• il y a 9 mois
100% Sénat diffuse et décrypte les moments forts de l'examen des textes dans l'Hémicycle, ainsi que des auditions d'experts et de personnalités politiques entendues par les commissions du Sénat.
Année de Production :

Category

📺
TV
Transcription
00:00:00 [Musique]
00:00:09 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver sur Public Sénat pour un nouveau numéro de 100% Sénat,
00:00:14 l'émission qui vous fait vivre les travaux de la Haute Assemblée.
00:00:17 On va parler automobile dans cette émission puisque les sénateurs ont auditionné la semaine dernière
00:00:22 le président du conseil d'administration du groupe Renault, Jean-Dominique Senard.
00:00:26 L'occasion dans ces échanges de détailler la stratégie de Renault pour réussir la transition vers le véhicule électrique.
00:00:32 Je vous laisse écouter ces échanges.
00:00:34 Vous avez évoqué les doutes de votre groupe sur l'électrification complète du parc automobile.
00:00:43 Et on a effectivement un contexte qui évolue.
00:00:48 Vous savez, il y a eu une dérogation dans l'accord sur 2035 sur la fin des moteurs thermiques
00:00:56 qui a été portée par un parti politique en Allemagne au nom des intérêts de Porsche.
00:01:03 C'était quand même ça, les carburants de synthèse, c'était Porsche qui voulait les défendre.
00:01:07 On a Trump qui, dans sa campagne électorale, lui aussi souhaite remettre en cause l'électrification des véhicules
00:01:16 même si des États comme la Californie, au fond, ne dépendent pas de la politique de Trump,
00:01:21 mais ont leur propre politique en matière de fin du thermique, que ce soit dans les voitures comme dans les camions.
00:01:27 Donc la question que je vous pose...
00:01:30 Et on a Stellantis qui, lui, fera 100% électrique pour le marché européen dès 2030, donc en avance de la réglementation européenne.
00:01:39 Comme ça, je voulais vous poser une question franche.
00:01:42 Est-ce que vous n'avez pas l'impression de ne pas prendre le bon train de la compétitivité en matière automobile
00:01:54 en étant finalement dans le camp un peu conservateur de la transition de l'automobile,
00:02:00 en continuant à jouer avec les Chinois, y compris...
00:02:05 Je n'ai pas bien compris quelle était la position de Renault sur la question qu'a demandée la présidente vis-à-vis de l'enquête de la Commission
00:02:13 sur le dumping chinois en matière de véhicules électriques.
00:02:16 Vous êtes encore dans l'Association européenne des constructeurs automobiles,
00:02:19 qui, pour le moins, est ambiguë du fait des intérêts allemands sur la Chine.
00:02:24 Donc est-ce que vous n'avez pas l'impression de ne pas prendre le bon train en matière d'évolution forte du secteur automobile ? Merci.
00:02:32 Merci. Voilà, M. le Président. Je vous laisse la parole pour répondre à ces trois premières et sous-questions.
00:02:38 Oui. Merci beaucoup. Je suis désolé de la dernière remarque, parce que j'avais espéré vous faire passer le message inverse dans mon propos liminaire.
00:02:46 Mais enfin, je vais essayer de me rattraper.
00:02:50 Alors, vous me parlez... D'ailleurs, beaucoup de choses se recoupent.
00:02:54 Lorsque vous me demandez ce qu'il en est de la question du vote du Parlement européen sur l'arrêt des véhicules thermiques en 2035,
00:03:02 il est de notoriété publique que les constructeurs français – d'ailleurs, c'est unanime ce côté-là – ont souhaité, au moment où ce vote se faisait,
00:03:13 éventuellement avoir un léger délai supplémentaire autour des années 2040 pour les moteurs hybrides.
00:03:18 Ceci n'a pas été entendu, n'a pas été fait. Très bien.
00:03:22 Le rôle du monde politique, c'est de prendre des décisions et de mettre en œuvre des réglementations.
00:03:28 Notre rôle, c'est de les mettre, nous, ensuite en application et de faire trouver les moyens nécessaires pour les mettre en œuvre.
00:03:36 Je ferai simplement une remarque au passage. C'est que la décision a été prise à Bruxelles après – j'allais dire – des dialogues qui n'étaient pas toujours très faciles.
00:03:46 J'allais dire qu'il se trouve qu'à cette époque-là, l'industrie automobile n'avait pas forcément le vent en poupe.
00:03:51 Et je dirais que nous n'avons à l'époque été un peu soumis à une forme – j'allais dire – de déni autour de notre capacité d'innovation.
00:04:03 Je l'ai vécu comme d'autres dans le monde automobile avec beaucoup de souffrance. Mais c'est comme ça.
00:04:08 Et je voudrais simplement faire remarquer que la décision a été prise avec un niveau d'analyse d'impact qui est proche – j'allais dire – de pas grand-chose.
00:04:19 J'espère ne choquer personne en vous disant que l'analyse d'impact n'a pas été faite.
00:04:24 J'en veux pour preuve qu'une fois que la décision est prise, tout le monde a découvert ou a fait mine de découvrir que nous avions un énorme sujet
00:04:33 autour de la question des ressources nécessaires pour alimenter les usines de batteries que nous sommes en train de mettre en place en France
00:04:41 et nous concurrons de la même manière, considérant que de fait, l'Europe était dépourvue d'accès significatif aux mines dans le monde
00:04:52 qui produisent des métaux nécessaires à la fabrication des batteries. J'ai cité le lithium, le nickel, le manganèse, le cobalt, les terres rares,
00:05:01 ne serait-ce que le cuivre aussi est un sujet majeur, comme vous le savez, et même à court terme. Et que donc cette découverte,
00:05:09 liée à un certain nombre de rapports qui sont sortis après coup et qui ont été très bien faits, évidemment, ont tout simplement entraîné le fait
00:05:17 que l'industrie automobile se retrouvait devant des défis majeurs qui n'avaient pas été anticipés. Je ne vais pas faire trop long sur ce sujet,
00:05:25 mais chacun sait, et on ne va quand même pas le reprocher à la Chine, que depuis 25 ans, la Chine avait mis en place une stratégie extraordinairement directive
00:05:35 en la matière, mettant la main sur une quantité significative d'exploitation minière dans le monde, en Afrique et ailleurs.
00:05:44 La Chine domine aujourd'hui entre 60 et 70% de l'accès aux mines nécessaires, aux métaux pour la production d'énergie électrique.
00:05:55 Et j'allais dire peut-être un pas plus loin, elle domine entre 70 et 75% selon les métaux, l'industrie de la transformation de ces métaux,
00:06:06 qui, je vous le rappelle, est une industrie extrêmement lourde, qui nécessite des investissements majeurs, parce que le métal, une fois extrait de la mine,
00:06:14 doit être raffiné en plusieurs étapes pour être capable ensuite d'être intégré dans des cellules de batterie. Faire une cathode et faire une anode nécessitent évidemment des métaux.
00:06:25 Je n'ai pas évoqué le graphite, j'aurais pu le faire, puisqu'il est absolument essentiel pour fabriquer une anode.
00:06:30 Et donc, ce constat-là, soyons clairs, il faut regarder les choses en face, c'est pour ça que je crois que la lucidité est la première des vertus,
00:06:37 au fond, est apparue après la décision et non pas avant. L'autre sujet qui est apparu effectivement dans la foulée, c'est que les demandes
00:06:49 vont nécessiter l'électrification de la mobilité en Europe, mais pas seulement, parce qu'il s'agit là aussi de la décarbonation de l'ensemble de l'industrie,
00:07:01 qui est en train d'électrifier une immense partie des processus de production. Et donc là, je sors un instant d'automobile, mais cette demande d'énergie,
00:07:10 notamment d'énergie électrique, est considérable et que les chiffres aujourd'hui que nous avons devant nous, y compris ceux que le gouvernement français
00:07:17 nous présente dans le cadre stratégique de décarbonation, sont des chiffres qui aujourd'hui impressionnent par l'ampleur des besoins nécessaires,
00:07:27 et que donc nous nous retrouvons tant en termes de capacité électrique disponible que de son prix, qui est une incertitude aujourd'hui, devant un deuxième grand défi.
00:07:40 Alors, je vais arrêter de vous mettre des défis sur les épaules. Ils sont ceux des nôtres. Mais considérez, si vous voulez bien, que le sujet n'est quand même pas
00:07:47 du premier simple, et qu'une fois qu'on a dit ça, notre devoir à nous, c'est de trouver les chemins pour faire en sorte d'arriver au bout, et de mettre en œuvre
00:07:56 en Europe les réglementations qui sont ce qu'elles sont. Alors, ce que je voulais vous dire dans cette histoire-là, c'est que non seulement on va le faire.
00:08:04 Vous avez évoqué notre concurrent qui, après des déclarations sur l'électrification de son parc, je vous dis tout de suite que nous aussi, on a dit clairement,
00:08:13 directeur général, moi-même, qu'en 2030, la totalité de la production de Renault sera électrique. J'ai même rajouté qu'Alpine le serait.
00:08:19 Et donc il n'y a absolument aucun sujet par rapport à Renault. Je ne suis pas tout à fait à l'aise avec vous quand vous dites que nous sommes sur le côté conservateur
00:08:27 de la transition énergétique. Je ne crois pas qu'il y ait une seule entreprise en France, en tous les cas dans l'automobile, on va dire ça comme ça,
00:08:34 qui investisse autant d'argent que nous dans notre pays sur cette question électrique. Je crois qu'il n'y en a aucun. Je suis prêt à le démontrer.
00:08:40 C'est absolument considérable, les montants que nous sommes en train de mettre en place. Et donc voyez-vous que votre propos tout à l'heure, M. Jadot,
00:08:46 je comprends d'où vous venez et que vous ayez ce doute. Mais moi, je ne l'ai pas. Et j'ai peur de vous dire que les stratégies que nous menons aujourd'hui
00:08:53 sont justement prêtes, non seulement prêtes, mais on sera prêts en avance pour autant, pour autant que les défis dont je viens de vous parler
00:09:00 puissent être résolus. Et pour ce faire, mesdames et messieurs, je vous le dis, nous ne pourrons pas le faire seuls. Il y a des choses qui dépendent de nous.
00:09:08 Ça, c'est le côté technologique. Et au passage, j'en profite pour vous dire qu'une des choses que j'aurais aimé dans la décision de Bruxelles,
00:09:14 c'est qu'elle n'impose pas nécessairement le choix de la technologie. Au fond, la neutralité technologique est ce qui fait l'honneur de l'industrie.
00:09:22 Or, en l'espèce, ça n'a pas été le cas. Et c'est le devoir de l'industrie de trouver les voies et moyens de mettre en œuvre une réglementation.
00:09:29 Mais ça n'est pas à d'autres acteurs de le faire. Une fois que j'ai dit ça, je ne retire rien à ce que je viens de dire. Nous ne pourrons jamais le faire seuls.
00:09:38 Il y a des choses qui ne dépendent pas de nous. Et quand j'ai porté la question des matériaux, comment voulez-vous que Renault ou ses concurrents,
00:09:46 seuls, fassent que l'accès à ces matériaux, la sécurité des ressources puissent se faire ? On ne pourra le faire que si nous nous considérons comme un ensemble.
00:09:56 Et le monde politique, pour moi, le secteur public, pour lequel j'ai un immense respect – vous connaissez ma fibre publique dans cette affaire –,
00:10:02 je pense que nous ne réussirons que nous travaillons ensemble. Je reviendrai sur cette question de la diplomatie et des métaux,
00:10:11 qui me paraît être un des actes les plus forts que l'on puisse imaginer dans l'association publique-privée dans l'avenir.
00:10:21 Pour l'énergie, c'est exactement la même chose. Nous avons la chance aujourd'hui en France d'avoir reconsidéré, si je puis dire, la question du nucléaire.
00:10:29 C'est à la fois une force pour la décarbonation globale de nos activités. C'est aussi une force dans la capacité d'alimenter nos activités
00:10:39 avec une énergie qui est décarbonée et en espérant que son coût sera à la hauteur de la compétitivité nécessaire.
00:10:46 On a besoin de vous. On a besoin de votre influence, de vos apports. Encore une fois, nous, l'industrie, on se débrouillera pour trouver
00:10:54 les technologies qui vont bien. Mais on a besoin de vous pour assurer ces défis. Et c'est une réponse à votre question, monsieur, sur le décembre 2035.
00:11:01 Donc 1) Nous sommes totalement en phase avec le fait qu'en Europe, nous aurons une activité automobile électrique. C'est clair.
00:11:09 Et Renault joue sa part, je vais dire, presque plus que n'importe quel autre acteur. Mais ce sera une réussite si les grands défis que je viens d'évoquer
00:11:19 – j'en ai cité 2, ils sont majeurs – sont résolus dans le même temps. Ce qui me permet d'ailleurs, au passage, de répondre à une autre question.
00:11:26 Excusez-moi si l'ordre n'est pas totalement respecté. Mais je crois que c'est nécessaire pour la compréhension du propos.
00:11:35 Dans mon propos liminaire, j'ai indiqué que nous avions décidé dans le groupe Renault de conserver non seulement notre connaissance en technologie
00:11:45 des moteurs thermiques, mais des moteurs hybrides, puisqu'ils rentrent dans cette catégorie des moteurs thermiques, qui sont, comme je vous le dis aujourd'hui,
00:11:52 extraordinairement au point. C'est-à-dire que si le monde entier était équipé des derniers moteurs thermiques hybrides de Renault,
00:11:59 la question de la pollution de la mobilité serait beaucoup bien atténuée. Mais ce n'est pas le cas. Bien, je le regrette. Mais ça pourrait peut-être venir.
00:12:09 Et donc je voulais dire que la raison pour laquelle nous avons conservé ça, c'est parce que nous ne pouvions pas faire une insulte à 120 ans de recherche technologique
00:12:15 absolument remarquable, qui toute l'industrie française confondue, notamment dans la mobilité – je suis bien placé pour en parler dans le cadre de Michelin –
00:12:21 fait que nous travaillons sur la décarbonation de notre industrie depuis des années, comme M. Jourdain faisait de la prose, sans le savoir.
00:12:28 Et que j'en ai un peu assez d'être considéré dans l'industrie automobile comme étant les vilains canards qui n'ont jamais rien fait de leur existence
00:12:35 pour le progrès technologique et la décarbonation de notre pays. Nous l'avons fait pendant des décennies. Simplement, aujourd'hui, nous vivons une certaine
00:12:42 accélération. C'est vrai. Mais qu'on ne vienne pas dire que nous étions absents du sujet. Et tous les travaux qu'on a faits pour améliorer la performance
00:12:49 du moteur thermique allaient dans ce sens. Nous avons décidé de les conserver. Vous savez très bien qu'en dehors de l'Europe, il y aura des zones géographiques
00:12:58 considérables dans lesquelles le moteur thermique va vivre et que je ne vois pas pourquoi Renault serait absent de ce marché, pourquoi nous n'abandonnerions
00:13:06 cette situation à d'autres qui, finalement, offraient leur choux gras. La clé dans cette histoire, Mesdames et Messieurs, c'est de proposer au monde entier
00:13:17 les solutions les plus fortes en matière de décarbonation. Et j'en viens, puisque je parle de cela, à la question sur les carburants alternatifs,
00:13:26 la création de cette entité qui s'appelle ORS, qui regroupe maintenant les activités thermiques Renault et les activités thermiques du groupe Gili,
00:13:35 qui sont, comme je l'ai dit, complémentaires en géographie, complémentaires en technologie moteur, va travailler avec des partenaires extérieurs.
00:13:45 Vous avez entendu parler publiquement d'Aramco, qui est un grand pétrolier mondial qui, depuis des années, travaille sur la question de la décarbonation
00:13:55 et, en particulier, de la création des carburants alternatifs. Je sais aujourd'hui qu'il y a un certain scepticisme dans la perception de ces éléments-là.
00:14:06 Vous avez évoqué que c'était pour les Porsche, pour les Ferrari. Dieu se le sait. M. Jadot, je suis en train de vous dire que vous risquez d'être détrompés dans l'avenir
00:14:15 et, dans tous les cas, je le souhaite parce que je pense que ce ne sera pas le cas. Et les éléments dont je vous parle ici nous permettent d'imaginer, d'ici quelques années,
00:14:24 qu'il existera ce qu'on appelle des e-fuel, c'est-à-dire des carburants alternatifs qui seront fondés sur l'hydrogène vert et la capture de carbone
00:14:34 pour permettre la création de carburants qui, en réalité, neutraliseront les émissions de carbone du véhicule pris en tant que tel.
00:14:42 Je vous dis cela parce que c'est fondamental. Si ce que je vous dis est vrai et arrive, encore une fois, on ne travaille que pour l'incertain.
00:14:48 Mais nous avons quand même quelques petites idées sur la question qui nous font penser que ce serait possible sur le plan économique.
00:14:53 Si ceci est le cas, ça voudrait dire que du jour au lendemain, l'ensemble des moteurs thermiques dans le monde, existants et anciens,
00:15:00 seraient éligibles pour ce carburant alternatif, ce qui, je dirais, d'un seul coup d'un seul, réduirait drastiquement les émissions de CO2 mondiales.
00:15:12 Alors, je ne dis pas qu'elles élimineraient tout. Certainement pas. Je ne dis pas qu'elles élimineraient toutes les questions des particules. Certainement pas.
00:15:20 Je suis totalement lucide et parfaitement clair. Et je ne suis pas naïf. Mais je pense que ce serait un soulagement considérable dans la course mondiale
00:15:27 à des décarbonations que, M. Jadot, nous appelons de nos voeux. Voilà pour le point. J'ajoute une dernière chose avant de passer à la fin des questions.
00:15:36 Aujourd'hui, nous ne pouvons pas considérer la question de la décarbonation en la concentrant uniquement sur le véhicule lui-même et ses émissions individuelles.
00:15:50 Renaud, aujourd'hui, promeut le principe – et nous avons vraiment besoin de votre appui pour le promouvoir au niveau français et européen –
00:15:57 qui est le principe du berceau à la tombe lorsque l'on considère les émissions de carbone dans le monde. Pour nous, ça n'a fait aucun sens de ne considérer que le véhicule.
00:16:09 Si nous ne considérons pas ce qui est en amont, c'est-à-dire les émissions de carbone nécessaires à l'extraction des métaux, les émissions nécessaires à la transformation de ces métaux,
00:16:19 si nous ne considérons pas ce qui est fondamental, les émissions à l'usage, qui dans notre industrie représentent pas loin de 90% si ce n'est plus des émissions de carbone de l'ensemble de la mobilité,
00:16:36 eh bien nous faisons fausse route. Nous avons en Europe aujourd'hui des réglementations qui sont ce qu'elles sont.
00:16:41 Vous n'avez pas oublié qu'elles sont également soumises à des contraintes extrêmement précises et très ambitieuses qui portent un nom assez cocasse en l'occurrence
00:16:52 puisqu'il s'agit des normes CAFE qui n'ont rien à voir avec le café. Mais c'est un acronyme qui, en réalité, indique que nous avons des contraintes extrêmement précises
00:17:00 que nous respectons, j'allais dire, année après année en termes d'émissions de carbone liées au véhicule lui-même, que ces contraintes sont ce qu'elles sont.
00:17:12 Elles ont aussi comme caractéristique que si nous ne les respectons pas, les sanctions sont très sévères. Et elles sont même à un point hors de question que nous ne les respections pas.
00:17:21 C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles nous allons tout faire ce qu'il faut pour être dans les clous et en matière européenne de respecter les réglementations.
00:17:28 Mais vous devez savoir que ça existe. Ce que je voudrais vous dire ici, c'est que pour moi, ces normes sont évidemment ce qu'elles sont.
00:17:36 Mais elles ne représentent pas, de mon point de vue, la totalité du spectre, j'allais dire, de la mobilité en matière d'émissions de carbone.
00:17:45 Je le redis. Tant que nous n'aurons pas un instrument qui mesure les émissions de carbone de l'amont jusqu'à l'assemblage, y compris le roulage et la fin de vie,
00:17:56 nous ferons, à mon avis, des fausses analyses. Si nous avions fait ces analyses avant de prendre les dispositions de 2035, nous aurions peut-être réagi un peu différemment.
00:18:05 Voilà ce que je veux dire. Mais ça n'enlève rien à la détermination du groupe d'aller très loin dans ce domaine.
00:18:11 Et j'ai essayé de vous expliquer, au-delà des défis, les alternatives possibles qui n'ont rien à voir, M. Jadot, avec une espèce de retrait face à l'évolution.
00:18:20 J'espère que vous avez convaincu maintenant, compte tenu des moyens que nous mettons, qui sont tout simplement, j'allais dire, raisonnables et qui peuvent permettre,
00:18:31 si je puis dire, l'accélération de l'histoire, contrairement à ce que vous pourriez croire. Je vous le dis franchement. Voilà.
00:18:37 Ayant dit ça, je me permettrai d'aller jusqu'au bout parce que, comme vous le voyez, je suis un peu passionné.
00:18:42 — Allez-vous me provoquer un peu ? — Oui, mais ça fait du bien.
00:18:48 Je vous ai dit ce que je pensais du défi énergétique et matériau. Mais je m'adresse à des personnalités politiques qui ont une vision très très large de la situation mondiale.
00:19:04 Si nous devions un jour rencontrer par hasard un sujet géopolitique par les temps qui coursent, ça arrive.
00:19:12 Qui fasse que toutes les productions de batterie que nous sommes en train de mettre en œuvre pour assurer cette décarbonation étaient empêchées,
00:19:25 je vous demande ce que nous ferions si nous n'avions pas cette alternative que je viens d'évoquer, qui serait à minimum une assurance que la mobilité européenne
00:19:36 pourrait poursuivre à sa vie. Je ferme la parenthèse parce que je veux pas caricaturer les choses. Mais enfin quand j'entends, il y a quelques mois ou à peine 2 mois peut-être,
00:19:49 la Chine qui, dans sa décision qui est la sienne, exprime qu'elle va peut-être restreindre l'accès au graphite... Je vous rappelle que la Chine raffine 93% du graphite mondial, 93%.
00:20:03 Et que si vous voulez faire une anode, il faut du graphite sinon il n'y a pas d'anode. Si la Chine décide de restreindre l'accès, c'est un petit sujet qu'il faut simplement avoir en tête.
00:20:13 Elle l'avait d'ailleurs fait en mois de juin en restreignant l'accès à certains métaux rares qui permettaient, j'allais dire, la fabrication de certains outils digitaux.
00:20:22 Heureusement pas trop pour l'automobile. Tenez-vous bien, ça s'appelait le gallium et le germanium. Allez donc savoir pourquoi la Chine avait décidé, et c'est son droit, d'en restreindre l'accès.
00:20:31 Donc, une fois qu'on a dit ça, on va respecter le monde international. C'est le droit de la Chine de faire ça. Mais enfin, soyons raisonnables.
00:20:42 Encore une fois, que cela vienne de là ou d'ailleurs, si nous étions empêchés à un moment ou à un autre, je vous dis que notre position Renault est la plus raisonnable du monde.
00:20:51 C'est-à-dire d'assurer non seulement l'avenir de Renault, l'avenir de ses salariés, mais l'avenir de notre mobilité. Voilà.
00:20:56 Et vous ayant dit ça, je ne voudrais pas prendre trop de temps avant des autres questions. Vous m'avez parlé de l'Inde et du CETA.
00:21:06 Alors le CETA, je vais être un peu rapide parce que pour le coup, le Canada... Honnêtement, pour des raisons pour lesquelles je ne peux rien, notre présence n'est pas existante au Canada.
00:21:21 Nous n'avons pas de présence Renault au Canada ou très faible sur le plan commercial. Vous l'évoquez sous un angle de matériaux. C'est un vrai sujet.
00:21:31 Il est évident que dans l'avenir, pour parer à un certain nombre de défis que j'ai évoqués, la recherche de canaux, c'est-à-dire de fournitures de matériaux dans un domaine politique, géopolitique stable et assuré,
00:21:51 devient un véritable sujet stratégique pour le groupe. Le Canada fait pour moi partie de ces environnements géopolitiques stables et sûrs.
00:22:00 Et donc il est évident que si des circonstances se trouvaient pour que le groupe Renault s'approvisionne au Canada sur un certain nombre de ces articles, nous serions extraordinairement partisans du Canada.
00:22:14 Voilà. Mais c'est bien dans ce domaine-là aujourd'hui que ça se présente, en attendant peut-être plus tard une présence commerciale plus affirmée.
00:22:21 Sur l'Inde, c'est une autre histoire. Sur l'Inde, je n'ai pas eu le temps d'évoquer les sujets concernant l'Alliance. Mais peut-être que vous voudrez qu'on en parle tout à l'heure.
00:22:28 Mais sachez qu'il se trouve que la semaine prochaine, je pars pour l'Inde avec Luca De Meo, Ushida-san qui est le patron de Nissan et Kato-san qui est le patron...
00:22:39 Non, Kato-san ne sera pas en Inde à ce jour-là. Mais enfin, il est membre de l'Alliance. Nous serons en Inde pendant plusieurs jours pour marquer le fait que notre usine qui était jusqu'à présent
00:22:48 gérée par Nissan et qui maintenant est gérée dans un mode d'équilibre beaucoup plus, je dirais, raisonnable qu'avant.
00:22:56 Notre centre de recherche qui regroupe aujourd'hui plus de 10 000 personnes et qui est très en pointe dans le domaine de l'intelligence artificielle, entre autres,
00:23:04 que tout ce petit monde en Inde va maintenant trouver un nouveau souffle pour que les productions du groupe Renault et Nissan prennent une ampleur qu'elle n'a pas aujourd'hui.
00:23:15 Et donc ça tombe bien. Vous me posez la question. L'actualité commande le fait que nous serons là-bas. Et d'ailleurs, ça se verra et que nous annoncerons certainement,
00:23:23 si vous voulez, des développements significatifs. Il n'est pas imaginable dans notre esprit. Luca De Meo, moi-même, sommes totalement en phase là-dessus.
00:23:31 Inimaginable que nous ne soyons absents du marché indien dans l'avenir, dont je vous préviens qu'il est probablement un des plus compétitifs au monde.
00:23:40 J'en ai l'expérience par mon expérience Michelin. Quand on sort de l'Inde sans dommage, c'est qu'on est capable de tout faire partout. Voilà. Je le fais courte.
00:23:53 C'est un pays qui est extraordinairement compétitif et qui nous pose des défis de ce côté-là extraordinaires. Voilà.
00:23:59 J'en ai fini pour l'Inde. Je crois pas d'autres choses à rajouter sur l'Inde. Je crois avoir trouvé l'essentiel des questions que vous m'avez posées.
00:24:09 Si ça n'était pas le cas, n'hésitez pas à me le dire. Merci, monsieur le président. Alors on va prendre les questions de Sylvia de Noël.
00:24:16 Merci, madame la présidente. Monsieur le président, je ferai vous interroger sur la réglementation dite CAF,
00:24:21 l'électronique de l'Etat, qui est une des mesures les plus effectives pour les ventes de véhicules depuis 2020,
00:24:27 qui impose aux constructeurs automobiles de respecter un seuil d'émission de CO2 inférieur ou égal à 95 grammes au kilomètre sur 100 % de leur flotte.
00:24:36 Quelle est la position de Renault sur l'exigence de la taxe CAF à l'horizon de 2030, qui va imposer une réduction supplémentaire de 37 %,
00:24:45 au kilomètre ? Et deuxième question qui a trait à la relation client-fournisseur, conséquence de la motorisation électrique imposée à marche forcée,
00:24:54 la réduction importante du volume de pièces mécaniques, s'ajoutant à la réduction importante du marché de la demande de véhicules.
00:25:02 Renault a prévu une réduction de 50 % de son panel de fournisseurs. Comment envisagez-vous de vous appuyer stratégiquement sur la sous-traitance industrielle,
00:25:11 mécanicienne dans ce contexte ? Merci. Merci, Sylvia. Jean-Claude Tissot. Merci, Madame la Présidente.
00:25:18 Monsieur le Président, pour revenir sur les technologies nécessaires à la production de voitures électriques et particulièrement les batteries,
00:25:24 Renault, vous nous l'avez dit, a investi et développe plusieurs usines pour en assurer la recherche et la production.
00:25:31 Pourtant, votre directeur général, dans sa récente interview, dans sa récente interview dans Le Monde, dans le journal Le Monde,
00:25:38 semble assez peu optimiste sur la capacité à rattraper, même légèrement, la puissance industrielle chinoise sur ces sujets.
00:25:44 Partagez-vous ce constat. Et à quel horizon pensez-vous pouvoir réaliser une part importante des voitures électriques Renault avec des batteries
00:25:53 produites en France ? Sur le thème de l'emploi, on évoque régulièrement que le développement de l'industrie de la voiture électrique
00:26:02 risque de se faire au détriment de l'emploi. Vous nous avez fait une démonstration dont vous aviez 12 000 formations longues engagées.
00:26:09 On sait qu'il faut moins de salariés pour réaliser une voiture électrique. On disait à l'époque, il y a 4, 5 ans de ça,
00:26:15 il fallait 7 salariés pour faire un moteur thermique, un seul pour faire un moteur électrique. Vous allez nous le confirmer ou pas.
00:26:23 Mais est-ce une réalité pour l'évolution de l'emploi dans votre secteur d'activité ? Et puis une question plutôt rapide sur le devoir de vigilance
00:26:31 qui a été signé en fin de semaine dernière au niveau européen. Quelle lecture en faites-vous pour votre entreprise, notamment ?
00:26:40 Vous l'avez abordé, mais pour l'approvisionnement en terres rares. Merci, M. le Président.
00:26:46 Merci, Jean-Claude. Serge Merilou.
00:26:48 Madame la Présidente, M. le Président, je ne vais pas revenir sur les moteurs techniques. Vous l'avez largement évoqué.
00:26:54 Mais j'ai le sentiment quand même qu'il reste une vie pour les moteurs thermiques à l'horizon après 2035. Et sur quel créneau ? Tracteur, camion, etc.
00:27:06 Et donc je souhaite avoir des précisions là-dessus. La deuxième question concerne l'évolution du prix de l'électricité.
00:27:12 Je suppose que vous suivez avec attention les évolutions prévisibles de l'électricité à moyen et long terme puisqu'elles peuvent avoir
00:27:22 une incidence majeure sur la rentabilité de ce créneau des voitures électriques.
00:27:29 Également, l'équipement en matière de stations de recharge qui ne me paraît pas suivre aussi rapidement l'évolution du nombre de véhicules électriques.
00:27:43 Et puis où en est-on de la batterie idéale, c'est-à-dire rechargeable à la vitesse d'un plein de voitures, essence ou gasoil ?
00:27:56 Vous n'avez pas du tout évoqué le rôle de l'intelligence artificielle dans vos recherches. Est-ce que c'est un domaine sur lequel vous n'avez pas eu l'occasion de parler ?
00:28:07 Et puis, vous avez beaucoup parlé de formation et notamment en matière de fabrication des véhicules.
00:28:16 Mais je n'ai pas le sentiment que la formation de vos agents dans les concessions et les agences en matière électrique suivent.
00:28:26 J'ai même le sentiment, si vous voulez, pour avoir une voiture électrique Renault, d'avoir eu énormément de difficultés dès lors qu'il y avait un pépin technique.
00:28:36 Autant en thermique, ça ne pose pas de problème. On est servi très vite.
00:28:40 Un moteur électrique, on nous explique que non, on n'a pas encore les personnels formés, etc.
00:28:45 Et que la seule personne qui est formée n'est pas là ce jour-là. Donc, est-ce que ça suit sur le plan de la formation dans les agences et les concessions ?
00:28:55 Merci, M. le directeur. Merci Serge pour ce dernier témoignage vécu.
00:28:59 M. le président, c'est à vous. On sent le vécu. Je suis vraiment confus que vous ayez eu un souci de cette nature.
00:29:05 Mais bon, je veux concevoir que ça arrive. Donc voilà, je vous en parlerai.
00:29:09 Bien, merci pour toutes ces questions. Donc, pour ce qui concerne les normes CAFE, j'en ai dit un mot tout à l'heure, Madame.
00:29:16 Et donc, je ne voudrais pas redire ce que j'ai dit. Elles sont là.
00:29:20 Elles ont au moins le bérit d'exister et de permettre une anticipation de ce que nous devons faire en termes d'investissement pour assurer le respect de ces normes.
00:29:32 Et donc, comme je le disais tout à l'heure, il faut comprendre que ces normes étant ce qu'elles sont, on ne peut pas passer son temps à être schizophrène
00:29:41 si nous ne les respectons pas. La punition est sévère. Et donc, c'est même pas envisageable.
00:29:49 Et c'est pour ça que nous devons en amont prévoir des investissements majeurs qu'on ne peut pas dérouter du jour au lendemain pour faire autre chose.
00:29:56 Et donc, ce canal en quelque sorte un peu contraint, mais que nous acceptons, nous conduit à justement faire en sorte que, j'allais dire,
00:30:07 nous puissions produire des véhicules électriques qui nous permettent de respecter ce CAFE.
00:30:13 Je signale au passage que, comme je disais tout à l'heure, on ne peut pas faire les choses seul. Et que l'État français a depuis maintenant des années fait son devoir
00:30:25 et sa part en subventionnant l'achat des véhicules électriques dont je n'ai pas eu le temps de vous dire que un de leurs petits défauts aujourd'hui, c'est qu'ils sont chers.
00:30:34 Et ils sont chers pas forcément à cause de nous. Certes, il y a l'histoire de la compétitivité française. Mais pour moi, ce n'est pas le sujet majeur.
00:30:40 Ils sont chers à cause des métaux, à cause des batteries et à cause du coût nécessaire de la recherche pour tout ce qui concerne les logiciels qui,
00:30:47 aujourd'hui, équipent nos véhicules. Ce sont des véhicules chers. Et de fait, tant que nous n'aurons pas réduit nos coûts de façon substantielle pour rendre
00:30:56 ces véhicules abordables... Et comme vous le voyez, on va très vite. Et on est en train de prévoir maintenant des véhicules comme la R5 ou la future, j'allais dire,
00:31:05 petite voiture Renault que nous allons produire en Europe à des niveaux qui soient abordables. Il faut que cette aide publique continue.
00:31:15 Pour faire le lien avec votre question, si elle disparaissait, nous serions dans les pires difficultés non pas pour produire ces véhicules, mais pour les vendre.
00:31:24 Et si nous ne pouvons pas les vendre, nous n'allons pas les produire. Et par conséquent, nous ne serons pas capables de respecter ces fameuses normes CAFE.
00:31:30 Il y a donc une mécanique qui est totalement, je dirais, combinée, qui fait que nous sommes totalement solidaires dans cette histoire-là.
00:31:36 Regardez ce qui s'est passé en Allemagne récemment. Le gouvernement allemand, dans son autorité propre, a décidé de supprimer du jour au lendemain
00:31:45 toutes les subventions à l'acquisition de véhicules électriques. Moi, je veux bien. C'est leur souveraineté. Sauf que la conséquence de ça, c'est que derrière,
00:31:54 les ventes de véhicules électriques en Allemagne ont... Je vais pas vous décrire ce que ça a donné. Et donc, ils sont en chute nette.
00:32:03 Et donc, derrière, pour tous les constructeurs automobiles qui ont accès à ce marché, nous sommes obligés d'intégrer cette donnée parce que, malgré tout,
00:32:12 notre système est mondial et l'européen en particulier et que, bien entendu, s'il y a un tel déficit de demande dans un pays important de l'Europe,
00:32:20 ça a des conséquences sur nos productions et donc dans la capacité de respecter le café. C'est pour ça que je vous dis que les sujets ne sont pas simples.
00:32:28 Je pense que vous avez compris que tout n'est pas, je dirais, immédiat et qu'il faut être capable – et je pense que M. Jadot en est absolument convaincu –
00:32:36 en fonction des circonstances d'être capable de s'adapter à tous les défis dont je viens de vous parler. Parce que je pense que le monde politique
00:32:47 et sa noblesse est là pour faire en sorte d'être pragmatique et, j'allais dire, d'avoir une hauteur de vue suffisante pour intégrer toutes ces données
00:32:56 dont je viens de vous parler. Dans l'état actuel des choses, nous sommes dans l'axe. Nous allons respecter le café et faire que tout soit possible
00:33:03 pour que nous puissions être là. Alors, vous avez parlé Tesla. Tesla est un constructeur absolument respectable et que je respecte profondément.
00:33:14 Et je dois dire que pour avoir été un fournisseur de Tesla dans le passé dans le domaine des pneumatiques, je me suis rendu compte
00:33:23 à quel point les technologies françaises, d'ailleurs, étaient capables de faire merveille pour ces productions, car je pense que Tesla est très content
00:33:30 de la part significative des pneus Michelin dans leur... Enfin, passons. Passons. Mais Tesla est un producteur de véhicules remarquables
00:33:40 qui a d'un moment donné eu comme, je dirais, principale caractéristique d'apporter une innovation dans la motricité qui, objectivement,
00:33:49 est respectable et remarquable. Le véhicule Tesla qui a été un des premiers à apporter sur le marché, je dirais, une technologie centralisée électronique
00:34:00 qui permet, j'allais dire, une mise à jour du véhicule en permanence, etc. Et vous connaissez, je ne vais pas faire une publicité considérée pour Tesla,
00:34:07 simplement comme je suis très lucide et pas naïf. Et surtout, je respecte mes concurrents. Je considère que Tesla a apporté à la mobilité
00:34:14 une forme d'innovation, soyons clairs, qui est tout à fait remarquable et qui est un peu dans le sens de l'histoire. Donc, je ne vais pas critiquer ça.
00:34:22 Notre problème à nous, c'est, compte tenu de notre historique, d'être capable de produire aussi bien et technologiquement encore mieux que Tesla.
00:34:31 Et croyez-moi, on s'y emploie. Et je pense que dans tous les travaux que nous faisons dans Ampère, c'est une des raisons pour lesquelles
00:34:38 Luca de Meo avait souhaité créer cette unité concentrée sur l'électrique. C'est pour voir accélérer notre compétitivité et notre technologie
00:34:45 par rapport à des groupes comme Tesla. Je vous dis tout de suite, mesdames et messieurs, qu'on va y arriver et peut-être beaucoup plus vite que vous ne le pensez.
00:34:52 La question pour nous, ce sera le coût. Et aujourd'hui, c'est vrai que Tesla fabrique énormément de voitures en Chine. Les importes en Europe,
00:35:00 comme les Chinois aujourd'hui importent le véhicule en Europe, de la même manière et que pour nous, ça ajoute un défi supplémentaire.
00:35:07 Voilà. Pour ce qui concerne Tesla, respect, mais mes concurrences vivent que nous sommes décidés à matcher, si je puis dire. Voilà. Comme dans le sport.
00:35:21 Concernant les batteries, le sujet est important. J'ai évidemment évoqué les usines de batteries que nous mettons en place avec nos partenaires dans le Nord.
00:35:29 Au passage, l'un d'entre eux est chinois. L'autre est français. Il s'agit de l'entreprise Vercors, qui est une startup française qui est née à Grenoble
00:35:40 et qui va produire la deuxième grande usine de batteries pour le groupe Renault. Je le signale en passant, puisque ça fait aussi partie de notre volonté du Paris,
00:35:51 de la France et de permettre à cette entreprise d'essayer d'épanouir, notamment grâce à Renault, parce que les commandes que nous passons à cette entreprise
00:35:58 vont lui permettre de mettre en oeuvre cette usine. Et donc je le signale, parce qu'après tout, c'est pas banal. Nous allons donc mettre en place ces batteries
00:36:07 qui auront entre autres choses comme caractéristiques de ne pas être forcément totalement identiques aux batteries qui, aujourd'hui, sont fournies par le monde chinois,
00:36:18 qui dominent le monde de la batterie. Je vous l'ai dit, vous me l'avez confirmé. J'ai rien à dire. Et il va le dominer pendant très longtemps.
00:36:25 Mais ce sont des batteries qui commencent à réfléchir sur des technologies un peu nouvelles qui nous soient propres et qui nous permettraient d'aller dans le sens des batteries plus légères,
00:36:32 qui se chargent plus facilement, qui soient plus performantes en termes de distance parcourue. C'est important cela, parce que vous évoquez le sujet de la batterie du futur.
00:36:44 Et c'est en effet un des moyens, au-delà du recyclage des batteries ordinaires, d'essayer de contourner l'immense défi dont je vous ai parlé tout à l'heure.
00:36:55 Je ne dis pas qu'on le contournera complètement. Mais si on pouvait déjà, à travers le recyclage, qui est une technologie très complexe,
00:37:02 que nous mettons en œuvre maintenant à flingue et qui va demander du temps pour la mise en œuvre. Mais au-delà du recyclage, dans la capacité technologique de la batterie elle-même...
00:37:11 Alors il y a plusieurs types de batteries du futur. Il y a la batterie dite sèche. Aujourd'hui, dans l'Alliance, c'est Nissan qui est en avance sur ce sujet-là.
00:37:18 Et nous allons nous reposer sur les travaux de Nissan qui, j'espère, dans les années 2028-2029, pourra produire une batterie dite sèche,
00:37:26 qui est fondée sur des matériaux différents et en particulier sur soit des polymères, soit des céramiques. Je ne vais pas rentrer dans le détail.
00:37:34 Mais qui permettrait justement... Et c'est très complexe à faire, parce que là, pour le coup, technologiquement, c'est très difficile.
00:37:38 Qui permettrait peut-être d'avoir un nouveau cycle industriel sur les batteries qui viendrait compenser une partie des défis dont je vous ai parlé.
00:37:47 Il y a d'autres types de chimie. On parle de la batterie au sodium, etc. Tout ceci est en cours de réflexion. C'est de la recherche.
00:37:53 Vous parliez de l'intelligence artificielle dans la recherche. Nous le faisons au maximum.
00:37:57 Il se trouve que, vous le savez peut-être, mais un des grands, j'allais dire, spécialistes, experts mondiaux de l'intelligence artificielle
00:38:04 se trouve dans le groupe, puisque le fondateur de Ciri est le directeur de la recherche dans ce domaine chez Renault.
00:38:13 Donc on est bien armé. C'est Luc Julia, comme vous le savez. Donc oui, il faut tout faire pour trouver les moyens d'accélérer les questions du recyclage.
00:38:23 C'est passionnant, d'ailleurs. Il se trouve qu'à flinge, je l'ai évoqué tout à l'heure, nous allons construire avec des partenaires
00:38:29 une industrie complète de recyclage de batteries. Il faut arrêter l'absurdité qui commence à exister en Europe aujourd'hui,
00:38:37 ce qui est avec l'arrivée en fin de vie des premières batteries qui ont été mises sur le marché dans les années 2010,
00:38:42 de les broyer pour faire ce qu'on appelle la black mass technologique. Ça s'appelle comme ça, c'est-à-dire une batterie broyée,
00:38:48 et d'envoyer ce broyage en Chine pour qu'en Chine, ils puissent extraire les métaux pour nous les renvoyer à leur prix.
00:38:55 C'est ce qu'on appelle marcher sur la tête. Il est temps qu'on arrête ça. Et je vous dis que le groupe Renault est parti clairement
00:39:03 pour être des grands acteurs de recyclage de la batterie. Voilà. Je crois que sur la batterie, je vais rester là parce que je vous ai dit
00:39:13 qu'on travaille fort pour les nouvelles générations. Voilà. Vous avez parlé de la transformation de notre industrie.
00:39:23 Vous avez évoqué la question de la formation. J'en ai dit un mot. Elle est extrêmement lourde. Vous avez raison, monsieur.
00:39:29 Le passage du thermique à l'électrique modifie sensiblement, j'allais dire, la densité d'emploi, si je puis dire, pour la fabrication de ces produits,
00:39:43 si c'est clair. On l'a d'ailleurs dit très vite et on l'a constaté, ce qui ne veut pas dire qu'il faille ne pas se préoccuper des personnes
00:39:52 qui vont être concernées. Vous savez, j'ai encore en tête de façon un peu douloureuse les décisions qui ont été prises il y a maintenant quelques années
00:40:01 de passer du tout diesel du jour au lendemain au non diesel. Je ne vais pas contester le fond, mais la forme était telle que là aussi, sans analyse d'impact,
00:40:11 on a brutalement du jour au lendemain mis un certain nombre de dizaines de milliers d'emplois en France en danger et que nous avons vécu.
00:40:19 Et Madame, vous en êtes certainement témoin dans le tissu français industriel des souffrances que le groupe Renault continue d'ailleurs à suivre parce que l'histoire
00:40:31 n'est pas terminée. Je pense qu'il ne faut pas reproduire cet événement là. Or, ce que vous évoquez pourrait présenter un risque de cette nature.
00:40:42 Et donc, pour nous, la question, c'est de tout faire pour que les personnes concernées par les activités qui sont en train de se transformer puissent changer de métier,
00:40:51 en particulier dans l'automobile, mais pas forcément que, mais surtout dans l'automobile. Et la bonne chance que nous avons, c'est qu'avec ce que je viens de vous raconter
00:40:58 sur les embauches que nous faisons pour justement assembler beaucoup plus de voitures en France que nous ne faisions auparavant, c'est que nous pouvons transférer
00:41:08 ces personnes dans un métier qui va leur permettre, j'allais dire, d'assurer leur emploi dans l'avenir. C'est une circonstance heureuse, mais qui permet de compenser
00:41:18 le fait qu'en effet, en termes simplement concrets des faits, l'industrie du véhicule électrique, la fabrication de batteries et autres, surtout la fabrication des moteurs,
00:41:31 emploie beaucoup moins de personnes que le moteur thermique. J'ajoute que les embauches que nous faisons dans le Nord, dans les usines de batteries,
00:41:38 là, nous parlons d'un certain nombre de milliers de personnes. Nous avons embauché pas loin de 4 000 personnes dans le Nord. Enfin, c'est considérable.
00:41:43 Ils vont permettre à ces personnes-là de retrouver un emploi. Donc je pense que la compensation, à partir du constat que vous faites, va être, je crois, globalement respectée.
00:41:55 Vous pouvez être tranquille. Une chose, c'est que... Alors là, vous avez en face de vous quelqu'un qui est totalement, j'allais dire, non seulement convaincu,
00:42:02 mais obsédé par cela. Il faut tout faire pour éviter la moindre souffrance sociale dans cette transformation que nous sommes en train de vivre. Tout fait.
00:42:11 Il faut laisser personne sur le bord de la route. Personne. Nous ne l'avons jamais fait, d'ailleurs, y compris dans la transformation de Renault ces dernières années.
00:42:19 C'est pas maintenant qu'on va changer d'avis. Voilà. Alors encore une fois, je suis désolé pour ce qui s'est passé, pour la question des concessionnaires.
00:42:26 Je suis navré. Il faut pas leur en vouloir. Franchement, la transformation est rapide. Bon. Je dois saluer au passage l'incroyable bonne volonté des équipes du groupe.
00:42:39 Je dis pas ça parce que j'en suis le président, mais franchement, on fait tout pour démontrer l'intelligence et l'utilité des nouvelles motorisations électriques.
00:42:49 Alors il se peut que de temps en temps, il y ait encore... Moi-même, quand je visite les agents Renault en province, je sais que de temps en temps, rassurez-vous,
00:42:56 je suis le mur des lamentations. Mais je suis un peu là pour ça. Mais bon, on a un immense programme de mise à niveau de tout ça.
00:43:05 Et ça va pas durer longtemps. Voilà. Je vous promets. Voilà. Voilà. Est-ce qu'il y a d'autres sujets ? Oui.
00:43:12 Oui. Les stations de recharge, le prix de l'électricité, la sous-traitance. Oui. C'est d'ailleurs un point que j'ai commencé à évoquer parce que nous avons énormément de sous-traitants.
00:43:25 Vous le savez. Et que les sous-traitants français font partie de notre paysage depuis des générations. Bon. Alors je vais pas vous le mentir, vous cacher.
00:43:38 La transformation que nous vivons aujourd'hui impose à ses fournisseurs des transformations phénoménales. Notre devoir, c'est de les accompagner.
00:43:48 Alors naturellement, rien n'est parfait. On pourra dire mais vous êtes très exigeant. Vous avez... Oui, c'est vrai. Peut-être. Mais regardez dans quel défi nous sommes.
00:43:58 Mais pour autant, nous devons tout faire pour que nos sous-traitants nous accompagnent et nous aident. Je vous le dis, on ne pourra jamais fonctionner seul.
00:44:06 Il faut que la sous-traitance automobile comprenne que nous sommes là et que si nous n'étions pas là, la sous-traitance, globalement, aurait un problème.
00:44:15 Donc nous sommes totalement solidaires. Voilà. Je le dis comme je le pense. Et je sais que peut-être nous avons parfois des progrès à faire dans la rapidité, dans le lien, etc.
00:44:24 Mais croyez que Renault s'est accroché dans ses tripes de maintenir toute l'activité possible des sous-traitants. C'est-à-dire que je vais aller un peu plus loin.
00:44:34 En tant qu'exemple concret, ce que nous faisons dans le nord de la France, la naissance d'Electricity, tous ces sites dont je viens de vous parler,
00:44:41 qui vont être dédiés à l'électrique pure, nous avons tout fait pour que 75%, si ce n'est un peu plus de nos fournisseurs, soient dans un rayon de 300 km.
00:44:51 Ça vaut ce que ça vaut, mais c'est déjà un signe très puissant que nous avons absolument conscience de l'écosystème régional.
00:45:01 Ce n'est pas aux gens de Renault qu'il faut apprendre ce que c'est que le territoire. Et c'est pas à moi non plus.
00:45:08 J'ai vécu 15 ans à Clermont-Ferrand. Je sais de quoi je parle. Je sais à quelle est l'importance de notre tissu industriel en province.
00:45:17 Et donc, en faisant cela, en décidant de façon volontaire d'avoir l'essentiel de nos fournisseurs dans un rayon très rapproché de cet ensemble,
00:45:25 je considère que nous faisons une partie de notre devoir. J'en profite pour vous dire qu'une de mes obsessions, mais jusqu'à présent, j'ai jamais été entendu,
00:45:37 c'était, déjà il y a quelques années, d'imaginer la création en France de zones que j'appelais à l'époque peut-être maladroitement zone franche,
00:45:47 mais de zones industrielles significatives dans lesquelles on pourrait, pendant un certain nombre d'années, faire bénéficier du réseau des sous-traitants
00:45:57 et des industries principales d'un certain nombre de privilèges fiscaux et sociaux pendant quelques années. Pourquoi ?
00:46:07 Parce qu'en faisant cela, certes, ça a un coût pour l'État. Mais ce coût est largement compensé par les recettes fiscales qui sont nées des emplois
00:46:19 qui pourraient être créés dans ces zones, à travers la TVA, par exemple, et que la compensation est en réalité beaucoup plus importante qu'on pourrait l'imaginer
00:46:28 quand on considère le sujet. D'autres pays l'ont fait, dans les pays de l'Est, même en Angleterre, et que ces zones privilégiées sont un accélérateur d'industrie
00:46:38 qui pourrait résoudre une immense partie des problèmes de la réindustrialisation en France. Je ferme la parenthèse ici pour votre réflexion,
00:46:46 parce que je crois que c'est une voie qu'il faut suivre et essayer de concrétiser. Voilà. Je crois que Luca De Meo, d'ailleurs, en parle dans son article hier.
00:46:54 C'est un sujet dont nous parlons ensemble depuis très longtemps. Et je me permets de vous livrer cette réflexion. Donc je crois que saisissant des fournisseurs,
00:47:05 je veux dire voilà ce que nous faisons. Croyez qu'on est très conscient de tout ça. La direction des achats du groupe est extrêmement attentive. Régulièrement,
00:47:15 d'ailleurs, j'ai un point avec les équipes sur ce qui s'y passe. Et nous surveillons les vulnérabilités et avec une sensibilité que vous n'imaginez pas.
00:47:26 – Merci monsieur le Président. Si mes collègues me le permettent, je vais faire un petit peu une entorse à l'ordre d'inscription,
00:47:31 parce que notre collègue Patrick Chaise doit avoir un point de négociation sur une CMP prochaine. Donc on va passer à la question de Patrick Chaise.
00:47:40 Et ensuite, on reprendra le cours normal des inscriptions.
00:47:43 – Merci madame la Présidente, merci mes chers collègues. Monsieur le Président, une question très courte et simple.
00:47:49 Où en est-on sur le véhicule autonome ? Y a-t-il des blocages techniques, réglementaires ?
00:47:55 Et quelle perspective pouvez-vous nous donner pour la mise en route d'un tel véhicule ?
00:48:01 – Merci Patrick. Fabien Guay.
00:48:05 – Bonjour. Merci madame la Présidente, monsieur le Président. Moi, j'ai aucune question sur le Canada.
00:48:11 – Vous pourriez, parce que je connais votre position sur le CETA.
00:48:16 – Non, plus sérieusement, deux questions. La première sur la réindustrialisation du pays.
00:48:21 Moi, je crois que la crise climatique que nous vivons nous impose de revoir complètement nos manières de produire et de consommer.
00:48:31 Y compris de produire "local" pour consommer "local".
00:48:37 Alors, vous avez raison, on produit un certain nombre de Renault en France, c'est vrai.
00:48:43 L'Alpine, chez mes amis Nicolas Langlois et Sébastien Jumel, la Kangoo à Maubeuge, le Trafic à Sandoville,
00:48:53 mais y a aussi des contradictions. Par exemple, le véhicule le plus vendu en France, qui est la Clio 5,
00:49:01 elle est aujourd'hui produite entièrement en Turquie et en une part en Slovénie.
00:49:05 Donc moi, ma question n'est pas de dire "il faut tout produire en France", ça serait complètement aberrant.
00:49:10 Je crois que le cinquième pays, c'est le Brésil, donc on va pas produire en France pour exporter au Brésil.
00:49:15 Ce n'est pas ça la question. Mais on a aussi des questions, et je voulais savoir, vous, votre vision sur les 10 ou 15 prochaines années.
00:49:24 Quelle est votre volonté de produire en France et quel type de véhicule ?
00:49:29 Parce qu'il y a besoin, évidemment, d'avoir ça. Et ça touche aussi la sous-traitance industrielle.
00:49:35 Par exemple, j'ai été un de ceux, des élus, mais avec d'autres, sur les fonderies du Poitou, les culasses,
00:49:41 on en produit quasiment plus en France. Le seul client des fonderies du Poitou avec plus de 600 salariés, c'était Renault.
00:49:48 Donc on aura besoin de continuer en produire, mais aujourd'hui, ça a été délocalisé en Espagne.
00:49:53 Donc je dis ça parce que je pense qu'il y a besoin d'avoir un dialogue avec des grands industriels comme vous
00:50:01 sur la question des savoir-faire et de les garder en France. Et la deuxième, très rapidement, c'est autour des salaires.
00:50:08 Parce qu'on vit un moment quand même politico-social, complexe pour les travailleurs et travailleuses qui subissent une inflation extrêmement forte.
00:50:16 Moi, je ne vais pas... Je sais qu'hier est sortie dans les échos la nouvelle rémunération du directeur Lucadémeo.
00:50:23 Non, mais moi, ce n'est pas un sujet, même si je suis un peu fordi ce matin et que je pense que, comme lui,
00:50:29 il faut une échelle de salaire dans une entreprise. Et il disait 1 à 40, lui. Bon, déjà, si on en était là, après, on pourrait voir le goût.
00:50:38 Même si vous allez me dire que le patron de Stellantis, c'est 36 millions d'euros et Lucadémeo, 5 millions.
00:50:45 Mais la question des salaires des salariés, c'est ça qui m'intéresse. Je sais, il y a eu 4%. Cette année, vous allez me dire c'est un effort.
00:50:53 Oui, mais les mêmes salariés, c'est 10% d'inflation. Et donc à un moment donné, une des questions, c'est produire les véhicules et créer des débouchés.
00:51:03 Mais si on a un certain nombre de travailleurs et travailleuses qui peuvent pas s'acheter les véhicules, on aura une difficulté.
00:51:09 Donc quelle aussi votre vision sur la question de l'augmentation des salaires sur le moyen terme ? Je vous remercie.
00:51:16 Merci, Fabien. Daniel Salmon. Merci, madame la présidente. Monsieur le président, je me suis penché tout à l'heure sur la fiche technique de la Renault 5 GTL de 1980.
00:51:28 Ça va rappeler des souvenirs à certains ici. Elle pesait 775 kg. La nouvelle Renault 5 électrique est à 1450 selon les fiches.
00:51:39 Bien entendu, on le sait que ce surpoids est lié en grande partie à la batterie, à la sûreté qui s'est bien améliorée depuis cette Renault 5 de 1980.
00:51:50 Mais cela n'est pas sans poser de questions. On voit bien qu'aussi, les voitures ont augmenté de taille, puisque entre les deux Renault 5,
00:51:59 c'est plus 40 cm en longueur, plus 25 cm en largeur, plus 10 cm en hauteur. Il y a un moment où tout cela a un coût matière et a un coût également
00:52:08 environnemental, puisque vous le savez, avec le poids, on est obligé d'avoir des pneus un peu plus larges. Vous connaissez parfaitement le sujet.
00:52:17 Des pneus qui émettent également des particules. Donc voilà, il y a un vrai questionnement. Mais vous pourrez vous exprimer sur les particules, bien entendu.
00:52:25 Et sinon, le directeur général de Renault, monsieur Demeo, s'est exprimé sur le fait qu'il fallait absolument investir dans la petite citadine
00:52:36 avec une faible vitesse et qui est certainement un segment très intéressant. Mais moi, je pense à un autre segment. C'est le segment des véhicules
00:52:46 destinés aux mobilités pendulaires. C'est mobilité où les gens se déplacent au quotidien sur 40 km, là où ils n'ont pas d'alternative en transport en commun.
00:52:58 Et là, je pense qu'il y a vraiment un segment dont il faut s'emparer avec des véhicules légers, là aussi, et peu coûteux. Deuxième question.
00:53:08 Je serai rapide. Vous le savez, il y a un dumping chinois avec des subventions évaluées entre 110 et 160 milliards aujourd'hui.
00:53:21 Comment pensez-vous que nous devons réagir face à ce dumping qui, effectivement, nous met devant une concurrence très déloyale ? Merci.
00:53:30 – Merci. C'est à vous, monsieur le Président.
00:53:33 – Bien. Merci pour cette question qui permet de couvrir un champ que nous n'avions pas encore couvert. Donc c'est vraiment très complémentaire. Merci beaucoup.
00:53:41 La question des véhicules autonomes est un peu un serpent de mer qui a connu des épisodes plus ou moins intenses dans l'histoire récente.
00:53:52 La technologie pour les véhicules autonomes existe. La question, c'est sa mise en œuvre. Et comme vous le savez, un véhicule totalement autonome,
00:54:04 lorsqu'il est isolé dans un monde qui ne l'est pas, crée un problème d'environnement assez complexe. Et d'ailleurs, il y a eu quelques drames dans les expériences récentes
00:54:16 qui montrent que c'est pas simple de faire circuler un véhicule autonome, quel que soit le niveau de technologie, dans un monde qui ne l'est pas.
00:54:23 Je pense qu'il y aura des véhicules autonomes bientôt. Ils existent déjà dans certains cadres, surtout dans des cadres qui sont, j'allais dire, eux-mêmes autonomes.
00:54:32 C'est-à-dire qu'il peut s'agir, par exemple, d'une flotte de véhicules à l'intérieur d'un circuit bien précis, à l'intérieur d'un segment territorial,
00:54:46 ou même parfois des hôpitaux, des usines, etc. Vous pouvez créer ce type d'environnement. Et ça existe déjà. Et dans ce type d'environnement, ça marche pas trop mal.
00:54:58 Et puis, comme vous le savez, il y a plusieurs niveaux dans l'autonomie. Alors, il y a le niveau 1, 2, 3, 4, 5, etc. Et le nirvana de l'autonomie, c'est, je crois, le niveau 5.
00:55:09 Mais celui-ci est aujourd'hui quand même globalement pas atteint, probablement inatteignable dans un court délai. Le point qui est derrière, c'est qu'on progresse.
00:55:22 Et vous savez, dans les véhicules actuels, c'est d'ailleurs une cause de l'augmentation du poids du véhicule, etc. Nous avons de plus en plus d'outils d'aide à la conduite,
00:55:34 comme la fameuse ADAS, comme on dit, qui viennent compléter le dispositif de sécurité et qui permettent d'aider la conduite et qui rendent parfois le véhicule, lui-même, autonome,
00:55:42 ne serait-ce que pour se garer. C'est toujours une expérience forte de le faire. Croyez-moi. Voilà. Bon. Et puis, vous avez plusieurs stages.
00:55:49 Moi-même, j'ai roulé dans une véhicule Nissan qui est dans l'alliance assez en avance dans ce domaine-là, sur l'autoroute entre Tokyo et Yokohama,
00:55:59 un véhicule qui était autonome de niveau 2, 3, ce qui n'était pas si mal, et qui est assez impressionnant dans sa façon de se mouvoir, comme on dit. Bien.
00:56:09 Mais enfin, ça reste quand même restreint aujourd'hui, je crois, dans des champs plus restreints. On peut imaginer dans l'avenir des trains de camions qui, sur une autoroute,
00:56:23 c'est-à-dire sur une file réservée, seraient à ce moment-là en sécurité. Je vais être honnête avec vous. Je ne crois pas que le véhicule autonome sera sur la route
00:56:33 de façon généralisée avant quelques longues années. Mais on va s'en approcher. Et tout ce que nous pouvons ajouter en termes d'éléments de sécurité et, j'allais dire,
00:56:45 d'anticipation pour permettre aux conducteurs d'être le plus autonome possible, on va continuer à le faire. Et d'ailleurs, le passage passé par le véhicule qui est développé
00:56:57 sur le plan logiciel, le fameux SDV dont vous parliez tout à l'heure, le Software Defined Vehicle, apporte une étape supplémentaire dans ce domaine.
00:57:04 Donc je crois que sur ce plan-là, voilà ce que j'en pense. C'est-à-dire que ce n'est pas pour tout de suite, mais ça progresse. Voilà.
00:57:13 Alors au passage, vous avez des gens qui sont contre parce qu'ils aiment le plaisir de conduire. On va pas retirer ça. Ça existe. Voilà.
00:57:22 Vous m'avez parlé du poids des véhicules. J'en profite pour répondre sur cette question. Je voudrais peut-être commencer par la question de la réindustrialisation
00:57:33 du pays parce que je répondrai à toutes les questions. Mais celle-là me paraît fondamentale. Je voudrais vous dire la chose suivante, mesdames et messieurs.
00:57:41 Pour réindustrialiser la France... Et je me permets pour une fois d'extraire de ce que Renaud fait. Je vous en ai déjà assez parlé. Je vais pas...
00:57:50 Mais il y a quelques règles fondamentales à respecter. Je suis tout à fait d'accord avec ceux qui disent que la décarbonation de notre industrie
00:58:01 est un moyen et une opportunité formidable de réindustrialiser la France. Je vais pas contester une seconde ce point. C'est d'ailleurs... C'est ce que nous faisons
00:58:08 chez Renaud. Je n'insiste pas. Je reviens. Si nous ne faisions pas nos capacités dans le nord de la France, dans tout le développement que j'ai déjà évoqué,
00:58:18 je serais totalement en contradiction avec tout ce que je suis en train de vous raconter. Mais il y a deux règles. La première, c'est qu'il faut pouvoir bénéficier
00:58:29 d'énergie en quantité et abordable. Et pardonnez-moi, mais tous les mots comptent. Une énergie, en particulier une électricité, abondante et abordable.
00:58:42 La deuxième règle, c'est qu'il faut pouvoir maîtriser la totalité des chaînes technologiques des industries qui permettent la décarbonation.
00:58:51 Et là, j'ai déjà traité ce sujet. S'agissant d'électricité, vous savez ce que je pense des besoins considérables qui se présentent devant nous
00:59:00 pour réindustrialiser le pays dans le cadre de cette décarbonation que nous attendons tous et qui va faire appel à une quantité considérable d'électricité décarbonée,
00:59:11 dont aujourd'hui, quand on regarde les chiffres, on a de temps en temps un peu le vertige. Ça, c'est un premier point. À quel prix sera cette électricité ?
00:59:20 Il y a un élément de compétitivité majeur en Europe et en France, évidemment. Encore qu'en France, nous avons cette chance extraordinaire d'avoir l'électricité décarbonée.
00:59:29 Vous connaissez le sujet. Mais il y a quand même un sujet majeur qui est celui du prix. Et quand on parle de la compétitivité, qui est un élément clé de la réindustrialisation
00:59:38 du pays, l'élément énergie compte de façon majeure. Je vous rappelle qu'aujourd'hui – et vous n'y pouvez rien, et moi non plus – l'énergie qui est payée par les industriels
00:59:48 en Europe est trois fois plus chère que celle qui est payée aux États-Unis. On peut penser ce que l'on veut de Biden et de ce qu'il a fait et de l'IRA et de la protection
00:59:56 des États-Unis, etc., mais on ne peut pas enlever l'idée d'une forme stratégique qui fait qu'aujourd'hui, la compétitivité de l'industrie américaine, de ce point de vue-là,
01:00:03 est largement supérieure à la nôtre et qu'il ne faut pas s'étonner si aujourd'hui, on lit énormément d'études sur le décrochage de l'industrie européenne par rapport
01:00:12 à l'industrie américaine, que des investissements massifs venant d'Europe se dirigent vers les États-Unis aujourd'hui, notamment à cause non seulement des subventions
01:00:22 qui sont apportées à la décarbonation dans le pays, mais surtout à cause du coût de l'énergie. Je ferme la parenthèse sur ce premier sujet. Si nous ne prenons pas ce sujet
01:00:30 comme on prend le taureau par les cornes, je vous préviens que nous avons des soucis à nous faire. Le deuxième sujet que j'ai évoqué, c'est la maîtrise des chaînes
01:00:39 technologiques des industries qui permettent la décarbonation. J'en ai tellement parlé au début de mon entretien que je ne vais pas revenir dessus. Mais vous m'avez compris,
01:00:46 la maîtrise à la fois de la fabrication des batteries, l'amont de cette fabrication des batteries, tous ces sujets que j'ai déjà évoqués, font partie, bien entendu,
01:00:56 de toute cette deuxième exigence. Vous conviendrez avec moi, mesdames et messieurs les parlementaires, qu'on a du pain sur la planche et un peu de travail.
01:01:07 Alors je n'ai naturellement pas parlé de la compétitivité pour ne pas, je dirais, encombrer le débat et toutes sortes de choses. Mais enfin, soyons clairs.
01:01:14 Aujourd'hui, nous avons encore en France un sujet de compétitivité du travail. Je suis le premier à savoir que ce n'est pas forcément le seul sujet.
01:01:23 Et je ne vais pas vous empoisonner l'existence avec la question des impôts de production et du coût du travail. Ils sont ce qu'ils sont. Et je sais que,
01:01:29 s'agissant des questions des impôts de production, une direction est prise pour rééquilibrer ce qui fait aujourd'hui une différence entre la France et le reste de l'Europe,
01:01:38 mais en particulier l'Allemagne, sur le coût du travail. Vous savez que nous sommes un des pays qui a le coût du travail le plus élevé en Europe.
01:01:46 Je crois que nous sommes le numéro 2 ou le numéro 3. Et que certains pays qui nous entourent, comme l'Espagne ou ailleurs, ont des compétitivités de ce point de vue-là beaucoup plus fortes.
01:01:55 Je ne suis pas en train de qualifier la France de ce côté-là, mais c'est une donnée. Et je ne voudrais pas y passer trop de temps.
01:02:01 Mais vous avez bien compris que le sujet de l'énergie, le sujet de la maîtrise des coûts d'approvisionnement sur les éléments essentiels qui permettent de réindustrialiser est juste fondamental. Voilà.
01:02:12 Et que je crois qu'il ne faut pas critiquer le fait que dans le passé, les choses étant ce qu'elles étaient, nous fabriquons des véhicules en Turquie, effectivement.
01:02:20 J'y étais il y a 15 jours, d'ailleurs au passage avec une dynamique absolument incroyable, ce qui nous permettra d'ailleurs à terme d'aborder les marchés autour de la Turquie, notamment vers l'Est.
01:02:32 Et tout ça est très important pour une implantation internationale d'un groupe comme le nôtre. Mais de fait, la compétitivité de ces pays aujourd'hui,
01:02:41 telle que ça nous permet de vendre des véhicules en Europe à un prix qui est quand même globalement abordable, la Clio est aujourd'hui, je vous rappelle,
01:02:48 l'un des véhicules les plus vendus en Europe. Enfin, je ne veux pas non plus en rajouter. Mais enfin, elle l'est en particulier parce qu'elle est quand même globalement "abordable".
01:02:57 Entre guillemets, je sais bien que rien n'est parfait. Donc la très industrialisation du pays, elle passe par ça. J'ai parlé de la compétitivité. J'ai parlé de l'énergie.
01:03:05 J'ai parlé de la maîtrise des chaînes technologiques. C'est ça qui est sur la table aujourd'hui, que je veux partager avec vous parce que nous, nous réussirons
01:03:12 cette réindustrialisation que si nous travaillons ensemble. Nous, nous ferons notre part. Nous ferons que nos usines seront occupées à fond.
01:03:18 Et d'ailleurs, monsieur, pour votre point, l'usine de Dieppe pour Alpine, elle va être remplie à ras-bord. Les usines de Douai, de Maubeuge, de Sandoville, etc.,
01:03:28 de Bati, sans parler des usines mécaniques du Mans ou de Cléans, vont être remplies à ras-bord. Que voulez-vous que nous fassions de plus pour faciliter la compétitivité de nos sites ?
01:03:41 Le reste n'est pas complètement entre nos mains. Et je vois que vous l'avez compris. C'est pour ça que je suis devant vous pour vous dire que nous devons être solidaires.
01:03:47 Voilà. Sinon, nous avons des soucis à nous faire. Je pourrais rester des heures sur ce sujet. Je ne vais pas aborder ici la question de la productivité française.
01:03:56 On me demandait l'autre jour sur une chaîne de radio pourquoi nous avions des sujets de productivité en France par rapport à d'autres pays.
01:04:05 La réponse n'est pas simple, mais je pense qu'elle mérite une réflexion politique globale. Elle porte sur une forme, j'ai dû dire, de quantité de travail en France, de durée du travail.
01:04:21 On a même évoqué la question du nombre de croissances qui était très positif d'apprentis, qui, évidemment, temporairement pèsent sur la productivité.
01:04:30 On a parlé des arrêts maladie. On a parlé de toutes sortes de choses. Moi, j'ai rajouté une chose. Et si vous avez... On aurait le temps tout à l'heure d'en parler.
01:04:36 Je pense qu'une grande partie des déficits de productivité en France est liée notamment à une forme de démotivation des personnes concernées.
01:04:48 Dans un cadre où j'étais témoin comme producteur d'un rapport sur le travail l'année dernière que j'ai rendu au gouvernement, dans lequel j'ai constaté de façon impressionnante
01:04:58 – je le savais, mais alors pour le coup, là, je l'ai constaté de façon considérable – c'est que nous avions en France un déficit très net de respect, d'écoute et de reconnaissance des travailleurs.
01:05:11 Et que si je dis ça, c'est pas totalement anodin parce que je prétends – peut-être que je suis tout seul, j'en sais rien – mais je prétends qu'une grande partie des déficits de productivité
01:05:22 que nous avons dans notre pays vient du fait qu'il y ait une forme de démotivation liée à ce que je viens de dire et que c'est un sujet en soi.
01:05:30 Et que je pense que nous avons globalement à prendre en compte un phénomène totalement essentiel pour notre pays, qui est celui de la responsabilisation.
01:05:38 Ça serait trop long d'en parler à l'instant, mais là-dessus, je vous garantis que j'ai des convictions très profondes. Voilà.
01:05:43 Donc j'ai essayé d'évoquer le sujet en élargissant un peu parce que je crois profondément à ce que je viens de vous dire.
01:05:50 Alors les salaires, évidemment. Les salaires, comment voulez-vous que je vous dise ? Évidemment. Je veux dire, on est très conscients du sujet.
01:05:56 On sait très bien ce qui se passe dans notre pays. Et on est les premiers concernés. Ce que je voudrais vous dire, c'est que Renaud fait ce qu'il a à faire.
01:06:06 Très honnêtement, les accords sociaux que nous passons dans le groupe, vous n'avez jamais entendu parler d'un problème. Ils sont tout à fait sereins.
01:06:19 L'année dernière, nous avons augmenté très significativement les salaires sous des formes très intelligentes, d'ailleurs, que tous les syndicats et représentants des personnels
01:06:28 ont à saluer tellement c'était intelligent parce que ça ne portait pas uniquement sur le salaire, mais ça portait aussi sur les bénéfices, si je puis dire, sociaux et autres.
01:06:35 C'était très intelligent. Cette année, nous avons augmenté les salaires non pas de 4, mais de 4,5%. Voilà. C'est juste une précision, mais quand même,
01:06:44 parce que c'est vrai que le niveau d'inflation anticipé pour l'année est tout de même particulièrement inférieur à celui que nous avons connu l'année dernière.
01:06:50 Donc je ne prétends pas qu'on fait les choses très bien, monsieur. Je ne vais pas vous dire que c'est le nirvana. Non, mais... Oui, mais je suis sensible.
01:07:00 Je suis sensible à ces sujets. Et donc je vous dis que peut-être que nous ne faisons pas les choses au mieux, mais je pense sincèrement que le corps social de Renaud,
01:07:08 aujourd'hui, vit le plus sereinement possible à cet égard. Voilà. Sur la question des salaires, j'aurais beaucoup à dire aussi. Je pense que la question du partage de la valeur
01:07:18 est en fait le sujet central pour l'avenir. J'ai là-dessus beaucoup travaillé sur les questions de participation et d'intéressement. Au passage, Renaud, cette année,
01:07:26 j'en profite pour le dire parce que certains concurrents l'ont dit eux-mêmes et nous avons été assez discrets, mais cette année, Renaud, en France,
01:07:33 a distribué un intéressement qui est un intéressement record et qui couvre parfois jusqu'à entre 1 et 2 mois de salaire, ce qui n'est pas totalement négligeable.
01:07:44 Voilà. Il se trouve que les résultats de l'entreprise, au moins, profitent un peu à tout le monde. Et bien sûr, l'actionnance arrière-là.
01:07:51 Donc, j'ai oublié de vous dire que nous avons décidé de monter le plus vite possible à 10% d'actionnaires de Renaud qui soient des salariés. Nous sommes au-dessus de 5, maintenant.
01:08:03 Ça représente un coût très significatif pour l'entreprise compte tenu des contraintes réglementaires fiscales. Mais nous avons décidé à le faire. Et le plus vite,
01:08:11 nous aurons atteint 10%. Le mieux, ce sera. Je pense qu'aussi, ça participe, j'allais dire, de la répartition du partage de la valeur.
01:08:20 Mais je vous le redis, mesdames et messieurs, pour des réflexions à venir, je pense que nous avons en France un système d'intéressement et de participation qui est unique au monde.
01:08:29 Il nous revient au général de Gaulle il y a quand même quelques décennies. Reconnaissons qui est à l'origine de cela.
01:08:36 N'empêche qu'aujourd'hui, je ne connais pas un pays dans le monde qui ait un système aussi sophistiqué de partage des profits.
01:08:43 Mon seul regret, je l'ai écrit d'ailleurs, ce n'est pas un propos de circonstance, c'est que je pense que nous pourrions utiliser cet outil beaucoup plus.
01:08:53 Parce que ce serait probablement un des moyens les plus intelligents dans mon esprit de limiter ce débat lancinant sur le partage de la valeur en France.
01:09:00 Voilà, j'en dis pas plus à ce stade, mais je vous garantis que si nous nous fondons sur ce qui existe dans notre pays, qui est unique et remarquable, nous pouvons faire plus et mieux.
01:09:10 Voilà, je vous le dis. Je sais pas, il y a d'autres questions, mais oui, les fondées du poids tout.
01:09:17 Non, bien sûr, il y a le poids du véhicule. Je vais y venir. Vous avez raison, le poids des véhicules a considérablement changé.
01:09:24 Et c'est d'ailleurs un objet de discussion, de débat que M. Jadot connaît bien.
01:09:31 Je vais vous dire une chose. Aujourd'hui, il faut quand même avoir en tête que c'est pas la faute des constructeurs si le poids augmente.
01:09:42 C'est à la fois les besoins des consommateurs, notamment en domaine de sécurité et les nouvelles normes que je vais pas contester.
01:09:49 La sécurité qui pourrait contester une chose pareille, mais non seulement aggrave le coût du véhicule massivement, mais son poids considérablement.
01:09:59 Et donc, il y a un domaine qui échappe parfois à l'observateur extérieur, qui est que les contraintes tout à fait vertueuses en matière de sécurité automobile conduit le véhicule à être beaucoup plus lourd qu'avant.
01:10:11 J'ajoute que les batteries, puisque nous parlons de transition écologique et nous allons vers cette électrification, le poids des batteries est quelque chose d'absolument incroyable.
01:10:21 Je vous rappelle que dans une Renault 5, le poids des batteries, ça va être autour de 400 kg, 400 à 500 kg. Je ne sais pas si vous réalisez. Comment ?
01:10:33 Peut-être un peu moins. Disons 400. Mais enfin, c'est considérable. Ce n'était pas un sujet avant. N'est-ce pas ?
01:10:41 C'est pour ça d'ailleurs qu'il faut travailler sur le poids des batteries, sur leur fiabilité, etc. D'ailleurs, j'ai oublié tout à l'heure, j'aurais dû le faire,
01:10:50 pour signaler une nouvelle catégorie de batteries qui a un certain succès aujourd'hui, qui est la batterie dite LFP, c'est-à-dire lithium fer phosphate.
01:11:00 Cette batterie qui est utilisée beaucoup par les constructeurs chinois parce qu'elle est moins chère risque de faire un peu florès dans nos industries.
01:11:09 Il est possible que dans l'avenir, nos véhicules soient souvent équipés de ces batteries parce qu'elles sont moins chères, mais elles sont moins performantes.
01:11:19 Donc il y a un équilibre toujours à trouver. Et je ferme la parenthèse là-dessus parce que j'aurais pu être plus complet tout à l'heure quand vous m'avez parlé de l'avenir des batteries.
01:11:27 Il y a des technologies qui permettent d'envisager d'autres usages, mais alors, c'est le lien avec ce que je viens de dire, elles sont plus lourdes.
01:11:37 On ne peut pas tout avoir. Si je peux me permettre devant vous, mesdames et messieurs, vous voyez que rien n'est simple.
01:11:44 Et que dans l'équilibre que nous cherchons pour le meilleur de la décarbonation, nous sommes obligés de faire des choix qui sont des choix industriels, qui sont des choix lourds.
01:11:52 Mais si c'était facile, on le saurait. Voilà. Donc sur ces questions de batteries, je crois que j'ai évoqué la question au passage, quand je parle de lithium, fer, phosphate.
01:12:02 Vous aurez noté que j'ai parlé de lithium, de fer et de phosphate. Voilà. Moi, parler de nickel, j'ai parlé de phosphate.
01:12:11 Vous m'avez... Oui. Et puis, le dernier point sur l'histoire du poids que chacun est en tête aujourd'hui parce que ça a fait des débats qui m'ont paru un peu lunaire ces derniers temps.
01:12:23 Un véhicule hybride qui est beaucoup plus performant en termes de décarbonation peut être plus lourd que le véhicule équivalent à essence, ne serait-ce qu'à cause des batteries.
01:12:38 Oui. Mais qu'est-ce qu'on n'a pas entendu sur le thème du poids des véhicules comme étant le facteur discriminant à sa circulation ?
01:12:50 Je vous mets en garde sur ce sujet-là. Là aussi, c'est pas simple. Voilà. Et si c'était simple, on le saurait. Voilà. Je m'excuse de vous le redire, mais je pense que c'est important.
01:12:59 Alors les fonderies, je vais pas échapper à ces questions. Et d'ailleurs, je me suis suffisamment personnellement occupé du sujet pour vous en parler.
01:13:09 La question des fonderies en France – et ce n'est pas que les fonderies, c'est-à-dire les sous-traitants au sens large – s'est posée notamment de façon cruciale lorsque l'on a décidé
01:13:21 dans notre pays de passer du diesel au non-diesel, parce qu'il est clair que l'industrie des sous-traitants dans ce domaine-là a été considérablement affectée dès le premier jour.
01:13:36 Et donc l'absence d'anticipation pour l'avenir des travailleurs de ces fonderies est un des éléments d'explication des difficultés de cette industrie. Je vous le dis franchement.
01:13:44 Et d'ailleurs, depuis que je suis président de Renault, j'ai passé un temps considérable à suivre ces dossiers et à essayer d'y apporter des solutions.
01:13:51 Les fonderies du Poitou, Dieu sait si j'ai travaillé dessus, avec les équipes autour de moi, on a cherché de trouver des tas de solutions.
01:13:57 On en a d'ailleurs proposé pour les fonderies du Poitou qui ont été refusées par les représentants locaux. Maintenant, les fonderies du Poitou n'existent plus.
01:14:06 C'est une tristesse. Mais en même temps, si on a réussi la reconversion des personnes, c'est une consolation. Les fonderies de Bretagne, Renault a fait son devoir.
01:14:17 Elles existent encore aujourd'hui. Et Renault est derrière, soutient tout. Nous continuons à faire notre devoir social dans ce domaine.
01:14:25 Mais quand même, considérons tous ensemble qu'un peu d'anticipation n'aurait pas été forcément une mauvaise chose.
01:14:31 Et qu'aujourd'hui, je vous le redis, je n'ai pas l'intention de revivre ce que nous avons vécu dans ce domaine-là dans les années à venir.
01:14:37 C'est pour ça que je parle de formation accélérée, pour ça que je vous parle de conversion, c'est pour ça que je vous parle de tout ce que je vous ai parlé depuis tout à l'heure.
01:14:45 — Merci, M. le Président. Daniel Gremier. — Oui, merci, Mme la Présidente. M. le Président, chers collègues.
01:14:53 D'abord, je voudrais vous féliciter, M. le Président, parce qu'en vous entendant, j'ai bien compris que la stratégie de Renault,
01:15:01 c'était d'avoir l'ambition d'imaginer le véhicule, la mobilité pour l'ensemble des Français, quel que soit leur niveau de revenu.
01:15:08 — Oui, c'est exact. — Et ma question, je vous en félicite parce que c'est extraordinaire. C'est essentiel, d'ailleurs, pour notre pays, compte tenu de l'espace.
01:15:18 Mais c'est aussi jusqu'à quel moment vous aurez cette capacité, parce que la lutte, elle va être quand même assez terrible dans le sujet,
01:15:27 quels que soient les types de modèles, notamment les modèles à prix accessible à une couche de population qui a des revenus parfois en difficulté.
01:15:36 — Bien sûr. — Ma deuxième question, j'ai bien compris que l'enjeu énergétique du volume et du prix est déterminant.
01:15:48 Vous n'êtes pas sans savoir qu'aujourd'hui, on traîne un peu en France sur le débat parlementaire sur les objectifs de production énergétique sur notre territoire.
01:16:00 Quel est le pas de temps pour vous comme déterminant pour réindustrialiser la France tant en volume qu'en termes de prix ?
01:16:11 On voit bien qu'à travers le monde – et vous avez donné des exemples, mais on pourrait les multiplier, parce qu'il n'y a pas que là –,
01:16:16 y compris dans certains pays de l'UE, il y a une stratégie vraiment offensive sur le prix de l'énergie.
01:16:24 Troisième question très rapide. À quand une capacité de distance nettement supérieure à ce que l'on connaît aujourd'hui pour le véhicule électrique ?
01:16:33 Est-ce qu'on est prêt de déboucher ou pas ? Et vous n'avez pas parlé de l'hydrogène en dehors de l'hydrogène sur l'e-fuel.
01:16:42 Est-ce qu'il y a une possibilité ou pas d'imaginer que l'hydrogène puisse aussi rentrer dans cette mixité et d'être un peu moins fragile sur la dépendance du tout électrique ?
01:16:54 Et est-ce que vous avez un avis, même si Renaud n'est plus impliqué dans le poids lourd, parce qu'il y a une grosse question qui est posée aujourd'hui ?
01:17:00 Quelle sera demain la motorisation ? Est-ce qu'elle sera électrique ? Est-ce qu'elle sera hydrogène ? Est-ce qu'elle sera gaz au niveau des peuples ?
01:17:08 Et puis c'est le côté sportif. Je voudrais vraiment vous féliciter. J'ai eu l'occasion, lorsque vous nous avez accueillis à Flins, vraiment succès d'Alpine,
01:17:20 vraiment, parce que n'oublions pas, et vous l'avez pas assez dit, le sport automobile, c'est un laboratoire. Un laboratoire de sécurité, un laboratoire aussi d'énergie.
01:17:32 Mais comment vous expliquez effectivement ce succès formidable de l'Alpine circuit, de l'Alpine rallye, et des difficultés, ou plutôt...
01:17:44 — Oui, des difficultés en F1. — Oui. Merci. — Est-ce que c'est un choix ? — Oui, oui. — Anne-Catherine Loisier.
01:17:52 — Il y a beaucoup de questions, là. — Merci, madame la présidente. Merci beaucoup, monsieur le président, pour vos propos éclairants,
01:18:00 emprunts, vous l'avez dit, de pragmatisme, mais surtout de préoccupation citoyenne. Alors moi, j'aurais 3 questions complémentaires.
01:18:07 D'abord, pour revenir sur le volet du digital, vous avez parlé tout à l'heure de vos partenariats pour mettre en place les logiciels de navigation
01:18:16 et les systèmes embarqués. Vous avez parlé d'entreprises françaises, d'Asso et autres. Je voulais savoir si vous aviez également des partenariats
01:18:23 avec Google, Microsoft sur ces sujets. Petite question aussi pratique et personnelle. On a entendu dernièrement des expériences avec des Tesla,
01:18:34 avec des prises de contrôle du véhicule à distance. Alors est-ce que c'est de la fiction ? Enfin voilà. Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur ce sujet ?
01:18:41 L'enjeu formation aux nouvelles technologies, on a compris votre engagement en matière de formation. Je voudrais savoir quelle part vous accordez
01:18:55 et quelle stratégie vous avez en direction des emplois seniors, vous avez parlé des entreprises. Et puis enfin, dernier point sur le lean manufacturing.
01:19:06 Vous en avez parlé avec les enjeux de réduction du gaspillage pour augmenter la productivité et le recyclage des batteries. Comment vous évaluez aujourd'hui
01:19:16 les gains de compétitivité en devenir sur ces sujets ? Merci. Pierre Kuipers.
01:19:23 Oui, merci, madame la présidente. Monsieur le président, quelques remarques sur les énergies. J'apprécie votre position sur le maintien et votre vision très claire
01:19:38 sur le moteur thermique. Il est bien évident que ce moteur thermique, on en aura toujours besoin. Et je pense aux énergies renouvelables et je pense au biocarburant.
01:19:46 Vous n'en parlez pas. Et pourtant, c'est une vraie solution qui est utilisée aujourd'hui et qui mérite d'être développée. Je voudrais aussi parler du gaz.
01:19:55 Où en êtes-vous sur cette énergie ? Et puis l'hydrogène, bien évidemment. Peut-on y croire ? Dans quel délai ? Et je rejoins la question sur les poids lourds.
01:20:06 Quelle énergie pour les poids lourds demain ? Effectivement. Et puis j'ai aussi une remarque qui m'attriste beaucoup.
01:20:13 Quand je prends un taxi à Paris, je tombe toujours sur un Toyota. Alors nous sommes en France. J'aimerais bien quand même savoir pourquoi Renault,
01:20:24 notamment, n'est pas aujourd'hui dans ce créneau-là commercial qui aujourd'hui est important. Merci.
01:20:32 Merci, Pierre. M. le Président. Bon, merci. Je vais essayer d'être aussi synthétique que possible parce qu'il y a beaucoup de questions.
01:20:43 Donc la question de véhicules abordables, vous avez clairement mis le doigt sur le sujet central de ce que nous essayons de faire.
01:20:52 C'est de permettre en Europe l'accès à un véhicule qui soit forcément grand, qui soit petit, mais qui soit abordable.
01:21:00 Tout ce que nous faisons sur le domaine de la réduction de nos coûts, sur la réduction des coûts, notamment au niveau de la conception des véhicules,
01:21:06 ces travaux considérables qui sont faits chez Amper aujourd'hui par les équipes de Renault nous amènent à cela car nous avons comme objectif,
01:21:15 nous l'avons rendu public, de réduire, et c'est pas rien, de 40% le coût de fabrication des véhicules dans les quelques années qui viennent.
01:21:23 C'est énorme. Voilà. Et Dieu sait si on l'a déjà fait depuis 5 ans, puisqu'on a réussi avec l'Académio et ses équipes à faire une performance incroyable
01:21:31 d'abaissement du point mort de l'entreprise de l'ordre déjà de 40 à 50% dans un délai très limité. Donc on continue. C'est un effort considérable.
01:21:41 Bien la question de la petite véhicule et notamment un point important pour la circulation citadine.
01:21:51 L'Académio, d'ailleurs, s'est prononcé sur ce sujet là dans son adresse. Au député européen.
01:21:59 Disons que l'un des objectifs pour la circulation citadine, c'est pas forcément de sortir les voitures des villes.
01:22:05 C'est de y émettre des voitures qui sont, j'allais dire, à la fois en taille et évidemment en éléments de décarbonation au sommet de ce que l'on peut faire en
01:22:14 mère de technologie. La question ne se pose même pas. Mais donc, pour arriver à cela, il faut que l'on mette tous nos moyens en route.
01:22:21 Et compte tenu de la compétitivité de l'Europe par rapport à ce que j'ai déjà dit tout à l'heure, l'énergie, etc., etc. Je reviens pas là-dessus.
01:22:27 C'est un vrai défi. C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on appelle de nos voeux une politique européenne sur ce sujet là et, entre autres choses,
01:22:36 des accords de partenariat avec d'autres constructeurs européens pour arriver ensemble à produire ces véhicules à un coût qui va bien.
01:22:43 Parce que je vous l'ai déjà dit, nous vivons dans un écosystème et qu'on pourra jamais faire les choses tout seul. Donc, si ceci se passe dans les semaines
01:22:50 et mois qui viennent, tant mieux parce que ça permettra d'aller plus vite à l'objectif que vous avez en tête. Vous avez évoqué le coup de l'énergie.
01:23:01 Je l'ai déjà dit. Je considère que nous avons un sujet majeur là. Je vais pas redire ce mon propos. Mais peut-être pour juste vous donner
01:23:11 une idée de l'ampleur du sujet. Je vais citer quelques chiffres. Je n'en ai pas cité beaucoup, mais je vais citer un scénario central qui nous vient
01:23:21 d'ailleurs des chiffres du gouvernement français dans le scénario de décarbonation, stratégie de décarbonation, qui dit qu'aujourd'hui, nous consommons
01:23:29 plus de 1 700 TWh d'énergie en France. 1 740, je crois. Qu'en 2050, nous n'en consommerons que 1 000, 1 050. C'est-à-dire que nous allons baisser en nominal
01:23:44 de 40%. En considérant qu'entre maintenant et 2050, il y aura une croissance de l'économie française qui sera très consommatrice en énergie, vous voyez déjà
01:23:53 le défi que cela représente de baisser de 40%. Parce que ça sera pas baisser de 40%, ça sera baisser de beaucoup plus compte tenu de la croissance de l'économie
01:24:00 d'ici là. Dans les 1 000 TWh ou à peu près que nous devrions consommer en 2050, pour autant qu'on arrive à le faire, la partie de l'énergie électrique,
01:24:12 qui est une énergie secondaire comme vous le savez, passera d'un potentiel aujourd'hui de l'ordre de 470 TWh. Aujourd'hui, on n'y est pas tout à fait parce que nos centrales
01:24:22 nucléaires sont en train de rattraper leur retard, etc. Elle passera en gros de ce potentiel aujourd'hui à 580 voire 600 TWh. Ce qui veut dire, pour faire simple,
01:24:34 que pour y arriver, il faut prolonger la vie de nos centrales de l'ordre de 20 ans. Je dis ça sans être un expert, mais c'est les documents officiels qui nous le disent.
01:24:46 Il faut probablement 14 EPR. Il faut multiplier par 5 les éoliennes terrestres et maritimes et par 20 l'énergie solaire en espérant au passage que l'énergie hydroélectrique
01:24:58 restera stable. J'espère que je ne trahis pas la connaissance que vous avez du sujet. Alors, je m'excuse de citer ces chiffres. C'est simplement pour vous illustrer ce que j'appelais
01:25:09 tout à l'heure un défi considérable et qu'il va falloir qu'on s'y mette tous. Et j'espère qu'on y arrivera pour réaliser ce défi. Voilà, je ferme la parenthèse là-dessus.
01:25:19 Alors, bien entendu, le coût sera directement lié à tout ce que je viens de dire. Vous m'avez parlé de l'hydrogène. L'hydrogène, nous y croyons beaucoup.
01:25:31 D'ailleurs, quand j'étais patron de Michelin, j'ai laissé dans l'entreprise se développer une pile à combustible qui est tout à fait remarquable, qui est maintenant gérée par
01:25:37 Saint-Bio, etc. Je passe le relais à mon successeur là-dessus depuis pas mal d'années. Ça se passe très bien. Nous avons décidé avec l'Ecadéméo d'être présent dans cette industrie.
01:25:47 Je l'ai dit tout à l'heure, c'est à Flins que ça se passe. Et si un jour vous venez visiter Flins, on sera ravis. Vous connaissez le sujet. Vous avez déjà été pour certains d'entre vous.
01:25:57 Donc nous avons l'ambition, peut-être une ambition forte, d'être sur l'ensemble de la chaîne de l'hydrogène. Fabrication d'hydrogène vert. Il y a d'ailleurs un électrolyseur à Flins aujourd'hui qui fonctionne.
01:26:11 Capacité de construire des piles à combustible en association avec Plug Power, qui est un des grands acteurs mondiaux, qui est américain. C'est un partenaire.
01:26:21 La fabrication, j'allais dire, des stations de recharge et le véhicule. Et le Master sera typiquement un véhicule qui à terme sera... Donc je vous réponds très clairement, nous y croyons beaucoup.
01:26:35 Voilà pour cette audition au Sénat du président du conseil d'administration du groupe Renault, Jean-Dominique Senard. Il a détaillé au sénateur la stratégie du groupe automobile pour réussir la transition vers le véhicule électrique.
01:26:47 Voilà, c'est la fin de cette émission. Merci de l'avoir suivie. Continuez à suivre l'actualité politique et parlementaire sur notre site internet publicsénat.fr.
01:26:54 Très bonne suite des programmes sur Public Sénat.
01:26:56 [Musique]

Recommandations