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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de nos écoles visées par des menaces terroristes.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00 On va avancer parce que les lycées sont en permanence sous les menaces,
00:03 que ce soit là ce type de menaces ou les menaces terroristes,
00:07 parce que chaque jour, il y a des mails malveillants
00:10 qui sont envoyés à des dizaines d'établissements.
00:13 Ça a touché l'île de France, le Grand Est, le Nord et le Sud-Est.
00:15 Aucune région n'est plus épargnée.
00:17 Tous les lycées sont menacés d'attentats terroristes.
00:19 On fait le point avec Noémie Chaud, si je vous passe la parole.
00:22 Les établissements ont été visés via la plateforme Paris Classe Numérique.
00:26 Il s'agit de ces espaces numériques de travail
00:29 qui permettent aux parents, aux enseignants, aux élèves
00:31 de communiquer entre eux.
00:33 Le rectorat de Paris indique qu'un message de vigilance
00:35 a été transmis à tous les chefs d'établissement.
00:37 Les comptes ont été bloqués, les incidents, bien entendu, signalés.
00:41 Pour chaque établissement ciblé, la menace est prise au sérieux
00:45 et des levées de doutes ont été organisées,
00:47 parfois avec des brigades synophiles.
00:49 Selon nos confrères du Parisien,
00:51 certains établissements scolaires sont restés fermés ce matin.
00:54 C'est le cas du Collège Georges Duhamel, dans le 15e arrondissement,
00:57 ainsi que les écoles maternelles et élémentaires situées à proximité.
01:02 La semaine dernière, une trentaine d'établissements,
01:04 en majorité de la région parisienne, mais aussi de Bretagne,
01:07 avaient reçu ces menaces.
01:08 Hier, ce sont des dizaines de lycées du sud de la France
01:11 qui ont été visés. Certains ont même dû être évacués.
01:13 Lundi, les chiffres donnés par l'Éducation nationale
01:16 étaient de 130 collèges et lycées touchés.
01:19 Un chiffre qui vient donc s'alourdir aujourd'hui.
01:21 Merci, Noémie. On apprend à l'instant que,
01:23 sur ces menaces de mort,
01:26 deux nouvelles enquêtes viennent d'être ouvertes à Paris.
01:29 C'est-à-dire que Tatiana Honard-Bernzac...
01:31 Ça n'arrête pas, en réalité.
01:32 L'école est attaquée tous les jours dans notre pays,
01:35 par tous les biais possibles.
01:36 Soit des menaces de mort, soit des menaces d'attentat,
01:38 de décapitation... C'est tout le temps le même mail.
01:41 "On va vous décapiter, bande de couffards.
01:43 "On viendra vous égorger. Vous êtes des mécréants."
01:46 Ce sont des coups de boutoir permanents.
01:48 Alors, il y a d'un côté une réponse politique, si j'ose dire,
01:52 qui est le discours de fermeté de Gabriel Attal,
01:54 qui a répété encore il y a quelques jours
01:55 que le cyberharcèlement et les menaces de mort
01:57 ou les alertes à la bombe via les écoles,
01:59 c'était trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
02:02 Mais ça, si vous voulez, c'est très bien de m'en dire ça,
02:04 mais ça ne fait pas avancer la problématique.
02:06 La problématique, c'est la suivante.
02:08 C'est qu'en fait, en réalité,
02:10 d'abord, il faut qu'il y ait la preuve par l'exemple.
02:13 C'est-à-dire qu'il faut des sanctions fermes
02:14 pour qu'on montre qu'on ne peut pas impunément
02:17 mettre le bazar à ce point-là et menacer des écoles.
02:20 C'est la première chose.
02:21 Et puis, deuxièmement,
02:22 il faut aussi montrer que les écoles sont sécurisées.
02:24 Parce que je rappelle ce discours,
02:26 sous les 350 établissements,
02:27 il y aurait des trous dans la raquette en termes de sécurité,
02:30 avec cette question des intrusions dans les écoles,
02:32 donc les alertes anti-intrusions qui ne fonctionnent pas toujours,
02:35 qui n'existent pas,
02:36 la question des portiques de sécurité ou pas.
02:38 Bref, il va falloir quand même aussi trouver un système
02:41 où on puisse pérenniser,
02:43 ou plutôt où on puisse sanctuariser l'école
02:45 sans que ça devienne un bunker.
02:46 Et ça, c'est un problème, parce qu'en fait,
02:48 de façon plus générale,
02:49 je pense à tous ces discours sur l'entrisme
02:52 et sur ces coups de boutoir,
02:53 justement, la façon dont l'islam radical
02:56 s'immisce petit à petit
02:57 via les frères musulmans dans la société française.
03:00 Et on le voit, il suffit de regarder ce qui se passe
03:01 dans les clubs de sport, les associations, l'université,
03:04 les écoles, évidemment,
03:05 dans la mode, dans l'économie du halal.
03:07 Plein de chercheurs l'expliquent, l'ont théorisé,
03:11 expliquent qu'il y a deux choses terribles
03:13 pour les islamistes radicaux.
03:15 C'est, d'une part, l'école,
03:16 et c'est ce qu'a expliqué Gabriel Attal,
03:17 parce que, justement, c'est là où on s'émancipe,
03:19 c'est là où on se libère,
03:20 et c'est là où on remonte contre l'obscurantisme.
03:22 Et puis, c'est aussi la mixité.
03:24 C'est-à-dire que leur talon d'astille,
03:26 évidemment, c'est la mixité,
03:27 et c'est d'imposer une mixité partout, tout le temps.
03:30 Et donc, ça, c'est un vrai travail à avoir.
03:32 Vincent, un dernier mot là-dessus ?
03:33 Non, tout ça est totalement vrai,
03:34 mais il y a une espèce de stratégie de la tension
03:35 qui profite toujours, évidemment,
03:37 aux extrémistes, et on est frappés
03:39 de cette espèce de façon délectrisée, quand même,
03:42 avec cette menace qui tétanise tout le monde.
03:45 Effectivement, cinq jours après le carnage de Moscou,
03:48 qui nous a rappelé, quand même,
03:49 qu'il y avait une menace bien réelle, bien présente,
03:51 et beaucoup moins loin que les canons chinois ou russes.
03:58 Et donc, je pense qu'ils profitent de tout,
03:59 et tout fait ventre.
04:01 Quand vous avez un agenda,
04:02 quand vous avez un but comme ça déterminé,
04:04 qui est celui d'effaire musulmans, des islamistes en général,
04:07 tout profite.
04:09 La stratégie de la tension, ça vous profite, évidemment.
04:11 Qu'il le soit, effectivement. Oui, Jean-Sébastien ?
04:13 Il y a tout ce qui est souterrain.
04:14 C'est-à-dire qu'il y a ces menaces, effectivement,
04:15 qui s'inscrivent dans une stratégie de la tension,
04:17 mais il y a tout ce qui se passe dans le quotidien.
04:18 C'est-à-dire la pression sociale.
04:20 Parce que pourquoi il est important
04:21 que l'école soit préservée des signes religieux ?
04:23 C'est pas tant parce que c'est dérangeant
04:24 de voir quelqu'un qui exprimerait qu'il a des convictions religieuses.
04:28 C'est parce que c'est la pression sociale qui va avec.
04:31 Bien souvent, et nous sommes en période de Ramadan,
04:32 il y a la pression qui s'exerce sur ceux qui ne font pas le Ramadan.
04:35 Alors, elle s'exerce dans un certain nombre d'endroits
04:37 ailleurs dans la société française,
04:38 mais l'école, elle doit en être préservée.
04:40 Qu'il n'y ait pas des enfants à qui on dise
04:42 que tu es un bon ou une mauvaise musulmane,
04:44 parce que tu ne portes pas le roi,
04:45 ou parce que tu parles à des garçons,
04:47 alors qu'en tant que musulmane, tu ne devrais pas parler à des garçons,
04:49 ou parce que tu ne fais pas le Ramadan,
04:51 parce que c'est ça qui se passe dans les écoles françaises.
04:53 Et il y a même une pression qui s'exerce sur les autres élèves.
04:56 Je crois vous avoir déjà mentionné le cas de cette jeune fille
04:59 qui avait dénoncé, enfin, elle a même pas dénoncé,
05:01 elle a protesté contre un camarade
05:02 qui diffusait des vidéos de décapitation de Daesh.
05:06 Que lui est-il arrivé ? Harcèlement scolaire,
05:07 aucun soutien de l'établissement, aucun soutien de l'acteurat.
05:10 - Elle a quitté l'établissement, j'imagine ?
05:11 - Non seulement elle a quitté l'établissement, ses parents ont dû quitter la ville.

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