• l’année dernière
Avec Marc Rees, spécialiste du numérique, journaliste à l’Informé, Camille N Issenman, cofondatrice d’Opale (start-up spécialisée dans la vérification sécurisée de l’âge) et Arthur Melon, Délégué général du COFRADE (Conseil Français des Associations pour les Droits de l'Enfant)

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2024-04-15##

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00:00Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France. Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite. Vérissure présente...
00:08Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h-10h, Jean-Jacques Bourdin.
00:14L'ARCOM, l'autorité de régulation des communications, vient de publier une étude.
00:212 300 000 mineurs fréquenteraient chaque mois, fréquentent chaque mois, des sites à caractère pornographique.
00:29Alors, comment faire pour éviter que ces mineurs ne se retrouvent sur ces sites pornographiques ?
00:35Plusieurs propositions sont faites, cela fait des mois, mais des mois, que le gouvernement cherche une solution.
00:42L'ARCOM souhaite obliger les sites pornographiques à intégrer au moins un dispositif de vérification de l'âge de ses utilisateurs.
00:54Le débat est ouvert ce matin sur l'antenne de Sud Radio, l'autorité, l'ARCOM, évoque plusieurs solutions.
01:02La nécessité pour le visiteur d'enregistrer sa carte bancaire sur une plateforme, ou encore la reconnaissance faciale avec nous.
01:08Pour parler de tout cela, Camille Ennis-Henneman, qui est co-fondatrice d'Opal, start-up spécialisé dans la vérification sécurisée de l'âge.
01:16Bonjour, merci d'être avec nous, et Marc Ries, qui est spécialiste du numérique, journaliste à l'informer.
01:22Bonjour, et nous passerons un coup de fil tout à l'heure au délégué général du Conseil français des associations pour les droits de l'enfant.
01:28Alors, dites-moi, Camille Ennis-Henneman, des expériences sont en cours, ont été engagées, quels résultats ?
01:36Alors, il y a eu plusieurs expériences qui ont été réalisées, notamment une que nous avons réalisée, nous, chez Opal, chez opal.io.
01:45Nous l'avons réalisée avec le groupe Dorcel, qui a l'habitude, on va dire depuis un certain temps, de pouvoir tester des solutions de vérification de l'âge.
01:55Ils sont très engagés dans cette dynamique, et nous avons pu mettre en place notre système, qui est un système qui est dessiné par nature, par design, comme on dit dans la start-up nation,
02:07pour respecter les principes du double anonymat, c'est-à-dire qu'on ne connaît pas votre historique de navigation, et on ne connaît pas votre niveau d'identité en étant, nous, le tiers de confiance au milieu qui sécurise la transaction.
02:23Alors, comment faites-vous pour identifier les majeurs et les mineurs ?
02:28Eh bien, quand vous arrivez sur le portail, au moment où vous cliquez sur le bouton « j'ai plus de 18 ans », on vous propose non pas d'accéder directement au contenu, mais d'arriver sur une sorte de pop-up,
02:40et sur cette pop-up, une fenêtre qui s'ouvre, et sur cette fenêtre, on vous laisse le choix de plusieurs méthodes qui vous permettent de prouver votre âge,
02:52pas de vous identifier, de prouver votre âge. Sans vous identifier, on ne vous demande pas votre identité, on ne vous demande aucune autre information que de nous prouver votre âge.
03:00Et ça, vous pouvez le faire de quatre façons différentes, soit par le biais de l'analyse des traits de votre visage, donc on est capable, aujourd'hui, on a des technologies qui analysent les traits, les positions de certains traits de votre visage.
03:10Donc, vous vous mettez devant l'écran, vous montrez votre visage, et là, on analyse vos traits ?
03:15Oui, et on vous dit...
03:16Oui ou non ?
03:17On vous dit oui ou non, vous pouvez passer, vous passez instantanément à l'étape d'après.
03:20D'accord.
03:21Ou alors, vous pouvez le faire, si vous ne passez pas, par exemple, par cette analyse-là, vous pouvez décider de montrer votre pièce d'identité.
03:29Oui.
03:30Vous pouvez également utiliser votre identité digitale, donc il existe des identités digitales ou des wallets, ce qu'on appelle des wallets, des portefeuilles numériques dans lesquels vous avez des éléments d'identité.
03:40Vous pouvez les passer par notre système et on saura, on va récupérer uniquement le jeton de l'âge, et après, on passe toujours l'information par nous.
03:47Donc, c'est possible ?
03:48C'est absolument possible.
03:49Quels que soient les sites et quel que soit l'endroit où le serveur est domicilié, si je puis dire ?
03:56Alors, techniquement, c'est possible quel que soit le lieu où le serveur est domicilié.
04:00Maintenant, il y a des limitations qui ont été apportées dans le cadre de la loi SREN et dans le référentiel,
04:08puisque le point de la vérification ne s'appliquera qu'aux sites qui sont en France ou en dehors de l'Union Européenne.
04:18Et sinon, on ne peut pas tout contrôler ?
04:21Alors, on peut contrôler tout de même. Il y a une mesure dérogatoire pour les autres plateformes qui ne sont pas dans l'Union Européenne,
04:29qui est un peu plus longue, mais qui est quand même déjà un peu plus rapide que ce qui se faisait par le passé.
04:34Donc, on a quand même des mesures, mais on reste conforme aux droits européens.
04:38Marc Ries, c'est indispensable ces contrôles ?
04:42Alors, indispensable, oui, parce que je pense que tout le monde est d'accord avec la nécessité de contrôler l'exposition des mineurs
04:52face à ces contenus qui peuvent être extrêmement choquants.
04:55En suivant l'âge, je ne parle pas d'un mineur qui a 17 ans et 364 jours.
04:59Oui, bien sûr.
05:00Mais un très jeune de 8-9 ans qui, face à une image, c'est quand même assez problématique.
05:07Ça peut avoir des conséquences psychologiques lourdes.
05:10Donc, ce mécanisme-là, il est intéressant.
05:15Mais après, sur la mise en œuvre pratique, l'applicabilité de ce dispositif,
05:19on a deux acteurs sur la scène.
05:21À gauche, on a les sites Internet qui vont se voir contraints par l'ARCOM, cette autorité indépendante,
05:29de mettre en place un dispositif de contrôle d'âge qui tienne la route.
05:34Donc, ça, il n'y a aucun souci.
05:36Et d'autant plus que cette demande, cette mise en demeure de mettre en place ce dispositif
05:41va être effectuée avec un pistolet sur la tempe, pardon pour l'expression.
05:46C'est-à-dire que le site aura l'obligation de le faire
05:49sous la menace de sanctions financières extrêmement lourdes,
05:52voire d'un blocage d'accès chez les fournisseurs d'accès.
05:55Et là, un blocage d'accès chez les fournisseurs d'accès, c'est une petite mort numérique.
06:00Maintenant, on a un autre acteur sur la scène, ce sont les internautes.
06:06Les visiteurs.
06:07Les visiteurs.
06:08Alors, le contrôle d'âge, pour bien comprendre cela aussi,
06:11pour contrôler l'âge et isoler les mineurs afin des exclures,
06:15il faut évidemment contrôler l'âge de tous les internautes.
06:19Il faut absolument tout contrôler pour créer deux fils, j'allais dire.
06:23Première chose.
06:24Deuxième chose, il faut aussi faire confiance dans le darwinisme numérique
06:31de ces natifs du numérique qui, à 14 ou 15 ans,
06:37vont essayer de trouver des martingales, des mesures de contournement
06:41pour essayer d'accéder à ce qu'ils ont envie de voir.
06:44Oui, je comprends très bien parce que dans votre expérience,
06:47le garçon qui a 17 ans et 364 jours, il est mineur,
06:52mais deux jours après, il est majeur.
06:54Oui.
06:55Vous voyez, donc, la reconnaissance faciale, de l'âge, des traits,
07:00ce n'est pas évident.
07:02Bien sûr.
07:03Sur un mineur que vous décrivez qui est légalement mineur,
07:08mais qui est tout d'un adulte, on ne va pas être sur la reconnaissance faciale.
07:12Il aura d'autres modes pour passer.
07:14Après, il peut attendre deux jours et il passera.
07:16Oui, je suis d'accord.
07:18Ça fonctionnera.
07:19Mais l'objet et l'esprit de la loi n'est pas d'attaquer ceux-là.
07:25Le sujet, c'est d'éliminer ce gros flot que décrivait Marc.
07:29C'est tous ceux qui tombent dessus par hasard.
07:31Vous savez, moi, je suis maman de quatre enfants.
07:33Mon associé a lui-même cinq enfants.
07:35On s'est lancés là-dedans justement parce qu'on est en mission.
07:39Bien sûr.
07:40Et ça, ce n'est pas tenable.
07:42On ne peut pas laisser ça se réaliser.
07:45Donc, effectivement, ça va être un chemin qui va être un petit peu long,
07:51qui va mettre un peu de temps.
07:52Mais on commence comme ça.
07:53Et puis après, on a d'autres solutions.
07:55Vous êtes d'accord sur le fond, sur le constat.
07:58Mais vous n'êtes pas d'accord sur les solutions apportées.
08:00Vous n'êtes pas d'accord.
08:01Vous dites que vous êtes dubitatif sur l'efficacité des solutions aujourd'hui proposées.
08:08Alors, je ne suis pas dubitatif sur l'efficacité des différentes solutions
08:10qui sont proposées sur le marché.
08:13Par contre, je suis très confiant, entre guillemets,
08:16de la capacité d'adaptation des jeunes.
08:20Des jeunes qui vont contourner.
08:22Parce que des sites pornographiques, on en a des dizaines et des dizaines de milliers.
08:26Est-ce qu'on a recensé, il y a combien de sites pornographiques ?
08:28Je n'ai pas le chiffre.
08:29Il y en a sans cesse qui sont déclinés.
08:32De toute façon, d'un claquement de doigts, on peut recréer un autre.
08:35Bien sûr.
08:36Outre le fait que le texte a une portée territoriale.
08:41Ça a été souligné.
08:42À savoir qu'il va s'appliquer frontalement à des sites qui sont hébergés, installés en France.
08:48Oui.
08:49En dehors de l'Union Européenne.
08:50Mais pour des acteurs mineurs, comme Youporn, Pornhub.
08:53Mineurs, évidemment, c'est un peu péjoratif.
08:56Mais des acteurs comme Youporn, Pornhub, qui sont à Chypre, X-Annexique, X-Vidéo.
09:01N'allez pas sur les sites si vous êtes mineurs.
09:03Mais qui sont République Tchèque, etc.
09:06Là, la France va devoir d'abord contacter ses homologues.
09:10Oui, mais pardon, République Tchèque, c'est l'Union Européenne.
09:13Tout cela, oui.
09:15Mais ce que je veux dire par là, c'est qu'une solution franco-française
09:18avec une portée territoriale, on va dire, aléatoire.
09:23Est-ce que c'est la bonne solution ? Je ne sais pas.
09:26Je pense qu'il serait judicieux.
09:28Peut-être que l'expérience française va servir d'éprouvette
09:30pour une éventuelle solution européenne.
09:33Mais c'est peut-être à ce niveau-là que la solution devrait s'imposer.
09:36Justement, on va voir quelles sont les solutions possibles
09:40pour faire en sorte que le mineur ne se retrouve pas sur un site porno.
09:45Quelles sont les solutions possibles ?
09:47Vous avez énoncé certaines solutions.
09:50Il y en a peut-être d'autres.
09:51A tout de suite.
09:52Vous êtes sur Sud Radio, 9h42.
09:54Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
09:57Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
10:01Vérissure présente...
10:03Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
10:069h10, Jean-Jacques Bourdin.
10:08On va faire en sorte que les mineurs ne se retrouvent pas sur les sites porno.
10:14Il y a des solutions, nous allons voir des solutions possibles.
10:17Arthur Melon est avec nous.
10:19Il est délégué général du Conseil français des associations pour les droits de l'enfant.
10:23Bonjour.
10:24Bonjour.
10:25Quelles solutions préconisez-vous ? Avancez-vous.
10:29Je vais vous décevoir, monsieur Bourdin,
10:32parce que moi je refuse d'entrer dans ce genre de débat
10:35en tant que défenseur des intérêts des enfants.
10:37C'est pour moi un piège tendu par les plateformes pornographiques
10:41de vouloir tous nous faire débattre des solutions techniques.
10:43Pourquoi c'est un piège ?
10:45Parce que moi je prends les choses dans le bon ordre,
10:48c'est-à-dire appliquer la loi telle qu'elle existe aujourd'hui.
10:50Et la loi nous dit dans le Code pénal, article 224-24,
10:54qu'il est interdit de faire commerce de contenus pornographiques
10:58qui sont susceptibles d'être vus par des mineurs.
11:00C'est le cas aujourd'hui pour les plateformes qui sont mises en cause
11:04et elles vont nous demander de trouver à leur place
11:07des solutions pour se confirmer à la loi.
11:10C'est pas comme ça que ça se passe.
11:12Si elles estiment qu'aujourd'hui elles n'ont pas les solutions techniques satisfaisantes
11:16pour se conformer à la loi pénale,
11:18alors elles n'ont pas à faire commerce de ce type de contenus.
11:22Donc moi je ne peux pas accepter de faire une déresponsabilisation de la sorte
11:26en estimant que c'est à la société civile ou au pouvoir public
11:31de mettre en place des solutions techniques et de faire de la recherche
11:34pour leur dire à elles, les entreprises,
11:36comment est-ce qu'elles peuvent bien faire leur travail.
11:38Alors Arthur Melon, comment peuvent-elles bien faire leur travail ?
11:42Comment doivent-elles bien faire leur travail ?
11:45C'est-à-dire que si elles voulaient bien faire leur travail,
11:48elles devraient considérer que tant qu'elles n'ont pas apporté la preuve
11:52qu'elles ont les capacités techniques de faire commerce de leur contenu
11:56sans que des millions de mineurs aient accès à leur site,
12:01alors elles doivent cesser leur activité commerciale
12:04le temps de se mettre en conformité avec la loi.
12:07C'est un vœu pieux, c'est un vœu pieux Arthur Melon ça, c'est un vœu pieux.
12:11Ah bah si faire appliquer la loi et avoir un état de droit c'est un vœu pieux,
12:15alors oui c'est un vœu pieux.
12:16Non, mais faire appliquer la loi, ça veut dire, vous êtes clair,
12:19ceux qui n'appliquent pas la loi sont fermés.
12:22Oui, mais je veux dire, je suis juste clair sur le fait
12:25que quand les parlementaires adoptent une loi,
12:28qu'on essaye de la faire respecter.
12:30Je vais juste prendre un exemple.
12:32Oui, la loi nous dit que les trottinettes électriques
12:35doivent être bridées à 25 km heure.
12:37On ne peut pas accepter qu'une entreprise nous dise
12:39bah moi je vends déjà des milliers d'exemplaires,
12:42je ne sais pas comment les brider à 25 km heure,
12:44donc j'attends que le gouvernement fasse plancher des ingénieurs fonctionnaires
12:48pour m'envoyer des plans techniques et me dire comment brider mes trottinettes.
12:51Non, à un moment, avant de mettre un produit sur le marché,
12:54on s'assure que ce produit est conforme à la loi.
12:58Marc Ries, vous entendez, vous connaissez cette position.
13:06Je comprends ce que veut dire Arthur Mellon.
13:09Comme ces sites ne respectent pas la loi,
13:11autant les fermer.
13:13De l'ancienne législation, celle qui est encore en vigueur aujourd'hui,
13:19effectivement la charge de cette quête de solution,
13:24elle pèse sur les plateformes.
13:26Les plateformes ont mené une véritable guérilla judiciaire
13:29devant toutes les juridictions possibles,
13:31pour s'en dépêtrer.
13:34Contrôler l'âge, ce n'est pas évident.
13:36Aujourd'hui, avec la nouvelle législation qui a été adoptée la semaine dernière,
13:39qui est en attente de promulgation,
13:41il reviendra finalement à l'ARCOM de tracer une espèce de ligne droite
13:44et les sites auront à respecter cette ligne droite
13:46et s'il y a un écart, ils pourront être sanctionnés.
13:49Ce mécanisme-là, il est quand même extrêmement compliqué
13:52parce que d'abord il y a une logique de qui aura la patate chaude de cette responsabilité.
13:55Deuxièmement, la difficulté ici,
13:58c'est qu'on touche à un secteur qui est éminemment intime,
14:02outre le fait que le porno n'est pas illicite en lui-même.
14:07Le porno est licite.
14:09C'est un commerce qui est peut-être amoral aux yeux de certains,
14:11mais il est licite.
14:14Ce qui est illicite, c'est le fait de laisser accessible aux mineurs
14:18des contenus pornographiques.
14:20Marc Ries, vous avez une solution ?
14:22Est-ce que j'ai une solution ?
14:24Il y a une autre solution.
14:25Il y a une autre solution, allez-y.
14:27Il y a une autre solution, parce que là, actuellement,
14:29toute cette législation s'attaque au cœur des sites.
14:32L'idée, c'est de contraindre ces sites à mettre en place un contrôle d'âge
14:35d'une efficacité sans doute redoutable.
14:39Mais une autre solution, c'est s'attaquer à l'autre extrémité des réseaux,
14:44à savoir au niveau des écrans.
14:46Et là, on remet finalement...
14:48Les smartphones, les ordis, les tablettes...
14:51Oui, ça c'est peut-être la solution.
14:53Il y a une législation qui est en cours d'adoption,
14:56qui est déjà adoptée, mais qui va rentrer en application à partir de juillet,
15:00et qui va imposer sur l'ensemble des écrans commercialisés en France
15:05la possibilité pour les parents d'activer un contrôle parental
15:11qui va respecter des préconisations qui ont été...
15:15Donc j'active un contrôle parental sur cet écran,
15:19et en quoi ce contrôle parental va empêcher le jeune d'aller sur un site porno ?
15:25Il y aura des systèmes de listes noires,
15:27alors je n'ai pas tout le détail des solutions,
15:29puisque le texte n'est pas encore finalisé,
15:31mais il y aura des listes noires de sites, etc.
15:33Mais de toute façon, on n'a aucune solution qui fonctionne à 100%,
15:37et d'autant plus que tous ces textes-là s'attaquent souvent
15:42à des gros mastodontes de la pornographie.
15:44Mais après, il ne faut pas oublier une chose aussi,
15:46l'Internet est pluriel, et des réseaux de communication, on en a beaucoup,
15:49et notamment on a ce qu'on appelle ces boucles Telegram,
15:52qui est une messagerie dans laquelle on a des communautés d'utilisateurs,
15:55alors ici ils vont peut-être parler de jeux vidéo ou d'autres,
15:57mais on a aussi des boucles Telegram dédiées à la pornographie,
16:01et j'ai fait encore un test hier soir,
16:03et on trouve des top 20 des boucles Telegram
16:06les plus populaires en termes de pornographie.
16:08Et tout ce spectre-là, il est hors du projet de loi actuellement débattu.
16:13J'ai compris. Alors, sur les écrans, c'est une bonne solution ?
16:18Arthur Melon ?
16:20Encore, je ne partage pas cet avis,
16:23parce qu'on est encore en train de déresponsabiliser les plateformes.
16:26Prenons encore une image, il y a des dealers dans la rue,
16:29et on est en train de dire que c'est la faute des lignes de bus
16:32qui conduisent les enfants auprès de ces dealers,
16:34ou c'est de la faute des parents qui laissent leurs enfants traîner dehors.
16:37Encore une fois, les personnes qui mettent à disposition ces contenus
16:41sont les premières responsables.
16:43Donc, à un moment, il faut que, certes,
16:46l'ensemble des acteurs puissent jouer leur part,
16:48mais le premier acteur à responsabiliser,
16:51ce ne sont ni les parents, ni les fournisseurs d'objets électroniques,
16:56ce sont les entreprises...
16:58Quand Arthur Melon, mais quand l'acteur est identifié ?
17:02Oui, les acteurs, on les connaît,
17:05je vous signale qu'ils sont devant la justice depuis longtemps,
17:07et que la justice traîne.
17:08Donc, ce n'est pas compliqué de savoir.
17:10Et puis, je rappelle aussi que, selon l'ARCOM,
17:1260% des contenus consommés par les mineurs
17:15viennent de seulement 5 plateformes.
17:17Donc, il est vrai que la pornographie, ça se consomme aussi
17:19sur des myriades de petites applications,
17:21d'applications de messagerie, etc.
17:23Mais quand même, il y a aujourd'hui 5 grosses plateformes
17:26qui sont incontournables,
17:28et aujourd'hui, l'État français est en train de dire
17:30qu'il est dans l'incapacité de faire appliquer la loi
17:33qu'elle sait elle-même...
17:35Vous dites, c'est clair, pour résumer,
17:37vous dites que ce sont les plateformes
17:39qui doivent faire en sorte d'empêcher
17:42les mineurs de venir consulter des sites pornos.
17:45Pour vous, ce sont les premiers responsables.
17:47J'ai bien compris, Arthur Melon.
17:49Qu'en pensez-vous ?
17:51Que pensez-vous de tout ce qui vient d'être dit, Camille ?
17:53Moi, je comprends tout à fait la position de M. Melon.
17:57Maintenant, ce que disait Marc est très vrai.
17:59Internet est pluriel.
18:01La naissance même de ces plateformes
18:03a engendré des ruptures technologiques.
18:07On n'aurait pas Netflix,
18:09il n'y avait pas le streaming pornographique.
18:11Donc il y a quand même un mouvement
18:13qui est un peu en marche
18:15et contre lequel il est difficile de lutter.
18:17C'est vrai que la responsabilité pèse sur ces plateformes,
18:19mais c'est difficile de lutter contre le mouvement.
18:21Et moi, je maintiens vraiment
18:23qu'on doit avancer en cercle concentrique
18:25avec tous les éléments qu'on a à disposition.
18:28On fait beaucoup d'éducation aussi chez Opal.
18:31On essaie de participer à des sessions d'éducation
18:35auprès des plus jeunes.
18:37Tous les efforts seront bons.
18:39On parle beaucoup de pornographie,
18:41mais il y a d'autres sujets
18:43sur lesquels le contrôle d'âge
18:45devra s'appliquer.
18:47On pense à la consommation d'alcool,
18:49les paris en ligne
18:51qui prennent beaucoup nos jeunes,
18:53et puis sur les réseaux sociaux.
18:55Ce sont aussi des lieux qui ne sont pas
18:57destinés pour les enfants.
18:59Il y a ce sujet-là, mais il ne faut pas oublier
19:01ces autres points.
19:03Vous pensez que c'est un effort collectif ?
19:05C'est un effort collectif, absolument.
19:07Oui, qu'est-ce que vous voulez dire, Marc-Christophe ?
19:09Je veux dire que responsabiliser les plateformes,
19:11elles sont déjà responsables.
19:13Effectivement, elles sont éligibles à une sanction.
19:15Il peut y avoir des actions menées.
19:17Après, il faut que la justice derrière,
19:19il y a une courroie de transmission
19:21qui puisse répondre aux plaintes
19:23et que des enquêtes puissent être menées,
19:25et des acteurs sanctionnés.
19:27Après, il y a aussi un autre acteur qui a été
19:29peut-être un peu oublié,
19:31qui doit être remis au centre du village,
19:33c'est les parents.
19:35Toutes les solutions sont intéressantes.
19:37Il faut toujours les regarder
19:39avec un vif intérêt.
19:41L'intervention de l'État, etc.
19:43Mais après, il peut y avoir
19:45peut-être, c'est sans doute naïf
19:47de ma part,
19:49des actions d'accompagnement.
19:51Tout ne se résout pas par la loi et le bâton.
19:53On peut aussi avoir
19:55un accompagnement des parents, une sensibilisation
19:57pour leur expliquer comment faire,
19:59comment parler aux enfants de ces choses-là
20:01qui sont évidemment de l'ordre de l'intime.
20:05Il y a une dynamique
20:07à mettre en œuvre
20:09pour obtenir cet objectif-là.
20:11Arthur Melon, les parents aussi ?
20:15Il y a effectivement une chose extrêmement importante
20:17à dire, c'est que de toute manière,
20:19la technologie ne pourra pas répondre à tout.
20:21La technologie, c'est une solution
20:23dans l'ensemble du problème.
20:25L'autre solution, comme ça vient d'être dit,
20:27c'est l'éducation.
20:29Là où j'apporterais une petite nuance,
20:31c'est que je pense que l'éducation,
20:33surtout sur des sujets aussi difficiles,
20:35elle ne peut pas reposer en premier lieu
20:37sur les parents, même si évidemment
20:39ils n'ont pas à jouer, mais elle doit reposer
20:41aussi et surtout sur l'éducation nationale.
20:43On a là encore
20:45une loi qui, cette fois-ci
20:47depuis 2001, qui n'est pas appliquée.
20:49Ce sont ces fameuses trois séances d'éducation
20:51à la vie affective et sexuelle
20:53qui doivent avoir lieu chaque année
20:55de l'école jusqu'au lycée.
20:57Selon nous, c'est un élément essentiel
20:59dans la protection des mineurs, puisque effectivement,
21:01comme ça a été dit dans l'heure qui a précédé,
21:03si un mineur veut accéder
21:05à un site pornographique tôt ou tard,
21:07il y arrivera, quelles que soient les solutions technologiques.
21:09Comment est-ce qu'on fait pour que ce mineur
21:11ne se sente pas la nécessité
21:13d'aller consulter ces sites pornographiques
21:15parce qu'il n'a pas trouvé les réponses ailleurs ?
21:17Et quand il est confronté à ces images,
21:19comment est-ce qu'on lui a donné
21:21le recul critique nécessaire pour qu'il puisse
21:23resituer ces images et les prendre
21:25pour ce qu'elles sont, c'est-à-dire de la fiction
21:27et donc quelque chose qui doit être
21:29pris comme modèle pour sa propre sexualité ?
21:31Et là aussi, l'État est défaillant.
21:33L'État est défaillant dans l'application de la loi de 2001
21:35et l'État est défaillant dans l'application
21:37de la loi de 2001. Toutes les
21:39associations demandent depuis des années
21:41à ce que cette loi soit appliquée.
21:43Merci à tous les trois.
21:45Elles n'ont pas résolu le problème,
21:47mais nous faisons avancer la réflexion.
21:49C'est ce qui compte. Il est 9h57.
21:52Vous êtes sur Sud Radio. Merci.
21:54Amida Aman sera l'invité.
21:56Fondatrice de Radio Begum
21:58qui est la radio pour les femmes
22:00afghanes, sera l'invité.
22:02Tout à l'heure, deux Valérie Experts
22:04et Gilles Gansman, juste après
22:06les infos.
22:08Sud Radio, parlons vrai
22:10chez Bourdin. 9h10,
22:12Jean-Jacques Bourdin.
22:14Avec Verissure, le numéro 1 des alarmes
22:16en France. Rendez-vous sur
22:18verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.

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