• l’année dernière
Le président du groupe LR au Sénat s'est exprimé ce 18 juillet 2024 au Sénat.

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Transcription
00:00Monsieur le Président, mes chers collègues, l'exercice auquel nous
00:06allons nous livrer cet après-midi témoigne d'un grand désordre.
00:10Pas de majorité à l'Assemblée nationale, pas de Premier ministre, pas de ministre
00:16aux banques qui sont vides et seulement un gouvernement des missionnaires
00:22chargé d'expédier les affaires courantes. Ce grand désordre est à mon
00:27sens à l'image de la voie sans issue dans laquelle le Président Macron a
00:34conduit le pays. Deux origines à cet impasse. Une origine, une cause qui tient
00:41au Président et une autre qui tient, je crois profondément, au tripartisme.
00:46La première cause, le Président de la République,
00:49je me souviens très bien quelques mois après sa première élection en 2017 dans
00:54une tribune. J'avais alors écrit que le macronisme n'était pas un
00:58hypercentrisme mais plutôt un égocentrisme. Comment comprendre cette
01:05dissolution en dehors de cette analyse-là ? Comment comprendre et
01:10expliquer cette inexplicable dissolution si on ne tient pas compte de ces éléments ?
01:19Personne, bien entendu, ne s'y attendait. Une dissolution s'est faite pour résoudre
01:24une crise, avait dit le Général De Gaulle, pas pour en provoquer une. Et bien sûr,
01:28depuis, le Président de la République s'est adressé, non pas aux Français
01:34d'ailleurs, c'est une lettre aux Français mais en réalité c'est une lettre aux
01:38partis politiques. Dans cette lettre, il n'y a aucune leçon sur les messages que
01:44les Français ont fait passer au premier tour ou au second tour, surtout au premier
01:48tour, là où on choisit. Second tour, on élimine. Comme si le Président de la
01:53République n'avait pas voulu tenir compte du premier tour et qu'il s'était
01:58réfugié dans une posture somme toute assez facile de l'entre-deux-tours, celle
02:03du grand ordinateur du Front Républicain qui ne règle rien pour l'avenir parce
02:09qu'un rejet, et on le voit aujourd'hui, un rejet n'est pas un projet.
02:14Fort heureusement, les Français ont clairement indiqué qu'ils ne faisaient
02:19pas confiance au Rassemblement National pour gouverner la France.
02:23Mais mes chers collègues, on aurait tort de balayer d'un revers de main ces
02:28angoisses et ces attentes qui ont été portées par des millions et des millions
02:33de Français, notamment au premier tour. Il y a un paradoxe d'ailleurs vis-à-vis de
02:38ceux qui souhaitent lutter contre ce mouvement mais qui, en même temps, ne
02:43veulent pas lutter contre les causes qui l'amènent à franchir élection après
02:47élection des nouveaux records. L'autre cause, je le disais, c'est le
02:52tripartisme, un bloc central, deux ailes radicales.
02:56Bien sûr, c'est pratique pour se faire réélire, bien sûr, mais je me souviens
03:02d'une très belle phrase de François Furet dans un article quelques
03:08mois avant sa mort. Il avait écrit, François Furet,
03:11c'est un avantage sans nom d'avoir un allié objectif sous les traits d'un
03:17adversaire radical. Évidemment, j'ajoute qu'il ne faut pas en abuser et
03:23précisément, le tripartisme, c'est aussi un poison. C'est un poison pour la
03:28démocratie parce que ça sous-entend qu'il n'y a d'autres alternances que
03:32radicales et c'est aussi un poison pour la Ve République qui est faite pour le
03:37fait majoritaire. Et le tripartisme, quand vous divisez à peu près en trois un
03:41paysage politique, vous n'avez pas de majorité. Et aujourd'hui, il n'y a plus
03:45de majorité. La démocratie est comme en mode pause et la République est sous la
03:51pression de monsieur Mélenchon, dont les affidés appellent à marcher sur
03:58Matignon et dont les supplétifs voudraient que l'on place l'Assemblée
04:03nationale, aujourd'hui, sous surveillance. Est-ce acceptable ?
04:07Bien sûr, bien sûr que non. Alors évidemment, le président de la République, qui reste la
04:12clé de voûte de nos institutions, doit désormais faire des propositions pour
04:16sortir du chaos. Il a les clés, notamment institutionnelles. Pas toutes, mais il en a.
04:21Que peut-il faire ? Certainement pas nommer un Premier ministre issu des
04:26Insoumis. Je considère, et je le redis ici à cette tribune, que les Insoumis se
04:32sont rentrachés par eux-mêmes de l'arc républicain avec un
04:38antisionisme qui, malheureusement, est parfois le masque peu convenable de
04:43l'antisémitisme, avec un mépris pour nos institutions, la haine des flics, la
04:48désobéissance civile qui ne tente que l'appel à désobéir à la loi que nous
04:52votons, nous, et, bien entendu, cette fascination pour la violence théorisée
04:58par Chantal Mouffe. Monsieur Mélenchon, je le cite encore.
05:02Monsieur... Voilà, si, si, je vais le citer. Il faut passer du peuple révolté au
05:08peuple révolutionnaire. On sait ce que ça donne, les révolutions.
05:10Ce sont les guerres civiles. Que peut-il faire ? Que peut-il faire ?
05:15Je ne confonds pas... S'il vous plaît. Non, je ne confonds pas 89 et 91.
05:21Certainement pas. Et pour moi, Robespierre n'est pas un héros, c'est un bourreau.
05:24Mais je ne confonds pas ici... Je ne confonds pas ici cette gauche-là, avec la
05:33gauche républicaine, notamment, qui vit au Sénat, et dont je sais parfaitement
05:38qu'elle a chevillé au corps la République. Simplement, simplement, j'observe que
05:45vous avez signé un pacte, un programme avec LFI, qui est une sorte de Batte
05:52Godesberg inversée de la gauche française, extrêmement radicale. Et si
05:56on retranche de l'arc républicain LFI, arithmétiquement, du coup, le bloc de
06:01gauche s'affaiblit et ne trouverait jamais une majorité à l'Assemblée
06:06nationale. C'est ma conviction profonde. Je pense que... Et je ne crois pas à une
06:11grande coalition, vous voyez. Je pense qu'une grande coalition, c'est le mariage
06:15des contraires. C'est le grand en même temps. C'est la parousie de l'en même
06:19temps. Et il me semble qu'au contraire, c'est dans la clarté que nous devons
06:25travailler pour la France. En revanche, je pense que dans ces moments, dans ces
06:32moments de l'histoire, il faut revenir à nos grandes leçons, des leçons
06:36d'histoire. Parce que quand la politique est suffisamment affaiblie comme elle
06:40l'est aujourd'hui, qu'elle s'avère incapable de tenir les rênes de l'État ou
06:45même du destin des Français, il faut parfois sortir de la logique des partis.
06:50Et je pense qu'il y a quelques évidences qui s'imposent pour la nomination du
06:53Premier ministre. La première, ça n'est pas aux partis de nommer le Premier
06:57ministre, de le désigner. C'est au Président de la République. C'est la
07:01Constitution de la Ve République. Deuxième chose, j'ai proposé de se
07:05décaler. Et plutôt que de prendre dans les partis un profil, il vaudrait sans
07:09doute mieux que le Président de la République choisisse, il y a un choix,
07:13une personnalité qui ne soit pas simplement de la société civile ni
07:16technique, mais qui, par son aura, par sa stature et le sens de l'État, connaissent
07:22bien l'État et fait autre chose peut-être qu'un passage dans
07:26l'administration et cheviller au corps, là encore, l'intérêt général.
07:30Il y a ce genre de profil et c'est important.
07:33Et enfin, je pense qu'on peut avoir en commun, mes chers collègues, un
07:37agenda législatif parce qu'il nous faut éviter le chaos pour la France,
07:41y compris une crise financière. Le premier acte législatif, ce sera le
07:45budget. Et une crise financière, ce n'est pas les plus riches qui, en
07:49règle générale, en souffrent le plus. C'est au contraire les Français les
07:52plus modestes, je crois. Donc, il y a un passage.
07:56Il appartient au Président de la République de le prendre.
07:58Simplement, au milieu de ce champ de ruines, il y a le Sénat et peut-être
08:02peut-on nous accorder là-dessus. Au milieu de champs de ruines, il y a
08:06le Sénat, le Sénat qui est debout, le Sénat qui est un amer, un repère,
08:10un pôle de stabilité. Je pense qu'on a collectivement un rôle
08:13important, le rôle de la transparence.
08:15Soyons, mes chers collègues, la démocratie du grand jour, pas la
08:19démocratie des combinaisons d'arrière-couloir, pas la démocratie,
08:24là aussi, des manigances, d'un certain nombre de manigances d'arrière-boutique.
08:29Soyons aussi et ayons cette exigence législative.
08:34Ça me paraît important parce que, bien entendu, il y a le dernier mot
08:38à l'Assemblée nationale, mais on voit bien qu'une procédure du dernier mot,
08:42quand il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale, donne tout
08:45son rôle au Sénat. C'est une évidence.
08:47L'Assemblée nationale pourra dire non, jamais elle ne pourra dire oui.
08:50Il y a ici, au Sénat, une majorité et nous seuls, peut-être, serons en
08:54mesure de voter des textes.
08:56Et donc, je pense qu'au milieu de cette agitation, de cette confusion,
09:00je pense que le Sénat devra, et nous tous, d'ailleurs, quel que soit
09:04l'élément sur lequel nous siégeons, le Sénat devra incarner, ce qui
09:07manque peut-être le plus à la France, la force de l'équilibre, la force
09:11de la stabilité, mais aussi la voie de la raison.
09:13La voie de la raison pour la France, pour la République et pour les Français.

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