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00:00M. le Président, mes chers collègues, le 7 juillet au soir, j'en entends qui disent que le nouveau Front populaire serait majoritaire.
00:11Je n'ai pas la même lecture des résultats des élections. Au demeurant, l'élection au perchoir de l'Assemblée nationale, ce soir, nous éclairera sur ce sujet.
00:23J'en entends d'autres qui disent que l'exécutif qui gouverne depuis 2017 serait fautif de tout, qu'il a dissous. Mais j'ajoute que c'est vrai qu'il a eu le bon goût quand même de ne pas mettre de candidats face à 60 candidats de la droite et du centre.
00:40Ceux-ci ont bénéficié – cela a déjà été dit – des voix de la gauche au second tour et vice et versa par les désistements des candidats de gauche élus avec les voix de la droite et du centre dans le cadre de l'arc républicain.
00:54C'est dire que les résultats doivent être étudiés avec une certaine reçue, retenue et beaucoup de modestie. La dissolution a eu lieu. Les Français ont voté.
01:05Et pour la première fois depuis 1962, ils n'ont pas élu de majorité à l'Assemblée nationale, même relative. Dès lors, nous devons nous poser deux questions précises. Qui peut gouverner et pourquoi faire ?
01:17Qui peut gouverner ? D'abord, nous devons trouver une majorité de gestion au sein de l'Assemblée nationale, une majorité la plus homogène possible. Rien qu'en matière de politique étrangère, le gouvernement doit pouvoir parler d'une seule voix.
01:30Que dirons-nous demain concernant l'Ukraine, concernant Israël ou encore s'agissant du nucléaire ? Un gouvernement suppose une certaine affectio societatis entre ses membres, ce qui invalide d'emblée Léphy, qui est en porte-à-faux avec ses propres alliés sur beaucoup de sujets.
01:46Ensuite, parmi toutes les forces composant la nouvelle Assemblée nationale, peu sont enclines à donner des postes de responsabilité gouvernementale aux extrêmes. La plupart partagent l'attachement aux valeurs républicaines et à l'Union européenne.
01:58Collectivement, elles peuvent rassembler tous ceux qui refusent un gouvernement comportant des extrêmes. Les forces de l'arc républicain rassemblent les partis traditionnels de gouvernement. Et un parti de gouvernement, à ma connaissance, s'est fait pour gouverner.
02:12Tout pointe donc vers l'élaboration d'un ensemble assez large pour constituer une alternative à un nouveau front populaire dominé par Léphy, une coalition qui aide les Républicains ou sociodémocrates.
02:23L'avenir de notre pays se joue plus que jamais autour du bloc central en opposition aux extrêmes. Le problème, c'est que la culture politique française est peu habituée à cet exercice.
02:34Et pourtant, il y a eu au moins un précédent fameux, celui de Valdec-Rousseau, qui constitua en 1899 un gouvernement de défense républicaine dans le contexte de l'affaire Dreyfus.
02:45Ce gouvernement rassemblait des modérés, des radicaux, des libéraux, et c'est à lui que nous devons l'installation définitive de la République dans notre pays.
02:53Nous sommes aujourd'hui dans une situation comparable. Il n'y a pas d'autre issue qu'une coalition de défense républicaine pour traiter urgentement les maux dont souffre notre société.
03:04Ce qui conduit naturellement à la seconde question, gouverner, pourquoi faire ? Les extrêmes n'apportent aucune solution. Les propositions les plus structurantes avancées par l'ERN sont soit inconstitutionnelles, soit elles relèvent de l'Europe.
03:17Et le programme du Nouveau Front populaire est mortifère pour notre économie. La crise politique actuelle impose un constat institutionnel. Nous devons absolument repenser le mode de scrutin.
03:28Le scrutin majoritaire est robuste, mais c'est lui qui nous a conduits où nous en sommes aujourd'hui, c'est-à-dire l'impasse. Il empêche les évolutions et n'est plus adapté à notre époque.
03:38Il faut passer, ne serait-ce que partiellement, à la proportionnelle conjuguée à un retour réfléchi du cumul des mandats. C'est indispensable.
03:46Enfin, les sujets qui préoccupent le plus nos concitoyens sont connus. En allant massivement aux urnes, ils ont prouvé qu'ils attendaient encore beaucoup du politique pour les traiter.
03:56Je pense au pouvoir d'achat et au logement, bien sûr. Je pense à l'accès aux services publics ou à la santé. Enfin, les Français ne supportent plus l'impuissance de l'État.
04:04Il y a des sujets pour lesquels on ne peut plus tergiverser. C'est le cas de l'immigration irrégulière, de la laïcité et de la sécurité, en particulier la violence des mineurs.
04:12Il va falloir avoir le courage de prendre des mesures pour une réponse pénale beaucoup plus rapide.
04:17Même chose concernant les finances publiques et la dette. La Cour des comptes l'a encore appelé lundi. Les comptes publics sont très dégradés.
04:24On ne retrouvera vraisemblablement pas le chemin de l'équilibre sans faire à la fois des économies, mais aussi trouver de nouvelles ressources.
04:31Ne pas le dire, ne pas le relever, c'est mentir. N'oublions pas la Nouvelle-Calédonie et Mayotte, qui sont laissées seules face à eux-mêmes en ce moment dans de terribles souffrances.
04:41Sur l'ensemble de ces sujets, nous avons une obligation de résultats. Nous ne pouvons pas échouer, car dans ce cas-là, je ne donne malheureusement pas cher de notre avenir.
04:49Si nous ne montrons pas à la hauteur de l'enjeu, nos lendemains seront très difficiles.
04:53Notre responsabilité est d'éviter que la crise politique, ouverte par la dissolution, nous condamne à l'instabilité et à l'immobilisme.
05:00Dans cette perspective, nous ne pouvons que miser sur le Parlement.
05:04En 2022, avec une majorité relative, nous avons redécouvert qu'il était non seulement possible, mais même nécessaire de se parler, de s'écouter, de négocier et de faire des compromis pour adopter des textes.
05:15Ici, au Sénat, nous savons faire cela. Aujourd'hui, il nous faut aller plus loin, déployer plus que nous ne l'avons jamais fait des trésors de pragmatisme et d'esprit de consensus.
05:24Il nous faut expérimenter un système dans lequel le Parlement revient au cœur de la vie politique du pays.
05:30Nous devrons être vraiment moteurs, forces d'initiatives et de propositions.
05:34L'intérêt du pays exige cet effort, autant que l'opinion publique, qui n'acceptera pas longtemps les palinodies, les postures ou les intermoéments.
05:41Se rassembler pour former ou soutenir un gouvernement, c'est le commencement du dépassement, et j'espère le gage de l'efficacité.
05:47Face à la complexité des problèmes à affronter, le rassemblement, c'est ne plus avoir de certitude péremptoire, d'emportement idéologique ou de vérité unique.
05:56Plus que jamais, le Sénat va s'affirmer comme la piérangulaire du dispositif parlementaire, et nous pourrons peser, et nous peserons, notamment dans les CMP.
06:06Il va falloir momentanément oublier les intérêts personnels et partisans pour accepter une place porte minimale dans l'intérêt du pays.
06:13C'est un comportement courant en Europe que respectent les citoyens.
06:17Comme l'a dit notre président, nous avons, à l'instant, une immense responsabilité.
06:22Alors je voudrais terminer sur une note d'espoir, car je souhaite à nos athlètes qui vont, dans les jours qui viennent, entrer en compétition,
06:29de s'y distinguer pour ressusciter le souffle de notre nation, et que les valeurs du sport nous inspirent avec honneur et dignité.
06:36Je vous remercie.