02:48– Oui. – D'accord.
02:49– Dans un bureau. Concrètement, on a fait deux propositions d'urgence.
02:52– D'accord.
02:53– Et d'autres propositions, plus moyen terme et long terme.
02:55Les deux propositions d'urgence, c'est une semaine respire pour les jeunes.
02:59Donc, une semaine sans devoir à l'école pendant une semaine par trimestre, sans devoir.
03:03Et après, c'est un repos santé mental, donc sous recommandation d'un psychologue
03:08ou d'un médecin, pouvoir avoir des demi-journées d'absence sans justification à l'école.
03:12Parce qu'aujourd'hui, les jeunes, ils ont une pression de ouf.
03:15Ils vont à l'école, ils font du 8h, 18h, ils rentrent, ils ont en plus les devoirs,
03:18ils doivent réviser pour leur contrôle et machin.
03:20Ils ne respirent pas, en fait.
03:21Donc, un peu reposer tout ça, ce serait pas mal.
03:24– Pourquoi, justement, est-ce qu'ils ne respirent pas, les jeunes d'aujourd'hui ?
03:27Parce que nous, on vous écoute, on y est passé, justement, par l'école, par le lycée.
03:31On en a passé des heures à faire nos devoirs, parfois même à la dernière minute,
03:36en partant en cours.
03:37On avait la pression aussi et tout.
03:38C'est quoi la différence entre vous, votre jeunesse et la nôtre ?
03:41– Je pense qu'il n'y a pas tant de différence que ça.
03:43La seule grosse différence, c'est que nous, on en parle, en fait.
03:46Nous, avec les réseaux sociaux, on a levé le sujet, on a mis le sujet en lumière.
03:51Moi, je l'ai fait depuis des années, je le fais.
03:53Je parle de ma santé mentale, je parle de la santé mentale en général.
03:56Et je pense que ça, c'est la grosse différence, en fait.
03:59Votre génération d'adultes, quand vous étiez jeune,
04:02vous avez un peu mis de côté tout ce que vous pouvez vivre,
04:05tout ce que vous ressentez et tout, parce que même aller voir un psy,
04:07c'était pour les fous, il fallait être malade mental et tout,
04:09alors que ce n'est pas le cas.
04:11Et nous, aujourd'hui, avec les réseaux, on voit ce qui se passe ailleurs
04:13et en fait, on en parle parce qu'on se rend compte que ce n'est pas normal
04:16de vivre des choses comme ça.
04:17Ce n'est pas normal d'être tout le temps stressée.
04:19Ça vous aide d'en parler, de communiquer comme ça ?
04:21Au contraire, ça ne fait que renforcer ce sentiment et cette angoisse.
04:24C'est ça qu'on a du mal à comprendre.
04:26D'en parler ?
04:27Non, je trouve, personnellement, moi, ça m'a aidée d'en parler
04:30parce que je me suis sentie beaucoup moins seule.
04:32J'en ai parlé sur les réseaux, j'ai eu des centaines,
04:34de milliers de messages positifs, d'amour et tout, de soutien.
04:38Donc, perso, ça m'a aidée et je sais que ça en aide beaucoup
04:40parce que forcément, quand une personne va commencer à parler d'un sujet
04:44qui en touche des centaines et des milliers,
04:48ces personnes-là qui, peut-être, je ne sais pas, vivaient du harcèlement,
04:51ont vécu une agression, ont vécu toutes sortes de choses
04:53et n'en parlaient pas, elles vont se dire
04:55« En fait, ce ne serait pas con que j'en parle, peut-être. »
04:57Et comment vous allez, vous, maintenant ?
04:58Moi, aujourd'hui, ça va, tranquille, au top.
05:02Alors, au top aussi parce que vous avez transformé, en fait,
05:05je dirais, l'expérience douloureuse qui a été la vôtre
05:07en créant cette application et en aidant, justement, les plus jeunes.
05:12Est-ce que vous vous êtes sentie écoutée hier
05:13quand vous vous êtes rendue à l'Élysée ?
05:15Parce que vous êtes entre vous sur TikTok,
05:17vous avez beau être deux millions à parler, effectivement,
05:19de votre santé mentale, ça ne fait pas forcément avancer les choses,
05:22je dirais, d'un point de vue politique.
05:24Hier, vous avez eu le sentiment que le message passait ?
05:26J'ai eu le sentiment, oui, j'ai eu le sentiment quand même
05:28que la santé mentale, des jeunes particulièrement pour nous,
05:31est un sujet qui est quand même vachement pris au sérieux.
05:34En tout cas, c'est l'impression qu'on a eue.
05:36Ils ont l'air d'être vachement engagés sur le sujet,
05:39de vraiment le prendre en compte et de peut-être réaliser
05:41qu'il y a un vrai problème, il y a une vraie urgence
05:43face à la santé mentale des jeunes
05:45et qu'il faut la traiter.
05:47À un moment donné, on laisse le problème de côté
05:49pendant des années, des années, des années.
05:51À un moment donné, il faut assumer.
05:53Vous avez parlé des deux solutions d'urgence.
05:55Quelles sont les propositions à moyen ou long terme ?
05:58Alors, je vous avoue que je ne peux pas trop vous spoil
06:00tout ce qu'on a pu proposer.
06:02Pour ceux qui nous écoutent et qui sont un peu plus âgés,
06:04c'est ne pas divulgâcher, ne pas dire tout de suite.
06:06Je ne veux pas tout dévoiler.
06:09Non, mais disons que la ligne directrice, c'est quoi ?
06:11C'est toujours lié à l'école ?
06:12Alors, ce n'est pas que lié à l'école.
06:13Il y a des propositions qu'on a faites
06:15qui ne sont pas liées à l'école.
06:17Mais c'est vrai que nous, on veut aussi
06:18pouvoir travailler avec les écoles
06:21pour instaurer la santé mentale
06:22qu'elle prenne une place importante au sein de l'école.
06:26Parce que dans tous les cas,
06:27un jeune qui n'est pas bien dans sa tête,
06:28il ne pourra pas bien apprendre.
06:29Ils vous ont donné un rendez-vous, des échéances ?
06:31Est-ce qu'ils vont vous accompagner ?
06:33Pas encore.
06:34On n'a pas encore de prochain rendez-vous de prévu.
06:36Mais dans tous les cas, moi, je le ferai savoir.
06:38De toute façon, vous avez TikTok
06:39pour interpeller le président, non ?
06:40C'est ça, ça marche.
06:42Et vous, vous avez communiqué directement sur TikTok
06:44et vous vous êtes envoyé des DM ?
06:46Non, non, il ne faut pas le juger.
06:48Non, moi, j'ai fait ma première vidéo.
06:50Lui, il a répondu avec la deuxième.
06:53Moi, j'en ai refait quelques-unes après,
06:55justement pour reparler du sujet.
06:56Et vous, quand on vous dit,
06:58bah oui, mais en même temps,
06:59c'est vrai que pour le président,
07:00c'est une opération un petit peu d'image et marketing
07:02de contacter une jeune influenceuse sur TikTok,
07:05il ferait mieux d'aller à la rencontre aussi
07:06des secteurs en souffrance ?
07:09En fait, le truc, c'est que,
07:11ouais, peut-être qu'il y a de l'image dedans
07:12dans son coup de com', on va dire,
07:13en faisant un TikTok de 2 minutes 30,
07:15en répondant à une influenceuse
07:16qui a 2 millions d'abonnés, sûrement.
07:18Mais franchement, je m'en fous un peu
07:19parce que dans tous les cas,
07:21il met le sujet sur la table,
07:23il en parle, la vidéo,
07:24elle a fait des millions et des millions de vues.
07:25Donc, dans tous les cas, ça fait avancer les choses.
07:27Donc, voilà.
07:28Voilà, c'était Miel Habitbol
07:30avec son tempérament,
07:31son franc-parler
07:32et l'application Link que l'on vous conseille.
07:34Merci beaucoup, Miel.
07:34Merci.
07:34La pression très forte,
07:36surtout à l'âge qui est le vôtre.
07:36On est en terminale,
07:37il y a Parcoursup,
07:38c'est une pression encore beaucoup plus.
07:38J'ai fini, Bacch.
07:39Je parle d'une façon générale.
07:41Non, non, mais c'est vrai.
07:42Un petit son.