Le sénateur Union centriste de Seine-Saint-Denis, Vincent Capo Canellas, se montre particulièrement inquiet des conséquences économiques du mouvement social des aiguilleurs du ciel.
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00:00 – Il faut que chacun retrouve la raison,
00:01 cette grève pénalise beaucoup nos compatriotes,
00:04 certes elle s'applique avec la loi que j'avais proposée
00:08 et qui permet d'avoir une prévision à l'avance du nombre de grévistes
00:13 et qui permet une meilleure organisation du service minimum,
00:15 mais malgré tout il faut retrouver la raison,
00:18 il faut que chacun se remette à négocier…
00:20 – Juste votre loi, je le précise,
00:21 votre loi c'était pour imposer un préavis,
00:23 pour que les contrôleurs aériens se déclarent au moins 48 heures à l'avance,
00:27 sauf que là c'est le cas, ça fait 48 heures qu'on sait qu'il y aura une grève demain,
00:31 mais concrètement qu'est-ce que ça change dans le cas présent
00:34 pour les passagers qui ont prévu de prendre l'avion de l'heure ?
00:36 – La loi a très bien fonctionné le 19 mars,
00:38 il y avait un préavis de la fonction publique
00:39 qui était au fond peu suivi par les contrôleurs
00:42 et là il n'y a pas eu d'annulation de vol,
00:44 quelques mesures de régulation dans certains aéroports de moyenne importance,
00:49 c'est tout, donc ça a bien fonctionné.
00:50 Après lorsque le syndicat majoritaire
00:52 et lorsque l'ensemble des syndicats de la veston civile
00:54 pour une raison interne à leur organisation font grève,
00:58 à ce moment-là évidemment c'est massif,
00:59 quand vous avez 80% et plus de contrôleurs qui font grève,
01:02 évidemment malgré le service minimum,
01:04 c'est une perturbation très forte pour nos concitoyens
01:07 et pour l'ensemble des voyageurs, il faut que tout le monde retrouve la raison.
01:10 Il y a dans cette affaire un certain nombre de problèmes qui peuvent être réglés.
01:15 Moi j'appelle tout le monde à la conciliation
01:17 et il faut se remettre autour d'une table très vite.
01:19 On est sur un sujet où il y aura encore quelques turbulences,
01:22 ça ne va pas très vite se régler,
01:24 pour autant l'accord est à portée de la main.
01:27 Je connais ce sujet parce que je suis rapporteur des crédits de la veston civile
01:31 et que je fais actuellement un contrôle budgétaire
01:33 sur le sujet des protocoles sociaux,
01:35 c'est un protocole social qui est en cause,
01:37 c'est-à-dire que ça vise à conclure un accord entre les partenaires sociaux
01:41 et la direction de la veston civile
01:43 pour permettre de s'entendre sur la modernisation.
01:46 Normalement un accord, ça permet d'éviter les conflits,
01:49 et en l'occurrence c'est l'accord qui génère le conflit,
01:51 donc c'est un paradoxe,
01:52 il faut que tout le monde se mette sur la bonne trajectoire,
01:54 qu'on sorte de cette période de turbulences qui secoue trop tout le monde aérien,
01:58 les passagers, les compagnies, toute la chaîne de transport,
02:03 et donc retrouver la raison, se remettre sur la bonne trajectoire,
02:05 faire atterrir ce protocole, et le poser en douceur si je puis dire,
02:09 c'est une nécessité maintenant.
02:11 Je ne comprends pas qu'on n'ait pas trouvé déjà les voies de la conciliation,
02:14 le coût de ces grèves est très important,
02:17 il se chiffre en dizaines de millions d'euros,
02:19 et le coût du protocole finalement sera presque dépassé assez vite,
02:23 si les menaces de deuxième grève sont mises en œuvre,
02:28 à ce moment-là on aura perdu plus en coûts de la grève
02:32 que ce qu'on aurait dépensé sur le coût d'un protocole.
02:34 – Mais du coup la responsabilité de qui si l'accord n'a pas été trouvé ?
02:37 – Il y a deux parties, il faut qu'elles s'entendent,
02:39 je crois que tout le monde est de bonne volonté.
02:41 Ce que je veux dire quand même pour les passagers,
02:43 c'est que l'objectif de ce protocole,
02:45 c'est de s'entendre sur un programme de réforme, et c'est utile,
02:47 et c'est utile pour les passagers de main,
02:49 avec un contrôle aérien plus performant.
02:52 – Donc la réforme c'est une bonne chose ?
02:54 La réforme du contrôle aérien c'est une bonne chose ?
02:55 – Je crois que l'équipe qui a proposé ce protocole-là,
03:00 a posé tous les sujets qui sont des sujets difficiles de réorganisation.
03:04 Le métier de contrôleur n'est pas un métier facile,
03:06 c'est un métier qui s'exerce H24, 7 jours sur 7,
03:10 tout au long de l'année, et qui vise à assurer la sécurité des vols.
03:13 Donc c'est très important quand on est contrôleur aérien,
03:16 d'avoir un certain nombre de moyens,
03:18 et d'avoir un environnement de travail qui permette de l'exercer au mieux.
03:22 Mais aujourd'hui les passagers sont exaspérés,
03:24 ils en ont ras-le-bol, il faut l'entendre,
03:27 et j'appelle à la conciliation, il faut que tout le monde retrouve la raison,
03:30 et je souhaite que cette journée de grève soit la dernière.
03:33 Aujourd'hui, quand bien même il y aurait un accord,
03:35 ce que je ne pense pas, dans les heures qui viennent,
03:39 ça ne changerait rien pour demain,
03:40 parce que les programmes de vol doivent être ajustés,
03:42 et ils sont malheureusement très fortement à la baisse.
03:44 Mais il faut que d'ici…
03:46 – Mais ça changerait pour le week-end de la sanction.
03:47 – D'ici la fin de la semaine, il faut qu'un accord soit trouvé,
03:49 ça ne peut pas durer.
03:50 – Mais est-ce que ça veut dire que les pouvoirs publics vont devoir céder ?
03:52 – Ça veut dire qu'il y a un certain nombre de points d'accompagnement social
03:55 qui sont légitimes, et qui doivent être regardés,
03:58 et ensuite il faut aussi que les contrôleurs entendent la voix de la raison.
04:02 Ils ont un rôle majeur, c'est comme les pilotes finalement,
04:04 l'avion ne décollera pas si le contrôle aérien ne donne pas le top,
04:06 et n'assure pas la sécurité des vols,
04:08 c'est un sujet sur lequel on doit être extrêmement rigoureux.
04:14 – Bien, là-dessus il n'y a aucun doute.
04:17 Donc on a besoin des contrôleurs,
04:18 mais il faut aussi qu'ils comprennent l'environnement social,
04:21 la période n'est pas la plus simple pour obtenir des concessions.
04:25 Je pense que l'accord est à portée de la main,
04:28 mais maintenant il faut que le gouvernement siffle un peu la fin de la récréation,
04:32 si je puis dire.
04:33 – De quelle manière ?
04:35 – Eh bien, il faut que le gouvernement mette tout le monde autour de la table,
04:38 chacun a posé les sujets, tout est sur la table aujourd'hui,
04:43 et je pense que les contrôleurs et la direction peuvent trouver un accord,
04:46 je le souhaite en tout cas.
04:47 [Musique]