• il y a 5 mois
L'Allemande Ursula von der Leyen a été réélue présidente de la Commission européenne par une courte majorité d'eurodéputés, allant des écologistes à la droite du Parti populaire européen. Mais l'extrême droite, qui a gagné des sièges au Parlement européen, aura peut-être les moyens de faire tomber certaines de ses promesses écologiques, en s'alliant avec la droite. On en débat dans l'émission Ici l'Europe, sur France 24 et Public Sénat. Année de Production : 2023

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00:00Public Sénat, France 24 et RFI présentent...
00:05...
00:25Bonjour à tous et merci de nous rejoindre pour « Ici l'Europe » sur France 24 et Public Sénat.
00:30Cette semaine de rentrée parlementaire a réuni à Strasbourg les 720 nouveaux élus européens.
00:37Le temps fort était bien entendu la réélection d'Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne,
00:45à 401 voix pour et 284 contre. C'était jeudi 18 juillet.
00:52La session a aussi décidé de la reconduction, dans un fauteuil cette fois, de la présidente du Parlement européen,
00:59Roberta Mezzola, la Maltaise, et aussi de la distribution de tous les hauts postes de l'hémicycle.
01:06Alors nous en parlons tout de suite avec une opposante, j'ai envie de dire, à la majorité von der Leyen.
01:11Manon Aubry, bonjour. Vous êtes coprésidente du groupe La Gauche au Parlement européen,
01:17car la liste ALFI a remporté de nombreux sièges, neuf sièges, sur tous ceux que compte le groupe.
01:26On va commencer, si vous le voulez bien, par les politiques françaises, parce que c'est vrai que les Européens regardent du côté de la France.
01:33Qu'est-ce qui s'y passe exactement ? On a l'impression que cette France est devenue ingouvernable de leur point de vue.
01:39C'est vrai que là, de retour de Strasbourg, j'ai beaucoup de collègues au Parlement européen qui m'ont posé la question,
01:44mais attends, on comprend pas bien ce qui se passe. Vous avez gagné les élections législatives, mais vous n'avez pas le droit de gouverner.
01:50Alors il faut leur expliquer qu'on a une forme de monarque républicain, Emmanuel Macron, qui décide tout seul, qui fait ses petites combines,
01:58qui décide qu'il garde le gouvernement, mais qu'il est démissionnaire pour que ses ministres puissent aller voter à l'Assemblée nationale
02:05et puissent faire élire, au gré de quelques combines politiciennes, sa candidate à la présidence de l'Assemblée nationale,
02:12à savoir Yael Brown-Pivet, qui vient d'être élue, et qui l'a été avec le soutien de la droite, le soutien de ces ministres démissionnaires-là,
02:21qui posent une question fondamentale de séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le législatif.
02:28Et au final, le sentiment que ça donne, c'est de s'être fait voler l'élection.
02:33Je veux dire, les Françaises et les Français ont voté à trois reprises pour défaire Emmanuel Macron,
02:40lors des élections européennes et lors des deux tours des élections législatives.
02:43Ils se réveillent un mois plus tard, ils ont le même gouvernement et ils ont une présidente de l'Assemblée nationale qui est macroniste,
02:50alors que les Français n'en veulent plus.
02:51– Mais les Français reprochent aussi au Nouveau Front Populaire, finalement,
02:54de n'avoir pas accouché d'un candidat à Premier ministre.
02:57– Écoutez, le fait que le Nouveau Front Populaire doive s'accorder sur un Premier ministre, c'est une évidence.
03:03Mais n'enlevons pas à Emmanuel Macron la responsabilité de vouloir balayer d'un revers de la main, effacer le résultat du scrutin.
03:12Elle est très claire, la volonté d'Emmanuel Macron, et en cela, il est en train de nous confisquer, de nous voler l'élection.
03:19C'est un coup de force antidémocratique sans précédent qui doit réveiller aujourd'hui,
03:24pas seulement les électrices et les électeurs du Nouveau Front Populaire,
03:27mais tous les démocrates de ce pays qui sont attachés à ce que la voix qu'on exprime dans les urnes parle
03:33et soit suivie des faits. Sinon, à quoi bon aller voter ?
03:35On va les dire aux gens, allez voter, mais si vous mettez une formation politique en tête,
03:40elle n'a pas le droit de gouverner.
03:41– Alors, il n'y a pas de majorité absolue pour cette formation politique en tête,
03:46pour les autres non plus d'ailleurs, on n'arrive pas à prendre en vitesse express de nos voisins, justement,
03:53l'art de la coalition apparemment, aucun de ces trois blocs ne veut s'allier à l'un des autres.
03:58– Écoutez, c'est difficile à imaginer que le Nouveau Front Populaire gouverne avec les macronistes
04:05que nous avons combattus ces dernières années, notamment contre la réforme des retraites
04:09qui a forcé les Françaises et les Français à travailler deux ans de plus,
04:11contre tout le projet de malheur social, les coupes budgétaires dans les services publics, etc.
04:16Et il est aussi, tout aussi inenvisageable évidemment,
04:19que l'on gouverne avec l'extrême droite raciste, xénophobe,
04:22qui vise à diviser le pays en fonction de l'origine, la couleur de peau, la religion.
04:28– On va continuer sur la France ingouvernable pour l'instant.
04:30– Mais donc, vous voyez que, évidemment que nous ne gouvernerons pas
04:33avec les macronistes et avec l'extrême droite,
04:35il n'en demeure pas moins que, non seulement nous sommes arrivés en tête,
04:38mais que lors des deux dernières années, les macronistes n'avaient pas non plus de majorité absolue
04:43et que pour autant, ils ont formé un gouvernement.
04:45Donc c'est désormais la responsabilité d'Emmanuel Macron
04:49d'appeler les responsables politiques du Nouveau Front Populaire
04:52et de revenir à la raison plutôt que de passer en force comme il le fait.
04:54– Alors parlons de l'échelon européen aussi,
04:56parce qu'il y avait une autre élection cette semaine très importante,
05:00celle d'Ursula von der Leyen, candidate à sa réélection
05:04et qui devait obtenir pour cela 361 voix sur 720 sièges.
05:09Elle les a largement, 440 voix d'avance, mais pas avec les vôtres,
05:13en l'occurrence Manon Aubry, vous étiez contre ce deuxième mandat.
05:18– Oui, l'ensemble de mon groupe de la gauche au Parlement européen
05:21a voté contre la reconduction d'Ursula von der Leyen,
05:25dont le bilan finalement parle pour elle-même.
05:28Qu'a fait Ursula von der Leyen ces cinq dernières années ?
05:30Elle a réimposé l'austérité budgétaire qui se traduit par des coupes
05:34sans précédent dans nos services publics et notre protection sociale.
05:37C'est dans le cas de la France, plus de 25 milliards d'euros
05:39alors qu'une procédure pour déficit excessif vient d'être lancée par l'Union européenne.
05:44Ce sont des accords de libre-échange signés à tour de bras
05:47qui sacrifient notre agriculture, notre industrie
05:50à la concurrence des loyales internationales.
05:52C'est un deux-poids-deux-mesures sur la scène internationale
05:55avec d'un côté la défense à raison du peuple ukrainien
05:58mais de l'autre un soutien inconditionnel à Benjamin Netanyahou
06:01pour commettre un massacre dans la bande de Gaza.
06:03– Elle a été plus claire lors de cette session.
06:05– Elle a dit qu'il fallait mettre un terme au bain de sang dans la bande de Gaza,
06:07sans nous dire comment.
06:10Et à aucun moment Ursula von der Leyen n'a pris les mesures qui s'imposaient,
06:14c'est-à-dire des sanctions à l'égard du gouvernement de Benjamin Netanyahou,
06:18un embargo sur l'envoi d'armes et la suspension de l'accord d'association
06:21entre l'Union européenne et Israël.
06:23Alors qu'elle n'hésite pas une seconde à prendre des sanctions,
06:26là aussi à raison contre le régime russe.
06:28Donc vous voyez ce deux-poids-deux-mesures, il est insupportable.
06:31– Vous avez plutôt mis en avant l'affaire des SMS aussi avec Pfizer.
06:34– Précisons ce qu'il en est, la Cour européenne de justice de l'Union européenne
06:38a estimé mercredi que la Commission européenne avait tort
06:42de restreindre l'accès public à des clauses d'achat des vaccins
06:47et en particulier ça concerne l'échange de SMS avec le patron de Pfizer,
06:52d'Ursula von der Leyen elle-même.
06:54Au moment où l'Union européenne a signé des contrats historiques
06:58de par le volume financier qui était impliqué d'argent public
07:01avec des laboratoires pharmaceutiques,
07:03quand nous avons demandé l'accès public à ces contrats,
07:06on se souvient tous, on a eu des documents qui étaient largement barrés en noir
07:11et donc l'information n'était pas publique.
07:13Et la Cour de justice européenne, à juste titre,
07:16demande des comptes à la présidente de la Commission européenne
07:18et a jugé que la non-divulgation de ces contrats était contraire aux droits européens.
07:24Et en cela, je l'ai dit très clairement, la place d'Ursula von der Leyen
07:28n'aurait pas dû être à cet instant devant les députés européens à se présenter
07:33puisqu'elle venait tout juste la veille d'être prendue par la Cour de justice européenne.
07:39Et ça dit quelque chose de manière plus large,
07:42de cette opacité qui gangrène les institutions européennes,
07:45qui mine la démocratie européenne.
07:48Il contrit le Parlement européen,
07:50on a envie de dire qu'il n'a pas fait complètement sa révolution
07:53sur une autorité indépendante.
07:56Il y a eu le cas de Targate,
07:57on a vu qu'il y avait des lobbyistes un peu partout
07:59qui essayaient d'influencer les députés,
08:01et il n'y a pas d'autorité indépendante.
08:04On a réussi à obtenir à l'arracher une autorité éthique indépendante
08:08à la fin du mandat qui, pour être honnête,
08:10n'a d'autorité d'éthique et d'indépendance que le nom.
08:12Et oui, vous avez raison,
08:13le Parlement européen n'a pas tiré tous les enseignements
08:15du plus gros scandale de corruption de l'histoire des institutions européennes,
08:19qui est le Qatargate,
08:20où des députés européens avaient été pris la main dans le sac
08:23avec des valises de billets qui venaient du Qatar
08:26pour influencer les règles européennes,
08:29et notamment l'adoption de régulations qui concernaient le Qatar.
08:33C'était un scandale démocratique
08:35après lequel tous les députés sont venus la main sur le cœur
08:38dans l'hémicycle du Parlement européen
08:40en disant que plus rien ne sera jamais comme avant.
08:42Et la vérité, c'est que tout est encore comme avant.
08:44Et que notamment, alors qu'à commencer ce mandat,
08:48j'ai rempli les obligations qui pèsent sur nous en matière de transparence.
08:54Par exemple, nous devons remplir si nous touchons des rémunérations annexes.
08:58Je n'en ai aucune, je ne touche aucun euro en plus de mon indemnité d'élu.
09:02Mais on devrait les interdire.
09:03Comment se fait-il que dans le Parlement européen,
09:06il y a un député sur quatre qui touche de l'argent,
09:09qui vient de lobby, d'État, de plein de sources différentes,
09:13en plus de ses indemnités d'élu ?
09:15Alors qu'elles sont déjà extrêmement confortables
09:17et on peut se poser une question légitime,
09:19à qui ces élus rendent-ils des comptes ?
09:21Est-ce qu'ils rendent des comptes à ceux qui les ont élus,
09:23c'est-à-dire aux citoyens,
09:24ou est-ce qu'ils rendent des comptes à ceux qui les payent,
09:27aux entreprises et aux lobbies ?
09:28La présidente de la Commission européenne,
09:29elle a été plutôt claire quand même sur le voyage de Viktor Orban
09:33en direction de la Russie.
09:35Après l'Ukraine, il est allé voir Vladimir Poutine
09:37et même il est allé à Pékin,
09:39serrer la main effectivement aux dirigeants chinois aussi,
09:43qui ont été non validés par l'Union européenne.
09:46Les institutions voudraient boycotter,
09:49d'un certain point de vue,
09:50certains sommets, en particulier informels,
09:53qui se dérouleront en Hongrie.
09:55Est-ce que ça vous paraît important, crucial ?
09:58Comment vous voyez les choses par rapport à un Viktor Orban
10:01qui est partout à l'occasion de cette présidence
10:03tournante de l'Union européenne,
10:04dont il a décidé de faire une tribune permanente ?
10:07Il est évident que la présidence de l'Union européenne,
10:10de la part d'un gouvernement qui remet en cause l'état de droit,
10:14nos libertés fondamentales, l'indépendance de la justice,
10:17les droits des femmes qui doivent être au-delà des accords politiques,
10:20le ciment de l'Union européenne,
10:23pose une question.
10:25Parce qu'on voit déjà dans ces premiers jours de présidence
10:28de l'Union européenne de la part de Viktor Orban
10:30qu'il instrumentalise sa présidence
10:33pour servir son projet d'extrême droite
10:36qui est en beaucoup de points similaire
10:38à celui de Jordan Bardella en France,
10:40puisqu'il siège désormais dans le même groupe au Parlement européen.
10:43Ça doit nous interroger collectivement
10:45sur la stratégie de résistance aussi contre l'extrême droite.
10:48Je le dis parce que je vois la tentation
10:50d'un certain nombre de groupes politiques
10:52à petit à petit déplacer le curseur politique
10:55de plus en plus vers la droite.
10:57Mais je veux leur lancer l'alerte.
10:58Au Parlement européen, typiquement,
11:00le groupe des conservateurs et réformistes
11:02obtient deux vice-présidences, beaucoup de postes.
11:04On considère que les petits soldats de Georgia Meloni
11:07ne sont pas de la droite la plus radicale,
11:09puisque pour le coup sur l'Ukraine,
11:11ils sont alignés effectivement sur le soutien à l'Ukraine,
11:14mais pas sur le reste.
11:15Il y a les petits soldats d'Éric Zemmour aussi,
11:17si on veut prendre la liste de celles et ceux
11:20qui, pour moi, ne sont pas dans le champ de la République,
11:24ne sont pas dans le champ des libertés fondamentales
11:27et de l'État de droit.
11:29Et nous ne pouvons pas les traiter
11:31comme nous traitons des désaccords politiques
11:33avec l'ensemble des groupes politiques.
11:34Et c'est là où je veux lancer l'alerte
11:36de manière assez solennelle,
11:37parce que je vois la tentation de la droite,
11:39mais aussi d'une partie des libéraux,
11:41et même parfois de la gauche,
11:42à vouloir finalement se dire que,
11:45bon, ce sont des opposants politiques comme les autres
11:47et qu'on doit les traiter comme les autres.
11:49Et petit à petit,
11:51vous déplacez le curseur politique,
11:53on l'a vu sur les questions migratoires
11:55lors du dernier mandat,
11:56avec ce pacte Asie-Démigration de la honte
11:58qui a fait de ce que devrait être l'Europe de la solidarité
12:01en réalité une Europe débarbelée.
12:03Eh bien, à chaque fois qu'on laisse
12:05même une once de terrain,
12:07ce tout petit bout d'ongle à l'extrême droite,
12:10eh bien l'extrême droite continue de progresser.
12:12Et la leçon aussi des élections politiques en France,
12:16des élections législatives,
12:17que ce n'est que par la gauche,
12:19ferme sur ses valeurs,
12:20ferme sur ses appuis,
12:21ferme sur son ambition en matière écologique et sociale,
12:24que l'on peut regagner contre l'extrême droite.
12:26Et cette leçon qui vient de la France,
12:28je crois que toute l'Union Européenne doit l'apprendre.
12:30Alors vous, vous parlez de la gauche ferme sur ses valeurs.
12:32Vous avez constitué et vous co-dirigez,
12:35avec un Allemand,
12:36le groupe La Gauche de 46 députés,
12:39dont 8 du mouvement 5 étoiles.
12:41Alors, ils sont en observation,
12:43parce que le mouvement 5 étoiles
12:44vient justement de l'extrême droite
12:46à traverser le spectre politique.
12:48C'est quand même un mouvement anti-système, d'accord,
12:51mais est-ce qu'ils sont vraiment le même ADN que vous ?
12:54Pourquoi ce choix ?
12:55Alors, ce n'est pas un mouvement qui vient de l'extrême droite,
12:58c'est un mouvement qui a fait des coalitions,
13:02que j'ai combattues.
13:04Et je pense que ce n'est pas le...
13:06C'est un nouveau mouvement 5 étoiles
13:08auquel nous assistons
13:09et qui se place dans le cadre d'une reconstruction de la gauche en Italie,
13:14notamment avec nos collègues de Sinistra Italiana,
13:17puisque ce ne sont pas les seuls élus de gauche italienne
13:20que nous avons dans notre groupe.
13:21Nous avons deux élus de Sinistra Italiana
13:23qui sont eux-mêmes en coalition avec Les Verts en Italie,
13:27qui ont fait une forte percée aux dernières élections
13:29et qui, avec leur orientation et leur rôle de leadership,
13:36ont considéré que le mouvement 5 étoiles
13:39pouvait appartenir à notre famille politique.
13:41Et ça fait partie des discussions qu'on a eues avec eux
13:43sur leur opposition ferme et résolue évidemment
13:45à la coalition d'Ursula von der Leyen,
13:47mais aussi l'opposition aux règles d'austérité budgétaire,
13:49opposition aux accords de libre-échange,
13:51bref, tout ce qui fait le ciment politique de notre groupe
13:54et que je mentionnais.
13:55Pour autant, nous avons considéré qu'il nous fallait
13:57une étape intermédiaire,
13:58raison pour laquelle nous avons cette période d'observation
14:00pendant les 6 mois qui viennent,
14:02qui nous permet d'apprendre à cheminer collectivement.
14:04Mais je pense que nous avons une responsabilité
14:06avec mon groupe de la gauche
14:08de reconstruire un chemin pour la gauche
14:10à l'heure où on voit que Les Verts se sont cassés la gueule
14:12partout en Europe,
14:14que la social-démocratie hésite
14:16dans sa relation au libéralisme économique
14:18et donc il en va de notre responsabilité
14:20à réouvrir un chemin d'une gauche de rupture
14:22partout en Europe.
14:24Et nous faisons la démonstration dans un certain nombre d'États d'Europe
14:26qu'à travers ce chemin, c'est celui qui nous permettra,
14:29je l'espère, demain de gagner.
14:30Je pense à mes collègues en Finlande
14:32où le modèle finlandais se passe
14:34dans pas mal d'États européens.
14:35Vous avez la social-démocratie qui gouverne,
14:37qui comme très souvent déçoit
14:39les peuples européens
14:41et qui laisse place à une coalition de la droite
14:43et l'extrême droite et qui après cela,
14:45en réalité, laisse place
14:47à une reconstruction de la gauche sur une base
14:49de gauche de rupture et je veux saluer
14:51mes collègues de la gauche finlandaise
14:53qui siègent dans mon groupe et qui ont fait une grande percée
14:55aux élections européennes avec
14:57près de 20% des voix qui sont
14:59désormais le deuxième parti en Finlande
15:01et qui demain, je l'espère, aux prochaines
15:03élections nationales seront en capacité de former
15:05un gouvernement et de montrer
15:07que oui, la gauche peut tenir tête
15:09ferme sur ses valeurs mais aussi peut gouverner.
15:11Alors parlons de valeurs justement,
15:13il y a eu au Parlement européen une résolution de soutien
15:15à l'Ukraine votée à 495
15:17voix pour, 137
15:19contre, dont justement
15:21il y avait le
15:23rassemblement national mais vous, vous avez voté pour
15:25Manon Aubry, donc on poursuit
15:27le soutien à l'Ukraine dans quelles conditions ? Parce que
15:29il y a eu en même temps un attentat
15:31ça ne vous a pas échappé du côté
15:33des États-Unis qui semblent placer
15:35Donald Trump en très bonne position pour
15:37une réélection ? Nous avons voté
15:39avec ma délégation
15:41ce texte de soutien
15:43à l'Ukraine parce qu'il nous semblait
15:45important d'envoyer un signal en ce début
15:47de mandature de soutien ferme
15:49et résolu aux peuples ukrainiens
15:51qui luttent contre
15:53l'envahisseur russe
15:55et ce d'autant plus après l'attentat
15:57et l'attaque qu'il y a eu contre un hôpital
15:59pas plus tard que la semaine dernière. Pour autant,
16:01j'en appelle à la vigilance parce que j'avais des
16:03réserves néanmoins sur ce texte. Je ne
16:05pense pas que, par exemple, une entrée
16:07de l'Ukraine dans l'Union Européenne
16:09va régler le problème ni pour l'Ukraine
16:11ni pour l'Union Européenne. Je ne pense
16:13pas non plus que
16:15une escalade
16:17militaire sera la solution pour l'Ukraine.
16:19Je crois, et c'est le sens des amendements
16:21que nous avions déposés
16:23dans le cadre de ce texte, à la fois pour
16:25annuler la dette de l'Ukraine et les
16:27aider financièrement, mais aussi pour ouvrir
16:29un chemin de négociation diplomatique.
16:31Je crois que c'est la voie à suivre. Je regrette que ces
16:33amendements n'aient pas été adoptés,
16:35mais en responsabilité,
16:37nous avons quand même pris la décision de voter
16:39cette résolution tout en pointant
16:41aussi un deux poids, deux mesures
16:43dans l'application du droit international de la part
16:45de l'Union Européenne. Nous avons demandé un débat
16:47avec mon groupe sur la situation à Gaza
16:49qui a été refusée par une coalition
16:51qui va des libéraux à l'extrême droite,
16:53qui, je ne sais pas si ça préfigure la coalition
16:55qui va de fait gouverner le Parlement
16:57européen demain, mais qui est extrêmement
16:59choquante. Une vie palestinienne
17:01vaut-elle moins qu'une vie ukrainienne
17:03pour l'Union Européenne ?
17:05C'était l'un de vos thèmes de campagne.
17:07Merci, Manon Aubry, d'avoir été
17:09en notre compagnie. Merci à vous de nous avoir suivis.
17:11Vous restez avec nous.
17:13Le débat se poursuit avec
17:15des députés sur le futur mandat
17:17d'Ursula von der Leyen 2.
17:19Tout de suite avec Public Sénat.
17:26Merci de nous rejoindre pour évoquer
17:28la réélection d'Ursula von der Leyen
17:30à la tête de la Commission Européenne.
17:32Les eurodéputés ont reconduit
17:34l'Allemande pour un second
17:36mandat de 5 ans, avec
17:38401 voix en sa faveur
17:40sur 720. Ursula von der Leyen
17:42s'est appuyée sur la majorité
17:44au centre du Parlement européen, constituée
17:46de son groupe, le Parti Populaire Européen à droite,
17:48les sociodémocrates, et puis les centristes
17:50de Renew. Mais comme elle a perdu
17:52des voix dans son propre camp,
17:54la présidente de la Commission a eu besoin des voix
17:56des écologistes pour être réélue.
17:58Pour convaincre les différents groupes,
18:00Ursula von der Leyen a présenté la politique
18:02qu'elle compte mener durant ces 5 prochaines
18:04années. Premier objectif,
18:06renforcer la compétitivité des entreprises
18:08européennes, ce qui est une préoccupation
18:10de la droite. Et pour avoir
18:12les suffrages de la gauche, elle a promis
18:14un pacte pour une industrie propre.
18:16L'Allemande s'est également montrée
18:18très ferme sur le développement de la défense
18:20européenne et le soutien à l'Ukraine.
18:22Beaucoup d'enjeux dans cette Commission
18:24von der Leyen 2 qu'on va évoquer
18:26avec nos 3 invités. Alors, David Cormand,
18:28vous êtes avec nous sur ce plateau,
18:30député écologiste,
18:32membre du groupe Les Verts au Parlement
18:34européen. Et puis nous sommes aussi
18:36en direct de Strasbourg avec
18:38Assita Kanko, eurodéputé belge,
18:40membre du groupe des conservateurs et
18:42réformistes européens,
18:44groupe de la droite conservatrice et
18:46souverainiste. Et puis il y a
18:48Lazarov, eurodéputé bulgare,
18:50nouvellement élu, membre du groupe du Parti
18:52Populaire Européen, le PPE,
18:54qui forme justement
18:56la majorité, avec
18:58Ursula von der Leyen.
19:00On va commencer par l'écouter d'ailleurs.
19:02Mais oui, on va écouter un extrait du discours
19:04d'Ursula von der Leyen devant le Parlement
19:06européen où elle entend combattre
19:08les extrêmes et défendre la démocratie.
19:12Je ne laisserai jamais accepter la polarisation
19:14extrême de nos sociétés.
19:18Je n'accepterai jamais que les démagogues
19:20et les extrémistes détruisent notre mode
19:22de vie européen.
19:24Et je suis ici aujourd'hui
19:26prête à mener le combat avec
19:28toutes les forces démocratiques.
19:36David Cormann, Ursula von der Leyen
19:38réélue avec les voix
19:40d'un bloc central allant des écologistes
19:42au Parti Populaire Européen.
19:44Est-ce que, même si personnellement vous n'avez
19:46pas voté pour elle, vous êtes quand même satisfait ?
19:48Oui, parce que
19:50le groupe vert a réussi à peser
19:52sur la feuille de route proposée
19:54par Ursula von der Leyen.
19:56Néanmoins, on n'est plus dans l'état d'esprit
19:58de 2019, qui était vraiment de propulser
20:00un nouveau pacte vert.
20:02On est dans un non-recul
20:04par rapport au pacte vert, mais
20:06une forme de mise en œuvre de ce
20:08qu'a déjà été voté.
20:10Or, le pacte vert n'était pas achevé.
20:12Il restait environ un tiers des textes
20:14prévus à l'initialement dans le pacte vert.
20:16Donc pour moi, c'était compliqué de donner
20:18l'exemple d'Aquitus, avec de fait
20:20une majorité qui inclut les verts,
20:22moins verte que quand il y avait
20:24une majorité de coalition il y a 5 ans, où il n'y avait pas les verts.
20:26C'est ça qui m'a fait ne pas
20:28voter pour elle. Après, elle a été très claire,
20:30et c'est là-dessus qu'on vient de voir
20:32l'extrait. C'est qu'il y avait la tentation,
20:34y compris au sein du PPE,
20:36de regarder vers le côté extrême-droite
20:38de l'hémicycle.
20:40Le choix qui a été fait par Mme von der Leyen,
20:42c'est de s'adresser
20:44au camp clairement pro-européen.
20:46Ça, c'est à Aquitus qu'il faut lui accorder.
20:48Maintenant, dans l'exercice
20:50des 5 années qui vont venir,
20:52il faut que cela tienne.
20:54Mme von der Leyen s'est appuyée sur une majorité
20:56qui inclut les verts. Il ne s'agira pas
20:58ensuite d'aller picorer du côté de l'extrême-droite
21:00pour faire autre chose
21:02que ce qu'elle s'est engagée à faire, quelque part, hier.
21:04– Il y a Lazarov,
21:06votre championne,
21:08puisqu'elle est du PPE comme vous,
21:10n'a pas fait le plein des voix dans ce groupe
21:12qui compte
21:14188 députés. Le compte n'y est pas.
21:16Donc, qui lui a fait faux bon
21:18chez vous ? Et pourquoi ?
21:20– Je ne suis pas sûr
21:22qu'il lui a fait faux bon, comme vous dites.
21:24Mais une grande majorité,
21:26presque tous, ont voté
21:28pour Mme von der Leyen.
21:30C'est un vote
21:32logique, normal. On avait la décision
21:34de l'appuyer.
21:36Et en plus,
21:38pour moi,
21:40personnellement, je viens de la Bulgarie
21:42qui est un pays qui est
21:44à 200 kilomètres de la Russie,
21:46d'Ukraine, où il y a un grand conflit.
21:48Et pour moi, c'était très important
21:50son involvement dans
21:52la formation
21:54d'une
21:56défense européenne
21:58et de renforcer
22:00la défense européenne.
22:02Surtout en voyant ce qui passe
22:04et ce qui arrive aux États-Unis.
22:06Et on n'est pas très sûr
22:08sur l'engagement des États-Unis dans l'OTAN.
22:10– D'accord, donc vous êtes attaché
22:12à ce volet de défense européenne
22:14qu'elle souhaite renforcer
22:16avec cette prochaine mandature.
22:18À Sita Kanko, ces dernières semaines,
22:20ces derniers mois, où Ursula von der Leyen
22:22a courtisé Georgia Meloni
22:24et ses troupes de votre groupe,
22:26du groupe des conservateurs réformistes
22:28européens, un groupe quand même
22:30de droite radicale au sein du Parlement européen.
22:32Et finalement, la majorité de votre groupe n'a pas voté
22:34pour elle. Pourquoi ce rendez-vous manqué ?
22:36– Bonjour, en fait,
22:38on ne peut pas savoir
22:40qui a voté
22:42et qui n'a pas voté,
22:44sauf si la personne le dit elle-même
22:46puisque le vote était secret.
22:48Dans le groupe SCR
22:50dont je suis une des vice-présidentes,
22:52on a décidé que chacun
22:54était libre de faire son choix.
22:56Donc, mon parti
22:58et moi, nous avons voté
23:00pour Mme von der Leyen
23:02avec des points critiques
23:04parce qu'on souhaite qu'elle tienne
23:06sa promesse d'une Europe géopolitique
23:08au cours des années à venir.
23:10On a beaucoup d'exigences vis-à-vis d'elle.
23:12Mais personnellement,
23:14j'estime qu'elle a été
23:16observée à la loupe
23:18et critiquée de manière exagérée
23:20par rapport à ses prédécesseurs,
23:22Barroso et Juncker,
23:24qui ont bénéficié du fait
23:26que les femmes en politique aujourd'hui
23:28sont encore, évidemment,
23:30beaucoup plus forcées
23:32à la perfection
23:34que les hommes. Donc ça, c'est un point
23:36qu'il ne faut pas négliger.
23:38Son discours était préparé
23:40pour faire plaisir à tout le monde,
23:42ce qui est extrêmement compliqué.
23:44Moi, en tant que femme, j'ai voté pour elle.
23:46En tant que députée, j'ai choisi
23:48de lui donner une seconde chance
23:50pour pouvoir mener à bien le projet
23:52qu'elle avait initié il y a quelques années
23:54et également prendre des mesures
23:56de rémédiation par rapport à certains aspects
23:58du Green Deal
24:00qui peuvent être néfastes à nos entreprises.
24:02– Quand vous entendez ça, David Cormand,
24:04déjà, on voit que vous n'allez pas être d'accord
24:06dans la prochaine mandature sur cette question
24:08du pacte vert, du Green Deal.
24:10Mais quand vous entendez ça,
24:12est-ce que, vraiment, Ursula von der Leyen
24:14vous a donné aujourd'hui des garanties
24:16qu'elle allait être un rempart contre
24:18la droite plus radicale, qui a d'ailleurs
24:20gagné des sièges dans ce Parlement
24:22avec trois groupes qui totalisent
24:24187 sièges ?
24:26L'ambiance a changé aussi, quand même.
24:28– C'est pour ça qu'il fallait faire
24:30ce cordon sanitaire extrêmement strict
24:32avec, moi, ce que je qualifie,
24:34trois groupes d'extrême droite.
24:36L'ECR est traité un peu différemment
24:38au sein des institutions par rapport
24:40aux deux autres groupes d'extrême droite.
24:42– En politique étrangère, ils sont pas sur une ligne…
24:44– C'est très intéressant ce que vous dites
24:46parce qu'il y a un glissement où, en fait,
24:48on a le droit d'être d'extrême droite
24:50si on est anti-Poutine.
24:52C'est deux sujets différents.
24:54Il faut être très clair par rapport à Poutine
24:56et ce n'est pas cet élément qu'il suffit à définir
24:58si vous êtes d'extrême droite ou pas.
25:00En tout cas, moi, je ne suis pas d'accord
25:02avec cette définition-là.
25:04Et dans le groupe ECR, il est dirigé
25:06par Madame Mélanie, qui est clairement néofasciste.
25:08Et donc, les mots ont un sens,
25:10les repères politiques ont un sens.
25:12Et d'ailleurs, il y a une communication officielle
25:14du groupe ECR pour dire qu'il ne votait pas
25:16pour Madame von der Leyen.
25:18– Madame Kanko, vous allez réagir,
25:20effectivement, votre groupe
25:22des conservateurs réformistes européens
25:24n'a pas subi le cordon sanitaire
25:26qui a été mis en place
25:28au sein du Parlement européen,
25:30notamment contre les deux autres groupes
25:32à l'extrême droite de l'hémicycle,
25:34notamment contre le groupe
25:36Les Patriotes pour l'Europe,
25:38présidé par Jordan Bardella
25:40et qui est le fruit d'une alliance
25:42avec le Hongrois Victor Orban.
25:44Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous allez toujours
25:46continuer à négocier des postes
25:48avec Ursula von der Leyen ?
25:50– J'aimerais juste faire deux précisions.
25:52Ou on me traite d'extrême droite,
25:54ou on me traite d'extrême droite et de néofasciste.
25:56Je trouve ça complètement inacceptable.
25:58Je trouve ça intellectuellement malhonnête
26:00de la part de mon collègue.
26:02– Donc Georgia Mélanie n'est pas d'extrême droite, selon vous ?
26:04– On ne peut pas continuer comme ça.
26:06J'aimerais préciser cela, c'est important
26:08avant de répondre à votre question,
26:10parce que ça, ça ne doit plus se répéter,
26:12sinon moi je m'en vais.
26:14Parce que je ne veux pas parler avec des gens
26:16qui m'insultent.
26:18Donc ça, c'est vraiment important.
26:20Je ne veux pas une personne qui irait
26:22dans un groupe d'extrême droite.
26:24Je trouve que c'est extrêmement important
26:26qu'on soit clair là-dessus, que je n'accepte pas cela.
26:28Deuxièmement, en ce qui concerne
26:30les négociations au sein du Parlement européen,
26:32ECR est un groupe de centre droit,
26:34on s'appelle les conservateurs européens.
26:36Mme von der Leyen, tout comme Mme Metzola,
26:38sont venues dans notre groupe politique
26:40pour présenter leur programme.
26:42On a eu des conversations claires.
26:44Donc ne pas être d'accord avec quelqu'un
26:46ne justifie pas des insultes
26:48et ne donne aucun droit
26:50de coller une étiquette.
26:52Donc j'aimerais qu'on puisse suivre
26:54cette discussion avec élégance
26:56sur le fond des dossiers,
26:58à moins que celui qui ne connaît absolument rien,
27:00qui ne sait rien sur les dossiers,
27:02veuille continuer à coller des étiquettes,
27:04ce qui ne rendra pas cette discussion
27:06agréable ou nécessaire.
27:08– Disons que vous êtes plus à droite
27:10que le PPE.
27:12– Aujourd'hui, il y a des gens chez nous.
27:14Nous, par exemple, l'ANVA,
27:16nous allons livrer
27:18le prochain Premier ministre en Belgique
27:20et nous sommes en coalition
27:22avec des collègues du PPE
27:24et du Renew en Belgique
27:26depuis plus de dix ans.
27:28Donc il ne faut pas être intellectuellement
27:30malhonnête là-dessus.
27:32C'est clair,
27:34ne pas jeter des étiquettes comme ça au hasard.
27:36Maintenant, en ce qui concerne Mme von der Leyen
27:38et les majorités au Parlement européen,
27:40il est clair que nous sommes nécessaires.
27:42Et donc c'est une question de mathématiques.
27:44Si on veut, une partie de nos réunions
27:46ne soutiendra pas les projets,
27:48une partie du PPE ne le fera pas.
27:50Pour une autre partie, évidemment que la gauche
27:52ou le vert ne seront pas nécessaires.
27:54Et donc forcément, nous sommes un partenaire
27:56et le parti de Giorgia Meloni
27:58est également un partenaire.
28:00Les Italiens ont un Premier ministre
28:02et nous allons avoir un Premier ministre en Belgique.
28:04– On va demander justement à votre collègue
28:06bulgare du PPE,
28:08en effet,
28:10s'il y aura une inflexion
28:12plus à droite, précisément,
28:14de cette politique des chaînes prochaines années
28:16d'Ursula II,
28:18son second mandat,
28:20puisque le Parlement penche plus à droite que jamais,
28:22en effet, et notamment
28:24sur les questions migratoires.
28:26– Absolument,
28:28je suis d'accord avec
28:30madame qui a parlé
28:32avant moi.
28:34Mon parti en Bulgarie, c'est l'Union des Forces démocratiques.
28:36On est de type
28:38chrétien-démocrate-conservateur
28:40et on est beaucoup plus proche
28:42des conservateurs européens
28:44que de la gauche ou du vert
28:46qu'on traite de...
28:48Nous, en Bulgarie, on les traite d'extrême-gauche,
28:50les verts.
28:52Et on ne supportera pas
28:54madame von der Leyen
28:56sur le sujet de
28:58politiques écologistes et vertes.
29:00Donc, elle ne peut pas
29:02compter avec nous
29:04sur ce sujet.
29:06– Eh bien, vous me faites ma transition,
29:08parce que justement, on va parler
29:10de l'ambition écologique d'Ursula von der Leyen.
29:12On va l'écouter, on va écouter un autre extrait
29:14de son discours devant les eurodéputés
29:16sur sa politique climatique.
29:18– Nous inscrirons dans notre loi européenne
29:20sur le climat
29:22notre objectif de réduire nos émissions
29:24de gaz à effet de serre de 90%
29:26d'ici à 2040.
29:28Nos entreprises
29:30doivent dès aujourd'hui planifier leurs investissements
29:32pour la décennie à venir.
29:34Mais ce n'est pas seulement
29:36pour les entreprises,
29:38c'est aussi pour nos jeunes,
29:40pour les enfants,
29:42pour les adolescents d'aujourd'hui.
29:44– Alors, David Cormand,
29:46on l'a dit,
29:48401 voix, c'est 40 au-dessus
29:50de la majorité, donc 45
29:52des verts précisément.
29:54Ursula von der Leyen n'a peut-être pas
29:56de majorité dans ce Parlement
29:58pour faire une politique
30:00plus écologique que d'ailleurs la droite
30:02désapprouve, vous venez de l'entendre.
30:04– C'est clair, pour avoir une majorité
30:06dans ce Parlement sans les différents groupes
30:08que moi je classifie d'extrême-droite
30:10et je ne veux insulter personne et surtout pas
30:12Mme Kanko, et en plus des amis
30:14de Mme Mélanie, il y a Mme Marion Maréchal
30:16pour les Français qui nous écoutent
30:18qui siège dans ce groupe. Donc je veux bien qu'on me dise
30:20que Marion Maréchal n'est pas d'extrême-droite,
30:22moi je pense que si, c'est un désaccord politique,
30:24ce n'est pas des insultes, c'est une discussion politique
30:26que nous avons. Mais sur votre question,
30:28si Mme von der Leyen souhaite avoir une majorité
30:30sans ces groupes que je qualifie
30:32d'extrême-droite, et bien elle a besoin de s'appuyer
30:34sur les verts. C'est ça la réalité mathématique.
30:36Et d'ailleurs le groupe ECR a fait
30:38une communication officielle pour dire
30:40qu'il ne soutenait pas Mme von der Leyen.
30:42Je prends note que Mme Kanko et son parti
30:44a voté pour elle, et le groupe a dit
30:46qu'il ne votait pas pour elle, c'est comme ça.
30:48– Mme Kanko, une réaction, et notamment
30:50sur l'écologie, c'est important de parler
30:52de cet aspect écologique
30:54de la prochaine mandature pour Sola von der Leyen.
30:56Est-ce que vous espérez une alliance des droites
30:58pour, et bien, détricoter
31:00certaines mesures vertes
31:02que la présidente de la commission voudrait mettre en place ?
31:06– En fait, moi je le dirais positivement,
31:08l'objectif c'est de faire en sorte
31:10que nous soyons réalistes
31:12en termes d'écologie. Il ne faut pas forcément
31:14être dans un parti vert pour défendre
31:16une politique écologiste. Moi en tant que maire
31:18je veux très bien qu'on lègue une planète saine
31:20à nos enfants. En tant que citoyenne on voit très bien
31:22qu'il faut protéger l'environnement
31:24et qu'il faut faire en sorte que
31:26l'avenir soit également protégé
31:28mais on ne peut pas le faire
31:30si on tue nos entreprises, on ne peut pas le faire
31:32si le pouvoir d'achat est impacté
31:34par des mesures qui ne vont non seulement pas
31:36améliorer le sort de la planète mais qui vont détruire
31:38les portefeuilles du contribuable
31:40et des classes moyennes aujourd'hui
31:42et pénaliser nos entreprises
31:44par rapport au marché global.
31:46Donc ce que nous voulons faire, ce n'est pas une question
31:48de détricotage, c'est une question
31:50d'amélioration. On veut en fait
31:52envoyer le Green Deal dans la bonne direction
31:54donner la place qu'elle mérite
31:56une place de choix
31:58à l'énergie nucléaire qui est quand même
32:00très importante
32:02et aborder ce sujet-là de manière
32:04réaliste, protéger nos entreprises
32:06ça c'est extrêmement important pour nous
32:08et je pense qu'il y a une majorité de faits au Parlement
32:10européen pour aller vers une politique
32:12de centre droit à la matière qui est écologique
32:14et qui en même temps
32:16n'est pas asociale.
32:17Monsieur Lazaroff, pour terminer
32:19très rapidement parce que
32:21il nous reste peu de temps
32:23l'enjeu de ce second mandat
32:25c'est aussi le soutien à l'Ukraine
32:27alors que des eurodéputés pro-russes
32:29ont gagné des sièges au Parlement
32:31dans le groupe par exemple des Patriotes
32:33pour l'Europe qui rassemble à la fois
32:35Victor Orban et Jordan Bardella
32:37le Premier ministre hongrois
32:39qui est allé d'ailleurs à Moscou
32:41ce qu'a beaucoup critiqué Ursula von der Leyen
32:43est-ce qu'on est clair sur cette majorité
32:45pro-Ukraine ?
32:47Oui, je crois qu'on est absolument
32:49clair sur cette majorité. Nous en Bulgarie
32:51on a trois députés européens
32:53qui sont de cette extrême droite
32:55disons, qui est pro-russe.
32:57Ils se disent patriotes
32:59mais ils ne sont pas patriotes, c'est un pro-russe
33:01purement et simplement.
33:03Donc sur ce sujet il n'y a aucune
33:05différence.
33:07Appuyer l'Ukraine
33:09c'est appuyer notre mode de vie
33:11européen. Non seulement
33:13l'Ukraine comme
33:15un pays seul mais aussi toute l'Europe.
33:17C'est notre lutte.
33:19Dernier mot de conclusion
33:21peut-être trois mots pour cette
33:23Ursula 2.
33:25Tout reste à faire. Dans les engagements de
33:27madame von der Leyen il y a un objectif
33:29de réduire de 90% les gaz
33:31à effet de serre à l'échéance
33:332040. C'est un objectif qui avait déjà été
33:35dit en fin de mandature précédente
33:37qui est reconduit là. Donc nous les Verts
33:39nous nous appuierons là-dessus pour quelque part
33:41ne plus comme ça a été dit opposer
33:43l'innovation industrielle, l'innovation
33:45d'emploi et l'écologie mais au contraire
33:47les mettre ensemble.
33:49C'est notre projet politique qu'on va essayer de porter pendant les cinq
33:51ans qui viennent. Voilà ensemble ça sera le
33:53défi de cette deuxième commission
33:55Ursula von der Leyen. Merci à tous les
33:57trois d'avoir participé à ce
33:59débat. Très bonne suite
34:01des programmes sur nos antennes.

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