Dans ces reportages, les journalistes de la rédaction suivent un sénateur investi dans un dossier local et mettent en lumière toute une partie du travail d'un parlementaire.
L'occasion de découvrir les enjeux de son département, d'en rencontrer les habitants et de voir comment un élu défend au niveau national les dossiers majeurs de son territoire.
Année de Production :
L'occasion de découvrir les enjeux de son département, d'en rencontrer les habitants et de voir comment un élu défend au niveau national les dossiers majeurs de son territoire.
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00:00Musique de générique
00:02...
00:09Bruits de la ville
00:11...
00:14Marion McCannadez, je suis sénatrice du Puy-de-Dôme
00:18depuis un an et élue à la ville de Clermont en finances.
00:21Je suis membre de la commission des affaires sociales,
00:24en pleine préparation du PLFSS au Sénat.
00:27Les allers-retours Paris-Clermont,
00:29c'est le quotidien de Marion Cannadez.
00:32La sénatrice du Puy-de-Dôme fait le voyage deux fois par semaine.
00:36Elle en profite pour potasser ses dossiers,
00:38mais le train est aussi synonyme de galère.
00:41C'est une ligne compliquée.
00:43Il y a des problématiques sur cette ligne.
00:45On a de la chance, le train est à l'heure,
00:47mais c'est parfois pas le cas et c'est un vrai problème.
00:51On est mal reliés à Paris.
00:53Avec les autres parlementaires de son département,
00:56Marion Cannadez a écrit au Premier ministre
00:59pour dénoncer les retards et la vétusté.
01:02Et la situation n'est pas nouvelle.
01:04La ligne était déjà maudite quand la sénatrice
01:07n'était encore que simple collaboratrice parlementaire.
01:10J'ai travaillé au Sénat avant d'être élue,
01:13donc on remonte, il y a de ça longtemps.
01:15Le jour où je suis allée passer mon entretien
01:17avec le parlementaire avec qui j'ai travaillé après,
01:20je me suis présentée à la gare
01:22et le train n'est pas parti.
01:24J'avais un entretien à Paris dans l'après-midi
01:27et je n'avais pas de voiture,
01:29donc j'ai appelé en urgence un ami pour qu'il me prête sa voiture.
01:32Je suis allée pour la première fois de ma vie à Paris
01:35et en plus en voiture.
01:37A l'époque, sans GPS, sans Waze ou ceci,
01:40ça n'existait quasiment pas.
01:42J'ai pleuré trois fois et demi dans la voiture,
01:45je devais être déconfite, mais j'ai été embauchée
01:47et j'ai travaillé après au Sénat.
01:49Je ne suis jamais revenue en voiture.
01:51On s'est récupérés l'ensemble de nos bagages.
01:54Nous sommes reçus à la voie 2.
01:58Bienvenue à Clermont-Ferrand, une métropole enclavée.
02:01A l'écart du réseau TGV, elle est mal reliée à Paris,
02:05mais aussi et d'abord à sa capitale régionale, Lyon.
02:08Le réseau ferroviaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes
02:12est pourtant le deuxième le plus emprunté de France.
02:15Mais pour les usagers, le service n'est pas toujours au rendez-vous.
02:19Les petites lignes sont laissées très à l'abandon,
02:22manque d'entretien.
02:25La SNCF se concentre sur la nouvelle technologie
02:27et les petites lignes sont laissées tomber.
02:29Ils sont plutôt à l'heure en partant de Clermont.
02:32En venant de Lyon, un peu moins,
02:35mais ça dépend des intempéries et tout ce qui peut se passer sur la voie.
02:39La liaison entre Clermont-Ferrand et Lyon
02:41n'offre pas une alternative satisfaisante à la voiture,
02:45regrette Marion Canalès.
02:47Il y a des trains toutes les heures et demie, à peu près.
02:50On va mettre plus de deux heures pour rejoindre la capitale régionale,
02:53à savoir Lyon, depuis Clermont, ancienne capitale régionale d'Auvergne.
02:57Donc on n'est pas très bien reliés non plus à notre capitale régionale.
03:01C'est un sujet sur lequel il faut avancer.
03:03Il y a eu des promesses faites il y a très longtemps,
03:06mais qui, aujourd'hui, n'ont pas été suivies d'effets.
03:09Aujourd'hui, il faudrait qu'on soit mieux reliés à Lyon
03:12depuis Clermont-Ferrand.
03:14Marion Canalès se fait le porte-voix des usagers.
03:18Direction Vichy, à 70 km au nord de Clermont-Ferrand,
03:23pour rencontrer Frédéric Aguilera, le maire de la ville,
03:26et également l'élu en charge des transports
03:29à la région Auvergne-Rhône-Alpes,
03:31laquelle finance et fait rouler les TER sur son territoire.
03:35On a quand même une maison à Lyon
03:37qui n'est pas suffisamment performante
03:40pour qu'elle soit utilisée par les grands opérateurs économiques.
03:43La pendularité des horaires et même le surmenage des rames,
03:47je ne sais pas comment on gère ça, mais c'est un vrai sujet.
03:50Là où on se barre, c'est pour demander à l'Etat
03:53de réfléchir à une modernisation de l'infrastructure.
03:56On aura beau mettre les meilleurs trains du monde sur cette ligne,
04:00elle est tellement en mauvais état
04:02qu'on ne pourra pas améliorer les performances sur cette ligne.
04:04On nous a abandonnés en Auvergne sur le ferroviaire,
04:07au niveau de l'infrastructure,
04:09parce qu'on abandonnait dans le sens où on n'a pas de TGV,
04:11donc ce ne serait pas illogique
04:13que l'Etat nous aide plus que d'autres territoires.
04:16Aujourd'hui, il faut qu'on nous accompagne,
04:17on ne peut pas être un cul-de-sac.
04:19L'Auvergne ne peut pas être le cul-de-sac ferroviaire.
04:21Il y a d'autres territoires, mais pas tant que ça en France,
04:23qui sont concernés.
04:25La région renvoie l'Etat à ses responsabilités
04:28pour rénover le réseau
04:30et promet 5,7 milliards d'euros d'investissement
04:32dans le train d'ici 2035.
04:35Il y a une explosion du trafic,
04:37et tant mieux, du nombre d'usagers des TER.
04:40Quand on regarde les prévisions, il y a 5 ou 10 ans,
04:42on était bien en-dessous, en termes de prévision,
04:45de ce que l'on est en train de vivre.
04:46Donc oui, on est en train, sur l'ensemble des réseaux en France,
04:49TER, d'avoir une forme de saturation.
04:51En Auvergne-Rhône-Labre, plus qu'ailleurs,
04:53parce qu'on a des grandes métropoles,
04:54donc évidemment, la progression en quantitatif est plus rapide,
04:58on a commandé un grand nombre de trains.
05:00Aujourd'hui, les mobilités,
05:01c'est la croisée de différents protagonistes, si j'ose dire.
05:04Évidemment, les associations d'usagers qu'on reçoit,
05:06qu'on écoute,
05:08la SNCF, l'Etat, qui est un acteur, évidemment, majeur,
05:11et puis, évidemment, la région,
05:12qui organise le réseau, notamment TER,
05:15et les liaisons avec la capitale régionale.
05:19Les parlementaires, on est là pour agir au niveau national
05:22sur différents textes, et aussi pour être la caisse de résonance
05:25de mobilisation de territoires, et celle-ci en fait partie.
05:28C'est vraiment une mobilisation forte et de consensus.
05:30...
05:35Marion Canalès défend le transport ferroviaire
05:38dans un territoire durement touché par les fermetures de lignes.
05:43Pour aller prendre son train,
05:45Nicolas Roy n'avait auparavant que quelques mètres à faire
05:48en sortant de chez lui.
05:49Voilà, d'ici, j'allais à Paris,
05:52à Lyon, à Toulouse.
05:54Il n'y a plus d'arrêt ici, au Vauria,
05:58ni plus d'arrêt sur toute la partie amont,
06:01donc de Bordeaux jusqu'ici.
06:03Le train arrivait de Bordeaux,
06:05quand c'était l'intercité,
06:06ou de Tulle ou de Hussel, quand c'était le TER,
06:11et de l'autre côté, de Clermont-Ferrand.
06:14L'espace qu'on voit devant nous, c'était occupé
06:16par des voies de chemin de fer,
06:18sur lesquelles il y avait des wagons de chargement.
06:20Et juste derrière, on voit l'ancien hôtel qui est fermé,
06:24qui faisait hôtel-restaurant,
06:26construit aux années 20-30,
06:28parce qu'il y avait beaucoup d'activités dans cette zone,
06:31notamment des voyageurs.
06:37La gare du Vauria n'est plus desservie depuis 2016.
06:41Et pourtant, un train circule toujours sur la ligne.
06:46C'est le train des eaux du Mont-d'Or,
06:48train de fret assez lourd, comme vous avez pu le voir,
06:51et qui prouve bien que cette ligne fonctionne encore parfaitement.
06:55Aucun problème ni de signalisation, ni de rail.
07:01Si Nicolas a la passion du rail,
07:04c'est aussi parce qu'il travaille à la SNCF.
07:07C'est désormais en voiture que le cheminot se rend à Volvic
07:11pour prendre le train pour Clermont, où il travaille.
07:15Il faut s'imaginer cette route enneigée,
07:17puisqu'on est à 1 000 m d'altitude, quand même.
07:20Donc ça peut être très compliqué en hiver de prendre cette route.
07:24C'est dangereux.
07:25Ca fait 14 km de fret,
07:27d'essence, d'entretien du véhicule, etc.
07:32Puisque la ligne de Clermont-Ferrand au Mont-d'Or
07:35fonctionne pour le fret,
07:36pourquoi ne pas la rouvrir aux voyageurs ?
07:39C'est le combat du père de Nicolas, Christian Roy.
07:42Bonjour.
07:43Son association fédère des élus et des citoyens
07:47et milite pour la réouverture.
07:49Bonjour.
07:50Christian Roy.
07:51Enchantée. Ravie de vous voir là.
07:54Merci.
07:55Ici, on est à la gare de la Muse, la Muse-Rochefort.
07:58C'est une gare sur la ligne de Clermont-Ferrand-Tulle.
08:03On est ici parce que c'est assez désolant
08:05de voir tous ces bâtiments, tout ce potentiel industriel
08:08qui est laissé à volo
08:10et qui rendrait vraiment de très grands services
08:13aux populations du secteur.
08:16C'est une nécessité absolue pour le secteur,
08:19sans parler du tourisme avec le parc des Bilevaches, des volcans.
08:23Il y a de réels besoins,
08:24en termes économiques avec le fret, mais aussi avec le voyageur.
08:27Il y a des trains de fret qui circulent.
08:29Pourquoi ne pas les rajouter jusqu'à la gare du Mont-d'Or ?
08:32Ne serait-ce que pour le Mont-d'Or,
08:34pour faire circuler les trains voyageurs ?
08:37C'est un choix politique.
08:38Vous vous identifiez à 500 000 personnes concernant ?
08:41Tout à fait. De Tulle jusqu'à Clermont-Ferrand.
08:44Parce que c'est important aussi de pouvoir mettre
08:47les usagers potentiels qui se reporteraient
08:51quasiment tout de suite vers le train
08:53si cette ligne était ouverte.
08:55...
08:57Il y a encore un espoir de faire quelque chose.
09:00On doit faire la démonstration,
09:02et c'est l'enjeu de ces collectifs qu'il faut soutenir,
09:05c'est qu'ils aillent convaincre
09:06et que tous les acteurs se mettent autour de la table
09:09pour ensuite faire la démonstration que, sur une portion,
09:12on peut évoquer la portion de Volvic à Pontgibaud,
09:16sur une autre portion.
09:17Il y a un intérêt économique de faire la démonstration
09:20à la région pour pouvoir ensuite rediscuter avec la région.
09:23Il ne faut surtout pas rompre le dialogue sur ces sujets
09:26si on veut faire avancer le sujet de réouverture
09:29des lignes de dessert fine.
09:30...
09:33Pour Marion Canalès,
09:35la ligne de Clermont-au-Mont-d'Or a encore un avenir.
09:38Peut-être même retrouvera-t-elle un jour son âge d'or,
09:42l'époque où le Bordeaux-Lyon circulait sur ses voies.
09:46Et desserver la petite ville de Pontgibaud.
09:49Juste en face de la gare,
09:51Marie-Antoinette Courtadon tient l'hôtel-restaurant de l'univers.
09:55...
09:59Hop. Et voilà.
10:01Merci beaucoup.
10:02Vous aviez des jeunes qui allaient à Clermont-au-Mont-d'Or
10:06et qui travaillaient ?
10:07Les gens prenaient le train.
10:09Il y avait même des gens du Mont-d'Or
10:11qui allaient travailler à Clermont-Ferrand.
10:13Vous aviez une clientèle qui s'arrêtait pour boire le petit café ?
10:16La gare nous a apporté aussi une clientèle.
10:21Bien sûr, on avait des foires à Pontgibaud.
10:24Et on avait des bestiaux,
10:26donc des vaches, des génisses, tout ça,
10:29qui arrivaient par le train.
10:31C'est toute une époque qui a changé.
10:33La fermeture de la gare, des nouvelles normes.
10:37Un contexte complètement différent
10:39qui fait que votre activité, vous la gardez pour vous habituer.
10:43Ca va ?
10:44La forme ?
10:45La forme, les formes.
10:47On est jeunes, on est sans drôles.
10:49On va faire un effort.
10:54Pour ces petites desserts abandonnées,
10:56l'avenir est incertain.
10:58En attendant que la région et la SNCF se prononcent,
11:02Marion Canalès se bat aussi pour les trains du quotidien.
11:06Comme celui que prend Laurence Devalais tous les matins.
11:10On est dans la commune des Martres-de-Verts,
11:12donc 4 000 habitants, à peu près.
11:14Et là, je me rends à mon travail.
11:16Je vais prendre le train à la gare,
11:19qui est juste à 5, 10 minutes de chez moi.
11:22A la gare des Martres-de-Verts,
11:24point névralgique dans l'agglomération de Clermont-Ferrand,
11:27Laurence prend le TER comme on attrape un métro.
11:30En train, la régularité, elle est bonne.
11:33On a quand même des trains, des TER qui sont fiables.
11:36C'est assez fiable, oui.
11:37Vous prenez le RER ?
11:39On aimerait bien avoir un RER.
11:44Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes,
11:46il y a 6 projets de RER métropolitains,
11:49dont un sur notre territoire.
11:51C'est très important.
11:52On est un bassin à l'ouest régional où il y a du monde.
11:55Il y a de l'activité économique.
11:57On a Constellium à Hissoire.
11:58On a Michelin, évidemment, à Clermont,
12:01mais pas que, les laboratoires TER.
12:03On est sur un bassin industriel et économique très important.
12:06C'est le chantier du futur, un RER à Clermont-Ferrand.
12:10Annoncé pour 2028,
12:12il promet la cadence d'un train toutes les 30 minutes.
12:16De quoi changer la donne pour les usagers.
12:18Il faut laisser des gens descendre avant de remonter dans le train.
12:22C'est vraiment cette capacité qui est trop petite
12:26par rapport au nombre de gens qui prennent le train.
12:28Cette ligne est victime de son succès.
12:31Les usagers ont pris cette habitude
12:33et ils sont de plus en plus nombreux depuis 1, 2, 3 ans.
12:36Les lignes intermédiaires, c'est important de les consolider.
12:39Il faut qu'on descende. On va se faire avoir.