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  • 10/02/2025
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, évoque la nécessité d'une primaire pour 2027 au sein du camp d'Emmanuel Macron, face à une multitude de candidats potentiels pour la présidentielle.

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Transcription
00:00Allez, la politique dans vos choix, votre choix, Guillaume Darré, c'est cette petite bombe lâchée hier sur BFM TV par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin,
00:07qui explique que pour 2027, dans le camp d'Emmanuel Macron, peut-être qu'il faudrait réfléchir à une primaire.
00:13Oui, Maxime, parce que sur la ligne de départ, potentiellement, il y en a beaucoup qui y pensent, peut-être pas qu'en se rasant, mais le matin en se levant.
00:20Rappelez-vous, effectivement, à la prochaine élection présidentielle. Potentiellement, il pourrait y avoir...
00:24Ah, il y a du monde déjà !
00:25Gabriel Attal, qui ne fait plus grand mystère de ses ambitions présidentielles. Gérald Darmanin lui-même, qui veut être bien positionné et pesé dans cette prochaine présidentielle.
00:34Édouard Philippe, lui, il a déjà annoncé qu'il sera candidat à la prochaine élection présidentielle en 2027, ou même avant, s'il devait y avoir une élection anticipée.
00:43Bruno Le Maire n'est plus au ministère de l'Économie et des Finances, mais il a dit qu'il n'avait abandonné aucune de ses ambitions.
00:51Et puis, Yael Brown-Pivet ne dément pas quand certaines rumeurs lui prêtent l'intention d'être candidate à l'élection présidentielle.
00:58Donc, pourquoi, effectivement, une primaire ? Tout simplement parce que, comment tous les départager ? Écoutez Gérald Darmanin.
01:05Il faudra bien un processus de sélection. Ou alors, on sera plusieurs candidats, et donc, on ne sera pas au second tour.
01:11Et on sera sans doute très contents d'être soi-même, mais on sera tout seuls.
01:15Les Français nous en voudront énormément, je pense, énormément. Donc, on est dans un même gouvernement, dans une même famille politique.
01:21On devrait être capable de se poser, de se dire quel est le meilleur d'entre nous. Et si ce n'est pas évident, il faudra peut-être faire un processus de sélection qu'on appelle la primaire.
01:28Mais Guillaume, je vous repose la question. Pourquoi une primaire ?
01:32Parce que, Gérald Darmanin le dit, leur trouille, permettez-moi ce terme, c'est de ne pas être présent au second tour.
01:37Parce que s'il n'y en avait trois ou même deux parmi ceux qu'on a évoqués qui se présentaient au premier tour de l'élection présidentielle,
01:42à coup sûr, il n'y en aurait aucun au second.
01:45Regardez, au premier tour de l'élection présidentielle de 2022, Emmanuel Macron avait fait 27% des voix.
01:51S'il n'y en avait que deux ou même trois qui se répartissaient, évidemment, ces voix-là, ça veut dire qu'il n'y en aurait très probablement aucun au second tour.
01:59Quand on voit que Marine Le Pen est donnée, même s'il faut rester très prudent pour l'instant, très haute, évidemment, dans les sondages,
02:05et que Jean-Luc Mélenchon avait recueilli presque 22% des voix.
02:09Certains jugent même que pour avoir un candidat de ce qu'on appelle ce socle commun, il faudra même y intégrer les Républicains
02:16qui désormais participent à ce gouvernement aux côtés des soutiens d'Emmanuel Macron ou du Modem,
02:21et que donc il faudra même mettre dans cette primaire éventuelle Bruno Roteuil ou Laurent Wauquiez.
02:25Là, on a du mal à y croire.
02:27Est-ce que ça marche, les primaires ? Il y en a déjà eu ?
02:30Alors, il y en a déjà eu, effectivement, des primaires élargies, disons, ouvertes aux sympathisants.
02:34Rappelez-vous, la première, c'était en 2011, cette primaire de la gauche, cette primaire des socialistes,
02:39où François Hollande l'avait donc emportée au second tour face à Martine Aubry.
02:44Il était devenu le candidat du Parti Socialiste à l'élection présidentielle,
02:48et ça lui avait plutôt réussi, parce qu'ensuite, ça lui avait donné une dynamique.
02:52Il l'avait emportée face au président de la République sortant Nicolas Sarkozy.
02:57La deuxième, c'est à droite.
02:59En 2016, là aussi, ça avait réussi à celui qui était l'outsider, qui n'était pas le favori du départ,
03:05puisque c'était François Fillon, rappelez-vous sa formule,
03:08« Je vais casser la baraque », c'était écrit sur les petits mugs qu'il vendait à ses soutiens.
03:12Eh bien, il l'avait cassé, effectivement, la baraque, puisqu'il avait devancé,
03:15contre tous les sondages, il avait devancé, effectivement, Nicolas Sarkozy,
03:19puis Alain Juppé au second tour.
03:21Bon, et alors, est-ce que ça marche pour celui qui sort des primaires ?
03:24Ce qui est certain, c'est qu'il y a des avantages et des inconvénients.
03:26Les avantages, c'est que ça permet une mobilisation souvent sans précédent.
03:30Regardez, effectivement, en 2011, il y avait eu 2 800 000 votants.
03:34Donc, ça crée, effectivement, une dynamique avec des gens qui se déplacent.
03:37Quasiment 5 millions de votants en 2016 pour la primaire de la droite.
03:41Plus de votants, ça veut dire aussi plus d'argent, Maxime.
03:44Ça coûte une campagne présidentielle.
03:46Les socialistes, il fallait donner un euro par tour pour voter.
03:49À droite, c'était deux euros.
03:50Ça a ramené énormément d'argent.
03:52Ça leur a permis, en tout cas, de rentrer dans leur coup
03:55que ça leur avait, effectivement, coûté au moment de l'organisation de cette primaire.
03:59L'inconvénient, on l'a vu très clairement,
04:01c'est que ça exacerbe les tensions extrêmement fortement.
04:05C'est une bagarre, c'est une empoignade.
04:08Et parfois, on se rend compte que ces candidats, finalement,
04:10cognent plus fort contre les collègues et les responsables de leur propre camp
04:14que contre les adversaires de l'ordre au bord politique.
04:17Rappelez-vous, par exemple, je ne sais pas si vous vous en souvenez,
04:20de cette petite phrase de François Fillon.
04:22C'était probablement la phrase de la campagne 2016-2017.
04:27Écoutez, François Fillon, c'était en août 2016.
04:30Ceux qui ne respectent pas les lois de la République
04:33ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs.
04:36Il ne sert à rien de parler d'autorité
04:40quand on n'est pas soi-même irréprochable.
04:43Qui imagine un seul instant le général De Gaulle mis en examen ?
04:47Ça, c'était pour Nicolas Sarkozy.
04:49Il ne l'avait pas cité, mais je peux vous dire que,
04:51je me rappelle, j'avais couvert ce meeting.
04:53Dans la seconde même, les sarkozistes, ils ont bien compris
04:55pour qui s'adressait cette phrase-là.
04:58Nicolas Sarkozy avait soutenu au second tour de la primaire François Fillon,
05:01mais en coulisses, les sarkozistes n'ont jamais, et encore pas aujourd'hui,
05:05pardonné à François Fillon cette petite phrase.
05:08Ça veut dire que c'est très dur, après une primaire,
05:10de penser les plaies dans le même camp.
05:12C'est très dur aussi de rassembler tout le monde, y compris sur le plan idéologique.
05:16Pourquoi ? Parce que dans une primaire, au premier tour,
05:19chacun cherche à se différencier, donc prend des positions très tâchées.
05:22Après, quand il faut rassembler tous les candidats du même camp,
05:25ça veut dire qu'on est obligé de faire des concessions.
05:28Médiatiquement, on dit que finalement, il renie le programme
05:31sur lequel il s'est fait élire à la primaire.
05:33C'est pour ça qu'il y en a beaucoup aujourd'hui qui disent
05:35la primaire, plus jamais.
05:37C'est par les sondages que l'on jugera qui sera le mieux placé dans notre camp.
05:41On se rend compte que finalement, la primaire, c'est une solution,
05:44mais ce n'est pas la meilleure.
05:45Tous pensent finalement qu'ils seront le mieux placés dans les sondages
05:48et que c'est derrière eux que tout le monde se rend compte.
05:50Je crois qu'on n'a pas besoin de primaire. Amélie ?
05:52Je pense à la primaire en tant qu'effectivement guerre fratricide.
05:55Et à la fois, moi, ça me rassure un peu la primaire,
05:57parce que je me dis que si on est capable de se regarder les uns des autres
06:00au sein d'un même camp et de faire preuve d'autocritique,
06:03peut-être que c'est bon signe quand même pour l'avenir de la politique.
06:07Et deuxième chose, parce que j'aime parler des femmes quand même,
06:10vous parliez d'élargir éventuellement OLR,
06:12mais alors si on élargit à Rotaille-Auvoquet, il faut aussi élargir à Valérie Pécresse.
06:15Absolument, tout à fait.
06:17Moi, je me demande s'il y a des partisans d'un retour à la méthode ancienne.
06:20On se réunit dans un parti, on ferme les portes et on ressort avec un chef.
06:24Et à la fin, il n'en reste qu'un.
06:26Actuellement, les Républicains sont pour enterrer totalement la primaire
06:29et décider entre eux de celui qui sera à la tête du parti,
06:32par exemple, qui pourrait être le futur candidat.
06:34C'est pour ça qu'ils vont se battre dans les prochaines semaines.

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