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00:00 réaction tout simplement alors que le Sénat vient donc de rejeter l'essentiel du CETA, c'est-à-dire l'article premier du texte, l'accord
00:06 commercial, économique
00:09 du CETA ?
00:10 Ecoutez, je veux dire ma satisfaction,
00:12 parce que ce qui se jouait c'est un message à la Commission européenne, surtout, au moment où elle est en train de négocier le Mercosur.
00:18 Oui au libre-échange,
00:20 mais pas pour supprimer nos éleveurs, pas pour en faire les variables d'ajustement.
00:25 Est-ce que les consommateurs français, demain,
00:28 souhaitent qu'on importe des molécules qui sont interdites chez nous ? On importe des molécules, par exemple, la trazine.
00:34 Est-ce qu'ils souhaitent qu'il y ait la décontamination des carcasses à l'acide ?
00:40 Est-ce qu'ils souhaitent qu'un certain nombre de produits
00:43 dont on se passe des armées, et c'est très bien pour notre santé, pour l'environnement,
00:47 sur le sol français et européen, est-ce qu'ils veulent qu'on les importe quand même par le biais justement de ces accords de libre-échange ?
00:53 Je pense qu'on a changé de temps et que désormais le libre-échange doit être beaucoup plus réciproque, mieux équilibré, pas de concurrence sauvage
01:00 qui peut détruire notre agriculture.
01:02 Vous souhaitez que le processus aille jusqu'au bout, que cette non-ratification soit notifiée à la Commission européenne,
01:11 qu'on aille jusque là sur un accord qui est quasiment à 100% appliqué aujourd'hui, qui a été signé en 2016 ?
01:18 Chacun a sa responsabilité, chacun a une casquette.
01:22 Notre casquette c'était de se prononcer.
01:24 Ça fait 5 ans que l'Assemblée nationale s'était prononcée.
01:26 Le gouvernement ne voulait pas bloquer le texte pour que le Sénat ne puisse pas débattre et ne puisse pas voter.
01:33 Nous avons débattu et nous avons voté.
01:35 Ça c'était notre responsabilité, maintenant je laisse cette responsabilité au gouvernement.
01:40 Est-ce que si le processus n'allait pas jusqu'à son terme et que cet accord de libre-échange continuait à exister,
01:49 à être appliqué tel quel, ça ne poserait pas un problème avec les Français qui pourraient juger que le Parlement n'a pas de pouvoir,
01:57 qu'il peut voter contre, mais que finalement rien ne change ?
01:59 En tout cas, ce que je veux dire c'est qu'on ne peut pas, et notamment dans ces accords de libre-échange,
02:04 parce qu'on a changé d'époque, on ne peut plus sacrifier notre agriculture
02:08 et on ne peut plus surtout importer des pratiques et des molécules qu'on interdit.
02:12 Donc ça, cette règle-là, on doit l'appliquer.
02:14 Et c'est ce que je demande au gouvernement, de veiller à ce que la Commission,
02:18 maintenant la Commission européenne, sur le Mercosur, ne néglige pas notre vote
02:22 et qu'on ne signe rien qui soit conditionné précisément à cette réciprocité,
02:29 à un libre-échange qui soit absolument loyal.
02:32 Ce qu'on interdit ici, alors on l'interdit là-bas, on ne l'importe pas subrepticement.
02:36 Bruno Retailleau tout à l'heure, Hervé Marseille, à mon micro,
02:40 a estimé que le recours à l'article 38, ce que vous avez utilisé afin que les débats aillent plus rapidement,
02:50 n'était pas, j'allais dire, correct, ce n'étaient pas exactement ces mots,
02:53 mais dans le contexte de ce débat tout à l'heure,
02:57 que vous n'aviez pas laissé le débat se poursuivre normalement.
03:01 Qu'est-ce que vous lui répondez ? C'est votre allié de la majorité.
03:04 Oui, mais ça reste à la fois un ami et un allié.
03:07 On a utilisé l'article 38 ensemble avec Hervé au moment des retraites,
03:11 parce qu'il y avait l'obstruction de la gauche.
03:14 Et là, on a bien vu qu'il y avait aussi une obstruction.
03:17 Il y avait simplement quatre heures et ça fait cinq ans qu'on attend de débats.
03:20 Ça fait cinq ans qu'on attend de voter.
03:22 Je pense que quand on est attaché au Sénat, je pense qu'on voulait que le Sénat puisse se prononcer,
03:28 parce que sinon, s'il n'y avait pas eu l'utilisation de cet article 38,
03:31 eh bien le Sénat n'aurait pas pu débattre jusqu'au bout, ni voter.
03:35 On l'a bien vu, puisqu'on a terminé quelques minutes avant la fin de la niche.
03:40 Est-ce que vous estimez que cette séquence a donné une bonne image du Sénat et des débats au Sénat ?
03:46 En tout cas, il donne un signal aussi.
03:48 J'ai parlé de signal à la Commission européenne, mais c'est aussi un signal au gouvernement.
03:52 Parce que si on a dû discuter, débattre, voter de ce CETA,
03:57 d'un accord commercial très important dans une niche,
03:59 c'est parce que le gouvernement nous y a contraint.
04:01 C'est parce que pendant cinq ans, le gouvernement a méprisé le Sénat.
04:04 Eh bien, le message...
04:05 Rappelons que ça avait été adopté in extremis par l'Assemblée nationale en 2019.
04:09 Exactement. Et nous, depuis 2019, rien, rien, nada.
04:12 Eh bien, c'est un message au gouvernement.
04:14 Le Sénat existe, il tiendra toujours sa place.
04:17 Jamais le gouvernement ne pourra contourner le Sénat.
04:19 C'est le message que je veux adresser aujourd'hui au gouvernement et au chef de l'État.
04:23 Eh bien, merci beaucoup Bruno Retailleau d'avoir répondu.