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Transcription
00:00 Bien entendu, je le regrette puisque nous étions complètement contre le fait de saucissonner...
00:06 Ça ne veut plus rien dire de saucissonner un traité. Vous enlevez la moitié du traité, vous gardez la deuxième.
00:12 Ça veut dire qu'il faut tout recommencer avec vos partenaires. Il n'y a plus de traité, il n'y a plus rien.
00:16 C'est une manière hypocrite de dire "on n'arrête pas le traité", mais en fait on l'arrête complètement.
00:22 – On va bien expliquer à nos téléspectateurs que l'article 1, l'essentiel du texte sur la dimension économique et commerciale,
00:28 a été rejeté. En revanche, l'article 2 sur le partenariat stratégique a été adopté.
00:32 Et donc ce qui a été adopté était complètement vidé de sa substance sur l'essentiel du texte.
00:36 – C'est complètement hypocrite. Ils auraient mieux fait de dire "on rejette", s'ils avaient été clairs,
00:40 ils auraient dit "on rejette le traité". Pourquoi ils ne l'ont pas dit ?
00:43 Pour faire semblant de je ne sais pas quoi. Alors ça c'est le premier point, bien entendu.
00:48 Le deuxième point, c'est qu'on est ici dans un Parlement. Le Parlement, ça vient de la racine "parler".
00:53 Le Parlement s'est fait pour parler. On nous enlève la parole en plein milieu du débat, sans qu'on ait fait la moindre obstruction.
01:00 On n'a même pas déposé d'amendement qui aurait pu retarder la discussion.
01:04 – Donc vous n'imitez qu'il y ait eu de votre part de l'obstruction parlementaire ?
01:08 Ce sont les mots qui étaient employés par le président Bruno Retailleau quand il a brandi l'article 38.
01:11 – Bien entendu, vous avez assisté à quelque obstruction que ce soit, à quelques amendements qui n'étaient pas justifiés,
01:17 à quelques prises de parole supplémentaires. Nous avons un dérouleur, vous savez, avec tout le monde qui est inscrit.
01:22 Quand vous lisez le dérouleur, vous vous rendez compte parfaitement que nous aurions tenu dans les délais.
01:28 Il n'y avait donc aucune obstruction. Je ne comprends pas pourquoi Bruno Retailleau a perdu ses nerfs d'un seul coup et a sauté sur...
01:34 – Vous voyez le temps filé. Vous savez que nous sommes dans le cadre d'une niche parlementaire
01:38 et qu'il pouvait craindre qu'il n'ait pas de vote final sur ce texte.
01:43 – Ça montre bien ce que nous avons dit. C'est qu'une niche parlementaire avec un temps restreint,
01:49 c'est bien une façon d'escamoter le débat. Ça montre bien qu'on a, dès le départ, décidé d'escamoter le débat.
01:55 Parce que si on devait discuter d'un traité en fondamental comme le CETA, c'est pas dans une niche parlementaire
02:00 avec parfaitement limité qu'on peut le faire. Et la preuve – vous me dites qu'il a vu le temps filé –, c'est lui qui en est responsable,
02:08 avec le PC, puisque c'est le Parti communiste qui a déposé ça dans sa niche parlementaire.
02:11 C'était tout à fait orchestré pour que le débat soit escamoté. Et comme on n'était pas sûrs jusqu'au bout à 99%,
02:18 mais pas à 100% que l'escamotage pouvait arriver jusqu'au bout, on a décidé de couper la parole à ceux qui n'étaient pas d'accord.
02:26 Bon, c'est assez rare au Sénat. C'est assez rare dans une niche parlementaire qui est d'habitude l'objet d'un agrément entre les groupes.
02:33 C'est une mauvaise nouvelle. C'est une originalité qui n'existait pas avant et que je déplore complètement.
02:41 C'est une très mauvaise manière faite au Sénat. Ça ne rehausse pas l'image du Sénat. C'est le moins qu'on puisse dire.
02:46 — Oui. Et du coup, est-ce que ça va laisser des traces dans les relations entre les différents groupes parlementaires aujourd'hui ?
02:54 Vous faites partie de la majorité parlementaire. Ça va être compliqué avec les LR.
03:00 — Comment voulez-vous que le fait de se faire enlever la parole à 3 groupes du Sénat et notamment à leur président...
03:10 Comment voulez-vous que ça ne laisse pas de traces ? Mais les traces que ça va laisser, c'est pas seulement entre les groupes.
03:16 C'est à l'intérieur du groupe. Je ne suis pas sûr du tout qu'au sein du groupe des Républicains aujourd'hui ou du groupe socialiste aujourd'hui,
03:23 qui a voté contrairement... Qui a voté contre ce traité signé par François Hollande.
03:27 Je ne suis pas sûr que ce soit pas chez eux, que ça laisse le plus de traces. On verra bien.
03:31 — Eh bien merci beaucoup, Claude Maluret, d'avoir répondu à mes questions.

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