"L’Europe et vous", c'est le rendez-vous Sudinfo qui décrypte l’actualité du Parlement européen.
Au programme de ce numéro : la progression des "extrêmes" en Europe… Pour en discuter : Sophie Wilmès (MR), du « Groupe Renew Europe »
Interview: Sabrina Berhin, depuis Strasbourg.
En collaboration avec le Parlement européen.
Au programme de ce numéro : la progression des "extrêmes" en Europe… Pour en discuter : Sophie Wilmès (MR), du « Groupe Renew Europe »
Interview: Sabrina Berhin, depuis Strasbourg.
En collaboration avec le Parlement européen.
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00:00L'Europe et vous, le rendez-vous Sudinfo qui décrypte l'actualité du Parlement européen.
00:05Pour ce numéro, nous accueillons Sophie Wilmès, vice-présidente du Parlement européen
00:09et membre du groupe Renew Europe, au programme notamment La montée des extrêmes en Europe.
00:15Sudinfo présente L'Europe et vous, saison 2.
00:18Un programme au cœur de l'actualité du Parlement européen.
00:22Sabrina Bérin.
00:23Bonjour Sophie Wilmès.
00:24Bonjour.
00:25Alors, c'est votre premier mandat européen et pas n'importe lequel
00:28puisque vous êtes vice-présidente du Parlement européen.
00:33Vous auriez une petite anecdote à partager avec nous ?
00:35Alors, dans ce genre d'assemblée, il y a toujours beaucoup d'anecdotes,
00:38mais je pense à une en particulier.
00:41C'est un petit secret, en fait, de coulisses.
00:44Quand vous êtes vice-présidente du Parlement, il vous arrive de siéger comme présidence.
00:49Donc, vous présidez la séance.
00:52Alors, il faut bien se rendre compte qu'il y a 27 pays, 24 langues parlées.
00:56Et donc, il y a des noms de familles qui sont parfois peut-être un peu compliqués à prononcer
01:00quand on n'a pas l'habitude.
01:02Et donc, on a une petite oreillette.
01:04On peut appuyer sur le nom de la personne à qui vous devez, par exemple, donner la parole.
01:09Et vous entendez, en fait, la prononciation exacte.
01:13Ça vous permet d'éviter beaucoup de frustration.
01:16Donc voilà, une petite anecdote du Parlement.
01:19Alors, les actions du Parlement européen, elles ne semblent pas toujours très concrètes pour les gens.
01:23Pourtant, elles le sont.
01:24Une mesure qui, pour vous, a changé le quotidien des Belges ?
01:27Alors, une mesure qui a changé le quotidien des Belges,
01:30et certainement mon quotidien, je dois dire, c'est les paiements instantanés.
01:33Vous savez, à l'époque, vous faisiez des paiements instantanés.
01:36Bon, déjà, les paiements instantanés sont arrivés, c'était formidable.
01:39Mais si vous vouliez faire un paiement instantané, moi, par exemple, à mes filles,
01:43j'en fais beaucoup quand elles ont oublié leur sandwich,
01:46eh bien, je devais payer entre 0,5 et 1 euro à chaque fois que je faisais le paiement.
01:50Pour un sandwich, c'est un peu cher.
01:52Pour un sandwich, c'est un peu cher, effectivement.
01:54Et donc, depuis le 1er janvier, c'est gratuit.
01:58Et ça, c'est une mesure européenne.
01:59Voilà, je trouve ça très bien.
02:01Voilà, exactement.
02:03Alors, avant toute chose, ce rôle de vice-présidente, en quoi il consiste ?
02:08Et en quoi est-ce que c'est positif pour la Belgique d'occuper ce poste ?
02:11Alors, le rôle de vice-présidente, en fait, c'est un rôle...
02:16Ça veut dire que vous faites partie de la présidence du Parlement européen.
02:20Et le bureau du Parlement européen, donc où il y a cette présidence,
02:25eh bien, il va servir à gérer le Parlement européen comme institution.
02:29Le Parlement européen, il y a effectivement des élus qui travaillent,
02:33mais il y a aussi toute l'organisation autour pour faire en sorte que ça fonctionne.
02:38Eh bien, le bureau va s'occuper, en fait, de...
02:43Oui, d'organiser les choses au niveau institutionnel,
02:47donc au niveau du Parlement en tant que tel.
02:49Et puis, il va aussi, par exemple, travailler à l'organisation des plénières.
02:53Comme président, comme vice-président, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
02:56vous pouvez aussi, par exemple, vous voir devoir présider la séance, présider les votes.
03:04Il y a beaucoup de tâches directement liées, en fait, avec le rôle de vice-président.
03:08Et puis alors, on a aussi derrière ce qu'on appelle des fonctions déléguées,
03:12c'est-à-dire que chacune et chacun d'entre nous,
03:14on va se spécialiser dans certains types de domaines.
03:20Pour moi, ça va être l'État de droit, le soutien à la démocratie, très important.
03:25Aussi, toutes les questions du genre.
03:27Alors, en fait, vous faites partie de groupes de travail qui vont aborder ces questions-là.
03:33Et donc, vous allez vous spécialiser dans ce domaine.
03:35Et quand vous faites rapport au bureau, eh bien, on demandera votre avis.
03:39Et donc, moi, j'ai effectivement soutien à la démocratie, État de droit.
03:44Aussi, les questions de genre, de diversité, on sait très bien que ce sont des questions qui m'intéressent.
03:48Et alors, vous posez justement la question de pourquoi c'est bien pour la Belgique.
03:51D'abord, ça fait dix ans qu'on n'a pas eu une vice-présidence belge.
03:55Mais surtout, en fait, il y a une compétence qu'on appelle les relations avec les autorités belges.
04:01Et je pense qu'en tant que belge, c'est peut-être plus favorable de pouvoir avoir cette fonction-là.
04:08Parce qu'il faut bien se rendre compte que la présence des organismes internationaux,
04:12par exemple à Bruxelles, c'est 25% de son économie.
04:16Donc, c'est très, très important que les relations soient facilitées
04:19et qu'il y ait cette espèce de courroie de transmission,
04:22et dont j'ai l'honneur d'assumer la tâche pour le moment.
04:25Vous êtes au premier rang pour l'observer.
04:27On assiste pour le moment à une montée des extrêmes en Europe.
04:30C'est quelque chose qui vous inquiète aujourd'hui ?
04:33Oui, alors évidemment, c'est quelque chose qui m'inquiète.
04:35C'est quelque chose qui inquiète tout le monde, je pense.
04:40La montée des extrêmes, qu'elles soient de droite ou de gauche.
04:42Ici, votre question est sur l'extrême droite.
04:45Effectivement, c'est inquiétant.
04:48On voit qu'au niveau des gouvernements en Europe,
04:50il y a de plus en plus de participation directe de l'extrême droite dans des gouvernements.
04:56On s'inquiète, par exemple, dans dix jours, on va voter en Allemagne.
04:58On a mal les élections anticipées.
04:59Exactement, on s'inquiète de ce que ça va donner.
05:02Et on voit aussi, au niveau simplement des élections européennes,
05:06donc au niveau du Parlement européen...
05:07Il y a eu un glissement.
05:09Il y a eu un glissement vers une droite radicale et une extrême droite
05:13qui représentent ces deux mouvances ensemble.
05:1625 % des élus, c'est énorme.
05:18Et qu'est-ce que ça implique concrètement, justement,
05:20que maintenant cette extrême droite représente 25 % des élus ici au Parlement européen ?
05:24Alors, c'est un souci parce que, vous savez, dans un Parlement,
05:28c'est comme dans tous les Parlements, on crée des majorités.
05:30Et pour ça, vous devez avoir évidemment la majorité des membres
05:35qui forment votre plateforme de majorité.
05:38Et donc, on essaye de former cette majorité avec le groupe du PPE,
05:43le groupe des socialistes, SMD, et le groupe des libéraux, RIGNOU.
05:49Et on sent quand même que chez le PPE, par exemple,
05:54il y a eu parfois un peu tendance, et ça s'est vérifié d'ailleurs dans les votes,
05:58de ne plus aller vers le centre pour chercher à former des majorités,
06:02mais plutôt vers une droite radicale, voire vers l'extrême droite.
06:06Ce qui, évidemment, en termes de gestion, pose un gros problème.
06:09Et donc, du coup, il y a vraiment des bras de fer qui se font.
06:14C'est plus compliqué de pouvoir avoir les majorités suffisantes ?
06:18Alors oui, c'est plus compliqué, en tout cas pour un groupe comme RIGNOU
06:22ou pour un groupe comme SMD, puisque le PPE peut choisir quelque part
06:29ou de faire sa majorité vers le centre ou la gauche,
06:34ou de la faire vers la droite radicale.
06:37Nous, comme RIGNOU, nous ne travaillons pas avec l'extrême droite,
06:40nous refusons de travailler avec l'extrême droite.
06:42Et donc, évidemment, il va y avoir là une difficulté, parfois, pas toujours,
06:47heureusement, de conviction vis-à-vis du PPE en disant non, travaillons ensemble,
06:52nous sommes la plateforme pro-européenne, parce qu'il ne faut pas se tromper,
06:56l'extrême droite au Parlement européen n'est pas pro-européenne,
06:59nous sommes la plateforme pro-européenne,
07:01travaillons ensemble et faisons ensemble que nos textes soient équilibrés.
07:04– Vous avez justement demandé au sein de votre groupe
07:06un cordon sanitaire contre les extrêmes, donc ça veut dire quoi ?
07:09On ne fait plus aucune alliance, ni avec l'extrême droite, ni avec l'extrême gauche ?
07:13– Alors, ce n'est pas qu'on ne fait plus aucune alliance,
07:15c'est que l'on ne fait jamais alliance.
07:17Le cordon sanitaire, en tout cas, il est très connu en Belgique,
07:21je me suis rendue compte qu'en fait, c'est une option
07:24auxquelles les autres pays sont moins habitués,
07:29mais dont ils découvrent l'intérêt, puisque, comme on l'a dit tout à l'heure,
07:33il y a de plus en plus de pays qui connaissent la montée des extrêmes,
07:37et donc, effectivement, j'ai beaucoup insisté au niveau de RIGNOU
07:40pour que l'on ait une espèce de méthodologie, une approche
07:44qui nous permet de garantir que les textes sur lesquels nous travaillons
07:47soient le fruit d'un travail entre, effectivement, la droite et la gauche,
07:52mais la droite et la gauche raisonnables,
07:54c'est-à-dire le PPE, SND et RIGNOU au centre.
07:57– Donc, vous ne regardez pas le projet,
07:59vous regardez vraiment qui l'a émis avant de pouvoir…
08:02– Ah non, non, non, alors bien sûr qu'on regarde le projet,
08:04évidemment, on regarde toujours le projet,
08:06mais c'est aussi parce qu'on regarde le projet
08:08qu'on ne veut pas travailler avec les extrêmes.
08:10Ne pas vouloir travailler avec l'extrême,
08:12ça n'est pas seulement montrer du doigt des partis que nous n'aimons pas
08:16parce qu'on n'aime pas leur idéologie, c'est aussi les valeurs qu'ils transmettent
08:20et donc les projets qu'ils défendent, bien sûr.
08:23– On a parlé des élections en Allemagne,
08:25quels sont les leviers ici au sein du Parlement européen
08:28pour justement veiller à ce que l'état de droit
08:30soit respecté un peu partout en Europe ?
08:32– Alors, il y a plusieurs leviers au niveau du Parlement européen,
08:35il y a un levier qui est fort connu qui s'appelle The Rule of Law Report,
08:40donc c'est le rapport sur l'état de droit
08:43qui est en fait élaboré par la Commission européenne,
08:46mais ce qu'il faut savoir c'est que la volonté d'utiliser cet outil,
08:51c'est une volonté qui émane au départ du Parlement.
08:53C'est le Parlement qui a fait le pressing pour qu'on puisse avoir cet outil-là
08:57et c'est un outil d'analyse pays après pays, état-membre par état-membre,
09:02sur l'état de l'état de droit dans chaque pays
09:08et on se rend compte qu'effectivement,
09:10l'état de droit c'est quelque chose qui n'est pas totalement, définitivement acquis,
09:15il faut toujours veiller à respecter cet état de droit tellement il est fondamental,
09:19mais on se rend compte aussi grâce à cet outil
09:21à quel point des pays s'en éloignent de plus en plus
09:24et ça permet en fait d'alerter sur le problème,
09:27non seulement d'alerter sur le problème mais aussi d'agir,
09:30soit en convainquant et si vous ne convainquez pas,
09:34vous devez à ce moment-là agir avec des sanctions
09:38que l'on demande qu'elles soient rapidement imposées s'il y a un problème.
09:45Ça a déjà été fait mais ça n'a peut-être pas abouti à ce que vous espériez.
09:48Vous avez appelé à ce que la présidence polonaise donne un signal clair
09:51en matière de respect de l'état de droit, on n'est pas assez efficace aujourd'hui ?
09:55Alors en fait il y a, bon d'abord il ne faut jamais,
09:58on ne va pas se tirer une balle dans le pied,
10:00il y a quand même énormément de choses qui se font
10:02et qui se font bien au niveau de l'état du droit en Europe.
10:05Il y a des pays problématiques, c'est une évidence
10:07et grâce aux rapports sur l'état de droit, on arrive à les identifier,
10:11on arrive à voir où sont les problèmes.
10:13Il y a des outils pour pouvoir les contrer
10:17qui sont parfois des sanctions financières,
10:20on l'a vu avec la Hongrie, des sanctions financières importantes
10:23qui doivent permettre effectivement de faire changer la donne.
10:26Mais on a vu aussi que grâce par exemple au travail de la société civile
10:30que l'on veut pouvoir continuer à soutenir,
10:32il y a des pays comme la Pologne justement, vous l'avez exposé,
10:37qui à un moment avaient pris le mauvais chemin
10:40et se retrouvent maintenant à vouloir réétablir cet état de droit.
10:43Et donc il y a un travail là de soutien du Parlement
10:46et de la Commission européenne pour effectivement rétablir ce qui a été défait.
10:51Et est-ce que vous avez des pistes pour être encore plus efficaces
10:53peut-être demain par rapport à ça ?
10:55Alors moi je suis présidente d'un groupe qui s'appelle le DRFMG,
10:58c'est un groupe de monitoring de l'état de droit.
11:02Et donc ça ce n'est pas un tribunal, on n'a pas d'outils,
11:05on n'a pas de sanctions à imposer,
11:07mais ça permet en fait à un groupe de membres du Parlement
11:12d'être très fort sur cette balle-là
11:15et de pouvoir réagir très vite en alertant,
11:18en discutant aussi avec les pays concernés, ce qui est important.
11:22Mais c'est vrai aussi qu'on se rend compte, et moi je le vois à l'étude,
11:25qu'il y a énormément d'outils qui sont mis à la disposition
11:30de la Commission par exemple,
11:32pour pouvoir pallier aux défauts de l'état de droit et sanctionner.
11:36Mais ces outils, sincèrement, ils sont intéressants, efficaces pour certains,
11:41mais leur juxtaposition, leur multiplication,
11:45le fait qu'ils n'interviennent pas en même temps,
11:47dans une ligne de temps qui n'est pas claire,
11:49les rendent, à mon avis, effectivement peu claires pour la population.
11:54C'est aussi important dans l'état de droit,
11:56ce n'est pas juste du Parlement à État,
11:59la population doit aussi comprendre ce qui se passe,
12:03et donc ça le rend parfois un petit peu peu clair.
12:07Et alors c'est vrai qu'il y a parfois un peu d'inertie
12:10au niveau de la Commission ou au niveau du Conseil
12:14pour appliquer les sanctions relatives à l'état de droit,
12:17et à ce moment-là vous vous rendez compte que si vous avez un outil,
12:19mais que vous ne l'utilisez pas, votre outil n'est pas tellement crédible.
12:22Et donc c'est aussi le rôle du Parlement de continuer à faire le push
12:26pour que les choses soient faites comme elles doivent être faites.
12:29On va quitter un petit peu l'Europe,
12:30vous êtes également vice-présidente de la délégation pour les relations avec les États-Unis,
12:34la nouvelle présidence de Donald Trump, vous la voyez comment ?
12:37Alors je pense comme tout le monde,
12:41avec au départ de la curiosité,
12:45maintenant parfois malheureusement un peu d'effroi,
12:49et donc c'est un fait.
12:52Donc c'est une donnée qui nous est apportée,
12:55c'est quelque chose qu'on ne peut pas changer,
12:59et donc on doit s'adapter à cette nouvelle donne.
13:02Et s'adapter à cette nouvelle donne pour moi ce n'est pas courber les chines,
13:06mais ce n'est pas tout de suite sortir les armes.
13:10Et donc quand on voit par exemple aujourd'hui
13:13que les États-Unis nous menacent, parce qu'ils ne l'ont pas encore fait,
13:17d'augmenter les tarifs doyers, donc les droits de douane sur nos produits,
13:23on doit entendre, ne pas paniquer, mais prendre ça très au sérieux,
13:29se préparer à riposter si nécessaire, ce n'est pas le premier choix.
13:35Se préparer à riposter si nécessaire et évidemment soutenir nos secteurs.
13:40Mais il y a un truc qu'on ne doit jamais oublier quand on travaille avec les États-Unis,
13:43c'est que ces 200 ans de partenariat,
13:46c'est les États-Unis et notre relation avec les États-Unis,
13:50elle a traversé les âges, les époques, les présidents, les crises,
13:55et gardons ça en tête parce qu'il y aura évidemment encore un après Trump.
14:00Et donc quand on parle de Donald Trump,
14:02on ne peut pas non plus faire l'impasse sur Elon Musk, le président de X,
14:06qui fait partie de ceux qui dénoncent un règlement européen
14:08par rapport aux services numériques,
14:11donc c'est un règlement qui vise à lutter contre la désinformation,
14:14là aussi c'est un bras de fer qui va se jouer entre l'Europe et les États-Unis.
14:18Est-ce qu'on a en capacité de pouvoir tenir bon ?
14:23Il y a plusieurs éléments.
14:25Le premier élément que j'ai envie d'évoquer quand on parle de ceci,
14:29c'est qu'effectivement on a des règles au niveau européen
14:33qui sont en fait des règles où on a décidé d'importer sur les réseaux sociaux
14:39les règles qui prévalent dans la rue, dans le quotidien de tout un chacun.
14:43Donc quand on nous explique que ce sont des règles
14:45qui ont en fait comme objectif de supprimer la liberté d'expression,
14:50c'est faux, c'est totalement faux.
14:53Dans la rue, vous ne pouvez pas dire n'importe quoi,
14:55vous pouvez dire ce que vous pensez
14:56et on va se battre pour que chacune et chacun puisse dire ce qu'il pense.
14:59Mais vous ne pouvez pas dire n'importe quoi non plus.
15:01Ces mêmes règles prévalent sur les réseaux sociaux.
15:06Et la difficulté que l'on a par rapport aux réseaux sociaux comparativement,
15:11par exemple à la vie réelle,
15:13c'est que derrière ces réseaux sociaux il y a des algorithmes.
15:16Et que ces algorithmes, ils peuvent, s'ils sont manipulés,
15:19privilégier certaines voies plutôt que d'autres.
15:23Et l'idée c'est de dire, si vous voulez vraiment la liberté d'expression,
15:26non seulement vous devez effectivement respecter les règles, les lois,
15:33mais en plus vous devez vous assurer,
15:35vous devez faire en sorte qu'il n'y ait pas...
15:37Qu'il y ait une équité.
15:38Exactement, qu'il y ait une équité entre qui peut en fait s'exprimer.
15:42Parce que si tout le monde peut s'exprimer
15:44mais que vous avantagez une expression plutôt qu'une autre,
15:47eh bien vous et moi, nous allons avoir dans nos files,
15:53donc on va scroller chaque fois la même voie qui va s'exprimer
15:56et là on n'est plus dans un système d'équité.
16:01Et ma crainte, d'ailleurs j'en ai parlé hier
16:03dans une intervention en plénière,
16:06ma crainte c'est qu'on voit,
16:08on a parlé ensemble au niveau des États-Unis
16:10de la question des tarifs,
16:12donc on parle de possible guerre commerciale,
16:15mais on sait que M. Trump c'est un transactionnel
16:18et qu'il ne se limite pas à l'aspect économique.
16:22Est-ce que dans ces échanges,
16:24est-ce qu'ils vont essayer de venir avec autre chose
16:28comme par exemple les discussions sur le DSA,
16:32donc le Digital Service Act dont on vient parler ?
16:34En disant qu'on ne met pas de frais de douane
16:36mais du coup vous laissez tomber votre règlement.
16:39Je ne dis pas que ça va arriver
16:40mais je mis en garde très fortement la commission et le commissaire
16:44pour m'assurer qu'il n'y ait pas de chantage.
16:48Merci beaucoup Sophie Wilmès.
16:49Merci à vous.