Plus de 1000 plaintes ont déjà été déposées contre les piqûres dans les boîtes de nuit. Produits, témoignages, Envoyé Spécial a enquêté.
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00:00Les filles, ouvrez-nous les sacs, s'il vous plaît.
00:02Juste, il n'y a plus de piqûres ?
00:04On essaye que non, après...
00:06Merci.
00:07J'espère, parce que bon...
00:09De toute façon, s'il y a quoi que ce soit, on est à l'entrée, vous venez nous voir.
00:12Il y a un événement avec quelques piqûres et un petit mouvement de foule
00:16avec des gens qui sortent un petit peu paniqués.
00:18On fait comme on a vu la procédure avec le commissariat.
00:22Vous gérez la situation calmement dehors,
00:24en attendant que la police arrive et récupère.
00:27Et on continue à juste être proche des victimes.
00:30Dans la nuit du 17 au 18 avril,
00:33huit de leurs clients ont été piqués à leur insu.
00:36En ce moment, on a un petit peu plus de pression,
00:38parce qu'on connaît les conséquences quand ça arrive.
00:42On a vu nos clients avec des symptômes, des petites pertes de connaissances,
00:45des bouffées de chaleur,
00:46quelques pertes de sensibilité sur les jambes, sur les muscles.
00:51Ça peut être peut-être un peu de GHB, un peu autre chose,
00:54mais je ne peux pas vous dire quoi.
00:56Dès les premières attaques, en effet,
00:58le GHB a été une piste des enquêteurs.
01:01Depuis, plus de mille plaintes ont été déposées partout en France.
01:05Mais pour l'instant, aucune analyse n'aurait révélé sa présence.
01:09Minuit, les premiers fêtards sont déjà là.
01:12Vous avez réservé les garçons ?
01:14Et les vigiles sur le qui-vive.
01:16Ouvre-moi le sac, s'il te plaît.
01:18Pour vous aussi, c'est une pression supplémentaire, non ?
01:21Si quelqu'un veut rentrer avec une piqûre,
01:23il peut nous pacher n'importe quoi.
01:24On va essayer au maximum de limiter le risque.
01:26Après, le risque zéro n'existe pas, donc...
01:29D'autant qu'ils n'ont pas le droit de réaliser des palpations de sécurité.
01:33Si le GHB a été si vite soupçonné,
01:36c'est qu'il s'est installé depuis des années dans les soirées.
01:40Avec quelques gouttes dans les verres, il fait de nombreuses victimes.
01:44On le surnomme même la drogue du violeur.
01:49En Bretagne, celle que nous appellerons Sarah
01:52a perdu sa joie de vivre depuis deux ans,
01:55à la veille du premier confinement.
01:57Elle passe la soirée avec une amie dans un pub
02:00où elle a ses habitudes.
02:02Avant de partir, elle accepte un verre proposé par un client,
02:06son dernier souvenir avant de reprendre conscience le lendemain matin.
02:10J'ouvre les yeux chez moi, dans mon lit,
02:14dans ma maison.
02:17Et c'est...
02:20C'est un chantier pas possible.
02:23Il y a du vomi partout dans la chambre de la bile.
02:27J'arrive pas à bouger.
02:29J'ai un mal de crâne qui est pas comparable à un mal de crâne de cuite.
02:34J'essaie de me refaire le parcours de la veille.
02:39Et puis...
02:41Et là, je sens que ça bouge à côté de moi.
02:44Je tourne la tête et je vois un mec que je connais absolument pas,
02:48que je n'ai jamais vu, dans mon lit.
02:51Selon elle, l'homme tente de la rassurer
02:54et lui dit qu'il n'a fait que la raccompagner et prendre soin d'elle.
02:58Mais Sarah n'y croit pas, hantée par certaines images.
03:02En fait, cette nuit-là, il serait deux à l'avoir violée
03:06avec la complicité d'un troisième homme,
03:08celui qui lui avait offert le verre dans le bar.
03:11Sarah parvient finalement à déposer plainte
03:13et découvre quelques semaines plus tard
03:15qu'une seconde victime présumée existe.
03:18Aujourd'hui, les suspects nient les faits.
03:20Ils sont mis en examen et sous contrôle judiciaire.
03:23En cas de viol par soumission chimique,
03:26la peine maximale encourue passe de 15 à 20 ans de prison.
03:30Mais aucune trace de drogue n'a été décelée
03:32dans les analyses toxicologiques des deux plaignantes.
03:35Et pour cause, le GHB est une drogue éphémère
03:38qui disparaît très vite de l'organisme.