Les questions d’actualité au gouvernement du Sénat ont largement porté sur la situation alarmante de la Nouvelle-Calédonie où l’état d’urgence va être décrété après plusieurs nuits de violences qui ont fait plus centaines de blessés et 4 morts.
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00:00 Mesdames et Messieurs les Sénatrices et Sénateurs, Monsieur le Président François Patria,
00:04 depuis le début de la semaine, la Nouvelle-Calédonie est frappée par des violences d'une gravité rare.
00:10 Des violences qui ont provoqué des dégâts majeurs, blessé plusieurs centaines de personnes,
00:16 blessé des dizaines de policiers et de gendarmes.
00:19 Et ces dernières heures, ajoutant au drame, plusieurs personnes sont décédées lors de ces violences.
00:25 Je veux avoir une pensée pour elles, une pensée pour les Calédoniens qui veulent le retour au calme.
00:32 Alors je veux le dire à nouveau devant vous.
00:35 Comme je l'ai dit hier à l'Assemblée nationale, aucune violence n'est jamais justifiable ou tolérable.
00:42 Aucune violence ne peut jamais être acceptée. Et je le redis, aucune violence ne sera jamais tolérée.
00:50 Je veux à nouveau rendre hommage à l'engagement exceptionnel des forces de l'ordre,
00:55 policiers et gendarmes, qui parviennent à garder leur sang-froid malgré les attaques,
01:01 malgré les tirs parfois d'armes à feu.
01:04 Des policiers et des gendarmes qui assument et tiennent courageusement leur rôle
01:08 pour protéger les vies et permettre le retour au calme.
01:12 Notre urgence aujourd'hui, c'est le rétablissement de l'ordre et le retour du calme et de la sérénité.
01:19 Ce matin, le président de la République a convoqué un Conseil de défense et de sécurité nationale
01:23 pour aborder la situation en Nouvelle-Calédonie.
01:26 Des décisions fortes ont été prises et à l'issue de cette séance de questions au gouvernement,
01:31 nous serons réunis exceptionnellement cet après-midi pour le Conseil des ministres
01:36 pour aborder et acter la déclaration de l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie,
01:41 ce qui va nous permettre de déployer des moyens supplémentaires massifs pour le rétablissement de l'ordre.
01:46 Ces moyens, je le dis, s'ajouteront à ce que le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer a d'ores et déjà annoncé,
01:51 quatre escadrons de gendarmerie mobile ainsi que des renforts du RAID et du GIGN.
01:56 Vous l'avez vu également, le haut commissaire a annoncé l'instauration d'un couvre-feu
02:00 et pris d'autres mesures pour tenter de rétablir l'ordre.
02:04 Monsieur le Président, en Nouvelle-Calédonie particulièrement,
02:09 on ne sait que trop bien jusqu'où peuvent mener les violences.
02:14 Alors, je le répète, le retour de l'ordre et du calme est la priorité absolue.
02:19 Je veux saluer, comme vous l'avez fait, la très grande responsabilité des responsables calédoniens,
02:24 non-indépendantistes et indépendantistes, qui ont unanimement appelé par communiqué à cesser les violences.
02:31 En mars dernier, à une très large majorité, le Sénat a adopté le projet de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral.
02:38 Hier, c'est l'Assemblée nationale qui l'a adopté à son tour.
02:42 Ce projet de loi s'inscrit dans la lignée du processus qui a été engagé
02:46 depuis la décision souveraine des Calédoniens par trois fois, lors de trois référendums, de demeurer dans la République.
02:53 Le dégel du corps électoral, c'est un enjeu démocratique et le Conseil d'État, je le rappelle, nous a enjoint à prendre cette mesure.
02:59 Il s'agit de permettre à des milliers de personnes nées en Nouvelle-Calédonie ou y résidant depuis de nombreuses années
03:05 de participer aux prochaines élections provinciales, c'est-à-dire des élections locales.
03:09 Dans ce contexte, je le dis, nous n'avons jamais cessé d'appeler au dialogue,
03:13 jamais cessé de créer les conditions du dialogue en tendant la main à tous les acteurs, non indépendantistes comme indépendantistes.
03:21 Nous gardons invariablement ce cap, le cap du dialogue.
03:25 Nous cherchons de nouveau à créer les conditions d'un accord politique global.
03:29 C'est pourquoi le président de la République a annoncé qu'il ne convoquerait pas le Congrès immédiatement après l'adoption conforme de ce texte par l'Assemblée nationale.
03:38 C'est pourquoi le président de la République a écrit à l'ensemble des responsables calédoniens
03:42 pour leur proposer de se réunir à Paris et de tenter à nouveau de trouver un consensus.
03:46 Si ce consensus est trouvé, évidemment, nous pourrons continuer à avancer.
03:53 Si le consensus n'est pas trouvé, nous devons continuer à avancer aussi de la manière dont nous l'avions prévu.
03:58 Je crois fermement qu'il est possible de trouver la voie d'un consensus.
04:02 Je crois fermement qu'avec toutes les bonnes volontés autour de la table, nous y parviendrons.
04:07 Merci, Monsieur le Premier ministre.