• il y a 6 mois


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Transcription
00:00Vrai pour le Rassemblement national, il y a quand même des ambiguïtés sur le chiffrage.
00:05Il y a du côté du Nouveau Front Populaire ce pari qui n'a jamais marché de la relance par la consommation.
00:11Vous êtes beaucoup trop jeunes pour avoir connu ça. Moi, je l'ai connu.
00:14On a vu qu'en 1981, c'était ça. Il y a eu le virage de la rigueur derrière.
00:19Et on n'y coupera pas. Et on sait que ça se traduira.
00:21C'est en se tenant par un creusement de nos déficits commerciaux et par ailleurs de nos déficits budgétaires.
00:26Donc, je ne retire rien à ce que j'ai pu dire sur le Nouveau Front Populaire.
00:31Quant au Rassemblement national, parlons de me répéter, je trouve qu'il y a beaucoup d'ambiguïtés.
00:35Il y a du flottement. On n'a absolument pas compris, malgré les relances qui ont été faites,
00:41qu'elle serait le calendrier et la réalité en définitive de l'annulation de la réforme des retraites
00:47qui nous paraît absolument fondatrice pour rééquilibrer les comptes publics.
00:50Mais ça a été dit par ailleurs également pour doper la production.
00:53On ne peut pas dire d'un côté ce qu'a dit M. Bardella.
00:56Il faut que le pays produise plus et s'amputer d'une partie de notre force de travail étant convaincu,
01:02et les chiffres le démontrent, que quand on reporte l'âge légal de départ en retraite,
01:06on remet au travail un certain nombre de personnes.
01:08Donc voilà, j'ai trouvé ça très intéressant.
01:11J'ai trouvé qu'il y avait de la considération réciproquement.
01:14Mais je reste sur l'analyse que j'ai exprimée.
01:17– Et qui préférez-vous en termes de compte réel, M. Bardella ?
01:20– Mais je crois qu'on s'est exprimé, je n'ai pas dû être suffisamment clair.
01:23L'enjeu n'est pas de distribuer les bons et les mauvais points,
01:26c'est simplement d'amener les différentes formations politiques
01:29à se positionner par rapport aux attentes des entreprises.
01:33On a un petit peu cheminé sur cette voie.
01:35– La présence d'Éric Ciotti, est-ce qu'elle a pu rassurer les patrons ?
01:41– Je vais vous faire la même réponse, moi je ne distribue pas les bons et les mauvais points.
01:46Je pense, mais c'est vrai du Nouveau Front Populaire,
01:48que malgré les avancées de ce matin, il y a encore un gros effort de clarification à faire.
01:53J'ai bien entendu, comme vous Éric Ciotti, dire qu'il était libéral.
01:57Moi je n'ai pas compris jusque-là, et pas plus aujourd'hui,
02:00que le corps de doctrine qui est respectable dans son principe du RN était libéral.
02:05C'est une doctrine de tout temps dirigiste, voilà.
02:08Donc il y a encore quelques jours de campagne,
02:10on saura-t-on plus, les choses vont-elles se clarifier ?
02:13Donc je reste de ce point de vue un petit peu sur ma faim.
02:16– Sur le Front Populaire, il y a justement un point qui crispe les patrons,
02:19c'est l'augmentation du SMIC à 1 600 euros net.
02:21Coquerel, Éric Coquerel, a promis d'aider les entreprises,
02:24est-ce qu'il a réussi à vous convaincre ?
02:26Cette idée d'augmenter le SMIC à 1 600, vous trouvez ça totalement aberrant,
02:30comme c'est l'avis que partagent les patrons ce matin ?
02:33– Je pense que c'est aberrant, parce qu'il y a bon nombre d'entreprises
02:37qui sont économiquement dans l'incapacité de le faire.
02:40Ça supposerait qu'elles puissent répercuter ça aux clients.
02:42Et il y a un grand absent dans toutes ces savants de considérations économiques,
02:46c'est qu'à la fin des fins, il y a un marché.
02:48Et donc si vous avez des entreprises françaises
02:49dont les coûts de production augmentent,
02:51en l'occurrence à travers l'augmentation du SMIC,
02:54elles sont confrontées à des concurrents internationaux.
02:57On sait que la compétitivité salariale française n'est pas bonne à ce jour,
03:00elle se dégraderait donc, et puis il y a beaucoup de clients,
03:03dont je tiens à le préciser des clients publics,
03:06qui refuseraient des augmentations de salaires
03:07pour permettre aux entreprises de répercuter dans leur prix de vente
03:11ces augmentations importantes.
03:12Et quand vous êtes dans des métiers à forte intensité de main d'œuvre,
03:15ça peut être des toutes petites entreprises,
03:17dans la restauration, dans la propreté,
03:19et c'est vrai également dans de grandes entreprises,
03:21les marges sont extrêmement courtes.
03:23Donc si on veut précipiter la faillite d'entreprises,
03:27allons-y gaiement.
03:28Il y a d'autres voies, nous on assume de longue date une conviction très profonde,
03:32c'est qu'il faut d'un côté baisser raisonnablement
03:36le coût de la protection sociale dans sa globalité,
03:39et par ailleurs transférer vers la fiscalité les charges sociales,
03:44une partie des charges sociales que supportent massivement les entreprises.
03:48Je rappelle que les entreprises françaises supportent par rapport à l'Allemagne
03:5160 milliards d'euros de charges sociales de plus,
03:54sans même parler des impôts de production.
03:56Donc c'est là la voie de passage,
03:57et ce n'est certainement pas en augmentant les coûts de production des entreprises.
04:00Monsieur Martin, allons au bout des choses.
04:02Vous dites qu'il y a un danger avec les extrêmes.
04:04Si demain Jordan Bardella est à Matignon,
04:06concrètement, si on va au bout de ce mot-là, ça veut dire quoi ?
04:08Ça se traduit comment pour l'économie française ?
04:10Écoutez, je ne sais pas ce qu'il ferait.
04:13Je reprends ce que je viens de dire sur la réforme des retraites.
04:16Est-ce que vous-même, vous avez compris quel était l'objectif ?
04:18Quel était le calendrier ?
04:19Ça fait 45 minutes à vous l'expliquer.
04:21Je n'ai pas compris.
04:23On a vu beaucoup de patrons être rassurés par Jordan Bardella.
04:27Ils ont dit qu'il a l'air malléable, pragmatique.
04:31C'est exactement ce que je viens de dire.
04:34Qui est-il ? Quel est son programme ?
04:36Et moi, si vous voulez, ce n'est pas mon auteur de référence,
04:39mais je vais me permettre de citer Martine Aubry.
04:42Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup.
04:44On a bien noté des huées, des applaudissements à la fin.
04:49Ah non, écoutez, moi, j'ai trouvé que les expressions,
04:52et c'était voulu comme ça.
04:54À nouveau, ce n'est pas les jeux du cirque.
04:56Et on n'est pas là pour distribuer les bons et les mauvais points.
05:00Moi, je n'ai pas, dans les réactions de l'assistance,
05:03compris un enthousiasme pour l'un
05:07et, au contraire, une grande défiance pour l'autre.
05:10On garde ça pour nous.
05:11Finalement, c'est dans le secret de l'isoloir que ça se décide,
05:14parce que nous sommes des citoyens en tant que nous sommes des chefs d'entreprise.

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