100% Sénat diffuse et décrypte les moments forts de l'examen des textes dans l'Hémicycle, ainsi que des auditions d'experts et de personnalités politiques entendues par les commissions du Sénat.
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00:00:10 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver sur Public Sénat pour un nouveau numéro de 100% Sénat,
00:00:14 l'émission qui vous fait vivre les travaux de la Haute Assemblée.
00:00:17 On va parler des maternités aujourd'hui, de la santé des nouveaux-nés et de leur mère,
00:00:22 comment améliorer le secteur périnatal en France.
00:00:26 Pour en parler, les sénateurs ont auditionné les présidents du comité d'orientation des Assises de la Pédiatrie et de la Santé de l'Enfant.
00:00:32 Je vous laisse les écouter.
00:00:34 Nous allons vous partager un certain nombre de propositions que nous formulons sur la santé périnatale
00:00:40 au sein de ce rapport, un peu en avant-première en quelque sorte, même si nous avons déjà eu l'occasion d'en échanger,
00:00:45 notamment avec vos collègues à l'Assemblée Nationale, puisqu'il y a eu une mission aussi qui portait un peu sur ces sujets-là.
00:00:50 C'est un rapport que j'ai devant moi, il existe bien, et qui est assez dense dans la mesure où il contient près de 350 propositions.
00:01:05 Nous avons appréhendé le sujet, vous l'avez compris, de façon très large,
00:01:11 de la question du parcours de santé de l'enfant de 0 à 18 ans, en partant vraiment des parcours,
00:01:17 jusqu'aux questions de recherche en pédiatrie, insuffisantes aujourd'hui dans notre pays,
00:01:21 enfin en tout cas le soutien à la recherche est insuffisant, en passant par les questions de formation.
00:01:28 Nous sommes attaqués, et nous avons l'occasion d'y revenir, puisqu'il y a un sujet en ce moment assez critique
00:01:34 sur la question de la formation de l'ensemble des professionnels de santé à la médecine de l'enfant,
00:01:40 en passant évidemment par les sujets de prévention, sous tous ces aspects.
00:01:44 Nous avons des propositions qui concernent, vous allez y être particulièrement attaché en cette maison,
00:01:50 les PMI, mais également la santé scolaire, autre sujet qui a fait l'objet de débat ici.
00:01:55 Voilà, la santé mentale, gros chapitre, et puis une attention particulière aussi portée aux enfants fragiles,
00:02:04 qu'ils soient porteurs de maladies chroniques ou en situation de handicap,
00:02:09 mais également les enfants dans les Outre-mer, nous avons voulu y consacrer un chapitre dédié,
00:02:15 parce que, il y en a marque, les Outre-mer constitue la cinquième roue du carrosse,
00:02:20 où vous savez ce petit dernier article balai, en fin de proposition de projet de loi,
00:02:24 disons que toutes les dispositions s'appliqueront également aux Outre-mer.
00:02:27 Donc une grosse partie sur les Outre-mer, les enfants victimes de violences et les enfants en grande précarité sociale.
00:02:33 Donc voilà, il y a un certain nombre de mesures qui portent spécifiquement sur ces enfants fragiles.
00:02:38 Voilà, donc c'est assez dense.
00:02:42 Ce sont nos propositions, ce ne sont pas les propositions du gouvernement encore.
00:02:46 Et nous avons donc remis ce rapport, excusez-moi, je reviens juste deux secondes en arrière,
00:02:50 pour dire que nous avons eu aussi dans la méthode que nous avons mise en place, c'est important,
00:02:53 j'aurais limite dû commencer par là, veiller d'une part à ce que les associations,
00:02:58 les associations de patients et de parents soient associés à cette démarche.
00:03:02 Il y avait deux représentations d'associations dans le comité d'orientation,
00:03:06 France Association de Santé d'une part et SES Préma d'autre part.
00:03:10 Et puis nous avons beaucoup travaillé avec l'UNAF, l'Union Nationale des Associations Familiales,
00:03:15 qui a fait une grande enquête avec nous auprès des parents français
00:03:19 pour appréhender un peu quelle était la perception que les parents français avaient de la santé de leurs enfants
00:03:23 et de la façon dont la santé était prise en compte.
00:03:25 Et donc tout ça figure dans ce rapport.
00:03:27 Et chose plus importante encore, nous avons associé les enfants, évidemment, à cette démarche.
00:03:32 Nous avons travaillé sur la base de la méthode développée par le Défenseur des Enfants chaque année pour son rapport annuel.
00:03:40 Nous avons travaillé avec le GEPSO, avec le Haut Conseil à l'enfance, à la famille et à l'âge,
00:03:46 avec les Franc-Cas, bref, avec un certain nombre de réseaux pour que les enfants, des enfants en situation de handicap,
00:03:52 dans des foyers, dans les conseils municipaux de jeunes,
00:03:54 puissent travailler non pas sur l'ensemble des thématiques que je vous ai présentées,
00:03:57 parce qu'ils s'y seraient noyés, les pauvres, mais sur un sujet particulier qui est celui de la...
00:04:02 un sujet de prévention, en l'occurrence, sur la santé et l'activité physique.
00:04:05 Voilà, donc vous avez un certain nombre d'enfants qui ont travaillé sur ce sujet-là,
00:04:08 qui nous ont formulé des recommandations et qui sont intégrées au rapport.
00:04:11 Je ferme la parenthèse et tout ça pour vous dire que le rapport a été remis à François Braun,
00:04:16 qui ensuite a été remplacé par Aurélien Rousseau.
00:04:20 Et il s'avère qu'un jeudi matin, Aurélien Rousseau devait effectuer un déplacement au CHU de Nantes,
00:04:27 dans le service de Christelle Grasle-Gouen, en sa présence, évidemment, et accessoirement en ma présence,
00:04:32 et il devait faire des premières annonces sur le volet hospitalier des assises de la santé de l'enfant.
00:04:39 Et il s'avère qu'il a démissionné le mercredi soir.
00:04:42 Voilà, et que donc ces assises qui devaient avoir lieu le jeudi matin n'ont pas eu lieu.
00:04:46 Et entre-temps, Agnès Fiamma-Lebaudot a pris la suite, puis Catherine Vautrin, et puis maintenant Frédéric Walthou.
00:04:57 Voilà, et nous avons donc repris langue avec le cabinet, avec les ministres.
00:05:04 Il y avait déjà un certain nombre de choses. Voilà, il y a un certain nombre...
00:05:08 Ça explique grandement... Enfin voilà, il faudra leur poser la question.
00:05:11 Mais en tout cas, voilà, nous, notre vision des choses.
00:05:14 En tout cas, sachez que sous Aurélien Rousseau, il y avait déjà un plan, je l'appelle ça comme ça,
00:05:21 je ne sais pas si ça serait leur terminologie, mais en tout cas, un certain nombre de mesures issues de ce rapport,
00:05:26 pas 350, mais en tout cas, un certain nombre de mesures issues de ce rapport, à ce stade qui avait été arbitré, rimé, comme on dit.
00:05:32 Sachant qu'on a beaucoup bossé, je lui rends hommage avec la DGOS, notamment, tout au long des assises,
00:05:38 et qui donc... On a embarqué et les cabinets et les administrations dès le début du processus,
00:05:43 pour justement essayer de gagner ce temps en amont et ne pas le perdre en aval.
00:05:47 Malheureusement, pour d'autres raisons, on l'a perdu. Mais la DGOS a beaucoup contribué.
00:05:51 Donc les mesures étaient évaluées, budgétaires, et puis elles ont été arbitrées.
00:05:56 Et donc il y a un plan qui avait été prévu. Et là aussi, sans parler en leur place, sans trahir ce qui se passe au niveau du gouvernement,
00:06:06 et avec nous, le cabinet de Frédéric Valtoux est reparti de ce qui avait été déjà élaboré par le précédent cabinet, pour ne pas repartir à zéro.
00:06:16 Voilà. Et puis ils sont en train d'y travailler. Et vous avez dû lire, comme moi, dans Le Monde, de mémoire,
00:06:22 que Frédéric Valtoux avait annoncé que... Alors je crois qu'il a parlé de mai. Nous, on nous a parlé plutôt de fin avril.
00:06:29 Donc ça sera entre fin avril et mai. Voilà. Devraient se tenir, donc, ces assises, mais qui, vous l'avez bien compris,
00:06:36 est un processus. Et ce moment, ce qu'on aimerait, je pense, enfin nous, on est attachés en tout cas à ce qu'il y ait un moment un peu...
00:06:43 Voilà, qui sacralise un peu tout ce processus, ne sera, je pense, qu'une étape, en réalité, qui doit donner lieu à un certain nombre d'annonces.
00:06:49 Et puis, il y a encore plein de projets. De toute façon, même nous, vous verrez dans les propositions que l'on fait, il y a des choses très précises
00:06:56 et des choses plus principielles. Et puis, on a dû intégrer, évidemment, un certain nombre de travaux qui avaient déjà en cours.
00:07:02 Quand on a commencé la stratégie nationale pour l'autisme, enfin les troubles neurodéveloppementaux n'étaient pas encore sortis.
00:07:07 Donc, on a intégré des mesures dedans. J'ai entendu parler, enfin non, je n'ai pas entendu parler, c'est nous qui allons en parler.
00:07:12 Enfin, c'était évoqué en filigrane par Pierre Gressin. La stratégie, la deuxième feuille de route sur les mille premiers jours n'est toujours pas sortie.
00:07:19 À mon grand, à notre grand regret. Donc, on a intégré des mesures là-dedans.
00:07:22 Le rapport du professeur Ville et de l'Académie de médecine que vous décidiez juste avant a donné lieu, on va y revenir, j'anticipe un peu,
00:07:30 à une mission confiée à François Braun, à je ne sais plus qui, qui doit formuler des recommandations.
00:07:36 Donc, nous, on n'a pas forcément pris partie là-dessus. Bref, il y a des dynamiques. Il y a sur l'obésité, il y a un rapport qui est sorti, il y a des mesures qui sont...
00:07:42 Bon, bref, il y a, comme on a pris très large, il y a évidemment plein de choses qui sont en cours.
00:07:45 On a essayé de faire en sorte de tout intégrer pour s'assurer à minima qu'on ne soit pas en contradiction et que rien ne soit orthogonal.
00:07:52 Voilà. Mais donc, je pense que ces assises sont un processus qui continueront de vivre au-delà de cette date, je l'espère, fin avril.
00:08:00 Voilà. Très concrètement, sur le sujet de la santé périnatale qui nous réunit aujourd'hui, je vous propose que Christelle vous détaille un certain nombre de...
00:08:08 Alors, une fois encore, ce sont nos propositions, ce ne sont pas celles du gouvernement.
00:08:12 On aimerait bien qu'elles soient toutes, effectivement, adoptées, mais je ne suis pas sûre que ce soit le cas.
00:08:17 Merci beaucoup pour cette première présentation. Donc, je me suis permise de vous sélectionner parmi les 350,
00:08:25 celles qui étaient en lien avec la santé périnatale, de manière à ne pas avoir un effet trop catalogue.
00:08:31 On va les passer en revue en ce qui concerne les principales, si vous voulez bien,
00:08:37 et puis on pourra échanger ensuite et discuter plus en détail sur ces différentes mesures.
00:08:42 Donc, la première proposition qui est faite, c'est de créer un registre des naissances et des décès pour pouvoir piloter au mieux cette question de la mortalité infantile.
00:08:53 Comme je vous le disais, on a réussi à analyser cette mortalité en fonction des classes d'âge,
00:08:59 mais malheureusement, on ne dispose pas derrière de plus de précision pour savoir de quoi sont décédés ces enfants et qu'est-ce qui s'est passé.
00:09:05 Donc, on a vraiment besoin de mesurer pour piloter. Et donc, ça, ce n'est pas le cas aujourd'hui en France.
00:09:10 Il y a beaucoup de chiffres qui sont disponibles, mais ils ne sont pas articulés les uns après les autres, entre les autres.
00:09:14 Et donc, ça nous paraissait indispensable et un préalable à pouvoir comprendre, puis prendre des mesures, puis adapter et ajuster.
00:09:22 Alors, on nous en a déjà parlé de cette compilation des différentes données en nous précisant que pour l'instant, tout était anonyme
00:09:31 et que ça complexifiait aussi le fait de tirer des conclusions de ces chiffres et de ces données.
00:09:37 Alors, qu'est-ce que vous pensez, justement, de cette nécessité ou non d'anonymiser les données qu'on pourrait recueillir ?
00:09:45 Alors, aujourd'hui, c'est quelque chose auquel on est confronté en permanence dans tous nos travaux de recherche et qu'il y a nécessité.
00:09:53 Et la CNIL est là pour y veiller.
00:09:55 Anne va pouvoir identifier à travers des bases des enfants avec des parcours très particuliers.
00:10:01 Et donc, c'est une nécessité et c'est un système de protection de tous nos concitoyens.
00:10:08 Pour autant, il y a des chaînages qui sont possibles pour pouvoir articuler les bases les unes avec les autres
00:10:13 et pour pouvoir arriver à terme à avoir un registre qui ne nécessite pas de saisie supplémentaire,
00:10:20 qui ne nécessite pas de travail supplémentaire, mais juste une articulation des bases les unes avec les autres.
00:10:24 On est en 2024, on a des informaticiens, des pures informaticiens extraordinaires qui peuvent faire ça.
00:10:30 Je ne dis pas que c'est un petit travail, mais en tout cas, c'est quelque chose qui est possible
00:10:34 et pour lequel je pense qu'il faut vraiment qu'on se donne les moyens de comprendre ce qui se passe
00:10:38 et puis de voir dans quelle mesure ce qu'on va mettre en œuvre et ce qui aura été arbitré
00:10:44 aura en effet un impact sur ces différents paramètres.
00:10:48 Assurer la sécurité des naissances, c'était une de vos questions, bien évidemment.
00:10:54 H24, 7 jours sur 7, et donc les propositions qui sont faites sont celles qui ont été proposées par le professeur Ville
00:11:02 qui a été interrogé et qui a participé au débat autour de cette question de la santé périnatale et des conditions de naissance.
00:11:11 On va revenir tout à l'heure sur les 1000 jours.
00:11:14 Les 1000 jours, c'est en effet un programme extraordinaire à développer, à mettre en œuvre
00:11:19 une fois qu'on est sorti de la maternité et qu'on a passé ce cap de la naissance en toute sécurité.
00:11:26 Mais il faut d'abord avoir eu la chance de pouvoir naître dans un endroit où il y a un pédiatre, un obstétricien,
00:11:33 un anesthésiste pour s'occuper de vous si ça ne va pas.
00:11:35 Et donc ça, c'est en effet les propositions portées par les assises, de développer des plateaux techniques
00:11:42 qui vont permettre de naître en toute sécurité avec des professionnels qui seront là le jour, la nuit
00:11:48 et donc pouvoir répondre à la pénibilité de la permanence de soins sur des gros plateaux de naissance.
00:11:56 Et puis ensuite, pouvoir transférer les mamans et leurs bébés après une période de surveillance minimale
00:12:02 vers des maternités sans accouchement où ils pourront en effet être surveillés par des professionnels de santé
00:12:09 qui existent déjà, qui sont déjà dans ces centres, dans ces petits centres pour lesquels c'est vraiment la salle de naissance qui pose problème.
00:12:18 Et donc charge à nous d'organiser des systèmes de transport qui soient efficaces, qui soient sûrs.
00:12:24 Et donc il y a un certain nombre de travaux de recherche sur le sujet, sur comment on transporte une mère et son enfant
00:12:30 dans les heures qui suivent la naissance avec des systèmes de sécurité qui soient optimisés
00:12:34 et qui permettent en effet cette souplesse dans le fonctionnement et de répondre à la difficulté majeure
00:12:41 qu'on rencontre aujourd'hui avec les petites maternités.
00:12:44 Est-ce que vous avez identifié un temps de transport maximum ?
00:12:51 Alors il n'y a pas de temps de transport maximum qui soit chiffré aujourd'hui.
00:12:58 Ce qu'on sait, c'est qu'il faut pouvoir transporter les enfants en sécurité
00:13:06 et qu'à partir du moment où la prise en charge se fait avec du personnel formé, il n'y a pas de temps de transport maximum.
00:13:12 On n'est pas dans la situation d'un enfant qui aurait une détresse respiratoire ou une urgence vitale.
00:13:17 Vous voyez, on a un enfant qui va bien, une maman qui va bien, on les a gardés suffisamment pour s'en assurer.
00:13:21 Donc généralement c'est au moins deux heures.
00:13:24 Et ensuite le transport se fait avec des professionnels de santé.
00:13:27 Ils ne sont pas tout seuls dans une ambulance qui roule à tombeau ouvert avec une urgence.
00:13:32 Il n'y a pas d'urgence.
00:13:34 Juste en complément, on s'inscrit, parce qu'on écoutait à la porte tout à l'heure, à la fin de l'édition.
00:13:41 On s'inscrit, je crois, plutôt en ligne avec ce que disait le professeur Ville à la fin de l'audition, ce qu'il a pu écrire.
00:13:48 Vous noterez tout de même que dans les préconisations que vous faites, nous n'avons pas mentionné de ratio de naissance par maternité.
00:13:56 Notamment parce qu'une fois encore, François Braune, je vous avoue, ne plus savoir à qui cette mission a été confiée.
00:14:04 Mais en tout cas, il l'avait annoncé.
00:14:07 En tout cas, il l'a annoncé, puisqu'il a même annoncé, je ne sais plus si c'était devant nous ou pas.
00:14:12 Mais en tout cas, François Braune a à un moment annoncé que dans la suite du rapport Ville, il confiait une mission.
00:14:17 Je suis désolé pour la personne en charge, je ne me souviens plus de qui il s'agit.
00:14:20 Mais pour justement un peu mettre en musique concrètement les préconisations du rapport Ville.
00:14:26 Étant entendu, si je peux me permettre, et maintenant d'où je suis, je me permets.
00:14:32 Vous le savez, et je pense un peu en filigrane dans les propos du professeur Ville, si j'ai bien décrypté.
00:14:41 Il y a un sujet évidemment politique aussi.
00:14:44 Vous le savez bien, dès qu'une maternité ferme dans un endroit, maternité telle qu'on la conçoit aujourd'hui,
00:14:49 les élus, qu'ils soient locaux, parlementaires, députés ou sénateurs, font le siège,
00:14:59 je me permets de le dire, du cabinet, du ministre de la Santé, du ministre de la Santé lui-même.
00:15:04 Sachez-le, je n'ai pas été ministre de la Santé, mais j'ai été secrétaire d'État auprès du ministre de la Santé.
00:15:07 Le ministre de la Santé passe pas mal de temps à traiter ces sujets.
00:15:14 Donc il y a un moment, il faudrait qu'on arrive, qu'on fasse, me semble-t-il, confiance au spécialiste.
00:15:21 Et qu'on essaye d'arriver à un consensus sur cette nouvelle organisation de l'accouchement en France.
00:15:31 Vous savez, on en a pas mal discuté entre nous, enfin Christelle me contredira si je dis des bêtises.
00:15:37 Mais on peut aussi décider de garder des maternités ouvertes qui posent des problèmes de sécurité.
00:15:44 Mais dans ce cas-là, on affiche clairement les choses.
00:15:47 Et chacun prend sa responsabilité. En Angleterre, un des membres du comité de l'orientation l'évoquait souvent,
00:15:53 vous arrivez dans une maternité et collez sur la porte le nombre de décès par millier de naissances.
00:16:00 Non mais comme ça, au moins, chacun sait où il se trouve, où il se rend et la responsabilité de chacun est claire.
00:16:11 Alors si vous me permettez, moi je ferai un parallèle, c'est pas pour défendre mes collègues parlementaires ou les élus,
00:16:18 mais on avait un peu la même problématique quand les maisons de service ont été lancées.
00:16:23 C'est que avant que ça soit mis en place, c'est vrai que beaucoup d'élus montaient au créneau dès qu'une structure devait fermer.
00:16:33 Et maintenant qu'on voit comment fonctionnent ces maisons de service, tout le monde en est content.
00:16:41 Et là, je pense que c'est un peu la même chose, c'est que les élus entendent qu'une petite maternité va fermer,
00:16:47 mais ils ne connaissent pas finalement le système qui va remplacer ce service.
00:16:52 Et je pense qu'il faut prendre l'exemple des maisons de service, expliquer comment est-ce que ça va être remplacé
00:16:59 ou comment le nouveau parcours va être mis en place. Et à mon avis, ça serait beaucoup mieux accepté par les élus.
00:17:05 Il y a aussi des inquiétudes dans l'imaginaire collectif sur « il faut être proche ».
00:17:10 Parce que le risque est lié à l'éloignement. Et donc on voit très bien que des endroits comme les îles Bretonnes,
00:17:17 qui sont loin, il n'y a jamais d'accident. Parce que c'est anticipé, c'est prévu et ce n'est pas la distance qui fait le risque.
00:17:24 Et donc à ce titre, il faut aussi qu'on puisse rassurer, je pense, sur des inquiétudes qui ne sont pas forcément les bonnes.
00:17:30 Et que l'inquiétude, c'est plutôt de savoir si vous avez un obstétricien qui n'a pas fait 10 gards dans le mois précédent,
00:17:35 si vous avez un anesthésiste qui a plus de 70 ans et s'il y a un pédiatre qui pourrait être joignable s'il y a un problème.
00:17:41 Et ça, ce n'est pas forcément le risque qui est identifié par l'ensemble des populations.
00:17:45 Si je peux me permettre, je pense qu'on est à chaque fois dans l'urgence, en fait. On est tout le temps sur une...
00:17:52 Enfin, tout ce que l'on peut connaître, c'est on ferme, on suspend parce qu'on n'a pas de... On est tout le temps dans une réaction.
00:17:58 Une gestion de crise.
00:18:00 Voilà, on est tout le temps dans la gestion de crise. Je pense que les Français sont capables d'entendre des choses.
00:18:07 Les auditions, d'ailleurs, je pense qu'on a eu des professionnels qui ont expliqué les évolutions des métiers, les évolutions des aspirations, la sécurité.
00:18:16 Et après, vous avez raison, il y a des décisions politiques à prendre. On est quand même là aujourd'hui, effectivement, pour se demander,
00:18:23 pour se poser la question de l'amélioration de la santé, alors, vous de l'enfant, mais de la femme et de l'enfant, donc qui comprend la prévention,
00:18:33 tout ce qui est anténatal, la période de l'accouchement, qui est aussi une période quand même très particulière.
00:18:40 On nous dit qu'il y avait 3 à 5 % de risques imprévisibles dans une grossesse normale. Et puis le postnatal.
00:18:48 Je crois qu'on ne peut pas séparer les deux et ne parler qu'on ferme, on regroupe. Ça ne peut pas être entendu comme ça.
00:18:56 Donc je pense qu'il faut vraiment ouvrir un vrai chantier sur, globalement, comment on prend en charge la femme et l'enfant,
00:19:03 depuis la conception, voire avant, jusqu'à une période prénatale, en ayant un regard à 360 degrés.
00:19:11 Avec du personnel formé et puis une prise en charge qui soit de qualité, même en postnatal.
00:19:15 Cette période où on fait connaissance, cette période très importante en sortant de la salle d'accouchement.
00:19:22 Et des vrais chiffres et des études consolidées. Donc bravo pour la proposition du registre,
00:19:28 parce que je pense qu'à un moment donné, il faut aussi qu'on mette sur la table, on parle de santé, des choses consolidées et pas du...
00:19:36 On vous rejoint, je pense, totalement là-dessus. C'est d'ailleurs, je pense, tout l'intérêt de votre commission, de votre mission,
00:19:43 d'appréhender les choses du point de vue de l'organisation et systémique. C'est l'état d'esprit aussi des mille premiers jours,
00:19:49 cette approche holistique que vous évoquez. Et je pense que c'est aussi l'intérêt du rapport Ville, qui est justement d'essayer de proposer un système cible.
00:19:57 Mais je pense que vous avez raison, madame la présidente, je partage avec vous, il faut donner à voir quel est le point d'arrivée.
00:20:02 Et puis, je ne m'ignore pas, vous ne me prenez pas, le sentiment aussi que peuvent avoir les élus et les habitants de voir effectivement
00:20:10 des services publics. Voilà toute la question des desertifications et des fermetures à services publics. Il y a une dimension psychologique
00:20:16 totalement légitime, compréhensible et dont il faut tenir compte.
00:20:21 Il y a également la question moins médicale, mais extrêmement sensible de la ville de naissance. Et donc, moi, je travaille à Nantes.
00:20:31 Et donc, oui, et donc sur le carnet de santé et sur tous les papiers, le reste de votre vie, c'est écrit, écrit, né à Nantes.
00:20:37 Et si vous êtes à la clinique quelques kilomètres plus loin, c'est né à Saint-Herblain. Et donc là, non, ce n'est pas possible.
00:20:42 Et donc, c'est aussi une dimension très sensible qui n'a plus rien à voir avec la santé, mais qu'il faut pouvoir prendre en compte aussi.
00:20:48 Oui, alors on l'a évoqué tout à l'heure. Je ne sais pas si vous avez entendu qu'on avait déposé une proposition de loi.
00:20:54 Très bien. En groupe Union du centre en janvier 2020, mais qui n'a pas continué le chemin vers l'Assemblée nationale.
00:21:02 Donc on va peut être essayer de réactiver les deux en parallèle.
00:21:08 Je poursuis pour ne pas vous faire prendre trop de temps sur les améliorations de prise en charge en lien avec les enfants prématurés.
00:21:13 Cette fois ci, l'idée, c'était de développer des équipes mobiles néonatales et donc que les enfants puissent rentrer plus vite à domicile
00:21:19 avec les équipes qui les connaissent, qui vont se déplacer et qui vont permettre un retour à domicile plus vite.
00:21:25 Donc, il y a 11 équipes qui sont dans une expérimentation actuelle pour essayer de voir si ça fonctionne et comment on peut généraliser le système.
00:21:37 Zéro séparation durant l'hospitalisation, ça paraît essentiel. Je vous ai parlé du transport post-natal.
00:21:43 Et donc là, il y a beaucoup de travaux sur le zéro séparation, même pendant le transport.
00:21:48 Et puis d'autres propositions qui sont en lien avec les spécificités de la prématurité.
00:21:55 Mais si vous avez entendu hier nos collègues de la Société française de néonat, vous avez probablement déjà échangé avec eux sur l'âge biologique et l'âge civil pour les enfants prématurés,
00:22:04 qui a l'air de modifier totalement leur performance et leur neurodéveloppement à quelques mois près, on voit bien.
00:22:11 Et puis la formation des soignants aux soins de développement pour les tout-petits, qui sont aussi des soins de qualité qui sont importants.
00:22:19 Je veux bien la diapositive suivante, s'il vous plaît.
00:22:26 Alors, la question du dépistage néonatal, qui est aussi au cœur des discussions de ce début 2024, avec le dépistage de la drépanocytose qui va se mettre en place.
00:22:35 Un certain nombre de dépistages qui sont dans les tuyaux, comme on dit. Je pense en particulier à celui du déficit immunitaire.
00:22:42 Et puis beaucoup, beaucoup, beaucoup de discussions et là aussi d'inquiétude, de fantasmes et pas encore assez de données scientifiques pour pouvoir avancer sur la question du dépistage systématique du génome à la naissance,
00:22:59 qui permettrait de prédire quelques centaines de maladies susceptibles d'arriver plus tard et d'en limiter les effets si on les traite vite.
00:23:11 Et donc, bien évidemment, on voit bien les excès, les débordements auxquels ça pourrait conduire.
00:23:16 Donc, tous les dépistages qu'on fait déjà aujourd'hui seraient finalement dépassés par cette technique qui permet de manière très rapide, puisqu'il faut trois heures aujourd'hui pour screener un génome, d'établir.
00:23:30 Donc, ça donne un peu le vertige. On est un peu dans de la science-fiction, mais pour autant, ça nous rattrape.
00:23:36 Vous rajoutez quelques logiciels d'intelligence artificielle derrière. Et donc, ça, c'est la révolution des mois à venir, je dirais, pour lequel il faut qu'on soit au rendez-vous.
00:23:45 Est-ce que ça se pratique déjà à l'étranger, dans d'autres pays ?
00:23:48 Alors, les Américains sont des grands amateurs de ce genre d'approche. Il y a déjà des expérimentations, des publications qui sont disponibles chez des femmes qui étaient volontaires, bien évidemment.
00:23:59 La question, ça va être de savoir comment est-ce qu'on transpose ces pratiques dans une population qui est vraiment différente de la nôtre, et puis un état d'esprit qui est différent.
00:24:09 Est-ce que nous, on souhaite mettre en place, et ce que les futurs parents souhaitent également, de manière à ce qu'on ait des outils qui soient performants,
00:24:18 mais qui, pour autant, soient au service des enfants et de leur famille, et pas un stress supplémentaire.
00:24:26 La mort inattendue du nourrisson, je me permets de vous rapporter les propositions qui sont portées par les Assises,
00:24:34 dans la mesure où il s'agit en effet d'une problématique qui n'est pas que périnatale, mais qui l'est quand même.
00:24:40 Alors, je veux bien les diapositives suivantes, s'il vous plaît.
00:24:42 Vous avez ici le nombre de décès qui sont recensés dans le registre qu'on a mis en place en 2015.
00:24:49 Donc, ça a commencé, vous voyez, il y a très peu de temps, et qui permet d'établir à peu près le nombre de décès par an qui sont rapportés au registre.
00:24:58 Alors, vous voyez cette diminution des années Covid qui laisse à penser qu'il y a un lien avec les maladies infectieuses.
00:25:05 Et puis, sur la diapositive suivante, vous avez donc les chiffres du registre et la diapositive d'après qui vous donne,
00:25:12 grâce à ce registre, entre parenthèses, qui n'est pas financé de manière pérenne et pour lequel on s'arrache les cheveux tous les ans à trouver des financements.
00:25:22 Eh bien, ce registre permet de montrer que depuis 2015, vous voyez, c'est environ 13% des enfants décédés qui ont moins de un mois.
00:25:30 Et donc, sur cette période très particulière des moins de un mois, il y a certainement des choses à faire.
00:25:36 Et donc, je veux bien la diapositive suivante. On connaît un certain nombre de facteurs de risque de ces décès dans la première année de vie et dans le premier mois de vie en particulier.
00:25:46 Alors, dans les facteurs de risque, il y en a qui ne sont pas modifiables. On vient d'évoquer tout à l'heure la génétique, la prématurité ou des enfants qui naissent avec un très petit poids de naissance.
00:25:54 Ça, on n'y peut rien. On sait que ces décès surviennent surtout avant six mois. Mais par contre, il y en a qui sont modifiables.
00:26:00 Et parmi celui qui est le mieux connu depuis les années 90, c'est le fait de dormir sur le dos, qui est protecteur et un vrai facteur de risque sur le ventre, sur le côté.
00:26:12 Vous voyez, un ode ratio, donc un risque qui peut être augmenté jusqu'à 45. Un environnement de couchage inapproprié, à savoir des objets dans lesquels on vient s'étouffer,
00:26:20 on vient se bloquer quand on est tout petit. Et puis aussi le tabagisme et à l'inverse, des facteurs protecteurs.
00:26:26 Donc, je voulais partager avec vous, je veux bien la diapositive suivante, cette image. C'est le dernier enfant qu'on a pris en charge.
00:26:35 C'était il y a 15 jours dans le service où je travaille. Il était chez une assistante maternelle. Et voilà ses conditions de couchage à gauche.
00:26:43 Non, est-ce qu'on peut revenir sur la... Voilà. Voilà. Donc ça, c'est la vraie vie. C'est une assistante maternelle.
00:26:49 Et cet enfant s'est étouffé dans un oreiller, une couette, ce qui est strictement, strictement déconseillé. Et ça depuis 1990.
00:26:56 - L'assistante maternelle, donc, qui est censée être formée... - Voilà. Donc on se dit que ça, ça fait partie des décès évitables.
00:27:02 Et on estime environ la moitié de ces décès évitables. Et donc là, je voulais partager avec vous ce que j'ai trouvé dans le train, sur les réseaux sociaux.
00:27:09 Donc, je veux bien la diapositive suivante de ce qui est vendu par l'industrie et par les ustensiles de puériculture. Donc, strictement interdit.
00:27:18 La suivante. Là, voilà, on a l'impression qu'ils veulent se débarrasser de cet enfant, puisqu'ils sont quasiment en train de l'étouffer.
00:27:24 Et puis là, c'est pareil. Et donc ça, ça circule sur tous les téléphones de tous les jeunes parents.
00:27:30 Et on a, je pense, un travail majeur à porter ensemble sur les recommandations, sur les pictogrammes.
00:27:39 Et donc la diapositive suivante, elle porte, vous voyez, sur... Alors, c'est le professeur Chalumeau qui est à l'origine de ces travaux
00:27:47 et que vous allez entendre, je crois, parle d'exposome. C'est l'exposome visuel. C'est ce à quoi les parents, les jeunes parents sont exposés de manière inconsciente.
00:27:56 Et donc, vous voyez que sur ces paquets de couches, là, sur la droite, ces enfants sont couchés dans des positions qui ne sont pas du tout recommandées.
00:28:02 Et que malheureusement, il n'y a que 10% des paquets de couches qu'il a analysés qui sont conformes aux recommandations.
00:28:09 Donc, on a un vrai... Alors, ça ne coûte pas cher. C'est en effet 0€. On a un vrai travail à faire sur cet exposome, sur le fait de rendre banal des choses qui sont dangereuses.
00:28:24 Et je veux bien la dernière diapositive.
00:28:26 Et vous voyez que même il y a les fabricants de couches et puis il y a Santé publique France.
00:28:30 Et même, je ne vais pas faire son entrevue, même les 1000 premiers jours, on montre des visuels. Voilà.
00:28:34 Donc, il faut qu'on puisse...
00:28:36 Donc, ADG, CCRF, enfin, je sais pas. Enfin, là, sur les paquets de couches, voilà, il faut saisir, je sais pas si ADG, CCRF... Enfin, il y a Santé publique France.
00:28:43 Mais ça, vous n'en faites pas assez vite remonter. Ça m'est venu aux oreilles. Enfin, voilà.
00:28:48 Mais je pense qu'au niveau commercial, il faut effectivement contrôler davantage et sensibiliser contre eux.
00:28:53 Donc, voilà. Une des propositions pour lutter contre ces décès qui peuvent survenir dans les premiers mois de vie.
00:29:00 Les 1000 premiers jours, je voulais juste commenter un peu.
00:29:01 — Oui, quelques éléments rapides, enfin, moins rapides, si vous le souhaitez, sur les 1000 premiers jours,
00:29:06 qui constituent aussi une part importante des recommandations que nous avons formulées.
00:29:11 Donc bon, vous le savez, moi, j'ai pas mal porté cette politique publique quand j'étais ministre.
00:29:20 Là, je me permets de le dire d'où je suis, c'est-à-dire de pas grand... Enfin, je suis nulle part aujourd'hui.
00:29:25 Donc je me permets de le dire. Je trouve que ces deux dernières années, cette politique publique n'a pas bénéficié
00:29:31 de l'investissement, de la constance que nécessite toute politique de prévention.
00:29:36 Les politiques de prévention, si c'est du one-shot, ça sert à rien. C'est à fond perdu.
00:29:42 Et donc c'est des politiques qui doivent plus que tout autre faire l'objet d'un investissement constant.
00:29:49 Et ce qui n'a pas été le cas ces dernières années, je trouve. Je me permets de le dire.
00:29:54 Il y a une feuille de route, une deuxième feuille de route des 1000 premiers jours qui a été travaillée,
00:29:58 qui devait sortir, qui pour l'instant est toujours en attente.
00:30:01 Les professionnels de santé sur le terrain, santé au sens large, l'attendent.
00:30:05 Fort heureusement, il y a tout de même un certain nombre de crédits qui ont été reconduits.
00:30:09 Et donc il y a des appels à projets via les ARS, etc., qui sont portés.
00:30:13 Donc les professionnels peuvent continuer à mener leurs activités.
00:30:16 Mais il y a véritablement besoin d'incarner à nouveau, me semble-t-il, cette politique publique
00:30:22 et de montrer qu'on y est attaché.
00:30:24 Donc nous sommes permis de reprendre un certain nombre de propositions.
00:30:28 Alors, il y a d'une part, je ne vais pas refaire toute l'histoire,
00:30:32 mais vous savez que notamment les 1000 premiers jours, c'est essayer de créer un parcours d'accompagnement à la parentalité
00:30:36 pour tous les parents. C'est une approche très universelle, très à la française.
00:30:39 C'est dur d'être parent pour tout le monde.
00:30:42 On ne l'apprend pas. C'est difficile pour tout le monde.
00:30:46 Donc c'est très universel. Donc ce parcours, on a commencé à le créer avec l'entretien prénatal précoce,
00:30:51 obligatoire au quatrième mois, le moment de la maternité dont on parle.
00:30:54 On a investi notamment pour financer un ensemble de postes médicaux,
00:30:59 psychosociaux dans un ensemble de maternité prioritaire avec des crédits qui avaient été dégagés.
00:31:03 Travailler le lien ville-hôpital, le fameux lien ville-hôpital,
00:31:06 rapprocher les PMI des maternités.
00:31:09 Et puis, la création de l'entretien post-natal entre le cinquième et le douzième mois
00:31:13 pour lutter notamment contre la dépression post-partum.
00:31:16 C'est un peu ça les trois piliers aujourd'hui de l'accompagnement de ce parcours 1000 premiers jours.
00:31:19 En Finlande, dont on s'est beaucoup inspiré, ce parcours qui va un peu au-delà des 1000 jours,
00:31:23 il y a 13 étapes. Et donc, il faut renforcer.
00:31:26 Donc l'idée, première idée, c'est que ce parcours d'accompagnement soit renforcé.
00:31:31 Alors avec un certain nombre de propositions, proposer à chaque femme une sage-femme référente
00:31:34 qui soit en lien avec le médecin traitant.
00:31:36 La fameuse question de la coordination des professionnels autour de la personne,
00:31:40 de la femme et de son enfant, enfin du couple.
00:31:43 Systématiser la proposition de groupe de paire et danse.
00:31:47 Et avec le père, notamment, il y a des groupes de paroles de pères qui se montent,
00:31:52 qui se développent, notamment au Kremlin Bicêtre avec le professeur Mikhailov.
00:31:57 Améliorer l'information des parents et des professionnels sur la question du sommeil des parents.
00:32:02 C'est notamment un des triggers.
00:32:03 C'est juste un effet trigger du syndrome du bébé secoué.
00:32:06 Ce n'est pas une des causes, mais c'est un effet déclencheur.
00:32:09 Donc il y a un vrai sujet là-dessus.
00:32:10 Sachez par ailleurs qu'on propose de déployer un plan sommeil dans le cadre de ces assises
00:32:15 à l'attention des enfants et des enfants plus âgés.
00:32:17 Notamment, la question du sommeil est un vrai sujet dans notre pays,
00:32:20 sur les jeunes enfants et les adolescents.
00:32:23 Vous voyez à peu près tous les sujets que ça recoupe.
00:32:25 Exposition aux écrans, santé mentale.
00:32:28 C'est au croisement de beaucoup de problématiques de santé publique.
00:32:31 Et charlatanisme, puisque aujourd'hui, les parents sont quand même très exposés à des coachs,
00:32:36 à des gadgets qui leur coûtent une fortune et qui ne leur simplifient pas la vie.
00:32:40 Absolument. Il y a un vrai sujet.
00:32:42 Mais il faut que la puissance publique soit en soutien à la parentalité,
00:32:44 parce qu'autrement, c'est effectivement la jingle.
00:32:46 La question du conjoint, que nous avons insuffisamment traité jusqu'à présent.
00:32:50 Donc le père ou le conjoint.
00:32:52 Pierre Gressin l'évoquait tout à l'heure.
00:32:54 Il disait que c'est plus compliqué que le père.
00:32:55 Enfin, c'est peut-être plus compliqué.
00:32:56 Mais il faut quand même que le père ou le conjoint soient investis, évidemment,
00:33:01 pour l'enfant, pour la construction du lien, pour des questions d'égalité femmes-hommes,
00:33:05 pour des questions de charge mentale, etc.
00:33:07 Donc que la consultation prénatale pour les conjoints soit prise en charge par la Sécu.
00:33:12 Que les conjoints puissent aussi participer aux séances de préparation à la naissance,
00:33:16 à la parentalité. Enfin, tout ce qui a commencé à se développer pour les femmes.
00:33:19 Il n'y a pas de raison que le conjoint n'en bénéficie pas, n'y soit pas investi.
00:33:23 Question d'enrichir aussi tous les outils qu'on a commencé à déployer,
00:33:27 que ce soit l'application, le site, qui nécessite encore d'être enrichi.
00:33:32 Et puis, un sujet qui m'est très cher, comme tous les autres,
00:33:34 mais c'est celui de la psychiatrie périnatale.
00:33:37 Voilà, moi j'avais le coutume de dire là aussi que dans un monde idéal,
00:33:41 la protection de l'enfance n'existerait pas, parce qu'on aurait décelé précocement
00:33:44 et accompagné intensivement les difficultés de différentes natures,
00:33:49 et notamment psychiatriques.
00:33:51 Et par ailleurs, c'est pas parce qu'on a des problèmes psychiatriques
00:33:53 qu'on n'a pas le droit d'être parent.
00:33:55 Mais ça nécessite d'être repéré et d'être accompagné.
00:33:58 Et donc, nous avions financé, d'ores et déjà, dans le cadre de la première feuille de route,
00:34:01 le premier jour, un certain nombre de dispositifs en psychiatrie périnatale,
00:34:05 avec notamment la création d'équipes mobiles en psychiatrie périnatale,
00:34:08 qui associent notamment des professionnels de la PMI, des hospitaliers,
00:34:11 et qui font donc de l'aller-vers.
00:34:13 C'est-à-dire, dès qu'il y a une situation de fragilité qui est repérée,
00:34:16 parfois on est au niveau déjà, on est juste au niveau du projet parental,
00:34:19 ou alors d'une grossesse naissante, et on commence à accompagner.
00:34:22 Et puis après, des dispositifs un peu plus intensifs,
00:34:24 avec des unités de jour mère-enfant, où on accompagne les deux,
00:34:28 ce qui nécessite d'avoir des compétences à la fois en pédopsychiatrie et en psychiatrie adulte.
00:34:33 Donc, de casser un peu des silos qui peuvent exister,
00:34:35 mais on ne sépare pas la mère et l'enfant, et on construit le projet,
00:34:40 et on travaille sur le lien, et puis des unités d'hospitalisation plus intenses si nécessaire.
00:34:45 Voilà, donc ça, on dit que ça marche très bien, à Strasbourg notamment,
00:34:50 avec le professeur Saint-Anais, et donc ça, on pense qu'il faut le généraliser.
00:34:54 Voilà, voilà.
00:34:56 Et puis, je vous relaisse la parole.
00:34:58 Je continue en évoquant les grands titres de chapitre sur le carnet de santé numérique,
00:35:04 qui va émerger comme un outil qui sera certainement facilitant
00:35:08 pour le suivi de la santé dès la sortie de maternité,
00:35:13 mais aussi en pré-natale, et pouvoir commencer à discuter de cet enfant à naître avant la naissance.
00:35:20 Améliorer la santé de la femme enceinte, on en a déjà touché un mot,
00:35:24 zéro tabac, zéro alcool, des incitations financières peut-être pour arrêter le tabac pendant la grossesse.
00:35:29 Moi, je me désespère tous les matins en arrivant dans la maternité où je travaille,
00:35:32 de voir toutes ces femmes avec leurs gros ventes qui fument sur les marches de la maternité.
00:35:37 Donc, il faut qu'on puisse les accompagner, les aider.
00:35:40 Les campagnes de vaccination pour les femmes enceintes, j'ai rajouté le VRS,
00:35:44 puisqu'en effet, elles ont déjà la grippe, la coqueluche, le COVID, le VRS,
00:35:47 il faut qu'on puisse leur expliquer, leur proposer.
00:35:49 Et puis, la promotion et la facilitation de l'allaitement maternel, qui paraît aujourd'hui indispensable.
00:35:58 La question avait été aussi abordée de lancer des travaux sur la fusion des congés familiaux
00:36:06 pour pouvoir, là encore, faciliter le retour à domicile et ce lien parent-enfant,
00:36:13 de manière à se rapprocher de ce qui est fait dans certains pays d'or bien hors.
00:36:18 Alors ça, c'est tout ce que le gouvernement a commencé à lancer.
00:36:22 Nous, on va un peu plus loin, on voit les choses un peu différemment de ce que le gouvernement a lancé,
00:36:26 mais chacun est dans son effection.
00:36:27 On avait un modèle cible qui était plutôt ce qui se faisait dans les pays nordiques,
00:36:32 avec un congé unifié, plus long, partagé avec des parts obligatoires entre les deux conjoints.
00:36:37 Le gouvernement a quand même initié un certain nombre de choses sur la réforme du congé parental.
00:36:42 Et puis, tout ça est en lien, évidemment, et c'est un autre projet qu'on avait initié,
00:36:45 qui est poursuivi, évidemment, qui n'est pas simple,
00:36:48 qui est autour du mode d'accueil, du service public de la petite enfance,
00:36:51 puisque tout ça est évidemment lié.
00:36:53 Et puis, il y avait l'allaitement maternel aussi, on ne s'est pas attardé dessus,
00:36:56 mais sujet sur lequel, moi, j'avais toujours été très prudent,
00:36:59 parce que je crois beaucoup aux vertus de l'allaitement maternel,
00:37:03 mais il faut toujours faire attention, comme dès qu'on parle d'ailleurs de parentalité, etc.,
00:37:06 on est sur une ligne de crête pour ne pas culpabiliser,
00:37:09 pas d'être dans la norme, parce qu'en fait, il n'y a pas de norme,
00:37:12 et puis pas culpabiliser aussi, parce que parfois, ce n'est pas possible,
00:37:15 parfois, on ne le sent pas, et voilà, il ne faut pas culpabiliser les femmes.
00:37:20 Mais voilà, donc là, on veut continuer à promouvoir la facilité de l'allaitement maternel
00:37:26 dans le cadre que je viens de vous donner, notamment avec le label IHAB,
00:37:30 quand ça, nombre de maternités commence à dosser,
00:37:33 je pense notamment au CHU de Lille avec le professeur Storm.
00:37:37 Et puis, ça concerne les entreprises aussi, qui doivent s'organiser pour...
00:37:40 Normalement, c'est dans la loi déjà,
00:37:42 donc normalement, chaque entreprise de plus de 100 salariés,
00:37:45 je crois, doit prévoir une salle d'allaitement si une femme veut pouvoir allaiter.
00:37:48 J'ai quelques doutes sur le fait que ça soit dans beaucoup d'endroits.
00:37:52 Voilà, et puis, toute dernière chose, qui n'est pas la moindre des choses,
00:37:55 on revient un peu sur les 1000 jours, et ça, on aura peut-être l'occasion de reparler.
00:38:01 À la suite du rapport Boris Cyrulni qui préconisait, avec une vision assez à Maxima,
00:38:05 parce que c'était à la fois un centre de ressources, de recherche,
00:38:07 c'était pour les parents, enfin,
00:38:09 mais de déployer des maisons des 1000 jours partout en France.
00:38:13 Moi, j'ai... Et puis, on me demandait souvent, il faut créer des maisons des 1000 jours, etc.
00:38:16 Et puis, il y a des initiatives, d'ailleurs,
00:38:17 notamment par des communes qui créent des maisons des 1000 premiers jours.
00:38:21 Moi, j'ai toujours dit, les maisons des 1000 jours, elles existent déjà, en fait.
00:38:23 Ça s'appelle la PMI.
00:38:25 Alors, ça va jusqu'à 6 ans, ça dépasse un peu.
00:38:27 Dans la réalité, vous savez très bien que les PMI, en fait, ne voient que les enfants de 0-3,
00:38:32 pour des raisons aussi défectives, voilà,
00:38:35 des raisons qui ne sont pas forcément les bonnes.
00:38:37 Toujours à dire que c'est une réalité.
00:38:38 Et moi, je pense qu'il faut à la fois renforcer les PMI,
00:38:41 avec donc un certain nombre de mesures qui sont proposées,
00:38:44 notamment sur les effectifs.
00:38:46 Il y a des dimensions salariales, il y a des dimensions statutaires.
00:38:49 Nous, on promeut par ailleurs beaucoup les exercices mixtes et les exercices partagés,
00:38:54 qui correspondent par ailleurs aux volontés des jeunes soignants aujourd'hui.
00:38:57 Voilà, enfin, je pense qu'on n'est pas les premiers à vous le dire.
00:39:00 Vous êtes un certain nombre d'entre vous, êtes médecins.
00:39:03 Bon, voilà, on va revenir rapidement sur le numerus clausus et le numerus apertus.
00:39:08 Mais aujourd'hui, pour un médecin qui part à la retraite,
00:39:10 il en faut deux pour le remplacer, voire plus.
00:39:13 Et puis, aujourd'hui, un PUPH, il veut aller une journée en PMI.
00:39:18 Et puis, en PMI, ils veulent aussi pouvoir aller,
00:39:20 on parlait de la médecine scolaire tout à l'heure,
00:39:21 créer un service de santé scolaire qui va devoir aller, de toute façon,
00:39:24 chercher bien au-delà des seuls 800 médecins scolaires actuels,
00:39:28 et que ceux qu'on pourrait recruter demain, qui ne seront de toute façon pas suffisants.
00:39:31 Donc, nous, on va jusqu'à créer carrément un statut de médecin de fonction publique,
00:39:35 en quelque sorte, commun, PMI, santé scolaire, centre de santé, hôpital.
00:39:40 Alors, il faudra voir à quel niveau de salaire on les met,
00:39:43 parce qu'il faut que, voilà, à priori, ils voudront tous que ce soit plutôt par le haut.
00:39:47 Bon, donc ça aura un coût.
00:39:48 Mais voilà, mais favorisé en tout cas.
00:39:50 Donc, c'est ça qui renforce vraiment les PMI et dont on propose, par ailleurs,
00:39:53 qu'elles se transforment en maison des 1000 jours et de l'enfance,
00:39:56 pour pas qu'il y ait de trou entre le 3-6, voilà, qu'il n'y ait pas d'effet de borne.
00:40:00 Mais voilà, et moi, je trouve que ça, un, ça ancrerait dans notre pays,
00:40:04 le concept des 1000 premiers jours, voilà.
00:40:06 Et puis, ça revaloriserait aussi ce qu'est la PMI,
00:40:09 parce que je pense que tout le monde serait attaché à ce, aux 1000 premiers jours.
00:40:12 C'est valorisant de travailler pour un 1000 premiers jours, je pense, voilà.
00:40:15 Vous parliez de la rémunération des médecins de fonction publique.
00:40:23 Vous avez une fourchette, non, une idée ou ?
00:40:26 Alors, c'est ce que je vous mets en tout petit, là.
00:40:29 On était parti sur la grille de praticien hospitalier, voyez,
00:40:31 et que vous travailliez finalement un jour, deux jours par semaine à l'hôpital
00:40:36 ou que vous soyez toute la semaine à l'hôpital
00:40:39 et que vous ayez un exercice qui soit mixte, qui soit partagé.
00:40:43 La grille devrait être la même.
00:40:47 Et en effet, à partir de ces différentes missions,
00:40:51 on voit bien que c'est aussi la diversité des missions qui fait l'intérêt des emplois,
00:40:57 qui évite qu'on s'épuise, qui évite qu'on ait des démissions
00:41:03 de médecins qui partent parfois amers et désabusés,
00:41:06 alors qu'il y a beaucoup de travail et qu'on est tous convaincus,
00:41:10 par exemple, autour des PMI, de l'immense service qui est rendu par ces équipes.
00:41:15 Les parents en témoignent tous.
00:41:17 C'est des endroits extraordinaires où les équipes ont une expertise,
00:41:21 mais sont insuffisamment dotées pour pouvoir faire face aux demandes.
00:41:26 Donc, il faut vraiment qu'on puisse renforcer ces PMI maisons des mille jours
00:41:31 et pouvoir les doter de médecins et de soignants.
00:41:36 Vous avez vu la ligne des médecins, mais il y a aussi la ligne des puricultrices
00:41:40 qui joue un rôle tout à fait majeur dans les examens de routine,
00:41:44 mais aussi l'accompagnement, le dépistage, l'orientation, les conseils aux familles, la parentalité.
00:41:48 Et ça, les familles y vont avec des enfants de huit jours.
00:41:52 Donc, c'est vraiment un endroit où se crée la santé de plus tard.
00:41:59 Ces exercices mixtes permettent aussi d'améliorer la fluidité des parcours et d'éviter les ruptures,
00:42:04 puisqu'en fait, vous avez des professionnels qui vont d'une institution à l'autre et qui suivent les enfants.
00:42:07 Pas forcément...
00:42:08 Et ça crée cette coordination, ça casse les silos et ça évite les ruptures, les fameuses ruptures françaises.
00:42:14 Mais du coup, ces médecins, je ne sais pas comment on les avait appelés.
00:42:18 On les a appelés médecins de fonction publique.
00:42:21 Et ce serait de quelles spécialités ils sont issus ?
00:42:26 Alors, ça peut être des pédiatres, ça peut être des médecins généralistes, comme il y a déjà beaucoup,
00:42:30 qui se sont formés spécifiquement à l'occasion d'un DU à la santé de l'enfant.
00:42:35 Ce qui sera de moins en moins possible, non ?
00:42:37 Visiblement, avec les formations et les spécialités un peu en silo des formations médicales aujourd'hui.
00:42:42 Alors, il reste quand même les DU, les DIU, les diplômes qui permettent à des médecins généralistes
00:42:49 d'acquérir des connaissances, des compétences en santé de l'enfant.
00:42:53 Il y en a à peu près dans toutes les universités.
00:42:56 Et c'est comme ça qu'aujourd'hui fonctionnent un grand nombre de ces PMI
00:43:01 avec des médecins qui se sont formés dans un second temps à cette spécialité.
00:43:05 Et ce schéma de Maison des 1000 jours, on a beaucoup de ressources humaines.
00:43:11 Vous l'avez proposé en ayant un objectif, en se disant à court terme ou à moyen terme,
00:43:17 c'est possible en augmentant les formations.
00:43:19 Et quel coût ? Enfin, je ne veux pas le coût là vraiment réellement,
00:43:22 mais est-ce que c'est un coût acceptable par rapport au contexte actuel ?
00:43:29 Et en termes de formation, est-ce qu'on serait prêt à mettre de telles structures en place ?
00:43:37 En termes de coûts, il y a besoin de temps médical.
00:43:41 D'ailleurs, il y a un certain nombre de besoins qui ont été estimés.
00:43:45 Donc ça nécessite des recrutements de la formation.
00:43:48 Il y a un coût qui est lié à ce création de statut de médecin de fonction publique
00:43:52 si on le crée et en fonction de la grille salariale que l'on retient.
00:43:54 Vous avez compris que pour que ça marche et que les gens adhèrent et bougent,
00:43:59 il y a de la vocation et de l'engagement.
00:44:02 Mais bon, voilà, ils sont humains comme nous tous et c'est normal.
00:44:07 Donc ça, ça aura un coût.
00:44:09 Après, en réalité, moi si vous voulez, sur les PMI,
00:44:15 sur lesquelles moi j'ai remis 100 millions d'euros
00:44:18 qui avaient été enlevés ces dix dernières années par les départements.
00:44:21 On a soutenu aussi avec de la délégation de compétences, etc.
00:44:24 Donc moi, j'y crois beaucoup.
00:44:26 Je crois que ça ne suffit pas et qu'il faut aller plus loin.
00:44:28 Et donc partant de là, et on a eu des débats avec notamment un certain nombre de professionnels de PMI eux-mêmes,
00:44:32 on n'est pas forcément tout le temps alignés.
00:44:35 Mais il y a un moment, soit on continue à se réfugier derrière les totems.
00:44:41 Donc on se dit, il y a ce très beau concept d'universalisme différencié,
00:44:45 mais qui en fait, avec le risque que la PMI finisse,
00:44:49 comme c'est le cas déjà dans certains territoires, par être une médecine du pauvre.
00:44:53 Mais on peut faire ça.
00:44:54 Mais dans ce cas-là, moi je suis pragmatique, dans ce cas-là, on se le dit.
00:44:57 Et puis on en tire toutes les conséquences.
00:44:59 Voilà. Et puis on cible les moyens sur ces populations-là.
00:45:04 Et puis on s'organise peut-être différemment.
00:45:05 Peut-être qu'on fait dans ce cas-là plus d'aller vers,
00:45:07 parce qu'on sait qu'il y a certaines populations qui ont une difficulté par rapport aux...
00:45:09 Bon, voilà.
00:45:10 Ou soit on se dit qu'on veut renouer avec la dimension universelle de la PMI
00:45:16 et qu'on donne les moyens dans ce sens-là.
00:45:18 Et moi, je pense que ça passe notamment par un recentrage sur ce qui est l'état de fait aujourd'hui.
00:45:23 C'est-à-dire que la plupart des enfants, en réalité, que voit la PMI, ont entre 0 et 3 ans,
00:45:27 voire même, je ne sais pas si c'est jusqu'à 3 ans.
00:45:30 Et donc on se recentre là-dessus.
00:45:31 On renforce en moyen.
00:45:33 Mais en termes de compétences de formation, globalement, ce virage-là sur...
00:45:38 On n'est pas juste là pour peser l'enfant, etc.,
00:45:40 mais pour faire de l'accompagnement à la parentalité, pour parler...
00:45:43 Ce virage-là est en train d'être...
00:45:44 est déjà pris par un certain nombre de PMI et par un certain nombre de professionnels.
00:45:48 Donc voilà, il faut juste continuer à l'accompagner.
00:45:51 Et il est évident que cette question d'un recentrage quand même...
00:45:55 On a appelé ça la maison des PMI des mille jours et de l'enfant,
00:45:57 une fois encore, pour ne pas qu'il y ait d'effet coup près,
00:45:59 ni dans l'esprit, ni dans les faits.
00:46:02 Évidemment, ça articule avec un autre sujet qu'on n'a pas mis là,
00:46:06 avec la question de la refonte de la santé scolaire.
00:46:09 Qui était moins périnatale, donc on ne vous l'a pas mis ça.
00:46:10 Voilà, on ne l'a pas mis, mais il faut...
00:46:12 Les deux réformes vont ensemble pour justement qu'il y ait ce continuum.
00:46:15 Et maintenant, l'école est obligatoire à partir de 3 ans.
00:46:18 Vous le savez, vous l'avez voté.
00:46:19 Et donc les deux réformes vont ensemble pour assurer les...
00:46:23 et faciliter par, là aussi, la fluidité des exercices des professionnels.
00:46:29 Voilà.
00:46:30 Ça, c'est un gros projet.
00:46:32 C'est un projet qui ne peut se faire qu'avec les départements.
00:46:35 Voilà, c'est les choses qui ont été évoquées avec les professionnels eux-mêmes, évidemment.
00:46:38 Moi, c'est quelque chose à laquelle nous sommes très attachés.
00:46:42 Je pense que c'est un beau...
00:46:43 C'est un bel objet.
00:46:45 Puis, une fois encore, il faut sauver la PMI,
00:46:47 comme le disait Michel Perron dans son rapport de 2018.
00:46:50 Et ce n'est pas encore un garantie.
00:46:52 On enchaîne avec les items suivants.
00:46:58 Vous posiez une question dans le document que vous nous avez transmis
00:47:01 sur l'articulation des différents soignants autour des parcours de soins de l'enfant.
00:47:07 Et donc, voilà la proposition qui a été faite d'avoir une gradation des soins
00:47:11 de manière à ne pas avoir d'emblée recours aux spécialistes de tel ou tel organe,
00:47:16 mais bien avoir un médecin référent,
00:47:18 qu'il soit généraliste ou pédiatre, qui connaisse l'enfant,
00:47:21 qui le voit régulièrement et qui puisse s'articuler avec les fameuses PMI
00:47:26 ou Nouvelle Maison des Mille Jours, la santé à l'école,
00:47:30 mais aussi des infirmières puéricultrices qui pourraient avoir une pratique avancée,
00:47:35 ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et qui pourraient permettre
00:47:41 d'accomplir un certain nombre de missions dans lesquelles elles ont une expertise
00:47:45 et un savoir-faire tout à fait considérable.
00:47:48 Les infirmières, de la même manière, qui souhaiteraient se former,
00:47:52 les orthophonistes, les kinés, bref,
00:47:53 tous les spécialistes de la santé de l'enfant, avec un accès en direct,
00:47:59 et puis un deuxième recours en cas de difficulté identifiée,
00:48:03 avec des professionnels qui exercent cette fois-ci dans des domaines plus spécifiques,
00:48:07 et puis le troisième recours qui est le centre hospitalier ou le centre hospitalo-universitaire
00:48:12 pour tout ce qui est médico-chirurgical, soins intensifs ou maladies chroniques identifiées.
00:48:18 Ça, ça doit répondre aussi à la question, qui était la question initiale qui nous était posée,
00:48:22 qui était la question des urgences pédiatriques et de leur embolie.
00:48:27 Et donc...
00:48:27 Avec l'idée aussi d'avoir que chaque enfant puisse idéalement, dès l'anténatal,
00:48:32 ce qui est un peu compliqué en termes d'organisation,
00:48:35 mais l'idéal serait celui-ci, de désigner un médecin référent.
00:48:41 On voit trop souvent, malheureusement, aux urgences,
00:48:43 des familles arriver avec des bébés de 10 jours, 15 jours,
00:48:47 qui les inquiètent parce qu'ils pleurent, parce qu'ils ont de la fièvre,
00:48:50 et on leur demande "qui est votre médecin traitant ? " "Je ne sais pas."
00:48:53 Et donc pouvoir avoir d'emblée, identifier la personne qui sera ressource
00:48:58 et qui sera le médecin référent, ça paraît peut-être utile pour éviter ces passages aux urgences
00:49:06 qui sont évitables et qui ne sont pas souhaitables du tout,
00:49:08 puisque c'est quand même des milieux où il y a beaucoup de microbes
00:49:12 et où on ne souhaite pas venir exposer des tout-petits.
00:49:16 Et donc ça, c'est...
00:49:17 C'est le dernier point important.
00:49:19 Voilà, le dernier sujet qu'on voulait partager avec vous, qui est celui,
00:49:23 on l'a bien vu, indispensable de l'offre de soins.
00:49:27 Aujourd'hui, on nous dit que 20% des Français n'ont pas de médecin traitant,
00:49:34 que toutes ces familles qui affluent par centaines aux urgences nous disent
00:49:38 "je n'ai pas trouvé, je ne sais pas où aller."
00:49:41 Donc, on est, dans le cadre de ces propositions des Assises,
00:49:47 on est tout à fait convaincu qu'il faut améliorer l'offre de soins
00:49:50 de manière quantitative et qualitative.
00:49:52 J'ai souligné le "et" parce que j'y tiens.
00:49:55 Il faut plus de professionnels de santé, mais formés à la pédiatrie
00:49:59 ou en tout cas à la santé de l'enfant.
00:50:02 Et donc, le numerus apertus qui augmente, ça, c'est une très bonne chose.
00:50:06 Et on a vu sur les courbes qu'on allait bientôt arriver à peu près au nombre
00:50:12 de diplômés des années 80.
00:50:15 Après un creux qui a été vertigineux.
00:50:19 Pour autant, et donc on l'a évoqué tout à l'heure,
00:50:22 les diplômés des années 2020-2025 ne travailleront pas comme leurs aînés.
00:50:29 Et donc, de manière un peu caricaturale, on a dit qu'il fallait arrêter
00:50:37 de s'intéresser au nombre de diplômés, mais au temps médical disponible.
00:50:42 Et que le temps médical disponible, si on veut avoir une cible qui permet
00:50:47 à chaque Français d'avoir un médecin traitant, et donc c'était une des propositions
00:50:50 portées par les Assises, un médecin traitant pour chaque enfant,
00:50:53 eh bien, il faut multiplier au moins par deux le nombre de médecins diplômés.
00:50:57 Puisque ce qui nous intéresse, c'est le nombre d'heures de temps médical disponible
00:51:02 et pas le nombre de médecins inscrits à l'ordre.
00:51:06 On n'en est plus là.
00:51:07 Donc là, je vous ai remis la pyramide des âges que vous connaissez comme moi,
00:51:10 avec cet aspect qui s'est déroulé sur les dix dernières années
00:51:18 de la génération des grosses promotions des années 80,
00:51:27 où il y avait en effet beaucoup de médecins formés,
00:51:30 avant la réduction drastique du numerus clausus.
00:51:34 Donc là, on attend beaucoup de ce numerus apertus,
00:51:36 même si on sait qu'il y a un décalage de dix ans pour former un médecin.
00:51:40 Mais pour autant, de point de vue des gens qui ont travaillé, ça ne suffira pas.
00:51:45 Ça ne suffira pas.
00:51:47 Je pense que ça ne suffira pas parce que la population...
00:51:52 Alors, on est chez les petits, mais la population vieillit.
00:51:54 Donc, on a aussi les populations âgées.
00:51:57 Il y a une paupérisation.
00:51:58 On a un temps médical pour chacun qui est de...
00:52:03 Aujourd'hui, c'est dix et deux.
00:52:04 Enfin, c'est quasiment deux-huit, on dit globalement, pour le remplacement d'un médecin.
00:52:09 Et la population qui augmente en nombre.
00:52:11 Donc, non, je pense que ça ne suffira pas.
00:52:13 Et on a eu un retour des...
00:52:16 Je ne sais pas si c'était des pédiatres,
00:52:17 qui nous disaient que la formation des médecins généralistes,
00:52:20 aujourd'hui, ils allaient réduire le temps.
00:52:25 On y arrive.
00:52:28 Juste avant de parler de la formation des médecins généralistes,
00:52:32 ce qu'il faut savoir, c'est qu'aujourd'hui, sur le territoire,
00:52:34 85% des consultations d'enfants sont faites par des médecins généralistes.
00:52:39 Donc, ils sont au cœur du dispositif.
00:52:41 Ce sont, eux, les médecins référents des familles.
00:52:42 Et c'est très bien comme ça.
00:52:44 C'est très bien comme ça, sous réserve, qu'ils puissent être formés à la santé des enfants.
00:52:49 Qui fait à peu près...
00:52:50 Les enfants, c'est 20% de la population française.
00:52:53 Donc, c'est 20% des consultations.
00:52:57 Et donc, il faut que ces médecins soient formés.
00:53:00 Et donc, pour les former, on a vu, il en faudra plus, ça, c'est sûr.
00:53:04 Donc, je me permets, au passage, de souligner que si on augmente
00:53:07 le nombre de médecins formés, il faut plus d'enseignants.
00:53:12 Et aujourd'hui, on a vu cette augmentation, et on s'en félicite,
00:53:17 du numerus apertus, mais on n'a pas vu d'augmentation des enseignants.
00:53:22 Alors, les lieux de stage, je pense qu'il y a des alternatives.
00:53:24 Il faut être un peu astucieux, imaginatif, inventif.
00:53:30 Il y a des lieux de stage qui peuvent être ouverts,
00:53:32 en particulier en milieu libéral.
00:53:35 Il y a les PMI qui peuvent être des lieux de stage formidables.
00:53:38 Il y a beaucoup de choses qui peuvent être faites,
00:53:41 mais ça va nous demander, en effet, du travail, de la mobilisation.
00:53:45 En tout cas, il faudra plus d'enseignants.
00:53:48 Et donc, on évalue, vous voyez, ce nombre à une centaine
00:53:51 pour la pédiatrie, et il en faudra aussi beaucoup en pédopsychiatrie.
00:53:57 Pour ce qui est, en effet, de la formation théorique et pratique
00:54:01 en santé de l'enfant, pour les médecins généralistes,
00:54:03 qui sont, on l'a vu, au centre des prises en charge
00:54:10 et qui sont les référents de première ligne des familles,
00:54:12 eh bien, en effet, notre proposition est de former
00:54:16 tous les internes de médecine générale à la santé de l'enfant.
00:54:19 Et malheureusement, il y a une réforme qui doit s'appliquer
00:54:24 au 1er novembre et qui prévoit de diviser par deux le stage de pédiatrie,
00:54:31 puisque ce sera trois mois de pédiatrie qui sera proposée
00:54:35 à l'ensemble de ces internes, de la pédiatrie tantôt hospitalière
00:54:38 ou tantôt libérale, ou au cabinet du médecin généraliste
00:54:42 qui voit beaucoup d'enfants.
00:54:43 Donc, peu importe le lieu de stage, mais ce ne sera que trois mois.
00:54:46 De notre point de vue, c'est absolument, absolument incompatible
00:54:50 avec cette formation qui nécessite d'avoir vu beaucoup d'enfants.
00:54:54 Et trois mois, c'est totalement insuffisant.
00:54:57 Donc, je veux bien le clic d'après.
00:54:59 Notre inquiétude, c'est qu'en effet, cette réforme soit totalement
00:55:04 incompatible avec l'amélioration de la formation à la santé de l'enfant.
00:55:09 Et si un certain nombre de nos confrères généralistes sont très au fait
00:55:13 de la santé de l'enfant, il y a aussi des besoins de formation
00:55:17 qui sont aujourd'hui insuffisants et qui portent sur des domaines
00:55:22 qui pourraient être extrêmement variés.
00:55:24 On a parlé de parentalité, on a parlé du tout petit,
00:55:27 on parle du retour des bébés de huit jours de la maternité.
00:55:31 Voilà, c'est quelque chose qui s'apprend à examiner un tout petit.
00:55:34 Si on n'en a jamais vu, c'est compliqué.
00:55:35 Ce n'est pas intuitif et on ne peut pas s'auto-former à la santé de l'enfant.
00:55:42 Et donc, bien évidemment, ils apprennent la santé de l'enfant
00:55:45 auprès des maîtres de stage et des praticiens généralistes libéraux
00:55:49 qui les accueillent, mais ce qui ne suffit pas aujourd'hui.
00:55:54 Et donc, il nous paraît indispensable qu'il y ait une durée de six mois minimum
00:55:59 pour se former à la santé de l'enfant.
00:56:01 Ce n'est pas ce qui est prévu.
00:56:01 Ça commence au 1er novembre.
00:56:03 Ça donne lieu à beaucoup, beaucoup, beaucoup de tensions.
00:56:07 Voilà, et tensions, je pèse mes mots,
00:56:10 on pourrait presque parler d'agressivité sur une réforme qui a été signée
00:56:17 en juillet 2023 dans l'urgence, puisque les internes allaient choisir
00:56:21 et qu'il fallait qu'ils puissent avoir une nouvelle maquette.
00:56:25 Mais cette maquette n'est absolument pas, absolument pas,
00:56:28 adaptée aux missions du médecin généraliste,
00:56:32 qui est encore une fois le médecin référent
00:56:35 et qui va être au centre du dispositif de la santé de l'enfant.
00:56:37 Et donc, ça nous paraît totalement impensable
00:56:42 de diminuer la durée de ce stage à la santé de l'enfant.
00:56:47 On continue à parler de pédiatrie,
00:56:48 puisque les sénateurs ont également entendu sur ce sujet
00:56:51 les fédérations hospitalières.
00:56:54 Je vais dire un mot des dispositifs spécifiques régionaux en périnatalité.
00:56:58 Anciennement, les réseaux de santé périnatale,
00:57:00 qui ont changé de nom avec les décrets de 2020.
00:57:03 Et donc, il existe deux dispositifs régionaux en France,
00:57:06 que sont ceux autour de l'oncologie et autour de la périnatalité.
00:57:11 Pourquoi existent ces réseaux ?
00:57:12 Comme l'a expliqué Mme Barrault,
00:57:15 c'est lié aux multiples de professionnels
00:57:19 impliqués dans la prise en charge des femmes et de leur nouveau-né,
00:57:22 et aussi de la gradation de ces prises en charge.
00:57:26 Alors, les missions de ces DSRP,
00:57:29 c'est de mener une expertise auprès des ARS, tout d'abord,
00:57:33 mais aussi la coordination des acteurs,
00:57:35 qu'ils soient hospitaliers, libéraux, PMI, impliqués en périnatalité.
00:57:39 Alors, dans nos missions, il existe aussi
00:57:41 les réseaux de suivi d'enfants vulnérables,
00:57:43 donc essentiellement les enfants grands, prématurés,
00:57:45 mais aussi ceux atteints de certaines pathologies,
00:57:47 comme par exemple l'encéphalopathie anoxo-ischémique.
00:57:50 On a des missions aussi sur l'actualisation
00:57:54 et l'amélioration des connaissances et des pratiques professionnelles,
00:57:58 promouvoir la lesbité de l'offre,
00:57:59 et puis aussi coordonner les différents dépistages,
00:58:02 tels que la trisomie 21 ou encore la surdité congénitale.
00:58:06 Nos missions aussi, c'est une démarche qualité.
00:58:08 On fait énormément d'évaluations de pratiques,
00:58:11 de revues morbides mortalité autour des événements indésirables graves
00:58:14 qui peuvent survenir en périnatalité,
00:58:17 et c'est ce qui nous permet aussi de garder une belle expertise
00:58:20 sur nos territoires, car ça fait partie des éléments qualitatifs
00:58:24 qui sont parfois insuffisants par rapport aux indicateurs de santé
00:58:27 que nous suivons également et qui sont essentiellement issus du PMSI.
00:58:31 On travaille aussi sur la gradation des prises en charge
00:58:35 et l'organisation des transferts,
00:58:38 qui est quelque chose de primordial en périnatalité,
00:58:41 avec les fameux décrets qui expliquent bien les niveaux,
00:58:44 enfin les types, maintenant on dit 1, 2, 3 des maternités,
00:58:47 et du coup le parcours de la femme qui,
00:58:48 en fonction des pathologies néonatales et obstétricales,
00:58:52 va devoir parfois être pris en charge
00:58:55 par différents établissements et différents professionnels.
00:58:57 Donc notre objectif principal, c'est l'amélioration continue
00:59:00 de la santé de la femme et des nouveau-nés.
00:59:02 Alors nous, ce qu'on défend aujourd'hui,
00:59:07 c'est la nécessité absolue de réorganiser l'offre de soins.
00:59:10 Pourquoi ? Alors on a essayé de résumer ça
00:59:13 sur une diapo.
00:59:15 On considère qu'aujourd'hui, il y a un vrai risque,
00:59:18 autant pour les populations que pour les professionnels
00:59:21 de santé eux-mêmes, quand il y a une suspension
00:59:24 ou une fermeture de maternité non anticipée ou non choisie.
00:59:27 Si on a un petit peu le temps, j'ai réussi à récupérer
00:59:29 les chiffres sur ces 15 derniers mois.
00:59:32 32 maternités ont été suspendues ou fermées.
00:59:34 Alors certaines à 6 fois, certaines 1 fois.
00:59:38 Des suspensions des fois de 1 jour, parfois de 425 jours.
00:59:41 Donc ça, c'est une réalité de terrain.
00:59:44 Et quand ces événements surviennent,
00:59:47 qu'est-ce qu'on fait ? On crée un désert médical,
00:59:49 si la maternité est isolée géographiquement.
00:59:51 Et puis on perd parfois un centre de référence et d'expertise,
00:59:56 parce que malheureusement, il y a aussi les grosses
00:59:59 maternités supports, les types 2, les types 3,
01:00:01 qui peuvent être en difficulté et il y a beaucoup de types 2A
01:00:05 qui suspendent leurs activités ces derniers temps.
01:00:08 Et là, on met en péril l'expertise pour la population
01:00:10 sur le territoire.
01:00:12 Et la deuxième chose comme risque,
01:00:13 c'est le maintien d'une maternité insécure.
01:00:16 Il y a un petit schéma que je vais vous montrer juste après,
01:00:18 qui explique ça, parce qu'on n'en parle pas assez.
01:00:21 Mais maintenir une maternité insécure,
01:00:23 c'est majorer les inégalités sociales de territoire.
01:00:26 Souvent, on entend que c'est en fermant une maternité
01:00:29 qu'on le majeure. En fait, c'est souvent faux.
01:00:31 C'est en la maintenant, si cette maternité insécure,
01:00:34 l'objectif, c'est bien sûr de maintenir les maternités
01:00:37 qui vont bien, mais quand elle est insécure,
01:00:38 on majeure ces inégalités sociales.
01:00:40 Alors que faire ?
01:00:41 Nous, on croit beaucoup au niveau des réseaux
01:00:43 à des diagnostics territoriaux partagés
01:00:46 sur chaque bassin de naissance.
01:00:48 L'échelle, elle doit être propre à notre activité.
01:00:50 Ce sont les bassins de naissance,
01:00:52 avec une analyse des besoins réels en santé,
01:00:55 taux de natalité qui baisse,
01:00:57 nombre de femmes en âge de procréer, etc.
01:00:59 Et l'offre de soins sur le territoire,
01:01:00 la réalité de l'offre.
01:01:03 Les compositions d'équipes,
01:01:05 le recours à l'intérimaire,
01:01:08 l'âge moyen des équipes,
01:01:10 parce que ça, ça s'anticipe aussi.
01:01:13 Et on croit à la construction de projets
01:01:14 de périnatalité territoriaux par l'ensemble des acteurs,
01:01:18 que ce soit les professionnels de santé,
01:01:21 qu'ils soient privés, du public, libéraux,
01:01:24 les ARS, qui sont forcément des acteurs incontournables,
01:01:27 les DSRP, via notre expertise, les élus, les usagers.
01:01:31 Et notre objectif, c'est vraiment de sécuriser
01:01:33 l'offre pour les populations.
01:01:35 Alors mon petit schéma, il est là ?
01:01:36 - Non. - Je vous poserai juste une question.
01:01:40 Les diagnostics territoriaux que vous faites,
01:01:42 vous les revoyez tous les combien de temps ?
01:01:44 Parce qu'on peut très bien avoir sur un territoire,
01:01:47 à un moment, une certaine photographie.
01:01:51 Mais les années passant, la population vieillit,
01:01:55 il peut y avoir des nouveaux qui arrivent, etc.
01:01:57 Donc est-ce que c'est plus ou moins stable
01:02:00 ou est-ce que vous êtes obligés de revoir les schémas ?
01:02:04 - Alors à quelle fréquence ?
01:02:05 Alors les indicateurs d'activité des maternités,
01:02:08 on les fait tous les ans.
01:02:10 Les démarches qualités autour des événements indésirables
01:02:14 et puis des pratiques, c'est au fil de l'eau.
01:02:16 Donc c'est pareil, c'est en continu.
01:02:18 En ce qui concerne les données démographiques populationnelles,
01:02:21 alors ça, ce n'est pas nous qui les produisons,
01:02:24 donc on suit les productions INSEE et autres observatoires.
01:02:29 Mais nos diagnostics, nous, on les met à jour annuellement,
01:02:32 voire même pour les suspensions d'activités,
01:02:35 c'est du jour le jour.
01:02:36 On tient des tableaux de bord.
01:02:37 Donc voilà le petit schéma que je voulais vous montrer.
01:02:44 Donc c'est vraiment...
01:02:46 En plus, j'ai fait X, Y, Z pour stigmatiser personne.
01:02:49 Donc en gros, c'est ce qui se passe au quotidien.
01:02:51 On a une maternité avec une équipe instable.
01:02:53 Une équipe instable, ça veut dire quoi ?
01:02:54 Ça veut dire que le tableau de garde, il n'est pas complètement pourvu.
01:02:59 Il y a un recours aux intérimaires.
01:03:01 On a beaucoup d'activités qui tiennent sur une ou deux professionnels
01:03:06 qui, s'ils sont absents, on se retrouve avec une suspension d'activités.
01:03:10 Donc qu'est-ce qui se passe quand il y a une maternité comme ça ?
01:03:13 Eh bien, les familles qui ont accès à cette information...
01:03:15 Juste l'équipe de base, combien de personnes ?
01:03:19 Ça dépend du nombre de naissances.
01:03:20 Non, mais idéalement ?
01:03:22 Idéalement, pour chaque permanence des soins,
01:03:25 il faut cinq à sept obstétriciens, pédiatres, anesthésistes
01:03:31 pour que ce soit acceptable en termes de nombre de gardes par semaine,
01:03:34 tout simplement.
01:03:35 Et c'est ce qu'attend les nouvelles professionnels.
01:03:38 Et en plus, si on les veut sur place.
01:03:40 Eh oui, c'est sûr que c'est mieux.
01:03:42 Et puis parce qu'il y a le repos de sécurité derrière,
01:03:43 donc pour qu'il y ait un turnover adapté, c'est ça.
01:03:46 Et donc ces maternités-là,
01:03:48 les familles qui ont accès à cette information,
01:03:49 de cette instabilité, elles en ont peur.
01:03:52 Et elles quittent la maternité de territoire
01:03:54 pour aller à une demi-heure, trois quarts d'heure, une heure
01:03:57 d'un maternité du territoire voisin qu'elle sait stable.
01:04:02 Celles qui n'ont pas, les familles qui n'ont pas accès
01:04:04 à cette information, qu'est-ce qu'elles font ?
01:04:06 Elles persistent sur cette maternité de proximité
01:04:09 sans avoir forcément conscience, parfois,
01:04:11 du risque qu'ils peuvent avoir.
01:04:13 Alors qu'est-ce que ça entraîne ?
01:04:14 Ça entraîne un cercle vicieux parce qu'à chaque fois,
01:04:16 la part de marché va diminuer.
01:04:18 Vous savez quoi une part de marché ?
01:04:19 Ça veut dire qu'on a moins de 50% de notre zone de recrutement
01:04:22 qui va accoucher sur la maternité de son territoire.
01:04:25 Et ça, des petites maternités comme ça,
01:04:26 il y en a des exemples à Foison, j'en ai beaucoup en Lorraine,
01:04:29 mais j'en ai ailleurs, ça chute le nombre de naissances.
01:04:33 Donc, ça rend la maternité encore moins attractive
01:04:36 pour les jeunes générations de médecins et de sages-femmes,
01:04:39 et puis agricultrices et autres.
01:04:41 Donc, ça augmente encore l'instabilité des équipes,
01:04:44 des maternités, mais aussi la fuite des libéraux du territoire.
01:04:47 Donc, on est sur un cercle vicieux où l'instabilité va être
01:04:51 à chaque fois renforcée par ça.
01:04:53 Et donc, on majeure à chaque fois aussi l'insécurité.
01:04:56 Donc, c'est un schéma tout simple, mais c'est pour vous expliquer
01:04:58 que parfois, maintenir une maternité insécure,
01:05:01 ce n'est pas forcément rendre un service aux populations.
01:05:04 Frédérique Gamma, donc, je suis la présidente de la Fédération privée
01:05:09 sur les spécialités médecine, chirurgie, obstétrique.
01:05:11 C'est ce motif que je suis là présente ce soir.
01:05:16 Nous, les établissements privés ont des autorisations de maternité
01:05:22 qui sont limitées à la prise en charge durant les hospitalisations.
01:05:28 Alors, bien évidemment, nous avons des liens avec la médecine de ville
01:05:31 parce que nos praticiens sont tous des libéraux
01:05:34 et que tout ce qui se fait en amont et en aval du séjour hospitalier,
01:05:41 en particulier de l'accouchement, est pris en charge par les équipes
01:05:44 et effectivement la médecine de ville.
01:05:48 Mais c'est un facteur limitatif aussi pour nos soignants,
01:05:51 je pense à nos sages-femmes, qui ne peuvent pas faire reconnaître
01:05:56 l'intégralité de leur mission au sein de nos structures
01:05:58 parce que, simplement, on est obligés de faire...
01:06:02 Les actes doivent être refaits exclusivement par les médecins
01:06:05 dans notre secteur d'activité, contrairement aux autres fédérations.
01:06:12 Et c'est dommage pour les sages-femmes qui exercent dans nos structures.
01:06:16 Alors, nous, on est un peu plus défaitistes sur le constat actuel
01:06:20 de la périnatalité.
01:06:23 Nous avons perdu beaucoup d'établissements privés.
01:06:26 En 98, quand le décret est sorti,
01:06:28 et effectivement, cette gradation était nécessaire, se méritait,
01:06:32 le constat qu'on peut faire 20 ans après,
01:06:35 c'est une diminution drastique des maternités de niveau 1
01:06:40 dans nos établissements, qui n'ont pas résisté
01:06:43 au choc psychologique aussi de certaines patientes
01:06:47 qui... Niveau 1, c'est-à-dire la maternité
01:06:51 qui n'a pas de réanimation néonatale, c'est le niveau 3,
01:06:54 et qui n'a pas de service de néonatologie dans ces murs.
01:06:57 Et c'est celles qui ont vécu le plus l'impact du décret
01:07:03 et qui a amené à une diminution dans nos établissements.
01:07:07 Nous avions, en 2013, et je remonte pas en 98,
01:07:12 97 établissements de niveau 1.
01:07:14 Nous étions, dix ans après, à 57.
01:07:18 On a perdu presque la moitié de nos établissements au niveau 1.
01:07:22 Nous n'avions pas de niveau 3 parce qu'effectivement,
01:07:24 les réanimations néonatales, c'est concentré dans très peu
01:07:30 de structures, c'était logique.
01:07:32 Donc, il n'y a pas de remise en cause de cette graduation.
01:07:34 Nous avions quelques établissements de niveau 2, 47 en 2013.
01:07:40 Et on voit que les niveaux 2 ont résisté dans le temps,
01:07:44 puisque nous en sommes à 52 en 2022.
01:07:47 Donc, la gradation des soins, c'est important,
01:07:50 mais ça peut avoir des effets pervers,
01:07:52 et on peut en juger 20 ans après, avec des conséquences qui sont
01:07:56 les fermetures d'établissements.
01:07:58 Fermetures d'établissements, c'est les fermetures
01:08:00 d'établissements, évidemment, ceux qui ont le moins d'activité,
01:08:04 parce que nous sommes financés à l'activité, nous.
01:08:09 Donc, ça veut dire que si, dans l'établissement,
01:08:12 il y a un accouchement, nous sommes rémunérés pour cela.
01:08:16 S'il ne se passe rien, nous ne sommes pas rémunérés.
01:08:19 Donc, il est évident que pour les structures de moyenne
01:08:23 activité ou faible activité, perdurer dans le temps sans
01:08:28 moyens financiers, c'est une mission qui est impossible.
01:08:32 Ça met en péril toutes les autres activités de soins.
01:08:36 Et c'est pour ça qu'on a assisté, dans notre secteur privé,
01:08:39 à peut-être plus que les autres secteurs,
01:08:42 beaucoup plus, c'est certain, à une diminution extrêmement
01:08:47 importante de nos maternités, que nous déplorons au plus haut point.
01:08:51 Ce n'est vraiment pas une volonté,
01:08:55 mais c'est un constat de réalité.
01:08:56 D'ailleurs, dans la mission T2A qui a eu lieu l'année dernière,
01:09:01 nous avions porté la notion de la refonte du financement sur la
01:09:07 base d'un parcours de soins.
01:09:09 Donc, on rejoint justement ce que vient dire la FHF sur le sujet.
01:09:13 Le parcours de soins en amont et en aval,
01:09:16 on parle de cette notion de 1 000 jours,
01:09:18 c'est important parce que ça permet effectivement de financer
01:09:22 l'ensemble du parcours de soins.
01:09:24 On a évoqué la notion de dotation socle,
01:09:27 parce que c'est une mission de service public.
01:09:30 Il faut être présent.
01:09:31 Il y a des jours avec de l'activité,
01:09:33 des jours sans activité.
01:09:34 L'obstétrique, ça ne se programme pas.
01:09:37 Et donc, ça mérite effectivement un financement sous forme de
01:09:40 dotation socle qui permettrait de pérenniser certaines situations.
01:09:46 D'autant plus sensible que nos médecins aussi sont payés à l'acte.
01:09:51 Il faut savoir qu'un accoucheur, il touche 313 euros par accouchement,
01:09:56 avec toutes les contraintes que cela suppose,
01:09:58 les astreintes, la présence médicale jour et nuit.
01:10:02 313 euros en secteur 1.
01:10:04 Il y a beaucoup d'obstétriciens en secteur 1, dans le privé,
01:10:07 avec des revalorisations d'honoraires qui n'ont pas été faites depuis 2005.
01:10:13 Donc presque 20 ans.
01:10:15 Secteur 1, ça veut dire qu'on ne peut pas demander le complément d'honoraires.
01:10:18 313 euros.
01:10:19 Un accoucheur normal, aujourd'hui, il paye uniquement son
01:10:24 assurance responsabilité civile avec.
01:10:27 Il ne vit pas avec.
01:10:28 Il paye son assurance.
01:10:30 Donc des tas de problématiques qui se grèvent et qui amènent à
01:10:34 une situation que l'on vit et dont on a malheureusement peur qu'elle continue.
01:10:40 Et cela, ça a des incidences parce qu'effectivement,
01:10:43 maternité avec faible niveau d'accouchement,
01:10:47 ce n'est pas dans les grandes agglomérations.
01:10:49 Si on raisonne territorialité, ce que nous portons aussi,
01:10:54 eh bien oui, aujourd'hui, il y a, sauf Erlma,
01:10:58 pas 40 départements de France où il n'y a qu'une maternité.
01:11:02 On peut un peu savoir quel est le statut.
01:11:04 Ce n'est pas le sujet.
01:11:06 Un département avec une maternité, oui.
01:11:09 Effectivement, il faut rentrer dans une notion de sécurité avec la limite,
01:11:13 c'est la notion de territorialité.
01:11:16 Jusqu'où va-t-on aller pour assurer aussi la sécurité des femmes qui
01:11:20 sont dans des départements plus ruraux ?
01:11:24 Et c'est souvent dans ces départements où malheureusement,
01:11:29 c'est l'enchaînement, moins d'activités,
01:11:34 pas de rémunération, la clinique va défaillir.
01:11:38 Donc si elle perd son activité d'obstétrique,
01:11:40 c'est malheureux et c'est important.
01:11:43 Mais il peut se passer aussi, par voie de conséquence,
01:11:46 la chute de toutes les autres activités de soins dont tous les
01:11:50 territoires ont besoin.
01:11:51 Voilà, donc on est dans une notion où il est urgent de revoir
01:11:59 l'ensemble du processus dans sa globalité avec son financement.
01:12:03 Sinon, vous aurez d'autres maternités qui vont faire né.
01:12:06 Parce qu'on ne peut pas s'en sortir avec les financements actuels
01:12:11 sans parler de l'augmentation de tarifs que nous a accordé
01:12:15 royaumement le ministre cette année avec 0,3% d'augmentation.
01:12:19 Alors certes, les maternités vont être un peu revalorisées.
01:12:22 On a entendu parler de 3% avec des taux d'inflation de 5%.
01:12:26 Que voulez-vous que nous fassions ?
01:12:28 Donc ça devient extrêmement compliqué pour nous.
01:12:32 Se rajoutent les ressources humaines.
01:12:36 Ça me semble important d'en parler,
01:12:38 les ressources humaines à tous les niveaux.
01:12:40 Les sages-femmes, oui, il y en a plus qu'avant,
01:12:43 mais malheureusement moins dans les structures pour faire des accouchements.
01:12:48 Ça met en difficulté les maternités.
01:12:51 Et il n'y a pas que les sages-femmes.
01:12:55 On parlera des obstétriciens aussi.
01:12:58 On parlera des pédiatres.
01:13:00 Il en manque partout.
01:13:02 Ça amène à faire de recourir à des remplacements à la volée.
01:13:08 Je ne suis pas sûre que ce soit très sécure non plus.
01:13:11 Il vaut mieux avoir des équipes stables.
01:13:13 On rejoint les propos de la FHF.
01:13:14 Ça nous semble incontournable.
01:13:17 Donc on a un souci de ressources humaines globalement en France.
01:13:21 Vous en avez entendu parler après le Covid.
01:13:23 Ça touche les infirmiers, mais pas qu'eux.
01:13:26 Mais ça touche de plein fouet le secteur maternité.
01:13:31 Et donc on est très inquiets sur les ressources humaines.
01:13:33 Un médecin, il faut quelques années pour le former.
01:13:37 Une sage-femme aussi.
01:13:38 D'autant plus que là, cette année, les sages-femmes passent à six ans d'études.
01:13:43 Donc on est une année sans sortie de sage-femme.
01:13:48 Il y a des mesures intéressantes qui sont prises.
01:13:50 Peut-être mériteraient-elles des analyses un peu plus poussées sur les impacts.
01:13:58 On est en difficulté de recrutement de sage-femme.
01:14:00 Mais en plus, on ne va pas avoir de sortie d'école.
01:14:03 Je ne vous laisse imaginer le résultat que cela va donner.
01:14:08 Voilà.
01:14:08 Donc j'insiste sur cette notion de dotation SOC.
01:14:12 Si vous voulez sauver les maternités, la dotation SOC, la notion du parcours de soins.
01:14:18 C'est une globalité ouverte à tout professionnel.
01:14:22 Et donc là, on a besoin d'une refonte du décret dans sa globalité pour nous aussi.
01:14:26 Parce qu'aujourd'hui, seul, je le répète, l'obsétricien peut coter ses actes.
01:14:31 Ça empêche les sages-femmes de faire un certain nombre de choses.
01:14:34 Et c'est bien dommage.
01:14:34 Et on a rencontré l'Ordre des sages-femmes à ce sujet.
01:14:38 Et elles ont tous nos soutiens pour porter le fait que dans le privé,
01:14:43 elles méritent aussi de faire des actes comme on en fait à l'hôpital public.
01:14:49 Sur le suivi des naissances, oui, il semble important.
01:14:55 L'acte naissance est un acte à risque.
01:14:58 D'autant plus à risque que vous l'avez évoqué,
01:15:00 les femmes font leurs premiers enfants beaucoup plus tard.
01:15:05 On sait que pour ce genre de soins, on est un peu plus en forme quand on est jeune.
01:15:12 Les premières grossesses démarrent tard.
01:15:15 On sécurise avec des césariennes.
01:15:19 Je rappelle que nous, c'est le médecin qui va prendre son assurance en direct.
01:15:25 Donc, il mesure son risque.
01:15:27 Il essaie de prendre le moins de risques possibles.
01:15:30 Juste pour vous dire que sur les césariennes, l'assurance maladie a baissé volontairement le tarif des cliniques privées.
01:15:41 Pour faire diminuer le taux de césarienne, ça n'a eu aucun impact.
01:15:45 Parce que la décision, c'est une décision médicale.
01:15:49 Et donc l'établissement n'y peut rien et subit le choix respectable du médecin.
01:15:56 Donc tout ça pour dire que cumuler ça avec les césariennes, oui, il y a des explications qui sont aussi sociétales.
01:16:05 On rajoutera aussi l'éloignement géographique avec les maternités fermées.
01:16:11 Ça n'aide pas à sécuriser les choses.
01:16:16 Pour finir, parce que je vous ai laissé la place à l'Outre-Fédération, la FIAP.
01:16:21 Oui, un suivi des femmes après accouchement est extrêmement important.
01:16:26 Il n'est pas assez valorisé aujourd'hui.
01:16:28 Il faut mettre en place des dispositifs.
01:16:31 Et ça rentre dans le dispositif le parcours de soins qu'on a promu et expliqué à la mission IGAS.
01:16:40 De manière à suivre les enfants, mais pas que, mais aussi les femmes après l'accouchement.
01:16:46 Pour éviter effectivement des séquelles psychologiques qui sont de plus en plus fréquentes.
01:16:52 Première chose au niveau de la sinistralité.
01:16:54 Le niveau de décès des enfants au bout de 7 jours, on voit qu'il y a une progression ces dernières années qui doit nous inquiéter.
01:17:00 Il y a plusieurs choses.
01:17:01 Un, l'obésité maternelle.
01:17:03 Elle a augmenté, c'est mathématique, c'est vu, il y a des études et c'est une réalité qu'on constate tous les jours.
01:17:08 Je suis en même temps, alors je ne me suis pas présenté, j'ai travaillé dans le privé lucratif, donc je connais un petit peu.
01:17:13 Je suis directeur général de Saint-Joseph, une maternité de 3000, un peu plus de 3000 accouchements.
01:17:16 J'ai travaillé dans l'Est où je travaille avec deux acteurs qui étaient à la fois public, le CA Cher de Metz et privé, la clinique Claude Bernard.
01:17:24 Mais j'ai géré l'HAD obsétrical qui permettait, donc je n'avais pas de maternité, mais ça m'a permis de bien voir le territoire.
01:17:29 Ainsi qu'avec d'autres établissements, Mont-Saint-Martin, dans nos territoires assez divers, se faisait varier.
01:17:34 Donc un, la sinistralité, l'obésité, la précarité sociale.
01:17:39 Nous avons de plus en plus, on l'a revu ce matin, une précarité sociale qui augmente, qui a des effets effectivement sur cette sinistralité.
01:17:47 Et l'âge des mamans, ça a déjà été dit, qui a cet impact. Donc il y a cette première chose là qui existe.
01:17:52 Ensuite, on a parlé de territoire. Moi, je vais séparer les territoires à les deux.
01:17:56 Il y a la partie métropole. Paris n'a rien à voir avec la province.
01:18:00 Des grandes métropoles, ce n'est pas comparable. Il y a un vrai maillage sur Paris.
01:18:03 Nous, on est une maternité de niveau 2B. On échange très bien avec l'ensemble des maternités.
01:18:08 On est en recours les uns des autres. Et quel que soit le statut, qu'il soit privé, public, privé lucratif et non lucratif, très honnêtement, il n'y a pas d'écart.
01:18:17 Tous nos praticiens sortent à peu près de la même université, fonctionnent très bien ensemble.
01:18:22 Et de ce côté-là, c'est plutôt bien maillé. On n'a pas la même chose. Et c'est pour ça que plusieurs fois, on a été utiliser le mot GHT.
01:18:28 Je ne suis pas tout à fait d'accord sur le thème GHT, zone d'implantation. Oui, je rappellerai, il y a deux termes.
01:18:32 Quand vous échangez avec une ARS, quand on parle d'autorisation, c'est zone d'implantation.
01:18:36 Et GHT, ça a une connotation dans les textes et dans la réalité. C'est plutôt l'organisation des établissements publics.
01:18:44 Je rappellerai que, par exemple, l'HAD doit faire partie des GHT. Celle de Metz, dont j'étais directeur général, parce que j'étais directeur général du Néos,
01:18:51 n'a jamais pu, malgré plusieurs demandes, rentrer dans les GHT. Et pour autant, la seule HAD qui fait de l'obstétrique à l'accès de maternité.
01:18:58 Donc, vous aviez une maternité privée, une maternité publique et au milieu, un acteur qui est effectivement privé et non lucratif,
01:19:05 qui gérait l'HAD pour ses deux maternités sans en avoir lui-même. Donc, zone d'implantation.
01:19:10 Et l'analyse par rapport à une zone d'implantation dans des territoires de province me semble plus appropriée et facilitera beaucoup plus la coordination
01:19:18 entre les différents acteurs. Dès qu'on parle exclusivement de GHT, on a tendance à exclure ou oublier certains acteurs.
01:19:26 Donc voilà. Et la partie territoriale est importante. Comment s'émailler ? La partie Moselle ne sera pas la même chose que la région parisienne ni que la Bretagne.
01:19:33 Donc je pense que là, de ce côté-là, il faut bien mesurer quels sont les risques et comment on doit pouvoir le faire.
01:19:39 Ensuite, on a parlé des effectifs des ressources humaines. Il y a l'organisation des effectifs et la disponibilité des effectifs.
01:19:48 Nous sommes tous acteurs de santé et nous puisons dans les mêmes ressources. On prend les mêmes internes qui sortent des mêmes CHU.
01:19:57 On prend les mêmes sage-femmes qui sortent malgré une année, qui disparaissent parfois. C'est comme les kinés pour une promo qui n'est pas sortie
01:20:03 parce qu'on a changé les études, qui doit s'anticiper au minimum 3-4 ans à l'avance. Mais on a cette partie-là.
01:20:09 Donc on est tous tributaires des mêmes ressources. Et donc on se doit d'avoir les mêmes règles de gestion, les mêmes fonctionnements.
01:20:17 Sinon, ça devient une concurrence les uns des autres et ça devient extrêmement compliqué.
01:20:21 Et on doit se poser la question aussi de l'installation en ville et de l'installation hospitalière. Une maternité, c'est 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, non-stop.
01:20:31 Parfois, un cabinet en ville, si ça a beaucoup moins d'inconvénients, même niveau de rémunération.
01:20:37 Et maintenant, les jeunes... J'ai commencé à embaucher des médecins, des sage-femmes il y a quelques années maintenant.
01:20:43 Les attentes ne sont plus les mêmes. Alors on peut en penser ce qu'on veut. C'est bien. Ce n'est pas bien, mais c'est comme ça.
01:20:48 Et d'ailleurs, dans le cadre des formations, même les internes, lorsqu'ils sortent du CHU... Et d'ailleurs, on le voit, les internes que l'on a,
01:20:54 pensaient quasiment les premières choses qui sont demandées, c'est le repos de garde, le temps de formation, etc.
01:21:00 Mais à la fin, combien de temps reste-t-il pour la formation ? Donc c'est comme ça. Je ne m'en plains pas, c'est une réalité.
01:21:05 Mais ça veut dire que les attentes sont celles-ci. Donc est-ce qu'avec ces attentes et le modèle économique auquel je vais revenir après,
01:21:11 est-ce qu'on a encore assez de sage-femmes, assez de pédiatres, assez d'obstétriciens ?
01:21:17 Et si ce n'est pas le cas, il faut qu'on se pose des questions du maillage territorial. Et comment on le fait ?
01:21:22 La partie niveau 1, niveau 2, niveau 3 a une réelle nécessité, une réelle reconnaissance.
01:21:27 Et si on met tout à d'autres niveaux, à un moment, on ne pourra pas tout couvrir. Donc il faut se poser la bonne question.
01:21:33 Mais on a donc une ressource collective de personnes que l'on forme. Il faut bien la répartir et bien voir le modèle et la contrainte.
01:21:41 Un hôpital, je suis navré de le dire, c'est plus de contraintes. Les urgences, les maternités, c'est 24 sur 24, 7 jours sur 7.
01:21:49 Et on a les urgences obstétricales aussi qui vont avec. Donc de ce fait, 1, ça s'organise.
01:21:54 Oui, il doit y avoir un intérêt économique pour les personnes qu'on embauche. Sinon, au bout d'un moment, elles quittent l'hôpital pour aller ailleurs.
01:22:01 Et c'est pas parce qu'elles ne veulent plus faire d'hôpital. C'est que la contrainte de leur vie, aujourd'hui, n'est plus compatible ou l'équilibre des choses.
01:22:09 Donc ça doit être mesuré et ça doit être organisé sur cette partie-là. Et puis après, la partie économique, j'entendais dire, et on a tous les mêmes problèmes.
01:22:19 Après, c'est vrai que certaines maternités ont fermé plus tôt. Alors c'est vrai que nous, je parle FERAP, on est majoritairement des congrégations.
01:22:26 Donc la naissance reste quelque chose. Donc même si – je confirme – ma maternité, mes maternités en FERAP ont très souvent été déficitaires.
01:22:35 Mais après, c'est aussi des choix de gouvernance qui ont été faits de maintenir quelque chose de déficitaire tant qu'on peut.
01:22:41 C'est pas un puissant fond, quitte à faire d'autres activités. Donc aujourd'hui, oui, c'est des activités plus économiquement plus viables qui financent les maternités,
01:22:52 parce que dans le sens... Même si on aurait pu, on aurait dû. Et c'est vrai que moi, qui étais à la fois la générale de santé à Vitalia, qui n'existe plus,
01:22:59 donc on va dire Ramsey, maintenant, Elsan, où on aurait pris la décision de fermer ces maternités, par la gouvernance et l'analyse globale qui est faite du modèle,
01:23:10 on les maintient. Mais aujourd'hui, on les maintient par des ficelles. Ce n'est pas normal. Et la dernière chose que je voudrais dire, c'est que cette précarité des patientes
01:23:21 fait qu'il y a tout un maillage en avant, en aval. Ça doit être organisé. Aujourd'hui, on fait porter sur les maternités des choses qui ne relèvent pas à des maternités,
01:23:29 qui pèsent économiquement, techniquement, socialement, mais aussi psychologiquement sur des médecins, des sages-femmes qui, à un moment, se disent « Je vais arrêter ».
01:23:38 Après, il y aura des questions. Je préfère répondre aux questions. Je vais vous donner juste un exemple. Donc on travaille beaucoup avec l'ASE.
01:23:43 En général, ça se passe plutôt bien pour autant. Mais c'est vrai que quand vous arrivez, vous arrivez sur une famille qui vient accoucher pour la troisième fois
01:23:51 dans votre maternité, la troisième année d'affilée, que vous avez le premier enfant qui a été placé, qu'on a dû alerter. Donc la maternité, la famille nous en veut,
01:24:03 nous menace, on porte plainte. Deuxième accouchement, c'est nous. Pas de restage. Secteur 1, on doit réalerter.
01:24:11 Quand le premier a été placé, on peut dire que le deuxième, ça va être pareil. Et là, de nouveau, le 24 décembre, de nouveau, troisième enfant,
01:24:19 de nouveau, on réalerte. De nouveau, je dois prendre des assurances sociales. Je dois moi-même appeler le procureur de la République.
01:24:25 On doit nous-mêmes annoncer à la famille qu'on a dû alerter. On doit faire la remise du bébé à la mère, le reprendre nous-mêmes.
01:24:34 Mais on nous dit que le bébé est trop jeune, la mère n'est pas sortante parce que c'est aryenne et qu'effectivement, on doit garder l'enfant
01:24:40 parce qu'il va pas être pendant 5 jours. Donc on fait croire à la famille qui a menacé de mort toutes les équipes, le directeur y compris.
01:24:47 Mais c'est normal, moi, c'est mon rôle. Que l'enfant a été pris, mais en fait, on le cache à un autre étage. On change de nom pour que la famille parte.
01:24:57 Et à côté de ça, on le garde pendant 5 jours pour qu'il puisse sortir, que l'ASE puisse faire son travail. Et c'est compliqué aussi.
01:25:02 Ce n'est pas une critique de l'ASE. Et on gère après la famille les plaintes. Et on met un vigile pendant 4 jours.
01:25:07 Est-ce que c'est le rôle aussi d'une maternité de faire tout ça qui était prévisible ? La réponse est non. Et donc notre désertification aussi
01:25:15 de certaines professions qui aiment la maternité, qui aiment faire des accouchements. Et je ne suis pas rentré dans le détail de obstétriciens et chirurgiens obstétriciens
01:25:25 qui fait que parfois, il est beaucoup plus intéressant de faire de la chirurgie programmée et d'arrêter. Et donc j'ai des praticiens de qualité extraordinaire
01:25:31 qui étaient d'excellence d'obstétriciens, qui ont abandonné l'obstétrique pour faire que de la chirurgie parce qu'à la fin, c'est plus tenable.
01:25:38 Et je ne vous parle même pas des assurances que doivent porter les établissements. Et certains de notre fédération ont eu... On peut tous avoir des problématiques.
01:25:47 Malheureusement, ça fait partie des aléas. Et quand il n'y a pas de couverture et que l'établissement doit tout prendre, je vous confirme qu'à un moment,
01:25:53 des décisions peuvent se faire vraiment à contre-cœur de fermer les maternités. Et attention parce qu'on se retrouve là à approcher vers un niveau
01:26:01 où la sinistralité par cette partie-là risque de s'aggraver. Et le dernier point, je m'arrêterai là-dessus. On parle de... Il y a la taille des maternités parce qu'il faut assurer des équipes.
01:26:11 Des équipes polyvalentes pour assurer. Mais il y a la taille. Il y a la taille minimum. On pourra, je pense, vous aurez des questions là-dessus.
01:26:17 Mais aussi la coordination des équipes. Quand au sein d'une même maternité, j'ai travaillé à la fois dans le privé et dans le lucratif.
01:26:23 Mais quand dans certaines maternités, en fait, vous avez deux équipes différentes d'obstétriciens pour une même maternité, il ne faut pas additionner fictivement.
01:26:30 C'est comme des GHT. Il ne faut pas additionner fictivement des personnes en disant que ça fait 5 obstétriciens. Non. Si vous avez au sein d'une GHT 3 établissements,
01:26:36 ça ne fait pas 5 sur 5 sites d'accouchement. Ça ne fait pas une équipe. Et au sein d'une même établissement, ces deux équipes qui ne travaillent pas bien ensemble,
01:26:45 ça ne fait pas une équipe. Ça fait deux équipes. Et c'est là aussi que les risques peuvent apparaître. La continuité. Et on regarde toujours qu'une seule équipe de pédiatres.
01:26:52 Donc la sécurité, elle rentre aussi par l'organisation. Mais pour autant, pour ça, si on arrive parfois sur certaines choses, c'est qu'il y a un sous-financement
01:27:00 sur les trois secteurs des maternités qui font qu'à un moment, oui, par nécessité et non pas par envie, on va devoir se réorganiser, soit par des risques
01:27:11 qui sont disproportionnés par rapport à l'objet, parce qu'il y a vraiment un risque véritable. Une coordination avec la ville. Et donc l'hôpital n'est pas là pour faire
01:27:22 toute la problématique sociale avant/après, pendant. Et puis bien sûr, la capacité d'assurer une continuité des soins derrière. Il y a aussi la taille des établissements pour cela.
01:27:32 Mais des établissements, c'est des équipes. Ce ne sont pas des établissements. Donc il faut rentrer un petit peu dans le détail aussi.
01:27:37 Voilà pour ces auditions au Sénat sur le secteur périnatal en France. C'est la fin de cette émission. Merci de l'avoir suivie.
01:27:43 Continuez à suivre l'actualité politique et parlementaire sur notre site internet publicsenat.fr. Je vous souhaite une très bonne journée sur Public Sénat.
01:27:50 [Musique]