Le président de la République a dévoilé ce jeudi 25 avril sa vision d’une "Europe puissance", à un peu plus d’un mois des élections européennes. Il appelle les Européens à « assumer des changements de paradigmes » dans un contexte international chamboulé par la compétition entre grandes puissances.
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NewsTranscription
00:00 Et donc, oui, cette ère où l'Europe achetait son énergie
00:05 et ses engrais à la Russie faisait produire en Chine
00:07 déléguer sa sécurité aux Etats-Unis d'Amérique est révolue.
00:12 Et donc, nous avons commencé des changements profonds,
00:15 mais nous ne sommes pas à l'échelle.
00:17 Parce que les règles du jeu ont changé.
00:21 Et parce que le fait même que la guerre soit revenue
00:23 sur le sol européen, mais qu'elle soit menée
00:25 par une puissance dotée de l'arme nucléaire change tout.
00:29 Parce que le fait même que l'Iran soit au seuil
00:31 de se doter de l'arme nucléaire change tout.
00:34 Premier changement des règles.
00:39 Le deuxième, c'est que sur le plan économique,
00:41 notre modèle tel qu'il est conçu aujourd'hui
00:43 n'est plus soutenable.
00:45 Parce que nous voulons légitimement tout avoir,
00:46 mais ça ne tient plus ensemble.
00:49 Nous voulons évidemment le social,
00:51 et nous avons le modèle social et de solidarité
00:54 le plus généreux du monde. C'est une force.
00:56 Nous voulons le climat avec l'énergie décarbonée,
00:58 je le disais, mais nous sommes le seul espace géographique
01:02 qui a pris les règles pour y arriver.
01:04 Les autres ne vont pas au même rythme.
01:07 Et nous voulons un commerce qui nous profite,
01:10 mais avec plusieurs autres qui commencent à changer les règles.
01:13 Du jeu qui sursubventionne,
01:15 de la Chine aux Etats-Unis d'Amérique.
01:19 On ne peut pas durablement avoir les normes environnementales
01:22 et sociales les plus exigeantes,
01:25 moins investir que nos compétiteurs,
01:28 avoir une politique commerciale plus naïve qu'eux,
01:31 et penser qu'on continuera à créer des emplois.
01:34 Ca ne tient plus.
01:36 Et donc le risque, c'est que l'Europe connaisse le décrochage.
01:40 Et cela, nous commençons déjà à le voir.
01:44 Malgré tous nos efforts,
01:46 le produit intérieur brut par habitant
01:50 a augmenté aux Etats-Unis de près de 60%
01:52 entre 1993 et 2022.
01:54 Celui de l'Europe a progressé de moins de 30%.
01:59 Et ceci avant même que les Etats-Unis d'Amérique
02:03 ne décident de l'Inflation Reduction Act,
02:05 et donc d'une politique massive
02:07 d'attraction de nos industries, de subvention
02:11 de toutes les industries et de technologies vertes.
02:17 Donc nous avons aujourd'hui un défi,
02:20 c'est d'aller beaucoup plus vite
02:22 pour revoir notre modèle de croissance.
02:25 Parce que là aussi, les règles du jeu ont changé.
02:28 Et elles ont changé de manière simple.
02:30 Les 2 premières puissances internationales
02:33 ont décidé de ne plus respecter les règles du commerce.
02:36 Je le dis dans des termes très simples.
02:38 Mais c'est ça, la réalité, depuis l'Inflation Reduction Act.
02:42 Là où, depuis 20 ans, tous collectivement, on disait
02:45 "On intègre la Chine dans l'OMC",
02:47 et puis notre objectif, c'est qu'au fond,
02:49 la 2e puissance commerciale et économique
02:52 suivent nos règles,
02:53 c'est comme si la 1re économie du monde
02:56 avait soudain décidé qu'elle allait faire comme elle.
02:58 C'est ce qui s'est passé.
03:01 Et donc nous ne pouvons plus tenir nos objectifs.
03:06 Le risque, c'est évidemment notre appauvrissement.
03:10 Et l'appauvrissement est dramatique
03:11 pour un continent comme le nôtre,
03:12 qui, en plus, a le modèle social le plus exigeant
03:15 et qui ponctionne le plus sur la richesse qu'il produit.
03:19 Et puis le 3e constat qui fonde
03:23 l'importance du moment que nous vivons,
03:25 c'est la bataille culturelle,
03:26 celle des imaginaires, des récits, des valeurs,
03:29 qui est de plus en plus délicate.
03:31 Nous avons longtemps pensé notre modèle irrésistible,
03:35 la démocratie qui se diffuse,
03:36 les droits de l'homme qui progressent,
03:38 le soft power européen qui triomphe.
03:41 Alors la démocratie continue d'être attractive
03:44 pour beaucoup dans le monde,
03:46 et regardons les choses lucidement.
03:49 Notre démocratie libérale est de plus en plus critiquée
03:52 avec des faux arguments,
03:53 avec une forme d'inversion des valeurs,
03:55 parce qu'on laisse faire, parce que nous sommes vulnérables,
03:58 mais partout sur notre Europe, dans notre Europe,
04:02 nos valeurs, notre culture sont menacées,
04:05 menacées parce qu'on vient en contester les fondamentaux,
04:10 en pensant qu'en quelque sorte,
04:12 des approches autoritaires seraient plus efficaces
04:14 ou attractives, menacées aussi
04:16 parce que nos rêves, nos récits
04:18 sont de moins en moins européens,
04:21 et que partout, les contenus auxquels sont exposés,
04:24 nos enfants, nos adolescents
04:26 sont de plus en plus américains ou asiatiques,
04:30 appartenant au surgissement numérique qui occupe nos vies,
04:33 et sur lesquels je reviendrai tout à l'heure.
04:35 Et donc oui, notre Europe
04:39 est en train d'être de plus en plus contestée
04:42 dans sa capacité à être attractive
04:44 sur son modèle politique,
04:46 avec, à mes yeux, beaucoup de mauvaises raisons
04:49 et de faux arguments,
04:50 et elle est surtout beaucoup moins puissante
04:52 dans sa capacité à produire des grands récits,
04:54 et des grands récits qui font rêver la planète,
04:57 et elle consomme de plus en plus des récits produits ailleurs,
05:03 ce qui ne nous permet pas de construire l'avenir.
05:06 Et ce sont ces 3 constats,
05:08 ce constat géopolitique et de sécurité,
05:10 ce constat économique, ce constat, au fond,
05:13 culturel et intellectuel,
05:16 qui me conduisent à dire aujourd'hui qu'au fond,
05:18 la question de notre souveraineté, dans son contenu même,
05:21 est aujourd'hui encore plus importante qu'hier.
05:25 Mais qu'est-ce que c'est être souverain
05:26 dans cette bascule du monde ?
05:28 Qu'est-ce que c'est être souverain quand je vous dis
05:29 "l'Europe peut mourir" ?
05:32 C'est que nous devons répondre à ces 3 défis du temps,
05:34 à cette accélération de l'histoire, à sa dramatisation.
05:38 Et donc la solution est dans notre capacité,
05:42 parce que les règles du jeu ont changé sur chacun de ces points,
05:46 eh bien, de prendre des décisions stratégiques massives,
05:51 d'assumer des changements de paradigmes,
05:54 des changements de paradigmes,
05:56 et au fond, d'y répondre par la puissance,
06:01 par la prospérité et par l'humanisme.
06:04 Et c'est sur ces 3 points aujourd'hui
06:06 que je voudrais revenir.
06:07 Je pense que c'est par la puissance,
06:10 la prospérité et l'humanisme
06:12 qu'on donne un contenu, en quelque sorte,
06:15 à cette souveraineté européenne
06:16 et qu'on permettra à l'Europe, oui,
06:19 d'être un continent qui ne disparaît pas,
06:21 un projet politique qui se tient dans ce monde
06:25 et à cette époque où il est menacé plus que jamais.
06:29 (Générique)
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