Edition spéciale consacrée aux conséquences de la dissolution, les suites politiques, les répercussions sur le Parlement, mis à l’arrêt, suspendu au verdict des urnes les 30 juin et 7 juillet prochains et la campagne en cours.
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00:00– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:11– Bonjour, bonjour à tous, ravie de vous retrouver sur Public Sénat,
00:14édition spéciale cet après-midi consacrée aux conséquences de la dissolution,
00:19les suites politiques, les répercussions sur le Parlement,
00:22mise à l'arrêt, suspendue au verdict des urnes le 30 juin et le 7 juillet prochains
00:27et bien sûr, la campagne en cours tout au long de cette émission.
00:30Je serai accompagnée de Quentin Calmet dans la salle des conférences du Sénat.
00:35Bonjour Quentin, pour de nombreuses réactions politiques à votre micro à tout à l'heure.
00:40Et sur ce plateau, j'ai le plaisir d'accueillir pour le débat politique
00:43Colombe Brossal, bonjour. – Bonjour.
00:45– Vous êtes sénatrice socialiste de Paris, également sur ce plateau.
00:48Martin Lévrier, bonjour. – Bonjour.
00:50– Vous êtes sénateur Renaissance des Yvelines, Jean-François Huisson, bonjour.
00:53– Bonjour.
00:54– Sénateur de la Meurthe-et-Moselle, membre du groupe Les Républicains.
00:57Je précise que vous avez quitté le parti pour protester face à l'alliance conclue
01:01par Éric Ciotti et le Rassemblement national.
01:04Vous êtes aussi rapporteur général du budget.
01:06Et enfin sur ce plateau, Joshua Auchard, bonjour.
01:09– Bonjour.
01:09– Vous êtes sénateur Rassemblement national du Nord.
01:12Alors parmi les derniers événements de la campagne,
01:15le déplacement hier d'Emmanuel Macron sur l'Île-de-Sein,
01:19le président de la République commémorait sur l'Île-Bretonne
01:22l'appel du 18 juin, mais il a été rattrapé par l'actualité politique
01:26et sa décision de dissoudre Cécile Cixous.
01:30Emmanuel Macron l'avait pourtant promis, il ne mettrait pas son nez dans la campagne.
01:34Mais hier sur l'Île-de-Sein, où il commémorait l'appel du 18 juin,
01:38le président n'a pas tenu sa langue.
01:41Interpellé par une promeneuse sur sa décision de dissoudre,
01:44de nouveau, il s'est justifié.
01:47– La solution que j'ai prise, c'est la plus lourde, la plus grave.
01:50– La moins mauvaise. – Mais c'est la plus responsable,
01:51c'est la moins mauvaise.
01:53Je pense que monsieur le maire a raison,
01:55je ne dis pas que, vous savez, dans ces moments-là,
01:58il n'y a pas de solution, il n'y a pas de miracle.
02:01Mais changer de pré-ministre et de gouvernement,
02:03c'était une solution de facilité pour un président.
02:06– Sur sa lancée et sans filtre, il a critiqué ses adversaires,
02:11le RN d'abord sur son programme économique à 100 milliards d'euros par an
02:15et le Front populaire sur ses propositions qualifiées d'ubuesques,
02:19comme, je cite, à l'échanger de sexe en mairie,
02:22des déclarations qui passent mal à gauche.
02:24– On attendait Jupiter, on a eu Néron.
02:26Voilà, donc c'est assez incompréhensible ce qu'il fait.
02:31Et quand je le vois hier, y compris accumuler les fake news,
02:35être dans la transphobie,
02:37je me dis que ce président est en train d'épouser,
02:40en fait, y compris tous les propos les plus populistes
02:43qu'il a dénoncés pendant si longtemps.
02:45– S'il a promis de ne pas faire campagne,
02:47Emmanuel Macron résistera difficilement, lors de ses déplacements,
02:51à la tentation de la petite phrase,
02:54car la campagne législative s'annonce d'ores et déjà compliquée
02:56pour les candidats de la majorité présidentielle.
03:00– On va se lancer dans un débat politique sur ce plateau,
03:02mais d'abord, Martin Lévrier, je voudrais vous demander,
03:05tout simplement, est-ce que vos administrés,
03:07aujourd'hui, vous interpellent de la même façon
03:09qu'a été interpellé le président de la République hier ?
03:12Ont-ils compris pourquoi cette dissolution avait eu lieu
03:14ou est-ce qu'ils sont un petit peu encore sous le choc ?
03:16– Ils la comprennent, mais elle les inquiète énormément,
03:20et c'est toute la difficulté, donc c'est dans un premier temps,
03:22l'inquiétude qui ressort, d'où ce genre de phrase,
03:25et dès qu'on discute un petit peu, ils le comprennent très bien.
03:28Mais l'inquiétude du climat politique français et du climat mondial
03:33fait que cette inquiétude l'emporte, pour l'instant,
03:36sur la raison, j'allais dire, et les explications rationnelles
03:39qu'on peut donner, mais dès qu'on a l'occasion de les donner,
03:41qu'on a une minute, elle suffit, les gens le comprennent tout à fait.
03:44– L'ancien président du groupe des députés Renaissance,
03:48Gilles Le Gendre, qui se présente en dissidence,
03:49a, lui, déclaré que c'était une décision insensée,
03:53que vous alliez passer de la majorité du dépassement
03:55à la minorité de l'effacement avec une telle décision.
03:59– Non, mais le sujet, ce n'est pas de savoir
04:00si on est majoritaire ou si on est minoritaire.
04:02Le sujet, pour un président de la République,
04:04c'est de se poser la bonne question au bon moment.
04:06Et c'est face à une telle difficulté aujourd'hui,
04:09un pays qui est devenu à peu près ingouvernable depuis 2022,
04:12on l'a vu autant ici, mais beaucoup plus à l'Assemblée nationale,
04:16faire une loi, faire avancer le pays est excessivement difficile.
04:20Quand vous avez une élection qui vous donne 14% en plus de cette difficulté,
04:24vous devez en prendre acte et faire confiance aux Français
04:28et rendre la parole aux Français.
04:29– Colombo-Rossel, il n'y avait pas le choix,
04:30il fallait faire cette dissolution.
04:32Est-ce que les citoyens avec qui vous échangez,
04:34ils sont aussi sous le choc de cette décision et la comprennent-ils ?
04:38– Enfin, le président de la République a pris une décision,
04:41pour le coup, je reprends le mot de Gilles Le Gendre,
04:42ce sera bien la première fois de ma vie, insensé.
04:45– Peut-être la dernière aussi.
04:46– On verra, mais insensé.
04:48Alors qu'il a passé la campagne des élections européennes à dire
04:51il y a deux scrutins qui sont différents,
04:53et moi je m'occupe du scrutin européen, au soir du premier tour,
04:57il prend le risque de précipiter notre pays
04:59dans les bras du Rassemblement national.
05:01Mais évidemment que les gens que je rencontre
05:04dans mon arrondissement ou ailleurs à Paris,
05:06ils sont sous le choc, ils ont peur et ils sont très en colère.
05:10Et ils ont raison d'être en colère sur la décision de pompier pyromane
05:15qui a été prise par Emmanuel Macron.
05:16On n'est pas en train de faire un jeu de plateau là,
05:19on n'est pas en train de jouer au Monopoly,
05:20on est en train de parler de l'avenir de la France
05:22et on a l'impression d'avoir un président de la République
05:25qui d'un coup balaye l'ensemble des…
05:27– On a parlé de coups de poker, lui dit au contraire,
05:28ma décision, c'était la plus raisonnable.
05:31– Mais non, ça n'a rien de raisonnable,
05:32c'est une décision insensée et grave pour l'avenir du pays,
05:38profondément inquiétante,
05:39et c'est comme ça que les gens la ressentent.
05:41– Félanchois Hocha, dissolution, c'était la première demande
05:44faite par le président du Rassemblement National,
05:47par Jordan Bardella lorsqu'il a appris le résultat du scrutin.
05:50Est-ce que vous avez du coup aussi ces retours d'inquiétude
05:55de la part des Français qui disent,
05:56nous on ne comprend pas pourquoi est-ce qu'on fait cette dissolution
05:59et on a des craintes ?
06:01– Nous on a des retours, je comprends bien l'inquiétude
06:03de mes collègues qui s'expriment aujourd'hui dans cette dissolution
06:06et la crainte pour eux de voir arriver le Rassemblement National au pouvoir,
06:09maintenant le 30 juin et le 7 juillet,
06:11mais des retours que j'ai, des circonscriptions,
06:12moi je suis élu des circonscriptions du Nord,
06:14un des départements qui a fait élire le plus de députés Rassemblement National
06:18et de l'attente des électeurs, c'est plutôt de la motivation,
06:23de la mobilisation et du soutien, les électeurs…
06:25– Il y a quand même ce sentiment de devoir décider tous de notre destin
06:28dans une immense précipitation,
06:29jamais on n'a eu une campagne aussi courte sur des législatives.
06:32– Je pense que sur le calendrier effectivement,
06:33il y a eu une erreur du président Macron
06:35d'avoir déterminé une campagne aussi courte,
06:37ce qui a pu mettre en difficulté beaucoup de partis politiques
06:40qui ont peiné au-delà des accords à trouver des candidats sur les circonscriptions,
06:44ça n'a pas été notre cas puisqu'on a demandé la dissolution
06:46maintenant depuis pas mal de temps,
06:47donc on était préparé à l'éventualité de cette dissolution,
06:50mais les électeurs ont bien compris en fait
06:52que sur cette élection législative qui arrivait,
06:54c'était le front qui se dit populaire face au Rassemblement National effectivement,
07:00et beaucoup d'électeurs du centre, de droite,
07:02nous affirment aujourd'hui leur soutien,
07:03il n'y a plus de place aujourd'hui je pense pour le centre et pour les parties de droite,
07:07ce sera le front populaire, le front qui se dit populaire
07:09ou le Rassemblement National le 7 juillet.
07:11– Jean-François Huisson, est-ce que vous considérez que la solution,
07:14la dissolution c'était la solution la plus responsable
07:17pour reprendre les mots d'Emmanuel Macron après le verdict des européennes ?
07:20– C'est plutôt la plus irresponsable, c'est effectivement insensé,
07:25c'est incompris, les Français sont aujourd'hui désorientés,
07:29moi toutes celles et ceux que je rencontre
07:31ne comprennent pas la décision du 9 au soir
07:35où les Français s'expriment sur un vote pour l'Europe, au sujet de l'Europe,
07:42et où le Président vient jouer une autre partition
07:45qui est quasiment la question d'un plébiscite,
07:49il a relayé la cheffe de file qui a dû attendre de passer pour s'exprimer après 23 heures,
07:56c'est une erreur, j'espère qu'elle ne sera pas funeste,
07:59notre pays mérite mieux.
08:01– Vous ne pensez pas que tout était bloqué notamment sur les textes budgétaires,
08:04que l'on arrivait sur un parlement bloqué ?
08:05– Vous savez, quand le Président de la République profite du 18 juin comme hier
08:11pour s'exprimer avec des propos aussi maladroits,
08:15il joue contre l'intérêt du pays.
08:17– Quels sont les propos maladroits pour vous ?
08:18– Les maladroits, on n'est pas là pour expliquer qu'on a toujours raison,
08:22même quand la décision n'est pas bonne,
08:25d'expliquer à des jeunes que, comment dirais-je,
08:30le Premier ministre pourrait être son petit frère,
08:32vous ne croyez pas que quand on est dans un chaos,
08:35à la veille d'un chaos comme celui qu'on vit,
08:38on prend de la hauteur le costume du général de Gaulle,
08:41il flotte largement sur les petites épaules du Président de la République aujourd'hui,
08:45ça m'avre de le dire, je ne devrais pas dire ça, mais j'ose le dire.
08:48– Vous refusez l'accord avec le Rassemblement national,
08:50mais vous n'avez pas du tout envie de renaissance non plus,
08:52ce qu'on entend dans vos propos.
08:54– Je pense qu'il y a un temps pour tout,
08:56nous avons ici au Sénat, à chaque fois, accompagné ou critiqué,
09:01comme on l'a toujours fait, les textes, nous l'avons fait,
09:04nous avons accompagné certains textes,
09:06mais nous avons aussi notre rôle à jouer.
09:08Regardez ce que nous avons fait au moment du budget,
09:11ce qu'on vient de faire encore récemment,
09:13quand les comptes publics ont dérapé.
09:15– Oui, vous avez pointé du doigt,
09:17vous avez sostigé le dérapage des comptes publics.
09:20– Nous établissons, nous essayons de donner la vérité,
09:23parce qu'il faudra bien trouver un chemin pour amener les Français
09:27à accepter la voie de l'effort et du redressement.
09:30La réalité est celle-ci, et toutes celles et ceux
09:32qui, aujourd'hui, seront dans le déni,
09:34feront payer une addition lourde aux Français.
09:39– Alors, on va continuer à parler de ce qu'a dit hier
09:41le Président de la République.
09:42Hier, lors de son déplacement, Emmanuel Macron n'a pas épargné
09:46ceux qu'il dénomme les extrêmes,
09:48il a réservé une bonne partie de ses coûts à la France insoumise
09:52et au Nouveau Front Populaire, regardez.
09:54– Le Rassemblement National et ses associés,
09:56ils proposent des choses qui peut-être font plaisir aux gens,
09:58mais enfin, c'est 100 milliards par an, c'est 100 milliards par an.
10:03C'est proposer de nationaliser les autoroutes,
10:04de revenir sur la réforme des retraites,
10:07c'est, dès cette année, 15 milliards qu'il faut trouver.
10:10Ils proposent de faire des… ils rassentent gratis sur l'énergie.
10:13Et puis, de l'autre côté, à l'extrême gauche,
10:15c'est quatre fois pire en termes de coûts.
10:17Et puis, il n'y a plus de laïcité,
10:18ils reviennent sur les lois d'immigration qu'on a faites
10:20qui permettent quand même de réguler,
10:21et qu'on doit maintenant mettre en œuvre.
10:23Et puis, il y a des choses complètement ubuesques,
10:25comme par exemple, d'aller échanger de sexe en mairie.
10:28Alors, on va rappeler ce qui est exactement au programme
10:30du Nouveau Front Populaire, il s'agit d'autoriser
10:33le changement d'état civil libre et gratuit
10:35devant un officier d'état civil.
10:37On va aller à la salle des conférences
10:38pour recueillir la réaction de Mélanie Vogel,
10:40la sénatrice écologiste des Français de l'étranger.
10:42Elle était au micro de Quentin Calment.
10:44Oui, bonjour Mélanie Vogel, merci de nous avoir rejoints
10:46en direct au micro de Public Sénat.
10:47Alors, Emmanuel Macron, qui a donc eu des mots très durs
10:50envers le Nouveau Front Populaire,
10:52il vous a qualifié de totalement immigrationniste,
10:55car vous proposeriez d'abolir toutes les lois
10:57qui permettent de contrôler l'immigration.
11:00Qu'est-ce que vous répondez à cette séquence et à ces accusations ?
11:03Alors, sur la question, déjà sur le terme immigrationniste,
11:08c'est la manière dont Marine Le Pen avait qualifié
11:10le programme de Jean-Luc Mélenchon en 2017.
11:12C'est un vocabulaire qui est emprunté à l'extrême droite.
11:15Après que les macronistes aient emprunté
11:18le terme de décivilisation, d'islamo-gauchisme,
11:21le prochain coup, c'est quoi ?
11:23Il va nous dire qu'on va organiser le grand emplacement ?
11:25Il utilise l'imaginaire de l'extrême droite.
11:28Par ailleurs, sur notre programme, puisque c'est ça qui est la question,
11:31notre programme a vocation à abroger des lois qui n'ont eu
11:36et ne vont avoir aucun impact sur les flux migratoires,
11:39qui vont seulement avoir un impact sur la précarisation
11:42des personnes qui n'ont pas de papier aujourd'hui en France
11:44et qui vont se retrouver sur le territoire français sans papier.
11:47Vous avez l'impression qu'Emmanuel Macron s'en prend particulièrement
11:50à la gauche pendant cette campagne,
11:52qu'il vous a pris pour cible particulièrement
11:54le nouveau Front populaire ?
11:55Oui, c'est-à-dire qu'en fait, on est dans une séquence
11:58où on a commencé par Emmanuel Macron qui mettait un signe égal
12:03entre les progressistes et l'extrême droite,
12:06ce qui est déjà une responsabilité historique extrêmement grave
12:10parce que ça participe de la montée de l'extrême droite,
12:13c'est ce qu'il a fait pendant sept ans.
12:14Et là, on est maintenant arrivé à une deuxième séquence
12:17où c'est même plus ça, c'est qu'ils préfèrent l'extrême droite.
12:20C'est qu'ils préfèrent le programme de l'extrême droite,
12:23ses idées, ses valeurs, ses repères.
12:25Et au fond, qui l'a décidé d'attaquer ?
12:28Les seuls qui s'y peuvent en réalité arriver au pouvoir.
12:31Le président a dénoncé des choses complètement ubuesques,
12:34je cite, comme aller changer de sexe en mairie.
12:36On a entendu cette déclaration à l'instant,
12:37une référence donc à votre proposition de la gauche
12:39d'autoriser le changement d'état civil libre et gratuit
12:42devant un officier d'état civil.
12:44Qu'est-ce que vous avez pensé des propos qu'on a entendus ?
12:46Ça a gerbé, honnêtement, je vous le dis sans filtre, excusez-moi,
12:49mais moi, déjà, c'est un engagement.
12:53Des propos transphobes ?
12:54Oui, alors, c'est des propos transphobes et c'est alimenté
12:57par un imaginaire de l'offensive transphobe
13:00qui est coordonné par des mouvements réactionnaires
13:02au niveau international depuis des années
13:04et qui a atterri en France depuis 3-4 ans,
13:06dont on a vu les résultats ici au Sénat et à la Somme nationale
13:10avec une proposition de loi du Rassemblement national.
13:12Mais je voudrais rappeler plusieurs choses.
13:13La première, c'est que je voudrais rappeler trois choses.
13:16Un, on ne change pas de sexe à la mairie, d'accord ?
13:18On change de mention à l'état civil.
13:21Deux, c'était un engagement d'Emmanuel Macron lui-même
13:23de faciliter le changement de l'état civil.
13:26Trois, la procédure que nous proposons,
13:28c'est simplement de permettre aux personnes de s'autodéterminer.
13:31Aujourd'hui, on fait patienter des gens pendant 4, 5, 6 ans
13:34en leur demandant des papiers qu'ils n'ont pas à fournir
13:36pour tout simplement être reconnus pour qui et qui elles, elles sont.
13:40J'ai encore deux autres questions.
13:41Le chiffrage du programme à gauche fait polémique.
13:43Valérie Rabault, qui est de votre camp,
13:46elle chiffre ce programme à 106 milliards d'euros de dépenses supplémentaires.
13:50C'est irréalisable votre programme ?
13:52Non, pas de dépenses supplémentaires,
13:54de dépenses qui sont compensées par des recettes.
13:57Mais je vais le dire avec beaucoup de franchise et d'honnêteté.
14:01Le chiffrage du programme est en cours avec des économistes, avec des experts.
14:06Il n'est pas finalisé.
14:07Et en fait, il faudra revenir sur certaines promesses.
14:10Non, pas sur certaines promesses.
14:11Il faut arbitrer certaines séquences, certains équilibres,
14:16la progressivité de certaines mesures, leur étalement dans le temps.
14:19Excusez-moi d'admettre qu'en fait, en cinq jours,
14:22on n'a pas chiffré toutes les mesures pour cinq ans dans une économie
14:26dont on ne sait pas dans quel état elle sera dans trois mois
14:28et qu'on a l'honnêteté de le dire.
14:30Très rapidement, Mélanie Vaugel, une dernière question sur l'écologie,
14:32l'URN qui propose un moratoire sur l'éolien et le solaire.
14:35Pas d'interdiction de vente des véhicules thermiques.
14:37Il veut la fin du DPE, le Diagnostic de Performance Énergétique,
14:41également arrêté avec le ZAN.
14:42Que dire de ces propositions ?
14:43Est-ce que l'écologie, on en parle assez dans cette campagne éclair ?
14:46On n'en parle pas assez, ni dans cette campagne éclair,
14:49ni en général dans le pays, alors que c'est un des enjeux du siècle.
14:53Et avec le Nouveau Front Populaire,
14:55l'investissement dans la transition écologique est au cœur.
14:58Et donc, c'est le seul projet, le projet du Nouveau Front Populaire
15:00qui va nous permettre de faire la transition écologique
15:02et de le faire dans la justice sociale.
15:04Merci beaucoup.
15:05Merci pour cette réaction en direct.
15:06C'est à vous, Tam.
15:06Merci, merci beaucoup, Quentin.
15:08Martin Lévrier, vous assumez cette prise de position
15:10du président de la République quand il parle
15:12de position immigrationniste de la part du Nouveau Front Populaire.
15:17Est-ce que vous avez l'impression qu'aujourd'hui,
15:19il préfère le rassemblement national à la France insoumise ?
15:21Pas du tout, moi je vous répondrai tout simplement
15:23que j'ai toujours été convaincu que le beau a tiré le beau,
15:26que le lait a tiré le lait, le lait oui, et que la haine a tiré la haine.
15:30Et que la haine du Front National, qu'on a subi pendant 20 ans,
15:3330 ans et qui maintenant se ripoline et qui est toujours là,
15:37tirée par la haine d'un M. Mélenchon qui a créé cette France insoumise
15:41et qui a déclenché cette haine permanente de l'antisémitisme,
15:44assumée, cette haine attire la haine et tire la haine.
15:47Et dès qu'on a un propos aujourd'hui, on est accusé,
15:50en utilisant des mots classiques, d'être pour ou contre,
15:54comme signe, il n'y avait que ça.
15:55Les propos, je reprends l'idée du transgenre.
15:57Je vais finir juste à dire…
15:58Je vois que vous parlez de ces deux extrêmes,
16:00pour reprendre les termes du Président de la République.
16:03Vous mettez un signe égal entre les deux,
16:04pour vous, ce sont deux ennemis que vous mettez au même niveau ?
16:08Je me suis présenté en 2017 en disant clairement
16:10que si je me lançais en politique, ce n'était pas mon cas avant,
16:12je ne viens pas du monde politique.
16:14Je me suis présenté en 2017 en disant que mon combat
16:17sera contre le Front National et contre l'extrême gauche.
16:19Donc je n'ai pas changé depuis 2017 et je ne changerai pas,
16:22je les mets exactement au même niveau.
16:24Au deuxième tour, vous votez quoi ?
16:26Vous vous abstenez ?
16:26Je n'ai pas répondu à cette question, mais à l'heure qu'il est,
16:28si c'était aujourd'hui et que je n'avais pas le choix,
16:30mais j'aurai le choix, de toute façon,
16:31c'est à peu près sûr dans mon département,
16:33dans ma circonscription, pardon,
16:36je pense que je voterai blanc.
16:38Je pense que je voterai blanc, absolument.
16:39Parce qu'aujourd'hui, on ne peut pas pousser la haine vers la haine
16:43et arriver au débat que nous avons aujourd'hui.
16:45Vous avez quelqu'un qui ose dire qu'il ne reste plus
16:47que le Front de Gauche et le Front National.
16:48Vous vous rendez compte de ce qu'est la France ?
16:50Oui, ce n'est pas une chose, excusez-moi,
16:52mais quand on vient de là où vous venez,
16:55vous savez, malheureusement, on sait ce qu'il sera.
16:57Et quand on voit ce qu'est la France depuis 7 ans ?
16:59Oui, mais on peut…
16:59On n'a pas de leçon, on n'aura la donnée, monsieur.
17:01On n'a pas de leçon, on n'aura la donnée.
17:02Je ne vous coupe jamais la parole,
17:04mais je vous rappelle quand même la baisse du chômage,
17:07je vous rappelle quand même que l'inflation a été
17:08bien plus contenue en France qu'ailleurs.
17:11Vous ne l'avez jamais compris, vous ne l'avez jamais entendu,
17:12mais ce sont des chiffres.
17:131 100 milliards d'euros de dette.
17:15Oui, avec combien à cause du Covid ?
17:16On y revient ?
17:17C'est vrai qu'avec vous, le Covid, il n'y aurait pas eu de problème,
17:19il y aurait eu des millions de morts
17:20et on aurait été soigné ou soutenu.
17:21Donc, excusez-moi, vous avez raison de me déterminer,
17:23parce que sur ce sujet, je crois que vous ne tenez pas la route,
17:25comme sur beaucoup d'autres.
17:26Et pour finir sur ce débat,
17:29quand j'entends Mme Vogel vous expliquer,
17:31votez pour nous, faites-nous un chèque en blanc,
17:34puisque nous n'avons rien chiffré.
17:35Il n'est pas question de chiffrer, on fait des propositions,
17:37mais ne vous inquiétez pas, elles sont équilibrées.
17:39Moi, j'ai vérifié d'abord ce qui est équilibré
17:40et je fais des propositions ensuite.
17:42C'est peut-être un souci de bonne gestion que j'ai
17:44plutôt avec mes collègues de droite qu'avec ce genre de logique
17:46de faites-moi confiance, faites-moi confiance,
17:48je ferai n'importe quoi, ce que fait le Front national
17:49et ce que fait le Front de gauche.
17:50Jean-François Husson,
17:52que pensez-vous des propos d'Emmanuel Macron ?
17:54Est-ce que vous avez aussi été troublé par les propos
17:56la semaine passée de François-Xavier Bellamy
17:59qui a dit qu'entre Front populaire et Rassemblement national,
18:01il optait sans hésitation pour le Rassemblement national ?
18:04Lui qui a pris la tête des LR qui refusent de s'allier avec Éric Ciotti.
18:08Donc moi, j'ai deux éléments de réponse.
18:12Le premier, quand j'ai appris la décision d'Éric Ciotti
18:17quelques heures avant, puisqu'il y avait une rumeur,
18:19j'ai fait savoir que je ne serais pas de ce choix-là.
18:25D'abord parce que je viens d'une famille qui était l'UDF,
18:29le Parti républicain, où on prône l'ouverture, la générosité,
18:32la tolérance, mais également l'esprit d'entreprise
18:35et puis l'attention à l'autre.
18:37Ça, c'est le premier sujet.
18:38Le deuxième, je rejette les deux extrêmes,
18:41mais pour de multiples raisons,
18:43à la fois par leur histoire et par les valeurs qu'ils portent,
18:47qui sont plutôt des valeurs d'exclusion et de rejet.
18:50Alors oui, j'aspire à ce qu'en France,
18:54une force ou des forces convergent
18:57pour trouver une place et contribuer
19:01au redressement de la situation.
19:03Parce qu'aujourd'hui, qu'est-ce qu'on dit par exemple ?
19:05Je vais prendre un seul exemple.
19:06Les agriculteurs.
19:08Lorsque le Premier ministre a été choisi, il n'y avait pas de crise.
19:11Lorsque le Premier ministre a fait son discours de politique générale,
19:15l'agriculture s'était invitée.
19:17Force est de reconnaître que nous sommes aujourd'hui au 19 juin.
19:21Rien n'a avancé.
19:22Rien n'a avancé et le projet de loi agricole,
19:24il est resté coincé avec cette dissolution.
19:26Eh bien, c'est malheureux parce que notre agriculture,
19:30c'est à la fois une force d'avance, c'est la souveraineté
19:33et c'est la vie dans tous nos territoires.
19:34Et cette attention, cette alerte, nous devons aujourd'hui l'entendre,
19:38comme dans beaucoup de domaines.
19:40Pardon, mais je reste un peu sur le terrain politique.
19:41Mais par exemple, dans le Nouveau Front Populaire,
19:43vous avez François Hollande qui se présente pour le Nouveau Front Populaire.
19:47Vous avez Jean-Marc Ayrault qui vient de dire...
19:48Alors moi, je vais vous dire...
19:49Vous considérez que c'est les extrêmes ?
19:51Mais bien sûr, je pense...
19:52Bah, on s'est dit à la première fois que ça allait arriver.
19:55Je vais vous dire pourquoi.
19:56Parce que je trouve que ça n'a ni queue ni tête.
19:59Ça ne ressemble à rien.
20:00Quand on mélange dans un espèce de pot de chambre
20:02les idées de Poutou, du président de la République,
20:06d'anciens premiers ministres et puis de gens qui portent en eux,
20:10je le dis, enfin, ils le disent eux-mêmes,
20:12des discours de rejet et de haine.
20:14Écoutez, je ne veux pas en être.
20:15Je l'ai dit pour l'extrême droite,
20:17mais c'est la même chose vis-à-vis de l'extrême gauche.
20:19Non aux extrêmes et oui pour construire.
20:22Bon, pot de chambre.
20:23Qu'est-ce que vous répondez là-dessus ?
20:26Est-ce que vous êtes, vous, complètement à l'aise
20:27de faire alliance avec la France insoumise ?
20:29On a vu quand même la campagne des Européennes,
20:31qui avait été très compliquée parfois
20:33entre le Parti socialiste et la France insoumise.
20:34Le seul danger, c'est qu'on se réveille
20:36dans quel pays le 8 juillet au matin ?
20:39C'est ça la seule chose qui me guide.
20:41Moi, ça fait 30 ans que je suis adhérente du Parti socialiste
20:43et on ne peut pas me soupçonner d'être une sympathisante de la LFI.
20:47Mais le seul...
20:48Je termine, deux minutes.
20:50Le seul sujet, on se réveille dans quel pays
20:52le 8 juillet au matin ?
20:53On se réveille dans un pays
20:54dans lequel il y a un parti raciste et xénophobe
20:57qui a la majorité à l'Assemblée nationale
20:59et qui met en œuvre un programme qui est raciste et xénophobe
21:02où on fait tout pour éviter ce danger.
21:05C'est ça la logique dans laquelle on est.
21:07Et très clairement, moi, je suis à l'aise
21:11dans le fait de tout faire pour battre le Rassemblement national.
21:13Vous allez avec des personnes
21:16dont le discours ne vous convient absolument pas.
21:18Parce que le 8 juillet au matin,
21:19soit je me réveille dans un monde
21:20dans lequel j'aurais le droit de continuer à critiquer des gens
21:23dont je ne partage pas un certain nombre de combats
21:26et j'aurais le droit de continuer à faire des choses
21:28avec mes amis écologistes et mes amis communistes
21:30avec lesquels je fais des choses depuis des années.
21:32Parce qu'ensemble, on gère des villes,
21:34on gère des départements, on gère des régions.
21:36Ou je vais me retrouver dans un monde
21:37dans lequel je n'aurai plus le droit de les critiquer.
21:39Alors très clairement, moi, je fais le choix de la démocratie
21:42et donc il faut avancer.
21:43Et pardon, mais en effet,
21:45dans cette coalition du Nouveau Front Populaire,
21:49il y a des gens très différents.
21:51Mais venez avec moi sur les circonscriptions parisiennes
21:54et vous verrez qu'il n'y a que des gens bien
21:57et avec lesquels on a envie de faire gagner la gauche.
22:01Venez faire campagne avec moi, avec Céline Herbieux,
22:04avec Marine Rosset et on va avancer.
22:07Par exemple, prenons le cas de Raphaël Arnault,
22:09dont les médias parlent beaucoup.
22:11Fichier S, candidat dans le Vaucluse pour la France insoumise.
22:14Est-ce que tout ça, c'est cohérent pour vous
22:16d'avoir ce candidat qui est investi par le Nouveau Front Populaire ?
22:18S'il y a du manque de cohérence avec un certain nombre d'investitures
22:21venant plutôt de la France insoumise,
22:23je ne vais pas vous dire l'inverse.
22:25J'ai fait la campagne de Raphaël Glucksmann avec un immense plaisir.
22:28Mais ce que je sais, c'est que cette coalition aujourd'hui,
22:31elle est très différente de ce qu'a pu être l'accord de 2022.
22:35Et que aujourd'hui, dans la répartition des circonscriptions,
22:41il y aura une majorité de députés socialistes, écologistes et communistes
22:45qui sera bien supérieure à ce que seront les députés de LFI.
22:49Et donc, je suis sûre de pouvoir le dire.
22:51Non, Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre.
22:54Il y aura un Premier ministre de gauche.
22:56Je vais tout faire pour ça.
22:57On va parler du Premier ministre.
22:58Qui ne sera pas Jean-Luc Mélenchon.
23:00Et donc, ce n'est pas la peine d'agiter et de faire peur à tout le monde là-dessus.
23:04Oui, il faut tout faire pour battre le Rassemblement national.
23:07Martin Lévrier, vous ?
23:08Une tristesse absolue.
23:09Moi, j'étais content de voir l'arrivée de Glucksmann.
23:13Je me suis dit, tiens, la gauche retrouve son aile modérée,
23:17son aile républicaine, son aile capable de gouverner.
23:20Elle y est encore, dans cette alliance.
23:22Raphaël Glucksmann a dit qu'il soutenait le vote non populaire.
23:26Je réponds à votre question.
23:28Glucksmann a complètement disparu.
23:31Il s'est effacé.
23:32Il est devenu carpet, au même titre qu'Olivier Faure.
23:34Mais Olivier Faure, on a l'habitude.
23:35On sait que c'est une carpet permanente pour sauver sa peau.
23:38Mais, mon Dieu, on est beaucoup plus proche de Raphaël Glucksmann,
23:43que ce soit même les Républicains et nous, qu'Elefi.
23:47Comment quelqu'un qui a dit soutenir Glucksmann,
23:49a fait sa campagne, peut dire qu'il est plus proche d'Elefi ?
23:53Qui prendra le pouvoir ?
23:54Que je sache, si par le plus grand des malheurs,
23:57mais ça n'arrivera pas.
23:58Le front de gauche prenait la majorité.
24:02La majorité des sièges qui seront pris, ce sera l'Elefi.
24:04Qu'on ne me fasse pas croire que M. Mélenchon est un enfant de cœur, un ange.
24:08Ils auront 40% et les autres parties ont 60%.
24:11Vous connaissez suffisamment M. Mélenchon pour savoir qui prendra.
24:14Quoi qu'il arrive, et Olivier Faure, comme d'habitude, se régrasera,
24:17parce qu'il voudrait essayer sous un petit poste de ministre.
24:19Donc, on en est là.
24:20Et que moi, des socialistes pour qui j'ai un profond respect,
24:23des démocrates, des gens qui ont connu le pouvoir,
24:25qui ont connu la restabilité, disent Elefi,
24:28c'est par l'extrême gauche, c'est des gens merveilleux.
24:30Mais je pleure.
24:30C'est parce que, dit Colombe Rozelle...
24:32Mais quasiment, vous vous alliez à eux, cher Colombe.
24:36J'essaie d'être honnête dans mes propos
24:38et de ne jamais déformer les propos des gens qui parlent en face de moi.
24:42Ne déformez pas les propos que je viens de vous dire.
24:44Vous vous êtes alliée à Elefi.
24:45Ah oui, et je me redis, il fallait et il faut une alliance
24:49pour empêcher que notre pays bascule le 8 juillet au matin avec un parti.
24:55Le vrai et le seul risque aujourd'hui,
24:58le seul risque aujourd'hui,
25:00c'est que le Rassemblement national ait la majorité à l'Assemblée nationale.
25:03C'est ça, le vrai risque.
25:05C'est terrible.
25:08Ce n'est pas le Parti socialiste qui a dissous l'Assemblée nationale.
25:11Quel regard vous portez ?
25:12On vient de parler avec Mélanie Vaugelle de la transidentité
25:14et des questions importantes que la transidentité pose.
25:16Quel regard vous portez en vous alliant avec l'Elefi,
25:18avec Amal Bentoussi, candidate en Seine-et-Marne,
25:20qui indique que pour des régions religieuses...
25:22Moi, je n'ai pas adhéré à un parti qui a été fondé par d'anciens baffes NSS.
25:25La différence, elle est celle-là, monsieur.
25:27Ce n'est pas de la caricature, c'est de l'histoire.
25:29Rassurez-vous, le 8 juillet, quand on sera au point,
25:31vous aurez toujours le droit de nous critiquer.
25:32Je sais que vous en donnerez à cœur joie qu'on n'en aura plus.
25:34Joshua Auchard, votre réaction aussi, par exemple,
25:37à tous ces candidats racistes, complotistes, antisémites
25:41sur lesquels Libération a enquêté
25:43et qui ont été investis par le Rassemblement national ?
25:45Marie-Christine Sorin, qui a tenu des propos racistes,
25:47qui dit à propos de Prisca Thévenot que, je la cite,
25:50on est chez nous, qu'on ne pouvait même pas lui dire
25:52de retourner sur son île sans être taxé de racisme,
25:54de Sophie Dumont qui partage des contenus
25:56disant que Brigitte Macron est un homme,
25:58ou encore, alors vous venez de reculer,
26:01mais Joseph Martin, candidat dans le Morbihan,
26:02qui a eu cette phrase qui est plus que déconcertante,
26:04qui a dit que le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah.
26:07Rappelons qu'il a été investi par le Rassemblement national,
26:10même si vous dites que vous ne le soutenez plus.
26:11Les candidats, ils ont été annoncés il y a déjà plusieurs jours.
26:15Qu'est-ce que vous répondez là-dessus ?
26:16– On a investi des candidats,
26:17il concerne le candidat que vous souhaitez,
26:18effectivement, l'investiture du Rassemblement national,
26:20le soutien du Rassemblement national,
26:21lui a été immédiatement retiré.
26:23Ce qui n'est pas le cas des candidats de la France insoumise
26:26Ce qui n'est pas le cas des candidats de la France insoumise
26:28qui ont des personnes qui tiennent des propos homophobes,
26:31notamment de M. Poutou qui a soutenu le 7 octobre le Hamas,
26:36de M. Arnault, effectivement, qui est fiché S,
26:38de Mme Bentoussi, qui est fiché pour atteinte à la sécurité publique.
26:41Nous, lorsque nos candidats sont condamnés ou suspectés,
26:44on leur retire immédiatement l'investiture.
26:46– Frédéric Boccaletti, candidat à sa réaction dans le Var,
26:48a été condamné pour violence avec arme également.
26:52Vous ne lui avez pas retiré son investiture ?
26:54– Ça va être fait dans la minute, ne vous inquiétez pas.
26:56– Il conteste les faits qui lui sont reprochés,
26:58je ne suis pas en commission nationale d'investiture.
27:01Je pense qu'il y a beaucoup plus de ménages à faire,
27:03effectivement, les candidats de la France insoumise.
27:04– Mais vous admettez qu'il y en a quand même à faire chez vous ?
27:06– Qui, eux, assument que c'est une décision réfléchie.
27:09C'était Mathilde Pannot qui disait encore hier
27:11que le choix d'investir ses candidats était une décision totalement réfléchie.
27:15Nous, on retire des investitures lorsqu'il y a des propos.
27:19– Colombe Brossel, est-ce qu'il y aurait un ménage à faire
27:22sur les investitures ?
27:23– Vous voyez bien le danger qu'il y a à mettre une équivalence
27:27entre le Rassemblement national et le nouveau Front populaire.
27:32Le vrai danger, il est aujourd'hui un danger pour la démocratie dans ce pays.
27:37Le vrai danger, c'est demain d'envoyer à l'Assemblée nationale,
27:41majoritairement, des députés qui vont…
27:44Enfin, on a vu la campagne européenne,
27:47on a vu la campagne européenne avec ce que ça signifie comme soutien,
27:51par exemple, à la Russie contre l'Ukraine.
27:54Dans le programme du nouveau Front populaire,
27:57il y a un soutien affirmé à l'Ukraine et à la démocratie
28:00et au fait d'armer l'Ukraine parce qu'il faut empêcher
28:03Vladimir Poutine de gagner en Ukraine.
28:05C'est ça le programme sur lequel je m'engage,
28:07c'est ça le programme sur lequel on s'engage.
28:09Le danger, il est celui-là.
28:10Moi, je veux bien qu'on passe deux semaines à faire des éditoriaux,
28:14à faire des reportages sur un signe d'équivalence,
28:17mais il y a un parti qui est dangereux pour la démocratie,
28:19c'est le Rassemblement national.
28:20Et aujourd'hui, l'impératif, c'est d'empêcher
28:23qu'il ne soit au pouvoir le 8 juillet.
28:25Jean-François Ayusson, vous estimez, vous,
28:26qu'il n'y a qu'un seul camp qui est dangereux
28:29aujourd'hui dans la situation actuelle ?
28:30Je vous ai dit, je rejette les deux,
28:32mais si vous voulez regarder la qualité de notre débat,
28:36je vais vous dire ce que je pense, ce n'est pas terrible.
28:39Non.
28:40Pourquoi ? Parce qu'il y a une décision qui relève d'une foucade,
28:44si je reste gentil, c'est une impréparation,
28:48c'est une improvisation.
28:49Mais on n'improvise pas l'avenir de la France sur un coup de tête,
28:53parce que cette élection du 9 juin, je le redis,
28:56elle était une élection pour l'Europe,
28:57on se prenait pour ou on se prenait contre,
29:00ce n'était pas pour le président de la République.
29:01Et le président de la République, là encore, je le dis,
29:05comment décider aussi rapidement,
29:09et à quelques-uns on a compris les coulisses,
29:12d'orienter et de prendre les Français,
29:16finalement, en espèce de piège collectif ?
29:19Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on attend d'un président de la République ?
29:21Qu'il soit un guide, qu'il donne un cap,
29:24qu'il assure et protège, qu'il rassure.
29:28Toutes les femmes et les hommes que j'ai rencontrés
29:30depuis quelques jours sont inquiets,
29:32qu'ils soient d'ailleurs de gauche ou de droite.
29:34Alors peut-être que je ne fréquente pas assez
29:36ceux qui ont pris une forme de distance,
29:39qui ont voté un moment pour nous et qui sont partis parfois très à gauche,
29:43beaucoup plus souvent très à droite.
29:45Là, il y a une attente...
29:46Qu'est-ce qu'il est passé ?
29:47Ça veut dire qu'on a loupé les épisodes.
29:50Peut-être qu'on a, je dirais, perdu le fil de la confiance,
29:54notamment sur l'esprit de responsabilité.
29:57Et l'esprit de responsabilité, j'aimerais qu'on l'ait aujourd'hui,
30:00toutes et tous.
30:01Parce qu'à promettre des lendemains heureux
30:03à coup d'une débauche de milliards,
30:06c'est hypothéquer l'avenir de toutes les générations,
30:09notamment des plus jeunes,
30:11celles qui, en plus,
30:13ont se préparé à la lutte contre le changement climatique.
30:17Et donc, si on pouvait retrouver un esprit, peut-être,
30:20cocardier, européen, conquérant,
30:23qui fasse en sorte que, oui, on donne le meilleur de nous-mêmes
30:27pour aider la France à ressortir et à tenir son rang
30:30de deuxième puissance européenne,
30:33plutôt que d'être pris par la patrouille sur des mauvaises notes,
30:36qu'elles soient d'ailleurs des agences de notation,
30:39qu'elles soient de l'Europe,
30:40mais qu'elles soient de ce qu'on constate nous-mêmes,
30:42les Français, dans nos comptes publics.
30:44On rappelle qu'aujourd'hui, la Commission européenne
30:45vient d'entamer une procédure pour déficit public excessif,
30:48effectivement, à l'encontre de 7 pays, dont la France.
30:51Et donc, si vous voulez, moi, je voudrais,
30:53je voudrais bien qu'on ait un peu l'esprit conquérant
30:55de ce que j'ai vu avant-hier soir de l'équipe de France de foot,
30:59qu'on ait des Jeux olympiques qui réussissent
31:01et qu'ils soient une belle image de la France.
31:03Or, aujourd'hui, on arrive,
31:05le président républicain a pris ce risque insensé
31:07de préparer une France bousculée, heurtée, fracturée.
31:12Ça n'est pas un bon signe.
31:13Donc, il faut absolument qu'on se reprenne.
31:15Alors, en quelques mots, nous avons un point de désaccord
31:18sur la décision du président de la République
31:20qui relève de sa propre décision.
31:23Une fois qu'on a dit ça, on s'est expliqué tous les deux.
31:25On a tous les deux dit notre approche de la chose.
31:28Une fois que c'est dit, nous avons un combat à mener.
31:32Nous avons eu, et là, moi, je vous rejoins,
31:34nous avons eu quelque part, on redonne aux Français
31:36cette chance de redevenir ce pays
31:39que nous avons presque toujours été.
31:40Ce pays conquérant, je reprends mon mot,
31:42parce que j'ai les mêmes.
31:43Et il faut du panache pour ça.
31:44Et il faut du panache.
31:45Et pour ce panache, il faut aller de l'avant.
31:47Excusez-moi, le grand jeu depuis 7 ans,
31:49c'est de dire que tout va mal, tout va mal, tout va mal.
31:52Les chiffres sont beaucoup plus nuancés.
31:54Et vous le savez très bien.
31:55Réindustrialisation, chômage, taux de pauvreté
31:58qui est un des plus bas d'Europe.
31:59On ne le dit pas.
32:00Pourquoi les Français ne le ressentent pas ?
32:02Pourquoi votent-ils ainsi ?
32:04Quellons-vous si vous êtes limites ?
32:06La situation, objectif, c'est tellement améliorée en 7 ans.
32:09Pendant 5 ans, nous avons eu une majorité absolue en totalité.
32:13Et nous n'avons pas su, à ce moment-là,
32:15faire ce pour quoi nous étions engagés,
32:17c'est-à-dire retourner régulièrement
32:19vers les Français, les écouter et surtout les entendre,
32:21pas les écouter.
32:22Vous allez le faire maintenant ?
32:23On l'a déjà fait.
32:24Ce que vient de faire le Président de la République,
32:25en redonnant le pouvoir absolu aux Français,
32:28c'est fait.
32:29On l'a fait.
32:30C'est une décision lâche.
32:31On l'a fait, on l'a fait.
32:32C'est Ponce-Pilat qui se lave les mains.
32:34Enfin, ce n'est pas entendable.
32:35Non, non, non, non, non, non, non, non.
32:37Ponce-Pilat, c'est plutôt M. Bellamy, vous voyez,
32:40qui se demande...
32:41Je n'ai pas envie de rentrer dans le débat
32:42entre les uns contre les autres.
32:44Moi, je crois qu'on a une chance extraordinaire
32:46de cette élection,
32:47de prouver que la France est un pays fort
32:49et que c'est un pays démocratique et républicain.
32:51Et on a besoin de toutes les forces,
32:53de droite comme de gauche,
32:55mais de la démocratie et non pas des extrêmes.
32:57Et c'est pour ça que je ne comprendrai jamais
32:58votre alliance avec El-Effi.
32:59Je ne la comprendrai jamais, encore moins,
33:02pas plus que l'alliance de Ciotti avec l'extrême droite.
33:04Pour moi, c'est de même niveau.
33:05Mais cher Macron, avec un immense respect,
33:07comment est-ce que vous pouvez dire
33:09que tout va mieux dans le meilleur des moyens ?
33:11Je n'ai pas dit tout.
33:12Vous voyez la différence entre vous,
33:13c'est que moi, je ne suis pas binaire.
33:15Aujourd'hui, un employé, un salarié,
33:17une aide-soignante, un enseignant, un flic,
33:19il n'a plus les moyens de vivre.
33:21Moi, je veux bien entendre que l'inflation a été contenue,
33:25mais tout le monde a pris 30 % sur son caddie à Carrefour.
33:30Et aujourd'hui, les sujets,
33:31c'est des sujets de pouvoir d'achat,
33:33c'est des sujets politiques du logement,
33:35c'est des sujets de conforter et sauver l'hôpital
33:39et l'école publique.
33:40Est-ce que vous croyez que les Anglais
33:41n'ont pas pris l'inflation ?
33:42Le monde est en crise et la France ne devrait pas l'être.
33:45Oui, il y a des difficultés,
33:46oui, mais elles sont moins graves.
33:47Le monde est en crise démocratique
33:48et c'est là où, en effet,
33:50la décision du président de la République,
33:52elle est absurde.
33:53La guerre en Afghanistan, ce n'est pas démocratique.
33:56Mais vous êtes au pouvoir depuis sept ans,
33:59mais cher...
34:00On a fait beaucoup de choses.
34:01Et alors là, on a Gabriel Attal
34:03qui s'occupe comme un cabri en promettant des choses.
34:06Non, on ne promet rien.
34:07C'est absurde.
34:08Et là, je crois qu'on en joindra.
34:10À l'inverse de vos programmes à tous les deux,
34:12le nôtre, celui que nous proposons,
34:13est quand même très équilibré.
34:15Je ne rentre pas plus dans le détail.
34:16Le programme du Front Populaire,
34:18cher Jean-Yves,
34:20il est issu en grande partie du contre-budget
34:24des députés socialistes à l'Assemblée nationale.
34:26Alors, on peut avoir des différences là-dessus,
34:30mais moi, je revendique en effet que non,
34:33juste un petit point.
34:34Valérie Rérabaud a dit 106 milliards.
34:36Trouver des recettes et avoir les dépenses qui soient ajustées.
34:39Et en effet, c'est une vraie divergence qu'on a
34:41et qu'on est capable de traiter de façon démocratique
34:43dans l'Assemblée dans laquelle nous siégeons.
34:45Mais oui, en effet, il faut trouver des recettes supplémentaires.
34:48Je suis désolée, mais enfin, Bruno Le Maire,
34:50qui est depuis sept ans ministre de l'Economie et des Finances,
34:53qui nous a expliqué benoîtement,
34:54alors que les Etats-Unis et des pays européens
34:57taxaient les super-profits,
34:58il nous a expliqué benoîtement que lui, il ne pouvait pas
35:00parce qu'il ne savait pas ce qu'est un super-profit.
35:02Oui, moi, je revendique en effet le fait qu'on aille trouver
35:04des dépenses, des recettes supplémentaires,
35:07parce que c'est celles qui seront le levier.
35:08– Allez, on va avancer un petit peu dans cette émission,
35:11parce que l'une des questions qu'on aime bien se poser actuellement
35:14dans les camps et dans les médias, c'est qui va devenir
35:18le prochain Premier ministre ?
35:20En tout cas, on a entendu Jordan Bardella qui, lui, hésite,
35:22puisque le président du Rassemblement national
35:24a déclaré qu'il ne serait pas Premier ministre
35:26en cas de majorité relative.
35:28Gabriel Attal, il voit, lui, un refus d'obstacle, regardez.
35:31– Je ne fais pas de la politique pour ma glorieule personnelle.
35:35Si demain, je suis en capacité d'être nommé à Matignon
35:38et que je n'ai pas de majorité absolue,
35:39parce que les Français ne m'ont pas donné de majorité absolue,
35:42eh bien, je refuserai d'être nommé.
35:44Je veux le pouvoir pour agir.
35:46Et pour gouverner, je dis aux Français,
35:48j'ai besoin que vous fassiez le choix de l'alternance.
35:50– Moi, j'ai envie de dire, si vous n'avez besoin de rien,
35:53appelez Jordan Bardella.
35:55Enfin, pardon, quand on a la possibilité d'être Premier ministre,
36:01de gouverner le pays,
36:03c'est précisément parce que les conditions sont difficiles
36:05qu'il faut y aller.
36:06Ça montre pour moi une chose,
36:07c'est que le Rassemblement national, c'est un parti d'opposition,
36:09ce n'est pas un parti de gouvernement.
36:11– Le Rassemblement national, c'est un parti d'opposition,
36:13pas de gouvernement, Joshua Auchard.
36:15– On s'apprête, le 7 juillet, à avoir la majorité absolue
36:19à l'Assemblée nationale, en emportant la majorité des députés.
36:21Nous, ce qu'on ne veut pas, effectivement,
36:23c'est être un collaborateur d'Emmanuel Macron.
36:24J'allais dire comme les Républicains,
36:25en tout cas, tout ce qui reste un peu du champ de droite
36:28qui ont aidé Renaissance et le Parti présidentiel,
36:31pendant ces 7 dernières années, à appuyer sur la réforme des retraites.
36:36Et je vous rejoins, monsieur, vous disiez le moment de vérité du Sénat.
36:38Effectivement, c'est vrai que le Sénat a fait de nombreuses propositions
36:41de bon sens, dans l'équilibre du budget.
36:43Emmanuel Macron, son gouvernement, ce qu'il en a fait,
36:45c'est qu'il a gouverné pendant des années…
36:46– Vous ne l'avez pas voté.
36:47– Mais personne n'a voté, je vous rappelle qu'il y avait un 49-3.
36:50– Non, non, pas dans ce Sénat.
36:53– Vous êtes au Sénat, c'est présent, visiblement.
36:54– Il faut quand même éviter l'amalgame facile
36:58de dire vous avez bien bossé, rappelez que vous n'avez pas voté pour.
37:01– On a voté le Parti du budget, on n'a le droit de ne pas être d'accord sur vous encore,
37:04je l'espère, maintenant ce qu'on ne veut pas, effectivement, c'est gouverner.
37:06– Mais par exemple, qu'est-ce que vous allez faire, on a dit sur les retraites,
37:09qu'est-ce que vous faites avec Éric Ciotti,
37:11qui était favorable à une telle réforme des retraites, et vous ?
37:15Alors, on a entendu Jordane Bardella dire, ça sera un peu plus tard,
37:18finalement, ça sera à l'automne, mais on ne sait toujours pas à quel âge,
37:20on ne sait déjà pas pourquoi faire.
37:21Par exemple, sur une forme aussi importante
37:23qui a concentré tant d'opposition des Français,
37:25est-ce que vous pouvez avoir une parole claire ?
37:27– Bien sûr, on peut avoir une parole claire,
37:28vous mettez tout ça sur le sens de l'hésitation,
37:30vous nous demandez d'adapter un programme qui a été conçu pour 5 ans
37:33pendant la présentielle de 2022, sur les 3 mois qui arrivent,
37:38effectivement, l'ensemble des mesures proposées sur les 3 prochains,
37:41parce que quand on dit que ça arrivera à l'automne, pour vous c'est trop tard,
37:43et c'est une hésitation, donc 3 mois.
37:45– Non, parce que je demande, surtout, quelle réforme vous voulez ?
37:48Parce qu'on peut faire une réforme, mais laquelle ?
37:50– Nous, on a une parole claire, les temps qui nous attendent en 3 temps,
37:54l'élection du 30 juin et le 7 juillet pour emmener une majorité absolue
37:57pour le Rassemblement National contre le Front Populiste à l'Assemblée Nationale.
38:00Ensuite, des mesures immédiates pour le pouvoir d'achat,
38:03en baissant la TVA de 20 à 5,5.
38:06– Moi j'ai entendu Jordan Bardella reculer quand même sur la baisse de la TVA
38:09sur les produits de première nécessité, vous pourrez le faire immédiatement ?
38:13– On est déjà sur l'énergie, sur les carburants,
38:15ça a été fait dans d'autres pays en les reconnaissant
38:17comme produits de première nécessité.
38:19Très vite, à l'automne, effectivement, on s'occupera des réformes,
38:22notamment sur les produits de première nécessité,
38:24en supprimant la TVA sur ces articles.
38:26Ensuite, sur la réforme des retraites, puisque c'était le sens de votre question,
38:31ni renoncement de Jordan Bardella, ni de Marine Le Pen.
38:34La réforme sera, non pas celle qu'Emmanuel Macron nous a mise,
38:37on abrogera effectivement cette réforme des retraites
38:39pour proposer un âge de départ à la retraite, alors de 60 à 62 ans, avec 40 annuités.
38:43Notre programme n'a pas changé sur ça, contrairement à la NUPES 2,
38:48qui ce matin a eu quelques renoncements, s'est posé quelques questions.
38:52– Vous en avez aussi eu des renoncements,
38:53on a l'impression d'avoir des reculs quand même de Jordan Bardella.
38:56– Pas de recul, on se garde à un calendrier, je tenais.
38:58– Pas de recul, alors le regard du rapporteur général du budget,
39:01pour le coup, là-dessus, sur ce programme.
39:04– Dans un cas comme dans l'autre, que ce soit le bloc de gauche
39:07avec l'extrême gauche ou l'extrême droite avec Réikiotti,
39:11c'est deux programmes intonnables pour nos finances publiques.
39:16Alors, quand je dis intonnable, bien sûr qu'on peut faire,
39:19mais on peut faire en emprunt de plus, en endette de plus,
39:21on n'est déjà pas les premiers de la classe.
39:24C'est pour ça que j'appelle les uns et les autres,
39:27et nos électeurs, à une forme de responsabilité.
39:29Alors, je sais qu'appeler à la responsabilité,
39:32ce n'est pas ce qui est le plus attendu.
39:33– On ne sait pas si ça va être très audible dans la séquence actuelle.
39:35– Mais oui, mais parfois, il faut accepter d'avoir une voix singulière,
39:40qui sera peut-être pas entendue tout de suite.
39:42Ça m'est arrivé pour les Gilets jaunes,
39:44ça m'est arrivé dans le débat avec Bruno Le Maire,
39:46sur l'état des comptes publics.
39:48L'idée n'est pas d'avoir raison pour soi-même,
39:50l'idée est de donner des informations justes pour notre pays.
39:54Notre pays, il a grandement besoin aujourd'hui,
39:57comment dirais-je, de se redresser.
39:59Et ce que je veux dire sur la question,
40:00puisque vous l'avez évoqué, du Premier ministre.
40:03La question du Premier ministre, me semble-t-il,
40:04la logique institutionnelle, le Président de la République,
40:07il doit proposer au groupe, au parti qui va arriver en tête,
40:14c'est la logique.
40:15La logique de la Ve République,
40:19c'est que la majorité arrivée en tête, exerce le pouvoir.
40:23Donc on n'a pas le droit de le refuser,
40:25c'est ça que vous voulez dire ?
40:26Ça se refuse pas.
40:27Ce serait juste le comble du ridicule.
40:30Jean-Denis Bardet, s'il arrive en tête,
40:31même si c'est une majorité relative, refuse,
40:34ça serait ridicule.
40:35Ça démontre ce qu'il est exactement,
40:37c'est-à-dire quelqu'un qui recule devant l'obstacle,
40:39systématiquement.
40:40Ce sont des gens qui passent leur temps à crier,
40:43c'est la différence entre l'autorité et l'autoritarisme.
40:45On n'en recule pas de notre message,
40:47c'est d'avoir la majorité absolue à l'Assemblée nationale le 7 juillet.
40:50On a une forte mobilisation des militants, des électeurs,
40:53visiblement ce n'est pas partout pareil.
40:56On a une forte mobilisation et donc on réussira,
40:58on attend de nos électeurs de donner cette mobilisation.
41:02Maintenant, dans la logique de la Ve République,
41:04je pense que depuis le début du mois d'Emmanuel Macron,
41:06la présidence de la commission des finances,
41:08par exemple, à l'Assemblée nationale,
41:09revient au premier groupe d'opposition.
41:10Le premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale,
41:12c'est le Rassemblement national.
41:13Pourtant, elle a été donnée à un député de l'ANIPES.
41:16Donc, vous voyez, les questions de logique
41:17dans cette Ve République, il n'y en a plus beaucoup.
41:19Nous, on appelle nos électeurs à avoir effectivement...
41:22Oui, ça n'a rien à voir avec...
41:24Ça, c'est une pratique, c'est un usage.
41:25C'est l'Assemblée, laissez l'Assemblée.
41:27On est entre sénateurs, on va déjà essayer de bien bosser entre sénateurs.
41:30– Colombe Brossel, un mot quand même sur ce qui se passe à gauche,
41:33tout le débat sur le Premier ministre.
41:35On a entendu qu'il y avait quand même de la friture entre Manuel Bompard,
41:39qui dit que c'est le premier parti qui arrive en tête à gauche,
41:44et puis Olivier Faure qui dit qu'il faudra re-voter.
41:46– Moi, je vous ai donné mon sentiment.
41:49Il ne peut pas y avoir...
41:49– Vous avez dit que ça ne pouvait pas être Jean-Luc Mélenchon.
41:51– Il ne peut pas y avoir un Premier ministre qui ne fasse pas consensus.
41:54Et donc, ça ne peut pas être Jean-Luc Mélenchon.
41:57Et de fait, je le redis, aujourd'hui, ce qu'est le Front populaire,
42:02ce n'est plus une hégémonie d'un groupe sur les autres,
42:06c'est un partage beaucoup plus équilibré.
42:08Mais, pour le coup, permettez-moi de regarder,
42:12permettez-moi d'avoir regardé le partage des circonscriptions.
42:15Et donc, socialistes, écologistes, communistes,
42:19seront plus importants que ne le seront les députés LFI.
42:22Et donc, il faudra discuter.
42:25Et donc, il faudra avancer.
42:26Et ça ne peut pas être une personnalité clivante.
42:28C'est pour ça que moi, je vous donne très tranquillement mon sentiment.
42:31Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre.
42:34– Vous allez quand même... – Et ne peut pas l'être.
42:35Mais, je le redis, il y a deux semaines, pour qu'on se pose cette question.
42:41Et les deux semaines-là, aujourd'hui, elles doivent être consacrées
42:43à empêcher un désastre le 8 juillet, qui sera un désastre économique.
42:46– Et vous savez que c'est une question importante.
42:47– Un national européen. – On n'a pas d'autres qui votent à gauche.
42:49– Oui, absolument. – De savoir qui.
42:50– J'espère que vous n'arrivez pas à les choisir,
42:53le Premier ministre, sur le bon coin, quoi.
42:55– C'est d'ailleurs pour ça que je vous réponds extrêmement...
42:58Je vous réponds extrêmement, tranquillement et sereinement.
43:01Non, il y a plein de talents à gauche.
43:03Moi, je veux bien qu'on nous explique par exemple
43:05que nous ne connaissons rien...
43:06– François Hollande.
43:07– ...que nous ne comprenons rien aux finances publiques.
43:10Mais enfin, nom d'un chien, les élus de gauche et écologistes
43:13gèrent des villes, des départements, des régions.
43:16Pour le coup, on sait ce que c'est que de voter un budget à l'équilibre.
43:18– Il n'y a aucun problème.
43:18– Aujourd'hui, l'État est quasiment en banque rouge.
43:21– On ne vous a jamais fait ce procès.
43:22– Et nous savons gérer.
43:24– Vous le savez, d'ailleurs.
43:24– On a plein de gens qui savent très bien faire.
43:27Et moi, je ne me lance pas dans le concours de pronostics.
43:28– D'accord.
43:29– Je suis désolée, je ne suis pas là pour continuer à jouer.
43:31– Président de la République joue suffisamment avec la France.
43:33– On va retourner sur cette question qui, pour devenir Premier ministre,
43:35on va écouter la réaction du sénateur Les Indépendants, Cédric Chevalier.
43:41– Bonjour Cédric Chevalier, merci de nous avoir rejoints sur Public Sénat.
43:43– Bonjour.
43:44– Sénateur Les Indépendants de la Marne,
43:46vous êtes membre du parti Horizon, le parti d'Édouard Philippe.
43:48Les candidats de la majorité présidentielle, Renaissance comme Horizon,
43:52ne font pas campagne avec la photo d'Emmanuel Macron.
43:55Le chef de l'État, est-ce que c'est une aide ou un poids lourd
43:58sur le terrain pendant cette législative anticipée ?
44:01– C'est une très bonne question.
44:02Pour autant, c'est 577 élections différentes,
44:07avec des territoires différents, avec des candidats sortants, d'autres non.
44:11Donc il appartient à chacun de mettre en avant ce qui leur paraît être
44:13le meilleur atout pour convaincre l'ensemble des électeurs.
44:17Et donc, effectivement, soit ils mettent la photo du président de la République,
44:20soit ils ne la mettent pas.
44:21Chacun a le choix de pouvoir le faire.
44:24– Plutôt la photo qui n'y est pas, qu'elle n'y soit.
44:26Mais Emmanuel Macron a dit qu'il ne ferait pas campagne,
44:29que ce serait Gabriel Attal qui serait en première ligne.
44:31Finalement, le chef de l'État, il est assez présent dans cette campagne.
44:34C'est bon pour la stratégie de votre famille politique ?
44:38– Il faut quand même se rappeler que c'est une élection législative.
44:41Ce sont des élections législatives, pas présidentielles.
44:44Que la démarche ait été prise par le président de la République
44:46dans ses prérogatives de dissoudre, c'est une chose.
44:48Aujourd'hui, on va élire une assemblée nationale.
44:53Donc c'est des élections législatives.
44:55Le président a le droit d'intervenir, il a le droit.
44:57Il est comme tout citoyen et comme acteur politique de pouvoir donner son avis.
45:00Mais il y en a d'autres.
45:01Bien évidemment, on parlait de Gabriel Attal, le Premier ministre,
45:03mais aussi Édouard Philippe.
45:04– Édouard Philippe qui a toujours dit qu'il était libre et loyal.
45:07Aujourd'hui, on se dit qu'il est plus libre que loyal.
45:10Non, les candidats à l'horizon ne se représentent pas sous la bannière « Ensemble ».
45:14Est-ce que c'est un signal politique ?
45:17« Ensemble » qui doit normalement réunir Renaissance et les partenaires.
45:20– Édouard Philippe le dit très bien.
45:22La majorité présidentielle n'existe plus.
45:25Elle a été dissoute il y a quelques jours par le Président de la République.
45:30C'est une nouvelle majorité qui va arriver, une majorité parlementaire.
45:33Et donc dans cette majorité parlementaire,
45:35bien évidemment, vous pouvez avoir des gens de tout horizon
45:38qui pourront se regrouper autour d'un projet pour la France.
45:40– C'est cela, et donc vous cherchez à élargir horizon,
45:43notamment avec les Allers-Canales historiques.
45:45Ceux qui n'ont pas voulu rejoindre Éric Chottier
45:47dans la démarche vers le Rassemblement national,
45:49on voit une nouvelle alliance à droite en ce moment qui est en train de se négocier.
45:53– On ne va pas vers une alliance à droite,
45:54on va vers une alliance de tous les démocrates,
45:56de tous ceux et toutes celles qui raisonnent pour…
46:00Alors c'est vrai que travailler pour la France,
46:03travailler pour un projet politique, c'est loin d'être simple.
46:05Aujourd'hui, on vend du rêve, voire du cauchemar d'un côté comme de l'autre.
46:09D'ailleurs, je m'aperçois qu'on résume cette élection législative
46:12à bloc contre bloc, à deux blocs, extrême gauche et extrême droite,
46:15alors qu'il y a un bloc central où il y a des modérés,
46:18deux droites, du centre ou de la gauche.
46:21Et c'est ça qui va être important,
46:22il n'y a pas une fatalité dans ces élections législatives,
46:25il n'y a pas soit l'extrême gauche, soit l'extrême droite, il y a un bloc central.
46:27– Il nous reste 30 secondes, Cédric Chevalier,
46:29comment est-ce que vous percevez la campagne sur le terrain
46:31lorsque vous êtes avec les candidats aux législatives ?
46:34– Écoutez, pour la plupart, moi je suis dans un département où il n'y a que des sortants,
46:39donc qui ont très bien travaillé leurs circonscriptions, qui sont présents,
46:42qui ont eu aussi des mandats locaux,
46:45donc une appréhension aussi de ce que c'est que gérer une collectivité.
46:48– Donc elle n'est pas compliquée la campagne en ce moment ?
46:49– Elle est compliquée, parce qu'aujourd'hui, le débat,
46:52il ne se résume qu'à un bloc extrême droite ou extrême gauche,
46:55et aujourd'hui les Français ont peur,
46:57et je pense qu'il faut qu'ils aillent vers ce qui peut les rassurer,
47:00même si ce n'est pas l'idéal,
47:01mais il faut qu'ils aillent vers ce qui les aide,
47:03c'est-à-dire le bloc central et horizon.
47:05– Merci pour cette réaction.
47:07Écoute, Félix Sonat, c'est à vous, dame.
47:08– Voilà, le bloc central qui rassure,
47:11c'est un boulet dans la campagne Emmanuel Macron, aujourd'hui ?
47:13– Moi je vous répondrais tout simplement
47:15que j'ai fait une campagne sénatoriale il y a moins d'un an,
47:17et que je n'ai pas hésité à mettre Emmanuel Macron sur,
47:21non pas mes affiches, parce qu'il n'y a pas d'affiches au sénatorial,
47:23mais sur mes documents de campagne, à dire que je défendais…
47:26– Ce n'était pas des années-lumières, un an ?
47:27– Non, ce n'était pas des années-lumières.
47:28– C'étaient les électeurs ?
47:29– Ça n'empêche, ça n'empêche,
47:31justement dans mon département qui est celui de Gérard Larcher,
47:33ce n'est pas aussi simple, excusez-moi,
47:36et j'ai défendu un bilan, j'assume parfaitement le bilan,
47:40je crois que tous nos collègues ou ex-collègues,
47:42en tout cas tous nos candidats qui se défendent avec nous,
47:46ont intérêt à rappeler que nous avons un bon bilan
47:49et que nous voulons continuer à aller de l'avant,
47:51il ne faut pas s'en cacher, je ne parle pas d'Emmanuel Macron,
47:52ce n'est pas l'élection d'Emmanuel Macron,
47:54ce n'est pas un référendum au sujet d'Emmanuel Macron,
47:56c'est 577 élections dans toute la France,
47:59et nous avons, nous, un bilan à défendre,
48:01ceux que n'ont pas les autres.
48:02– Allez, on va continuer, on va essayer de se projeter un petit peu
48:04sur la suite et peut-être le casse-tête institutionnel
48:08que va être cette après-élection législative,
48:11qui en tout cas ont déjà eu pour effet d'interrompre
48:14toute l'activité parlementaire,
48:17toutes les réformes envisagées sont interrompues,
48:20suspendues, notamment la réforme de l'audiovisuel public,
48:22le gouvernement espérait faire la fusion,
48:24le Rassemblement national veut lui la privatisation,
48:27qu'en pense le sénateur Laurent Laffont,
48:29le président de la Commission de la Culture,
48:30il est au micro de Quentin Calmet.
48:32– Bonjour Laurent Laffont. – Bonjour.
48:34– Merci de nous avoir rejoints au micro de Public Sénat,
48:35vous êtes à l'origine de la proposition de loi
48:37de réforme de l'audiovisuel public,
48:39avec l'idée de créer une holding pour France TV et Radio France,
48:43l'examen du texte est maintenant complètement suspendu,
48:45peu de chance de le voir revenir dans un avenir proche,
48:48c'est un autre effet collatéral de la dissolution.
48:51– Oui, c'est vrai que c'est un effet collatéral,
48:53les textes qui étaient en cours de discussion au Parlement
48:56sont suspendus en attendant bien sûr le résultat des élections législatives.
49:00– On parle beaucoup d'audiovisuel public dans cette campagne
49:02parce que le Rassemblement national propose de privatiser
49:05l'audiovisuel public pour faire des économies,
49:06a dit Jordan Bardella, qu'est-ce que vous en pensez,
49:09est-ce que c'est réalisable notamment à moyen terme,
49:11même si ce n'est pas dans les premières mesures du RN ?
49:14– D'abord je suis surpris que c'est un des seuls sujets
49:16dont le Rassemblement national parle,
49:18on a l'impression qu'ils écartent tous les autres sujets,
49:20celui-là a l'air majeur pour eux, évidemment mon sentiment…
49:24– Pourquoi pardon, c'est parce que pour eux il y a une question derrière,
49:26c'est de punir l'audiovisuel public, vous le croyez ?
49:28– Je pense que c'est ça le seul fondement de leur position,
49:31mais ça prouve bien encore une fois qu'ils ne connaissent pas
49:34ce secteur-là comme tant d'autres, pour deux raisons principales,
49:37c'est-à-dire que l'audiovisuel public joue un rôle majeur
49:40en termes d'information, de lutte contre la désinformation,
49:43la qualité de l'information produite par l'audiovisuel public est incontestable,
49:48évidemment ça serait nous affaiblir que de le privatiser,
49:51et puis surtout pour une autre raison,
49:52qui montre bien encore une fois la faible connaissance,
49:55voire la méconnaissance totale des responsables du RN,
49:59c'est-à-dire que si vous privatisez l'audiovisuel public,
50:01vous déstructurez tout le système audiovisuel français,
50:04bien sûr, parce que la recette publicitaire
50:07elle ne peut pas être partagée avec de nouveaux acteurs.
50:09Elle ne se démultiplie pas, elle est davantage partagée.
50:12En fait, c'est un cadeau fait aux GAFAM
50:14que de privatiser l'audiovisuel public,
50:16parce que la ressource publicitaire ira encore plus rapidement
50:19et massivement sur les GAFAM avec une privatisation.
50:22Monsieur Laffont, que dire de ce qui se joue actuellement
50:24dans le paysage audiovisuel français avec cette dissolution ?
50:26On lit dans la presse comment les médias de Vincent Bolloré
50:29orchestrent l'alliance du RN et de la droite,
50:33des chaînes qui se servent des canaux de la TNT
50:36pour un programme politique,
50:37comme on a vu par exemple dans cette enquête du journal Le Monde,
50:40n'y a-t-il pas un sujet démocratique ?
50:43Écoutez...
50:44C News, Europe 1.
50:45De toute façon, C News pose un certain nombre de questions,
50:48on le sait depuis plusieurs mois,
50:49en l'occurrence, les faits relatés dans la presse
50:53pour l'instant n'ont pas été prouvés,
50:55donc je reste évidemment prudent,
50:57mais ça reste, les questions posées depuis plusieurs mois
51:01restent d'importance et je crois que tout ça justifie pleinement
51:04le renforcement des pouvoirs de l'ARCOM,
51:07au niveau des cahiers des charges,
51:09pour être plus précis dans ce qui est exigé
51:11des différentes chaînes et surtout dans le contrôle.
51:14Alors une dernière question,
51:15que va-t-il se passer après le 7 juillet
51:18entre les deux chambres du Parlement ?
51:20Si le RN devient le premier groupe,
51:22voire majoritaire à l'Assemblée Nationale,
51:24que va-t-il se passer ?
51:25Peut-il y avoir un blocage entre les deux chambres du Parlement ?
51:28Un blocage politique, très probablement,
51:30parce qu'il n'y aura pas ici de majorité du Rassemblement National,
51:35donc il y aura un désaccord de fond
51:38si jamais la majorité à l'Assemblée Nationale était celle du RN.
51:42Vous vous y préparez au Sénat ?
51:44Écoutez, nous verrons, laissons faire cette campagne,
51:46nous sommes déjà sur le terrain à défendre nos candidats
51:49et nous verrons quel sera le choix des Français le 7 juillet.
51:52Eh bien merci, merci Laurent Lafond
51:54pour cette réaction politique à notre micro.
51:55Merci.
51:56Colombe Brossel, votre réaction à cette enquête du journal Le Monde
52:00qui montre un agenda politique de Vincent Bolloré
52:04de la chaîne CNews, notamment,
52:06pour faire ce lien entre LR et le RN.
52:09Tout ça est tout à fait terrifiant.
52:11Tout ça est manifestement,
52:13je lis comme vous les journaux, extrêmement organisé,
52:16fait écho à un certain nombre de travaux.
52:18Je pense à des chercheurs comme Claire Sécaille
52:21qui avaient travaillé sur ces sujets-là
52:23au moment de l'élection présidentielle.
52:26Oui, il y a un vrai sujet d'agenda politique
52:29et c'est pour ça d'ailleurs aussi qu'on s'était battu
52:32comme socialistes contre le projet du gouvernement
52:35de fusion de l'audiovisuel public
52:37que personne ne souhaitait à part le gouvernement
52:39et le retour de l'ORTF
52:41et qu'aujourd'hui il faut tout faire pour empêcher
52:42la privatisation du service public de l'information
52:46parce qu'on a besoin de ce service public de l'information.
52:49Tout ça est très dangereux.
52:50Pourquoi est-ce que vous êtes aussi pressé
52:51de privatiser l'audiovisuel public, Joshua Auchard ?
52:54Quand vous entendez tous les arguments aussi
52:56qui vous expliquent à quel point ça déstabiliserait
52:57l'ensemble du système.
52:59On n'est pas pressé de privatiser l'audiovisuel public.
53:01Je vous l'ai dit, il y aura plusieurs temps.
53:03Effectivement, le temps de l'audiovisuel public,
53:05le temps de la réforme de l'audiovisuel public
53:07viendra un peu plus tard.
53:09En tout cas, on n'est pas sur la privatisation
53:10de l'audiovisuel public, on est sur la privatisation
53:11d'une partie de l'audiovisuel public.
53:13Jordan Bardella et Marine Le Pen ont été très clairs dessus.
53:15Ils ont notamment exclu l'audiovisuel public
53:17de l'outre-mer au service de l'information
53:18qui est effectivement primordial.
53:19Vous allez commencer à reculer sur ce dossier-là ?
53:21Non, je pense qu'on peut regarder dans l'ensemble des déclarations.
53:24L'outre-mer a toujours été exclue de la privatisation
53:26de l'audiovisuel public.
53:28Aujourd'hui, finalement, quelle différence y a-t-il
53:30entre des chaînes privées ou publiques ?
53:32C'est aussi une piste d'économie pour ce gouvernement
53:34et pour financer nos mesures.
53:35On nous reproche toujours à tort que nos mesures sont infinançables.
53:39Ça fait partie des pistes d'économie pour un audiovisuel public
53:43qui a été souvent quand même parti pris politique
53:47et un outil de propagande.
53:48Vous avez estimé qu'il a joué contre votre camp ?
53:51Non, on n'est là pour punir personne.
53:53Ça fait partie d'une source d'économie
53:56pour pouvoir financer nos mesures.
53:59Rassurez-vous, les chaînes continueront toujours
54:01très bien à fonctionner, même une fois qu'elles seront privatisées.
54:04Je pense qu'une partie des Français, d'ailleurs,
54:05sont d'accord avec la privatisation de l'audiovisuel public.
54:07En tout cas, d'une partie de l'audiovisuel public,
54:08je le répète, pas de recul,
54:10l'outre-mer a toujours été exclue, cette privatisation.
54:12Martin Lévrier, depuis Public Sénat,
54:14on en parle de façon d'autant plus simple et claire
54:17que je précise que nous ne faisons pas partie
54:19de l'audiovisuel public, nous ne sommes pas de parti pris.
54:21Martin Lévrier ?
54:23D'abord, je pense que ce n'est pas le sujet essentiel de cette élection.
54:25Je suis vraiment désolé.
54:26Je comprends que les chaînes de télévision,
54:28que les journalistes s'y intéressent
54:29parce qu'ils sont plutôt directement concernés.
54:32Moi, j'ai le sentiment, effectivement,
54:34qu'à force d'avancer et de recul,
54:37le nouveau Front National a eu une idée qu'il trouve géniale
54:41de privatiser, qui ressemble plus à une punition ou une vengeance
54:45qu'à autre chose, parce que ce qu'il propose n'est pas structuré.
54:48C'était la vengeance pour les Français ?
54:49Non, c'est leur donner la parole.
54:50Mais c'est pour ça que vous faisiez des motions de censure
54:52à tort et en travers.
54:53C'était aussi juste comme ça pour vous amuser,
54:54parce qu'une motion de censure, en général, ça conduit.
54:57Mais vous n'êtes peut-être pas au courant.
54:58C'est à l'Assemblée nationale, vous n'êtes peut-être pas au courant.
55:00Je suis plutôt tranquille avec ça.
55:02Ne me coupez pas la parole pour dire des sottises dans ces cas-là.
55:04Et donc, tout ça, pour finir,
55:06pour dire que c'est encore une proposition faite de briques et de brocs,
55:09on n'en voit pas l'étonnant des aboutissants,
55:11qu'effectivement, il y avait une réforme proposée par le gouvernement
55:13qui était en cours, qui s'était appuyée sur notre collègue Lafon,
55:18en poussant un peu jusqu'à passer de holding à fusion,
55:21ce qui était un sujet qui n'était pas, pour moi,
55:22complètement tranché, loin de là.
55:24Voilà, mais je pense que le vrai sujet, il n'est pas là aujourd'hui.
55:26Le sujet, c'est une victoire nette des partis démocratiques,
55:30qui sont les Républicains, non pas ceux de Ciotti,
55:33qui sont des socialistes modérés, qui doivent nous retrouver et qui sont nous.
55:36Et ce sera, dans ces cas-là, Gabrielle Attel, qui sera Premier ministre.
55:39Vous ne vous l'avez pas demandé, je vous l'annonce.
55:41– Jean-François, comment vous envisagez la suite ?
55:46Quelles seront les relations avec l'Assemblée nationale ?
55:48Parce que bon, quoi qu'il arrive,
55:49on va arriver sur un très grand bouleversement.
55:51Il y a peu de chances, quand même, que la majorité soit du côté du gouvernement.
55:56Quel pourra être le rôle du Sénat, là-dedans ?
55:58– Je pense que le Sénat doit être l'institution qui doit être, demain,
56:06garante d'une forme de stabilité institutionnelle,
56:11de bon fonctionnement de notre démocratie et des deux chambres.
56:15– Ce ne sera plus que jamais une chambre d'opposition ?
56:17Une chambre de résistance, même, peut-être ?
56:19Selon la majorité qu'il y aura à l'Assemblée ?
56:21– C'est une chambre, plutôt, d'indépendance et qui a porté l'intérêt général.
56:26On a fait entendre nos différences au long du temps.
56:30Souvenez-vous, en 2011, il y a même eu une nouvelle majorité.
56:33– C'est ce qu'on disait Google, d'ailleurs.
56:35– Qui, en même temps, voulait, lui, supprimer le Sénat.
56:37– Il voulait supprimer le Sénat, on se le rappelle.
56:39– Moi, j'observe juste, d'ailleurs, ça a été assez frappant,
56:42dans les trois élections présidentielles,
56:45les Français ont gardé le Président de la République.
56:47Les Français ont mis, entre guillemets, sous tutelle,
56:49dans les deux mâchoires des extrêmes,
56:52au moment de l'élection législative, avec le même corps électoral.
56:55Puis, les élus de la moitié de la France ont choisi un équilibre avec le Sénat.
57:00Eh bien, le Sénat, il va avoir un rôle important, mais, je le dis,
57:05il peut venir, dans l'idée de certains, d'essayer de faire aussi,
57:09sans le Sénat, sans sa vigilance, soyez assurés…
57:12– C'est un avertissement pour la suite.
57:14– Oui, nous serons tous là, je l'espère, pour tenir la place du Sénat,
57:17pour que notre démocratie continue de vivre.
57:19– Merci beaucoup à tous les quatre d'avoir participé à ce débat,
57:23merci à vous de nous avoir suivis à 18h,
57:26vous avez rendez-vous avec Thomas Hugues et Sens Public,
57:28qui reviendra, bien sûr, notamment sur cette campagne très modeste.
57:31Suivez les programmes sur Public Sénat.
57:33– Sous-titrage Société Radio-Canada