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  • 02/04/2024
Du lundi au jeudi, rendez-vous, dès 6h30 avec Thomas Sotto et Marie Portolano. Et du vendredi au dimanche, c'est au tour de Damien Thévenot et Maya Lauqué de dynamiser le réveil.

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Transcription
00:00 Sur Télématin, on va bien sûr revenir sur les dernières infos autour de la disparition du petit Émile,
00:03 une partie des ossements retrouvés samedi par une promeneuse,
00:06 la porte-parole de la Gendarmerie nationale et votre invitée de 8h15, Johanna.
00:10 Bonjour, colonel. Marie-Laure Pesan,
00:12 alors depuis la découverte des ossements du petit Émile samedi,
00:16 ils sont étudiés par des équipes spécialisées.
00:19 Comment s'effectuent très concrètement ces analyses ?
00:23 Permettez-moi d'abord d'avoir une pensée pour la famille qui vit des moments difficiles
00:26 et qui attend des réponses.
00:28 On est là justement, mais tout en œuvre pour comprendre ce qui s'est passé.
00:31 On a aujourd'hui des experts de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale
00:35 qui sont arrivés sur place et qui vont pouvoir commencer à faire des recherches
00:40 dans le domaine plus scientifique.
00:42 Depuis hier, on avait la zone qui était figée et sécurisée
00:46 pour éviter une pollution et des intrusions sur le site.
00:49 Maintenant, une nouvelle phase démarre avec des recherches et des fouilles complémentaires sur le terrain.
00:54 Donc là, très concrètement, on a pu savoir qu'ils appartenaient au petit Émile.
00:58 Qu'est-ce qu'on peut apprendre d'autre à partir d'ossements ?
01:00 Alors vous avez plusieurs types d'analyses qui vont être menées.
01:03 Vous avez les ossements qui continuent à être analysés au laboratoire scientifique,
01:08 donc l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie qui est à Pontoise.
01:11 Et les experts qui sont dépêchés sur les lieux, eux, vont faire des recherches sur zone.
01:15 On peut découvrir de nouveaux indices, de nouveaux éléments sur cette zone de découverte.
01:19 Donc il va falloir les analyser.
01:20 Donc la présence des experts sur place sera une plus-value immédiate.
01:24 Mais on a aussi des analyses qui vont être faites sur le terrain.
01:27 Il faut savoir que quand un corps séjourne longtemps quelque part,
01:30 on peut retrouver des éléments sur le terrain.
01:33 Et donc les experts peuvent attester de la présence sur la durée de ces ossements
01:38 ou voir s'il a plutôt été déplacé.
01:41 Déplacé par un animal, possiblement, par un humain.
01:46 Oui.
01:46 Ce sont ces types d'informations qu'on peut avoir ?
01:49 On a plusieurs types d'hypothèses.
01:50 Dans le sol, si on ne trouve rien de spécifique qui laisse penser
01:54 que les ossements étaient là depuis longtemps,
01:56 ça peut donner un indice sur le fait que ces ossements ont été déplacés.
01:59 Donc soit ils ont été amenés par une personne humaine qui les a déposés là,
02:03 soit ça peut être un animal qui a déplacé des ossements.
02:06 Ça peut être aussi un changement de la configuration du terrain
02:09 dû à des intempéries, par exemple.
02:11 Donc tout ça, on va pouvoir préciser les choses en faisant des analyses sur place.
02:15 Parce que c'est une zone qui avait déjà été inspectée ?
02:18 Oui, c'est une zone qui a déjà été fouillée.
02:19 On avait engagé de nombreux moyens,
02:21 des gendarmes mobiles, des gendarmes départementaux,
02:23 des hélicoptères avec des caméras thermiques.
02:26 Il faut se replacer aussi dans le contexte de l'époque où on était au mois de juillet.
02:29 Il faisait très chaud, donc il y avait beaucoup de sources de chaleur
02:32 sur l'ensemble du territoire.
02:33 C'est une zone très escarpée avec une végétation dense.
02:37 Donc à l'époque, il y a une chance infime qu'on soit passé à côté,
02:40 mais c'est une hypothèse qui existe.
02:43 Et c'est possible de dater la date du décès ?
02:46 De savoir à quelle période le petit Émile est décédé ?
02:49 En fonction des éléments qui vont pouvoir être récupérés,
02:52 on pourra ou pas préciser les choses.
02:54 Ça, c'est vraiment les investigations qui vont permettre de le déterminer.
02:58 Ça peut prendre un certain temps.
03:00 Alors des fouilles sont prévues, des fouilles supplémentaires,
03:03 notamment à partir d'aujourd'hui ?
03:04 Oui, ça démarre aujourd'hui.
03:05 Qu'est-ce qui va se passer exactement ?
03:07 Plus d'équipes mobilisées sur le terrain ?
03:09 Un périmètre élargi ?
03:11 Alors depuis hier, on a déjà une centaine de gendarmes
03:13 qui ont été mobilisés,
03:14 qui sont vraiment sur site pour protéger le terrain.
03:17 On a deux équipes synophiles qui ont été dépêchées aussi
03:20 pour procéder à des recherches.
03:21 Ce sont des équipes qui sont spécialisées,
03:23 qui viennent spécifiquement du Lot.
03:25 C'est là où nous avons notre centre de formation
03:27 des équipes synophiles, des chiens de la gendarmerie.
03:29 Et donc, ils sont sur place aussi depuis hier soir.
03:33 Et on a également nos experts qui sont descendus de Pontoise.
03:37 On a des anthropologues, par exemple,
03:39 on a des biologistes,
03:41 et on a aussi ce qu'on appelle des coordonnateurs de scènes de crimes.
03:44 On appelle ce terme-là, c'est très générique,
03:47 c'est à partir du moment où on découvre une zone,
03:49 il faut analyser un site,
03:50 il y a une certaine méthodologie à respecter,
03:52 un ordre pour que les experts procèdent à leurs analyses.
03:56 Et donc, ce coordonnateur va lui gérer
03:57 tout l'aspect criminalistique de l'enquête.
04:00 Et à partir de maintenant, quelle est l'urgence,
04:02 quelle est la priorité pour les équipes ?
04:04 La priorité, c'est de comprendre davantage ce qui s'est passé,
04:08 comment ces ossements sont arrivés ici,
04:10 et pouvoir retracer une certaine chronologie,
04:13 savoir s'ils ont été déplacés.
04:15 L'analyse des ossements vont permettre aussi de savoir
04:18 s'il y a eu des éléments extérieurs,
04:19 s'il y a eu des traces de cou, des traces de dents d'animaux,
04:24 s'il y a eu des traces de coups, des traces de dents d'animaux,
04:25 toutes ces analyses-là vont nous aider à comprendre cette chronologie.
04:29 Et est-ce que cette découverte des ossements a un lien,
04:32 on y pense tous, avec la mise en situation,
04:34 l'espèce de reconstitution qui a eu lieu la semaine dernière ?
04:37 Pas du tout.
04:39 Non, pour l'instant, on n'a aucun élément qui nous permette
04:41 de faire un lien entre la mise en situation de jeudi
04:44 et la découverte fortuite par une randonneuse.
04:47 Donc pour l'instant, on ne peut vraiment faire aucun lien.
04:49 Donc le village a de nouveau été bouclé ?
04:52 C'est ça.
04:52 Donc ça réduit un peu les pistes ?
04:55 Oui, ce qui se passe, ce n'est pas que ça réduit les pistes,
04:57 c'est surtout que comme on a découvert un ossement sur un territoire,
05:00 on a fait un périmètre large et sécurisé,
05:03 de manière à pouvoir refaire de nouvelles fouilles
05:05 et pouvoir engager des moyens supplémentaires.
05:08 Toutes les pistes restent explorées,
05:09 parce que la découverte des ossements ne permet pas
05:11 d'aller dans un sens plutôt que dans un autre,
05:13 et de confirmer des hypothèses.
05:15 Donc on reste sur l'ensemble des hypothèses,
05:18 à savoir soit c'est Émile qui a eu un accident,
05:21 soit c'est une personne tierce qui a pu avoir une intention,
05:28 être mal intentionnée, ou alors ça peut être aussi un accident de voiture
05:32 ou autre qui n'a pas été connu et qui est à cette origine-là.
05:37 Donc accidentel ou criminel.
05:39 Donc ça veut dire que là, toutes les pistes restent envisagées,
05:41 ça n'a pas réorienté l'enquête ?
05:43 Non, ça nous permet d'avoir une certitude sur le fait que,
05:46 malheureusement, Émile est décédé,
05:48 mais ça nous permet d'orienter l'enquête autrement sur nos investigations.
05:52 Mais toutes les pistes continuent d'être explorées.
05:55 Donc on a vu qu'au niveau de l'ADN et de l'identification,
05:58 ça a été assez rapide, c'est-à-dire que dans les prochaines heures,
06:01 possiblement, on pourra avoir de nouvelles informations ?
06:03 Alors on aura peut-être des nouvelles informations.
06:06 Ça a été rapide parce qu'on a aussi mobilisé très rapidement des moyens
06:10 pour pouvoir transporter les ossements
06:12 à l'Institut de recherche de la Gendarmerie.
06:14 Donc dans la nuit, on a des hélicoptères qui se sont relayés
06:17 pour qu'en quatre heures, on puisse transporter ces ossements.
06:21 On a maintenant des analyses qui continuent d'être faites.
06:24 Donc sur les ossements, sur Pontoise, peut-être qu'il y a des éléments,
06:27 des indices qui vont nous permettre de progresser,
06:29 d'avoir de nouvelles données.
06:31 Et puis les recherches qui vont être faites sur le terrain
06:33 vont peut-être nous amener à découvrir de nouveaux ossements
06:36 ou des éléments, des vêtements, des objets
06:39 qui pourraient nous donner des informations sur ce qui s'est passé.
06:42 Donc oui, dans les prochaines heures, on pourrait avoir de nouveaux éléments.
06:45 Merci beaucoup, colonel Marie-Laure Pesan,
06:47 porte-parole de la Gendarmerie nationale,
06:49 d'avoir été avec nous ce matin.