• l’année dernière
Sébastien Proto, président exécutif du groupe Elsan, était auditionné par la mission d'information du Sénat sur la financiarisation de l'offre de soins.

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Transcription
00:00 Quels sont les critères, avez-vous dit, pour fermer une activité et au fond nous désengager ?
00:06 Et là, pour moi, il faut que les choses soient parfaitement comprises.
00:11 Dans tous les cas, je voudrais vraiment vous convaincre d'une chose.
00:14 Nous avons, par exemple, dans le groupe Elsan, 25 maternités, une trentaine de services d'urgence.
00:23 Quand nous avons à prendre une décision sur une activité, c'est parce que le fondement sanitaire n'est plus respecté.
00:32 Et ce ne sont jamais des fermetures sèches.
00:36 Et je veux battre en brèche vraiment cette idée.
00:39 Je vais prendre des exemples très concrets.
00:41 Quand nous avons, comme c'est le cas par exemple dans un de nos établissements à Avignon.
00:50 Nous avons une maternité, je m'entretenais hier avec la maire d'Avignon sur ce sujet, je suis allé la voir.
00:55 Nous avons une maternité dans laquelle il nous reste trois gynécologues obstétriciens.
01:00 C'est une maternité qui, avant 2010, faisait 1800 accouchements par an.
01:06 Elle en fait désormais 900.
01:08 Parce que les femmes accouchées à un âge en moyenne plus élevé vont plutôt dans des maternités de niveau 2B, de niveau 3, ce qu'on peut comprendre.
01:19 Or les maternités de l'hospitalisation privée sont majoritairement de niveau 1 et un peu de niveau 2A.
01:26 Donc nous sommes beaucoup plus impactés par la baisse des naissances que l'hospitalisation publique, point numéro 1.
01:31 Point numéro 2, il y a un contexte de pénurie de gynécologues obstétriciens qui frappe l'ensemble du territoire.
01:37 En particulier les villes de taille moyenne et les petites villes.
01:41 Quand vous commencez à tourner avec trois gynécologues obstétriciens et plus aucun pédiatre libéral, qu'est-ce qu'il se passe ?
01:48 Les trois gynécologues obstétriciens doivent assurer le même nombre de gardes qu'ils étaient six.
01:54 Évidemment, ça leur pose un problème, ce que l'on comprend.
01:57 Par ailleurs, ils doivent payer une assurance.
02:00 Ne serait-ce que pour payer l'assurance, qui peut aller jusqu'à 40 000 euros par an, il faut qu'ils fassent plus de 100 accouchements.
02:08 Par gynécologues obstétriciens, le cadre conduit inéluctablement à vider ces maternités de leur première force, les gynécologues obstétriciens et les pédiatres.
02:22 Face à cela, si notre motivation était économique d'abord, ce que j'entends souvent, c'est très simple.
02:30 Il y a 25 maternités dans le groupe Elsan.
02:32 Je pense pouvoir dire raisonnablement qu'au moins les deux tiers sont en déficit.
02:36 Je n'ai pas annoncé la fermeture des deux tiers des établissements du groupe Elsan.
02:41 Je n'ai d'ailleurs annoncé aucune fermeture.
02:43 Nous avons à chaque fois, quand c'est nécessaire, et c'est en nombre extraordinairement limité, une discussion avec le centre hospitalier, sous l'égide de l'ARS, pour mettre en place des regroupements.
02:54 C'était le cas à Jeun, par exemple.
02:57 Ce sera le cas à Avignon.
02:58 Cela fait l'objet de mois de discussions sous l'égide de l'ARS.
03:03 À aucun moment, il n'y a de fermeture sèche.
03:06 On ne vide pas un territoire de son offre en l'espèce de périnatalité.
03:10 Le même raisonnement vaut en matière d'urgence quand nous avons l'obligation de fermer des urgences la nuit,
03:16 parce que tout simplement, nous n'avons plus de médecins urgentistes en nombre suffisant qui acceptent de faire les gardes.
03:22 [Musique]

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