• il y a 10 mois
Auditionnée ce mercredi 28 février par la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, la prix Nobel d’Economie 2019, Esther Duflo, spécialiste des questions microéconomiques dans les pays en développement, a présenté ses travaux visant à renforcer la lutte contre la pauvreté. Si la chercheuse constate « des progrès rapides contre la pauvreté dans le monde » ces 30 dernières années, elle déplore que « le Covid a[it] mis un coup de frein à tous ces progrès » et s’inquiète des crises à venir. D’où l’importance pour la prix Nobel de repenser l’aide au développement.

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Transcription
00:00 rapide contre la pauvreté dans le monde, où la fraction du nombre de gens vivant dans la pauvreté extrême, qui aujourd'hui est de
00:08 une ligne de 2 dollars par jour et par personne, en termes de
00:13 ajustés pour le pouvoir d'achat,
00:16 la fraction, la baisse de la fraction s'est accélérée à partir de 1990,
00:22 et ce qui a conduit à une réduction du nombre de gens qui vivent dans l'extrême pauvreté
00:29 jusqu'au Covid, comme vous le rappeliez, où le Covid a vu au contraire l'année 2020 un
00:35 accroissement des inégalités de la pauvreté, autant qu'on puisse le savoir, puisque les données ne sont pas vraiment encore officielles,
00:43 qui pour l'instant, à notre connaissance, ne s'est pas encore
00:48 corrigée.
00:52 La pauvrené n'est pas seulement une affaire d'argent, c'est aussi une affaire de qualité de vie,
00:59 les gens qui vivent dans l'extrême pauvreté avec moins de 2 dollars par jour et par personne ont aussi plus de chances de mourir
01:05 jeunes, les femmes de mourir en couche, l'éducation est plus faible, etc. Donc une question légitime, c'est est-ce que
01:12 ce déclin de la pauvreté extrême
01:15 s'est accompagné d'une amélioration de la qualité de la vie dans ces
01:20 différentes dimensions, si on considère la pauvreté comme quelque chose de multidimensionnel.
01:25 Alors, heureusement, c'est le cas.
01:28 Cette amélioration de l'extrême pauvreté dans le monde est à les deux paires depuis les années 1990,
01:35 avec d'énormes progrès sur des questions de vie ou de mort centrale. Par exemple, là, j'ai illustré par
01:44 la mortalité infantile
01:48 et néonatale, où on voit qu'il y a un déclin fort de
01:55 1990 jusqu'en 2018 de tout ce
01:59 nombre d'enfants qui meurent très jeunes. Et de façon intéressante, ce déclin de la mortalité n'est pas seulement
02:07 dû à des pays qui ont connu une croissance économique rapide, comme la Chine ou l'Inde par exemple,
02:15 mais on la retrouve même dans des pays qui restent extrêmement pauvres. Par exemple, un des pays qui a fait le plus de progrès
02:21 contre la mortalité maternelle,
02:24 c'est le Malawi, où il y a eu une énorme baisse suite à vraiment un
02:29 focus très important du gouvernement sur ce sujet-là dont il s'est emparé, et une volonté de
02:36 mettre en place des politiques qui avaient prouvé leur efficacité dans d'autres contextes.
02:43 Donc, c'est là où on en était juste au moment du Covid. Et malheureusement, le Covid a vraiment
02:52 mis un coup de frein à tous ces progrès.
02:55 Il y a en ce moment une grosse délégation française à la Fondation Gates.
03:00 Donc ça, c'est en leur honneur. J'ai mis un graphique qui vient du rapport de la
03:07 Goalkeeper Report que la Fondation Gates
03:10 publie tous les ans, qui montre l'augmentation de la pauvreté
03:16 pendant la période du Covid,
03:19 en particulier en Afrique subsaharienne. Malgré le fait que le Covid, en termes de
03:25 morts, c'est l'Afrique subsaharienne qui en a le moins souffert, mais économiquement, forcément, l'arrêt
03:33 de la
03:35 vie économique pendant plusieurs mois a fortement pesé sur ce continent.
03:40 Donc le Covid est peut-être plus ou moins derrière nous, mais il reste, comme vous le notiez, des crises à venir.
03:49 D'abord, l'invasion de l'Ukraine par la Russie a conduit, en combinaison avec
03:55 les désordres liés au Covid, à une
03:59 énorme
04:01 augmentation de l'inflation,
04:03 en particulier sur les produits alimentaires. On en est évidemment très familier en France, mais pas seulement en France, dans le monde entier.
04:09 Plus les gens sont pauvres, plus
04:13 l'alimentation est une partie importante de leur budget, et donc une forte augmentation des prix alimentaires qui conduit à une augmentation de la pauvreté
04:21 réelle, puisque les gens ont moins de capacité d'acheter les produits de base avec l'argent qu'ils ont.
04:27 Cela a été suivi en conséquence directe de l'inflation,
04:31 à cause de la remontée des taux d'intérêt, que ce soit aux États-Unis et en Europe,
04:36 par un enchérissement du service de la tête dans des pays où elle est importante,
04:42 qui a conduit à un grand nombre de pays
04:45 à entrer dans des crises d'endettement, qui en fait n'étaient pas vraiment de leur fait due à une augmentation d'endettement, mais juste
04:53 le service de la dette est devenu beaucoup plus cher. Donc aujourd'hui,
04:56 le FMI estime qu'il y a plus de 50 pays qui sont soit déjà en crise d'endettement, soit très proche de l'être.
05:04 Et évidemment, à un horizon très proche, peut-être même qu'on y est déjà, il y a la crise climatique
05:11 qui, je vais en parler un petit peu plus dans deux minutes, pèse
05:14 plus lourdement sur les pays les plus pauvres.
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