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00:00 Allez, on évoque le rapport sur le logement publié cette semaine par le Sénat.
00:03 Bonjour Amel Gacker.
00:04 Bonjour.
00:05 Vous êtes une des trois co-rapporteurs de ce rapport, donc quel est votre constat ?
00:09 Dans votre rapport, vous parlez de crise politique, une crise politique face à cette crise du logement
00:14 qui constituera, je vous cite, un déterminant du vote lors des prochaines échéances électorales.
00:18 On le sait, il y a un taux d'emprunt qui a été élevé ces dernières années,
00:22 la formule des prix aussi, des matières premières, des facteurs à long, moyen terme.
00:26 Exactement, quelle est la situation que vous décrivez dans ce rapport ?
00:30 Alors, dans ce rapport, vous l'avez dit, nous avons tenu en tout cas, dans un premier temps,
00:35 à poser un diagnostic.
00:36 Diagnostic qui a été quand même à plusieurs reprises relayé, mais pour nous il était
00:40 important de préciser l'ampleur en fait de cette crise du logement qui est une crise
00:45 grave que nous avons rarement rencontrée, avec différents symptômes, avec un effondrement
00:51 en fait aujourd'hui de la construction neuve, avec un effondrement également des transactions immobilières.
00:56 - -20% ?
00:57 Exactement, avec un parcours aujourd'hui résidentiel grippé et vous l'avez dit, avec des conséquences,
01:03 on parle beaucoup des conséquences à juste titre économique, puisqu'on parle de 150 000 à 300 000 emplois supprimés,
01:08 avec des conséquences sociales.
01:10 On a rarement atteint un nombre de mal logés aussi important en France.
01:14 - 4 millions ?
01:15 4 millions également de mal logés aujourd'hui en France.
01:18 Exactement, mais il y a aussi ces conséquences politiques fortes.
01:22 Pourquoi ? Parce que la crise du logement, c'est cette conséquence-là qui est de ce sentiment de déclassement,
01:30 ce sentiment d'injustice.
01:31 À partir du moment où on n'arrive plus à choisir où loger, où on va loger, comment on va loger,
01:35 à partir du moment où il devient indéterminant finalement de notre projet, de nos projets de vie,
01:39 eh bien ça devient compliqué en tout cas pour nos concitoyens de le vivre.
01:42 - Oui, cette crise effectivement, elle touche les Français dans leur quotidien.
01:46 C'est quelque chose de très concernant, vous le dites.
01:48 Quelle est la responsabilité de l'exécutif actuel ?
01:51 Est-ce qu'il faut dire au gouvernement, vous n'avez pas pris ces dernières années les bonnes mesures pour lutter contre cette crise ?
01:58 - Alors, rappelez quand même que c'est une crise qui n'est pas nouvelle.
02:01 C'est une crise qui a quand même aussi une source plus ancienne avec le contexte financier
02:06 qui a explosé le prix de l'immobilier.
02:10 Concrètement, il n'a pas augmenté au même niveau que celui du revenu des Français et des ménages.
02:15 Donc il y a quand même cette cause ancienne.
02:17 Par contre, les décisions qui ont été prises depuis 2017 ont aggravé.
02:21 Ce sont des causes ou en tout cas des décisions pro-cycliques qui ont aggravé,
02:25 en effet, ne serait-ce que par le manque de soutien du logement social, par exemple.
02:30 On parle de 10 milliards d'argent qui n'a pas été mis,
02:35 surtout qui a été retiré pour inciter sur la construction de logements sociaux, par exemple.
02:39 - Votre rapport dénonce un choc réglementaire, là où le gouvernement a promis un choc d'offres,
02:43 avec par exemple les mesures contre l'étalement urbain.
02:46 On pense au fameux ZAN, cet objectif de zéro artificialisation nette des sols,
02:51 ou encore les passoires thermiques exclus de la location.
02:54 Personne au gouvernement n'avait mesuré les conséquences de ces mesures prises ces deux dernières années.
02:58 - Exactement. Vous avez résumé ça, ce poids réglementaire aujourd'hui qui fait peser.
03:05 Et puis en termes de coûts, il y a aussi des conséquences en termes de coûts de construction.
03:08 On peut parler aussi de la RE-2020, de cette réglementation qui fait augmenter les coûts de la construction de 20 à 30 %.
03:15 Donc oui, l'impact n'a pas été mesuré, mais il est temps aujourd'hui,
03:18 c'est tout le sens et tout l'intérêt de ce rapport, d'y revenir en tout cas sur certains points.
03:23 - Allons-y sur les propositions que vous faites, déjà à court terme.
03:26 Vous parlez d'encadrer sévèrement, je cite, les meublées touristiques type Airbnb,
03:30 ou encore de revoir le calendrier d'interdiction de location des logements classés en G.
03:35 Ce sont des mesures que le gouvernement doit prendre immédiatement.
03:37 - Exactement. Vous le savez, pour ce qui est des meublées touristiques,
03:41 une proposition de loi arrivera au Sénat, sera étudiée en tout cas au Sénat à la mi-mai,
03:46 et portera sur cela, et donnera surtout des outils aux maires,
03:50 dans ces territoires tendus, pour pouvoir maîtriser...
03:52 - Le nombre de nuitées par an ?
03:54 - Par exemple, en tout cas c'est ce qui sera mis en débat véritablement.
03:57 - On voit les solutions à plus long terme pour relancer la demande, on va commencer avec la demande.
04:02 Vous parlez de relancer l'accès sur la propriété avec un prêt à taux zéro,
04:06 soutenir l'investissement locatif des particuliers, relancer encore le logement social, ça vous en parliez.
04:10 Ce sont des leviers qui ont été abandonnés par l'exécutif, ceux-là ?
04:14 - Complètement, pourquoi ? Parce que c'est TP d'Amocles,
04:17 qui est cette contrainte budgétaire, qu'on entend et qu'on comprend,
04:21 mais il y a une chose qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'aujourd'hui le logement c'est 40 milliards d'aides,
04:27 mais c'est 90 milliards de recettes, de par ces leviers fiscaux que cela représente, et leviers économiques.
04:33 Donc on nous dit systématiquement, et dans le cadre du PLF, nous avions voté certaines mesures,
04:37 on nous répond que non c'est coûteux, mais la réalité, elle n'est pas là,
04:41 puisque en effet les recettes sont en face, elles sont bien plus importantes.
04:44 - Vous avez chiffré le coût des mesures que vous proposez ?
04:47 - Non, aujourd'hui elles ne sont pas chiffrées.
04:49 Quand je dis qu'elles ne sont pas chiffrées, c'est que sur le logement social,
04:52 on sait que 10 milliards aujourd'hui ont été mis de côté, mais on peut très bien,
04:57 et d'ailleurs dans le cadre du PLF, certaines de nos propositions ont été.
04:59 Moi je serais incapable de vous dire comme ceux-là, parce que vous l'avez vu,
05:02 il y a des propositions qui sont, quelques-unes en tout cas financières, pourquoi ?
05:05 Parce qu'on parle de relance par exemple, de l'accompagnement des particuliers dans l'investissement locatif.
05:12 Ce sont des mesures fiscales, bien sûr, qui doivent être chiffrées,
05:14 mais c'est tout l'exercice qu'on doit faire, il existe des rendez-vous pour pouvoir chiffrer.
05:18 On a le PLF qui nous permettra, et surtout la prochaine loi logement,
05:22 puisqu'on a quand même une actualité très riche, et qui nous permettra en tout cas d'aborder ces sujets-là.
05:26 - Et avec le niveau du déficit actuel, vous pensez que l'exécutif peut vous donner gain de cause
05:31 sur ces mesures qui sont très coûteuses ?
05:33 - C'est indispensable.
05:34 - C'est indispensable.
05:35 - C'est ce qu'on est en train de dire, c'est vital.
05:36 Pourquoi ? Parce que c'est quand même aujourd'hui le premier poste de dépense des Français,
05:40 et, je le redis, avec un vrai risque derrière, politique, social, et avec des conséquences,
05:47 en effet, je pense dans les urnes, sur les prochaines échéances électorales.
05:50 - Et on va terminer avec une dernière animation,
05:53 on va voir ce que vous proposez pour relancer l'offre.
05:56 Vous dites qu'il faut simplifier, redonner la main aux élus locaux, on pense aux maires bien sûr,
06:00 et aussi mobiliser les réservoirs fonciers.
06:03 Vous parlez par exemple des bureaux transformés en logements,
06:06 là encore vous avez fait des propositions précises dans votre rapport ?
06:08 - Alors, clairement, on se refait aussi à une proposition de loi
06:13 qui va être pariement, qui va arriver au Sénat à la mi-mai,
06:16 dans laquelle, en effet, on aura toute une série de dispositifs qui travaillera là-dessus,
06:20 et sur laquelle nous, en tout cas, nous sommes prêts à amender et faire des propositions véritablement.
06:25 - Bien, merci. Merci pour tous ces détails, Amel Gacker, Remconn.
06:29 - Merci à vous. Merci.
06:30 [Musique]