"Tu restes ou tu dégages, l'approche des matches à élimination n'est pas la même que dans les matches de poule", précise le champion du monde 1998 et champion d'Europe 2000. "La France est décevante" reconnaît Emmanuel Petit, mais l'expérience de ses joueurs peut lui permettre de surmonter des obstacles. Pour Jean-Michel Larqué, de nombreux joueurs doivent rapidement "se remettre en question".
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00:00T'as des inquiétudes sur les joueurs, mais t'as pas de doute pour que l'équipe aille loin ?
00:03Non, parce qu'on a l'expérience, parce que sur les matchs d'élimination directe,
00:06d'un seul coup, il y a l'interrupteur qui se met en marche.
00:09Le cerveau des joueurs se retourne.
00:11Ils savent très, très bien que c'est à la fin du match, soit tu restes, soit tu dégages.
00:15Et l'approche des matchs n'est pas du tout la même que lors des matchs de poule.
00:19Et traditionnellement, on l'a vu, moi, je l'ai même vécu.
00:22On a tout souvent eu des départs poussifs, on se faisait accrocher par des petites équipes,
00:27on donnait vraiment une prestation médiocre.
00:30Des fois, c'était convaincant.
00:31Il y a eu les deux, c'est vrai.
00:33En 2000, ça se passe bien en face de poule, en 98 aussi.
00:36Oui, puis il y a la jurisprudence très récente avec le Portugal, notamment en France.
00:40Ils font trois matchs nuls en poule et personne ne les a battus.
00:43Ils vont gagner le championnat de l'Europe en France.
00:44En 2018, on a beaucoup de mal en poule et on est champion du monde à la fin.
00:47Il y a les deux.
00:48C'est pour ça, je te dis, aujourd'hui, je ne peux pas être catégorique et te dire,
00:52la France, par rapport à ce qu'elle a montré, c'est sûr que c'est décevant.
00:55Elle peut faire beaucoup mieux.
00:56Mais je ne peux pas te dire aujourd'hui, non, elle ne pourra pas gagner parce que je suis
00:59persuadé que depuis le match d'hier, de l'autre côté du tableau, il y a des équipes
01:05qui ont dit, merde, ils font chier ces Français.
01:07Ils n'auraient pas pu rester avec nous.
01:08Avant de parler de l'avenir, j'ai quand même le sentiment qu'il faut parler de ce qui s'est
01:13passé hier au soir et notamment hier au soir.
01:16Pas la peine de revenir au match précédent.
01:19Si hier au soir, quelqu'un a trouvé une bribe d'espoir pour l'avenir, il va falloir
01:27qu'il soit convaincant dans ses arguments.
01:28D'abord, parce que hier, je n'ai jamais autant reçu de coups de téléphone de personnes
01:33qui m'ont dit qu'est-ce qu'on s'est ennuyé.
01:35Oui, c'est vrai.
01:36Bon, jamais autant de personnes ne m'a appelé pour ça.
01:42Je crois que c'était pareil, Jean-Michel.
01:44Et le premier point, ça, c'est le premier.
01:45Le deuxième point, le sentiment que j'ai, et c'est là que se trouve la clé d'un éventuel
01:54sursaut.
01:55Le second sentiment que j'ai, c'est qu'à un moment ou à un autre, tout le monde dans
02:00cette équipe de France doit se remettre en question, que ce soit le staff et les joueurs.
02:06Parce qu'hier, quand je vois qu'à la 70e minute, mes fieux, Dembélé est toujours
02:13sur le terrain.
02:14Parce que vous, vous parlez de quand je pense qu'il est toujours sur le terrain, qu'il n'a
02:18pas fait une passe en profondeur de 10 mètres correctes.
02:21Pas une.
02:22Mais certains vont dire qu'il a obtenu le pénalty.
02:25Oui, bien sûr.
02:26Non, mais c'est vrai.
02:27C'est ce qu'on m'a dit hier.
02:28C'est vrai.
02:29C'est pour ça que je dis ça.
02:30Et qu'il a obtenu le pénalty, moi aussi, je le dis, et que n'étant pas capable de faire
02:38une passe en profondeur de 10 mètres, Manu, je ne sais pas si tu as vu le match, il n'a
02:42pas fait une passe.
02:43Il a roulé sur le ballon et qu'il est préposé pour frapper les coups de pied de coin, les
02:50corners et les couvrants.
02:51C'est-à-dire que ceux qui n'arrivent pas à faire une passe à 10 mètres, on lui demande
02:56de faire une transversale de 35 mètres et on s'étonne que le ballon n'arrive jamais
03:01et qu'il s'entre bien, mais jamais au bon endroit.
03:03Mais à un moment donné, et 70e minute, quand il y en a trois qui entrent, à un moment
03:08donné, quand il sort, je ne sais plus la première balle, Jérôme Griezmann et Camavinga.
03:14Je me dis, il va y être dedans, mais non, il n'y est pas dedans.
03:17Non, non.
03:18Donc, je pense qu'effectivement, il y a une remise en question.
03:20Il y a une remise en question aussi du management parce que je crois qu'on va en parler tout
03:24à l'heure, mais sans personnaliser.
03:27Je pense aussi que dans le groupe, le feuilleton bappé commence quand même à gonfler tout
03:37le monde.
03:38D'abord, en premier lieu, ceux qui sont titulaires dans le match, parce qu'il y a Kiki et les
03:44petits oiseaux.
03:45Il y a Martine à la plage, là, c'est Kiki et les petits oiseaux.
03:49Et ceux qui sont encore plus traumatisés ou plus déstabilisés, on l'a vu hier, je
03:56crois qu'on m'en parlait, ce sont ceux qui sont remplaçants.
03:59Alors eux, c'est la poussière que l'on met, c'est incroyable.
04:06Donc, je pense que l'avenir de l'équipe de France, et puis, juste pour en terminer,
04:12quelqu'un parlait.
04:13Jérôme qui se mouille.
04:14Comment ça que Jérôme qui se mouille ? Sur l'avenir.
04:17Comment ça ? Jérôme a des doutes.
04:20Jean-Louis.
04:21Qu'est-ce que je suis en train de te dire ? Tu n'avais pas les doutes avant l'émission.
04:24Qui étais-tu le plus courageux sur le terrain ? C'est très clair.
04:27Je suis en train de te dire.
04:29On en reparlera en huitième, les gars.
04:32C'est quoi ? On fera un bilan en demi-finale.
04:35Est-ce que je peux terminer ?
04:38Non, Jean-Michel.
04:39Non, tu ne t'es pas mouillé.
04:40On n'a qu'à faire une émission sur l'actualité et les droits de la ligne 2 à Gbyn.
04:45Allez, hop.
04:46A un moment donné, on parlera.
04:49Vas-y, Jean-Michel.
04:51Pour continuer là-dessus, quand je vois le comportement de certains qui sont d'une
04:56suffisance extraordinaire.
04:59Enfin, ils se disent, de toute façon, face à nous, on a ces pauvres Polonais.
05:04Il y en a beaucoup.
05:05Mais là, c'est sur l'attitude juste après.
05:07Là, tu anticipes, Jean-Michel.
05:09Bravo.
05:10Ah bon.