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  • il y a 6 jours

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00:007h48, votre invité Maya Baldoro-Frodon a monté il y a quelques semaines l'antenne
00:06gardoise de l'association collective justice pour les victimes de la route.
00:09Bonjour Bernard Couffin, alors vous êtes dans notre studio ce matin parce que le
00:14gare vient de connaître une série d'accidents mortels sur la route. Un motard de 28 ans ce
00:20week-end, une adolescente de 16 ans il y a un mois exactement. Des appels à témoins sont diffusés
00:25dans les deux cas. Chacun de ces drames vous renvoie j'imagine à votre propre douleur
00:30puisque vous avez perdu un fils sur la route. Qu'est-ce qu'on peut dire ce matin à ces
00:35parents endeuillés qui nous écoutent peut-être ?
00:38Vous savez il y a très très peu de choses à dire. Dans ces moments-là la douleur est forte,
00:42la douleur est soutenable. La seule chose que l'on peut faire c'est lorsqu'on a la chance d'avoir de
00:50la famille, des amis qui vous soutiennent. C'est très très très important pour vivre ces moments-là.
00:57Être entouré donc. Être entouré, être bien entouré voilà.
01:01Et alors justement vous, dans votre cas, l'effet remonte à 2022. Votre enfant Adrien est décédé sur
01:09une départementale à Saint-Privat-des-Vieux. Aujourd'hui vous vous engagez encore un petit peu plus dans
01:16cette lutte contre les violences routières puisque vous montez cette antenne gardoise. Qu'est-ce que
01:20c'est qui vous a décidé à le faire ?
01:23Tout d'abord, après le décès de notre fils, nous étions sous le choc, nous étions un petit peu paralysés.
01:29Et ensuite avons vu les circonstances de l'accident, nous nous sommes dit non ce n'est pas possible,
01:34on ne peut pas rester les bras croisés, nous devons nous battre. Notre fils était un battant et en sa
01:39mémoire nous voulons nous battre nous aussi également contre cette violence routière.
01:43Même si ça veut dire reparler de ce sujet est difficile.
01:47Bien sûr, c'est douloureux mais il faut en parler.
01:49C'est le nombre de morts sur les routes dans le Gard qui vous motive aussi à faire ça ?
01:55Bien sûr, bien sûr. Lorsque l'on voit les chiffres de l'année 2024, malheureusement nous établissons
02:01encore un record avec 63 décès sur les routes, sur la route gardoise.
02:05C'est trop à chaque fois c'est trop.
02:06Chaque fois c'est trop, même une personne c'est toujours trop.
02:09Cette antenne du collectif justice pour les victimes de la route qui existe désormais dans
02:15le Gard, Bernard Couffin, à quoi est-ce qu'elle va servir ? C'est quoi les objectifs concrètement du collectif ?
02:20Les objectifs de l'association, avant tout ce n'est pas pour offrir une aide financière.
02:28Nous sommes là pour écouter, pour assister et conseiller sur les principales démarches à
02:35effectuer après un drame comme celui-ci. Ce que nous recherchons également c'est obtenir le
02:42maximum de renseignements, le maximum de témoignages afin que l'on puisse remonter ça aux différents ministères.
02:51Oui, donc pouvoir avoir une action qui soit concrète pour les familles qui sont dans cet état de sidération et de choc,
02:59pouvoir les accompagner, les guider, les amener vers les associations avec qui nous sommes très en collaboration victimes et à venir.
03:117h51, le fondateur de l'antenne gardoise de l'association collective justice pour les victimes de la route est avec nous sur ICI Gare Lozère.
03:19Bernard Couffin, il y a aussi une bataille menée par les familles de victimes, celle de la reconnaissance de l'homicide routier.
03:26Voilà, tout à fait.
03:27C'est quoi exactement ce que vous pouvez l'expliquer ?
03:29D'abord, comme on l'explique assez souvent d'autres associations semblables aux nôtres, on ne supportait pas ce mot involontaire.
03:37Homicide involontaire, qui est la qualification actuelle ?
03:41Actuelle, voilà. Pour nous, c'était inconcevable.
03:43Parce qu'un volontaire, finalement, quand on est derrière un volant, on est quand même responsable de ses actes.
03:48Avant de prendre le volant.
03:50Déjà, avant de prendre le volant, que ce soit sous l'emprise de l'alcool, l'emprise de la drogue, on doit être responsable à ce moment-là.
03:58Et qu'est-ce que ça changerait alors cette reconnaissance en homicide routier ?
04:02Ben disons, déjà le terme. Pour nous, le terme, c'est un premier pas. Il est certain qu'au niveau peine, cela, pour le moment, ne change rien.
04:11Mais déjà, pour nous-mêmes, enlever ce mot involontaire est déjà un premier pas.
04:16C'est un symbole important.
04:17Un symbole très important.
04:19Est-ce que ça changerait quelque chose en termes de peine également ?
04:22Non, pour le moment, au niveau de la peine, cela ne change rien.
04:25Alors, il y a une proposition de loi, effectivement, autour de l'homicide routier qui, pour l'instant, est bloqué.
04:32En fait, devait être discuté à l'Assemblée, mais il y a eu la dissolution.
04:35Tout ça prend beaucoup de temps.
04:37Et vous, je crois savoir qu'il n'y a toujours pas eu de procès depuis le décès de votre enfant.
04:43Toujours pas. Cela fait deux ans et demi.
04:45Tout simplement, au moment de l'accident, le mise en cause était fortement alcoolisé, premièrement, et roulait excessivement vite.
04:53Avec nos avocats, nous voulions savoir à quelle vitesse roulait à peu près le mise en cause.
04:58Nous savions qu'il roulait très vite d'après les témoins de l'accident, d'après le rapport de gendarmerie.
05:02Et cette expertise a pris énormément de temps car la voiture était de marque allemande.
05:08Donc, l'ordinateur est parti en Allemagne, puis de l'Allemagne en Roumanie.
05:12Et nous avons reçu uniquement, il y a environ trois semaines, le résultat de l'expertise
05:17indiquant que le chauffard conduisait à 180 km heure au niveau de l'impact.
05:22180 km heure ?
05:23180 km heure, oui.
05:24Sans aucune trace de freinage, au lieu de 80.
05:26Ah oui, c'est énorme.
05:28Comment vous faites pour vivre avec cette lenteur-là aujourd'hui, avec, au-delà du deuil,
05:34le fait que la sentence n'ait toujours pas été prononcée ?
05:37C'est difficile, c'est très très difficile.
05:39Bon, déjà de la perte de notre fils, et également lorsque l'on voit notre petite fille,
05:43qui avait été très très gravement touchée dans l'accident.
05:45D'ailleurs, son prononce digital avait été engagée.
05:48Et de l'avoir tous les jours, parce qu'elle souffre encore de son accident,
05:53elle a encore des séquelles, elle a été opérée récemment au mois de décembre,
05:56elle a resté plusieurs mois.
05:57C'est très très très très difficile.
05:59Aujourd'hui, vos enfants, Léa et Mathieu, qui sont donc vos enfants qui ont survécu à cet accident,
06:04vous dites, elle a des séquelles, est-ce que quand même ils ont pu reprendre leur vie ?
06:08Est-ce que ça va vers le mieux ?
06:10Oui, ils ont pu reprendre leur vie.
06:12Le temps du deuil est long, forcément.
06:13Le temps du deuil est long.
06:14Et bon, il y a toujours ce manque.
06:17Encore notre petit-fils Mathieu, récemment, nous réclame encore,
06:21je veux mon papa, je veux mon papa.
06:23Et ça, c'est le genre de manque qui, malheureusement, ne pourra jamais s'effacer.
06:27Merci beaucoup Bernard Couffin d'avoir accepté de témoigner sur notre antenne ce matin.
06:31Je sais que c'est difficile.
06:32Donc fondateur du collectif Justice pour les victimes de la route,
06:35l'antenne Gardoise Interview à retrouver sur l'appli ici.
06:39Je sais plus que nous intervenons.
06:50Jeercice.
06:51On est plusieurs...
06:52Sous-titrage.
06:53Oui.
06:54Encore une chose...
06:56...
06:57...
06:59Deux-titrage.