Aux questions d’actualité au gouvernement, le sénateur centriste, Jean Hingray a interpellé la ministre de l’enseignement supérieure et de la recherche, Sylvie Retailleau sur les incidents survenus dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine ».
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00:00 Chers conclaves de décideurs, champions du statu quo, gardiens du temple éducatif,
00:07 je me tourne vers vous, aux flamboyantes ministres de l'alma mater,
00:11 pour éclaircir un spectacle plus troublant que la pièce de théâtre d'un cabaret surréaliste.
00:18 Que se trame-t-il dans les couloirs étouffants de Sciences Po ?
00:22 Où est passée l'auguste sagesse de cette institution séculaire de la rue Saint-Guillaume ?
00:27 Entre une vague walkiste qui déferle comme une série B hollywoodienne,
00:33 un capitaine abandonnant le navire pour tempête conjugale,
00:37 peu après une tempête incestueuse,
00:40 et des rumeurs d'antisémitisme ébrutées comme un vaudeville,
00:43 on se croirait dans une mauvaise série B.
00:46 Sur cette dernière cacophonie qui interpelle notre curiosité,
00:50 récemment une étudiante s'est vue refuser l'entrée à une fête intellectuelle pro-palestinienne.
00:56 Sous prétexte qu'elle était juive.
00:59 La tâche d'huile se répand comme en témoigne notre collègue Pierre-Antoine Lévy.
01:04 Elle s'étale jusque dans les couloirs de l'université du Mirail de Toulouse,
01:08 où sous l'ombre pesante de la peur, les étudiants juifs hésitent à fouler le pavé académique.
01:14 Et que fait-on ?
01:16 Monsieur le Premier ministre, Madame la Ministre,
01:19 vous avez joint la visite au discours en vous infiltrant dans le conseil d'administration
01:24 de la Vénérable Fondation pour un petit remontage de bretelles bien mérité.
01:30 Mais voilà que les dignitaires académiques se cabrent et crient,
01:33 à l'attentat contre leur sacro-sainte indépendance.
01:37 Tenez-vous bien, le citoyen-roi, grand dispensateur des deniers publics,
01:41 ne veut plus financer la diffusion de cet évangile woke.
01:45 Sciences Po, si rotant à la paille 35% de fonds publics,
01:49 peut-elle vraiment jouer les divas intouchables ?
01:52 L'autotème de l'autonomie pédagogique ne demande-t-il pas,
01:56 à l'instar d'un scénario usé, une petite retouche créative ?
02:00 Pour vous répondre, la parole est à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
02:07 Merci, merci Monsieur le Président.
02:12 Monsieur le Sénateur Ingres, que je cherche...
02:15 Aïe ! Pardon, il est grand, oui.
02:18 Pardon, Monsieur le Sénateur.
02:20 Oui, vous l'avez dit, et il faut le redire fort,
02:23 l'antisémitisme et ceci quel que soit le masque qu'il revêt est un fléau,
02:29 et ça doit être tolérance zéro, c'est notre ligne.
02:32 L'université, l'école font partie intégrante de la société, oui,
02:37 et si elles partagent des forces et des lumières,
02:40 elles doivent aussi affronter ces tensions et ces sombres maux qui la parcourent.
02:45 Vous m'interrogez en particulier sur les événements récents qui se sont passés à Sciences Po.
02:50 Comme à chaque fois, on va dire, nous appliquons d'une part une méthode d'objectivation des faits que vous avez rappelé,
02:55 et c'est pour ça que, comme nous l'avons annoncé avec le Premier ministre,
02:59 nous avons transmis un signalement à la procureure sous forme d'un article 40.
03:05 Nous nous sommes rendus sur place, je ne vais pas répéter,
03:08 et je répète qu'il y a eu un envahissement sauvage de l'amphithéâtre
03:12 et une absence manifeste de respect, et de respect du cadre permettant un débat serein,
03:17 débat qui est le lieu dans nos établissements d'enseignement supérieur et recherche.
03:21 Les témoignages sont clairs, l'étudiante de l'UEGF a été empêchée par deux étudiants d'accéder à la conférence.
03:28 On nous a rapporté des signalements de propos antisémites gravissimes.
03:33 Ils sont transmis à la justice parce que, oui, nous sommes dans un état de droit.
03:38 Mon ministère est aussi en pleinement engagé dans la lutte contre cet antisémitisme et toute forme de discrimination.
03:45 Dès les attaques de terroristes du 7 octobre, j'ai écrit aux chefs d'établissement
03:51 pour leur demander d'accroître leur mobilisation de chacun.
03:55 Je vais juste en citer quelques lignes.
03:57 D'abord, prévenir les actes. Ensuite, lorsqu'ils surviennent, les repérer, accompagner les victimes
04:02 parce qu'elles doivent pouvoir être en sécurité.
04:05 Les signaler permettent une réponse qu'elle soit à la fois disciplinaire et judiciaire.
04:11 Mais bien sûr aussi, réparer, effacer les traces de haine.
04:15 C'est un travail que nous menons en lien avec chaque acteur et notamment les représentants étudiants.
04:20 Et je voudrais dire que des mesures, des actions sont déployées dans le cadre du plan national que vous connaissez
04:26 et que nous continuons d'année en année.
04:29 Je vous remercie et je voudrais juste vous dire que nous ne baisserons jamais la garde face à ce poison
04:33 à ce poison et vous pouvez compter sur notre détermination.