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Dans la foulée de la publication du rapport du Sénat sur le déficit, quatre anciens membres du gouvernement, parmi lesquels, Bruno Le Maire ont dénoncé « un réquisitoire d’opposants politiques, truffé de mensonges ». Le président socialiste de la commission des finances, Claude Raynal leur répond.

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Transcription
00:00Conférence. Un mot, une réaction à ce qu'on vient de dire. Bruno Le Maire qui parle d'un réquisitoire d'opposant politique, truffé de mensonges,
00:07d'approximations et d'affirmations spécieuses. Qu'est-ce que vous répondez à l'ancien ministre de l'Économie ?
00:13Qu'on aimerait avoir des éléments plus précis. Nous faisons, nous, un rapport de plusieurs pages. Nous avons des auditions sur plusieurs semaines.
00:21Nous rendons notre travail avec des choses extrêmement précises dans ce rapport. Et nous avons en face finalement des affirmations sans aucun élément d'appréciation.
00:31Les anciens ministres, on l'a dit, qui ont réuni la presse par téléphone 2 heures après la remise de votre rapport.
00:37Il y avait Bruno Le Maire, Gabriel Attal ou encore Élisabeth Borne. Qu'est-ce que ça vous évoque, ce format ?
00:43— D'abord, c'est un honneur d'arriver finalement sur un rapport du Sénat à réunir en si peu de temps 4 personnalités aussi importantes.
00:53Et puis évidemment, ça trace tout simplement d'abord qu'ils sont gênés par ce rapport, évidemment, puisqu'immédiatement, ils souhaitent en reprendre les termes.
01:03Et d'autre part, ça marque une espèce de fébrilité dont je ne comprends pas bien d'ailleurs ni l'origine ni la raison.
01:09— Oui. Vous avez fait un rapport partisan pour vous payer vos opposants politiques. C'est ça, l'accusation ?
01:14— Oui. Ça n'a aucun sens, d'autant plus qu'on n'est pas – me semble-t-il – avec le rapporteur général sur les mêmes lignes politiques.
01:19De toute façon... Et puis c'est pas... Jamais on n'a pu prendre un rapport du Sénat sur cet angle-là. Donc nous avons mis des faits.
01:27Nous attendons la contestation éventuelle de ces faits. Ils ont dit des choses en audition. Nous les avons reprises.
01:33Nous en avons tiré des conclusions. Évidemment, on peut toujours discuter de ces conclusions. Mais il me semble que tout est sur la table.
01:40— Eh bien allons dans le détail. Prenons un exemple. Dans votre rapport, vous dites que les ministres sont alertés par les problèmes de recettes.
01:46Mais aucune mesure d'ajustement n'a été prise en décembre 2023, alors qu'il était encore temps de modifier le PLF 2024, avez-vous dit.
01:53Bruno Le Maire a dit devant la presse. Il a répondu. Le rapport suggère aussi que nous aurions pu modifier le projet de loi de finances PLF 2024 en décembre.
02:01Mensonge. C'était techniquement impossible. C'est ce qu'il a dit aux journalistes. Qui est-ce qui ment ?
02:06— Bah écoutez, en même temps, il a produit une note à la première ministre pour lui demander très exactement de prendre des mesures sur le PLF 2024.
02:14Donc je crois que les réponses sont simples. — Oui. À propos de ce qu'a fait l'exécutif en 2024, justement, Bruno Le Maire l'a encore expliqué.
02:22Nous avons collectivement anticipé, réagi vite, fort contre toutes les oppositions, notamment les groupes LR et PS, qui continuaient de proposer des dépenses supplémentaires.
02:31C'est vrai. Vous avez continué à proposer des dépenses supplémentaires en 2024. — Non mais les parlementaires font tous des propositions. Ça, c'est bien clair.
02:37La réalité, c'est que le rôle d'un gouvernement, c'est d'ajuster les dépenses aux recettes. C'est même son rôle essentiel.
02:44Et c'est le rôle des premiers ministres notamment d'ajuster en permanence. Qu'il y ait plus de demandes à l'Assemblée...
02:50Finalement, l'Assemblée, le Sénat, qu'est-ce qu'ils font ? Ils répercutent les demandes des citoyens. Ils le font, bien entendu.
02:56Et il peut y avoir des demandes qui sont importantes. Mais pour autant, le rôle du gouvernement, c'est évidemment de l'arbitrer par rapport aux recettes.
03:02— Élisabeth Borne, qui a également dit dans cette conférence de presse... Comme Bruno Le Maire l'a évoqué, il ne s'agit pas d'un rapport.
03:08Il s'agit d'attaques indignes qui reposent sur des allégations qui sont irréalistes et mensongères. Ce sont des propos qu'a tenus l'ancienne Première ministre.
03:16Là encore, qu'est-ce que vous répondez ? — C'est pas au niveau. C'est tout.
03:21— Et je termine avec ma dernière question. L'ancien ministre des Comptes publics Thomas Cazenave, qui était également à ce point, il a dit
03:27« un quart de la dégradation, c'est l'augmentation plus rapide des dépenses des collectivités ». Ce constat-là ne plaît pas aux rapporteurs,
03:33qui voulaient probablement montrer autre chose. Vous avez falsifié la réalité ? — Ben non. Simplement, je rappelle que c'est par rapport à leur prévision
03:42de dépense des collectivités et pas du tout d'un objectif partagé avec les collectivités. Donc ils ne tenaient rien, ils ne savaient rien.
03:48Ils constatent que les collectivités sont au-dessus de ce qu'ils espéraient. Et donc ils en font des déductions qui n'ont pas lieu d'être.
03:55— Mais qu'on en vienne à ce niveau d'énervement entre le Sénat et les anciens tenants du gouvernement, les anciens ministres,
04:02qu'est-ce que ça dit du niveau de tension politique ? — Ah ben ça dit beaucoup. Et d'autant plus quand les 4 finalement... Ou les 3.
04:10Élisabeth Borne n'a pas été sur ce terrain. On a en plus mis la charge du déficit à 6,1, à la charge du nouveau gouvernement,
04:17qui ne faisait qu'arriver et constater la situation. — Oui. Et c'est aussi toujours une difficulté de la part de ces ministres macronistes.
04:25Avec les rapports du Sénat, on sait que depuis 2017, il y a eu à de nombreuses reprises de la tension avec ces commissions d'enquête.
04:31Ça aussi, c'est quelque chose que vous soulignez aussi ? — Oui. Enfin en tout cas, on le regrette. Je veux dire les parlementaires
04:36font leur travail de contrôle. C'est leur rôle. D'ailleurs, je note que parmi eux, il y en a 3 qui sont redevenus parlementaires.
04:43Et donc il va falloir qu'ils se remettent à la position de contrôle de l'action du gouvernement.

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