• l’année dernière
Peu avant les questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard a pressé Emmanuel Macron à reconnaitre l’Etat palestinien alors que l’armée israélienne continue de bombarder Rafah touchant des camps de déplacés palestiniens.

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Transcription
00:00 D'abord, quel regard portez-vous sur ce qui s'est passé hier à l'Assemblée ?
00:04 Est-ce que pour vous, la sanction qui a été prononcée la plus haute de l'Assemblée
00:07 à l'égard de ce député de la France insoumise a été justifiée ?
00:11 Non, je ne pense pas que cette sanction soit justifiée,
00:14 mais surtout, moi, ce qui m'intéresse, en fait, c'est très bien qu'on parle
00:17 de ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale, de ce drapeau.
00:20 On a vu d'autres drapeaux, d'ailleurs, dans d'autres séquences dans les hémicycles.
00:25 Moi, ce qui m'angoisse même, et ce qui me met peut-être en colère,
00:29 c'est que tout soit tourné vers cet événement-là,
00:32 alors que nos regards devraient être tournés vers Gaza.
00:35 Ce n'est pas forcément très productif, ce genre d'action,
00:38 où on est focalisé sur ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale ?
00:41 Évidemment, et c'est ça qui doit nous animer,
00:44 c'est ça sur lequel on devrait pouvoir discuter.
00:47 Quand je vois les discours très creux du Premier ministre, qui n'a rien à annoncer,
00:51 quand je vois les autres pays, que ce soit l'Espagne, que ce soit l'Irlande,
00:54 qui avancent, qui font des propositions, qui reconnaissent l'État palestinien,
00:58 je me dis, mais qu'est-ce que fait mon pays ? Qu'est-ce qu'on attend ?
01:00 Alors, vous avez entendu Emmanuel Macron hier, en conférence de presse avec Olaf Scholz,
01:06 qui a dit qu'il était favorable à la reconnaissance de l'État palestinien,
01:10 mais a-t-il ajouté pas sous le coup de l'émotion ?
01:13 Il veut une réforme de l'autorité palestinienne,
01:15 il veut un processus dans lequel tous les États de la région seraient engagés.
01:19 Est-ce que vous comprenez ces précautions du président de la République ?
01:21 Absolument pas, et je trouve cette intervention d'Emmanuel Macron,
01:25 pour moi, totalement honteuse. L'émotion.
01:28 Alors, évidemment qu'il y a de l'émotion, quand on est à plus de 40 000 personnes
01:31 qui sont mortes, quand c'est de la moitié des enfants.
01:35 Évidemment qu'il y a des émotions, mais donc, du coup, on ne ferait rien ?
01:37 On attendrait ? On resterait comme ça, sans rien faire ?
01:40 On a besoin d'une action politique, on a besoin d'un signal politique très fort.
01:43 La France est un grand pays, et la France qui reconnaît l'État palestinien,
01:47 oui, oui, c'est vraiment un signal.
01:49 C'est un signal envoyé au gouvernement d'extrême droite israélien,
01:53 pour lui dire "stop, ça suffit, on ne peut pas rester dans cette illégalité-là,
01:57 on ne peut pas rester à regarder un génocide qui se déroule sous nos yeux,
02:00 et faire comme le Premier ministre hier, à regarder ses chaussures".
02:03 Est-ce que vous entendez, par exemple, Jordan Bardella,
02:05 sur l'antenne de Public Sénat, ce matin, il a dit
02:07 "mais ça reviendrait à légitimer le Hamas de faire cette reconnaissance,
02:11 maintenant, tout en disant qu'il faut que ça reste un horizon
02:13 de reconnaître l'État palestinien".
02:15 Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
02:17 Déjà, l'État palestinien a été reconnu et voté à l'Assemblée nationale.
02:22 Il a même été voté ici, au Sénat, en 2014.
02:25 En 2014, avec notre collègue Gilbert Roger.
02:27 Et je dis qu'on a perdu du temps, parce qu'on aurait dû,
02:29 et c'est justement parce que la communauté internationale
02:31 n'a rien fait qu'on est dans cette situation-là.
02:33 Donc, prenons en fait, exemple sur ce qui s'est passé,
02:37 pour avancer, pour agir, et puis il y a d'autres choses à faire.
02:40 On ne peut pas continuer à vendre des armes à Israël, parce que c'est le cas.
02:44 Alors on nous dit que ce sont des éléments...
02:46 C'est déjà la première priorité, arrêter de vendre des armes.
02:47 Est-ce qu'il faut aussi demander des sanctions à l'égard d'Israël,
02:49 après, ce qui s'est passé à Rafah ?
02:51 On a un pays, on a un gouvernement,
02:53 qui ne respecte pas le droit international.
02:56 Donc, évidemment qu'on doit prendre des sanctions,
02:58 et que des sanctions doivent être prises.
03:00 Évidemment qu'on doit cesser tout de suite la vente d'armes vers ce pays.
03:04 Évidemment qu'on va avoir aussi des actions au niveau diplomatique,
03:08 peut-être rappeler notamment l'ambassadeur d'Israël.
03:11 Il me semble que ce sont des choses utiles,
03:12 et c'est tout ce que ne fait pas la France,
03:15 et tout ce que ne fait pas Emmanuel Macron.
03:16 Vous ne reconnaissez pas Emmanuel Macron d'avoir été parmi les premiers chefs d'État,
03:20 à avoir réclamé le cessez-le-feu ?
03:22 Je constate qu'il a réclamé le cessez-le-feu un mois après,
03:26 un mois après le 7 octobre.
03:29 Non, je ne le reconnais pas.
03:31 On a traîné, on n'a pas agi assez suffisamment,
03:34 et on n'a pas agi aussi avant ces événements.
03:37 Et donc, je pense qu'aujourd'hui, on doit vraiment prendre la mesure.
03:40 En tout cas, moi, c'est ce que j'attends de mon pays,
03:41 c'est ce que j'attends du président de la République.
03:43 Et s'il prend des solutions courageuses,
03:45 on sera derrière lui, évidemment.
03:47 Y a-t-il un manque d'équilibre dans la position des écologistes ?
03:50 Je reprends les reproches qui ont été faits hier
03:52 par le Premier ministre à votre homologue à l'Assemblée nationale,
03:55 Cyril Chatelain.
03:56 Il lui a reproché de ne pas parler des otages,
03:59 et notamment des otages franco-israéliens, dans cette situation,
04:03 mais d'avoir axé uniquement sa question sur le refus et sur la reconnaissance de l'Etat israélien.
04:06 D'ailleurs, Cyril Chatelain lui a répondu très clairement, je pense, et très nettement.
04:09 Je vous invite à réécouter ce qu'a dit Cyril Chatelain,
04:11 puisque justement, elle a parlé des otages,
04:13 elle a demandé la libération des otages.
04:15 Donc je pense qu'il faut arrêter avec ce discours.
04:17 Je suis sûr que Gabriel Attal va me refaire la même chose,
04:21 alors que, évidemment, moi je demande la libération des otages.
04:23 Et je dis que justement, ce qui est en train de se passer,
04:25 ce qui est en train de faire le gouvernement israélien d'extrême droite,
04:28 c'est justement préjudiciable aux otages.
04:30 Bien, merci beaucoup, Guillaume Gontard.

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