Raquel Garrido était l'invitée de la matinale de Public Sénat ce 19 février 2024. La députée La France insoumise de Seine-Saint-Denis redoute des conséquences importantes pour le premier budget de l’Etat, celui de l’Education nationale, si le plan d’économies annoncé en urgence s’applique de façon proportionnelle à tous les ministères. Elle dénonce également le refus par Bercy de ne pas activer le levier fiscal.
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00:00 Bruno Le Maire, c'était hier soir au 20h de TF1,
00:02 Bruno Le Maire qui revoit donc à la baisse la prévision de croissance pour 2024,
00:05 elle passe de 1,4 à 1% et il annonce 10 milliards d'économies sur les dépenses de l'État,
00:10 en précisant que ça ne touchera ni la sécurité sociale ni les collectivités
00:13 et que les impôts des Français n'augmenteront pas.
00:15 C'est le choix que vous auriez fait ?
00:17 – Bien sûr que non.
00:18 D'abord je crois que chacun doit prendre la mesure de ce que ça signifie
00:22 d'enlever 10 milliards d'euros d'intervention de l'État,
00:27 dont 5 milliards d'euros dans absolument tous les ministères à proportion de leur taille.
00:34 C'est ce qu'il a dit hier soir au 20h de TF1.
00:36 Ce qui veut dire que le ministère qui contribuera le plus à la coupe rase,
00:42 c'est le ministère de l'Éducation nationale.
00:45 Alors j'ai fait mon petit calcul, 5 milliards d'euros divisés par tous les ministères
00:50 à proportion de leur taille, ça devrait donner une réduction du budget
00:54 d'Éducation nationale à hauteur de 750 millions d'euros à peu près.
00:58 – Alors lui il parle de dépenses de fonctionnement.
00:59 – Oui, par exemple les salaires, c'est une dépense de fonctionnement.
01:03 – Vous pensez que ça touchera les salaires ?
01:04 – Mais de toute façon, combien même ?
01:06 – Mais il y a d'autres économies à faire que les salaires.
01:07 – La vérité c'est qu'on n'en sait trop rien,
01:11 parce que tout ça est d'une grande opacité,
01:13 comme tout en matière budgétaire avec le macronisme.
01:16 Moi ce qui me frappe c'est que vous savez, la question de l'impôt
01:20 et du droit qu'ont les Français à constater le besoin de l'impôt,
01:25 sa répartition, son usage, etc.
01:27 C'est aussi dur que la Révolution française,
01:29 c'est l'article 14 de la Révolution française.
01:31 Et pourtant ce gouvernement-ci, d'abord ne laisse pas les représentants
01:36 de la nation que nous sommes avoir une vision correcte du budget,
01:42 ils sont passés systématiquement par 49-3,
01:45 quand bien même il se dégage des majorités, car je rappelle,
01:48 je rappelle qu'il y a des majorités à l'Assemblée nationale
01:51 sur les questions budgétaires et notamment concernant les recettes.
01:56 Parce qu'en réalité, si le gouvernement nous dit,
01:59 "on manque d'argent parce que la croissance n'est pas aussi forte
02:03 que ce qu'on avait estimé, donc on a besoin de 10 milliards,
02:06 allez allons trouver 10 milliards",
02:08 mais c'est facile de trouver 10 milliards, c'est facile de trouver 10 milliards.
02:11 Les députés à l'Assemblée nationale,
02:12 je ne parle pas seulement de la France insoumise,
02:14 et je ne parle pas seulement de la NUPES,
02:15 les députés majoritairement avaient créé des recettes,
02:20 cette année en commission des finances
02:22 et l'exercice budgétaire antérieur carrément dans l'hémicycle.
02:26 Je rappelle que nous les députés avions proposé par exemple
02:29 de supprimer la flat tax, qui est ce bouclier fiscal
02:33 qui permet aux grandes fortunes de ne pas payer autant d'impôts.
02:36 On avait mis en place une taxe sur les superdividendes,
02:39 souvenez-vous c'était le fameux amendement du président Mattei.
02:44 Tout ça, ça a été enlevé par CAC 40.
02:46 – Donc vous vous dites que ce n'est pas sur les dépenses
02:48 qu'il faut récupérer de l'argent, c'est sur les recettes.
02:50 – Mais bien entendu, le CICE qui ne crée pas d'emploi,
02:54 le rétablissement de l'ISF, enfin les Français réclament à corps et à cri,
02:59 on l'a vu au moment des Gilets jaunes, le fait qu'on rétablisse l'ISF.
03:03 Si moi je voudrais mettre en comparaison deux chiffres,
03:05 le CAC 40 lui, entre 2022 et 2023, il a progressé de 16%.
03:10 Ces 124 milliards de bénéfices qui sont pour le moment calculés
03:16 sur 25 des 40 entreprises du CAC 40.
03:19 Voilà la progression de ce côté-là de ce pays.
03:23 Et après on nous dit c'est 1% pour le reste et à cause de ce 1%,
03:26 et parce qu'on ne veut pas toucher au grisby des 124 milliards
03:31 et des 16% de progression là-bas, chez les ultra-riches,
03:34 alors du coup on aura moins de profs, moins de puyons.
03:37 – Il n'y a aucune économie de dépenses à faire pour vous.
03:40 – Mais pardon, à l'éducation nationale, dites-moi où ?
03:43 Dites-moi où ? Dites-moi où à l'éducation nationale, on peut payer moins ?
03:48 Aujourd'hui on n'arrive pas à avoir suffisamment,
03:50 je prends l'exemple des assistants à l'éducation,
03:52 ce qu'on appelait avant les puyons.
03:54 On a dû, par un effort du président Coquerel de la Commission des finances,
03:59 creuser et creuser et creuser pour s'apercevoir
04:01 que dans le budget actuel de 2024,
04:03 il y a une disparition nette de 1 112 équivalents temps-plans en puyons.
04:08 Et aujourd'hui on vient nous expliquer qu'on va ôter 750 millions d'euros,
04:12 l'augmentation, ou la prime plutôt, des infirmières scolaires.
04:16 On parle harcèlement, on parle de questions de protection des enfants par rapport à tout ça,
04:22 on se dit, il faut peut-être des infirmières scolaires.
04:24 Donc pour que le métier soit attractif,
04:26 il faut peut-être un peu les augmenter ou leur donner des primes.
04:29 C'était 22 millions d'euros, dites-moi voir comment je fais
04:32 pour avoir une éducation nationale de qualité,
04:34 avec des professeurs, des AESH, en enlevant 750 millions.
04:39 Je veux dire, c'est un massacre à la tronçonneuse.
04:42 Et c'est injuste et ce n'est pas nécessaire.
04:44 On peut aller chercher l'argent là où il est.
04:47 Ce pays n'est pas un pays pauvre,
04:49 ce n'est pas un pays qui est déprimé par rapport à sa capacité de production.
04:54 Il peut le devenir, parce qu'évidemment si vous enlevez 5 milliards, 10 milliards en réalité,
04:59 si vous enlevez 10 milliards d'euros dans la commande publique,
05:02 ah oui, là il y a des chances que vous plongiez le pays dans la récession.
05:06 Et je rajoute ceci, 10 milliards,
05:09 ce n'est que la moitié de ce que préconise l'Union européenne,
05:12 car le pacte de stabilité a été renégocié.
05:15 Le pacte de stabilité, c'est la façon dont au sein de l'Union européenne,
05:18 les États organisent les règles budgétaires.
05:21 Il y a des nouvelles règles et Manon Brie,
05:24 qui est donc la présidente du groupe de la gauche,
05:27 nous a expliqué au Parlement européen,
05:30 que si effectivement nous appliquons ces nouvelles règles,
05:33 c'est 24 milliards d'euros par année qu'il faudra enlever.
05:36 Donc là il y a besoin vraiment que nous les Français,
05:39 on reprenne le pouvoir souverain sur le budget.
05:42 C'est nous qui payons les impôts, c'est nous qui déterminons les recettes,
05:46 c'est-à-dire qui paye et aujourd'hui le macronisme,
05:49 c'est en fait un grand paradis fiscal pour des personnes qui ont un problème de patriotisme.
05:54 Parce que le patriotisme, c'est d'abord contribuer au bien commun.
05:58 Quand on ne vit que pour soi-même,
06:00 quand on ne vit que pour s'enrichir soi-même et les autres…
06:02 – Mais tout le monde, ça faisait partie des propositions de Jean-Luc Mélenchon,
06:05 que tout le monde contribue un peu à l'impôt.
06:07 Est-ce que pour vous tous les Français doivent payer l'impôt à hauteur de leur moyen ?
06:09 – Mais Madame, bien sûr, mais surtout ils le font déjà, la TVA, le plus gros poste…
06:13 – Mais bien sûr, c'est pas évident, pardon,
06:14 il n'y a que la moitié des Français qui payent l'impôt sur le revenu.
06:16 – D'accord, sauf que l'impôt sur le revenu,
06:18 c'est une partie en fait minoritaire des recettes de l'État.
06:22 – Est-ce que tous les Français doivent payer l'impôt sur le revenu à hauteur de leur moyen ?
06:26 – Bien sûr, bien sûr, et dans une grande progressivité,
06:29 nous avions défendu 14 ans d'imposition, etc.
06:31 Mais surtout, il faut arrêter avec l'idée que certains payent et pas d'autres.
06:35 La TVA, c'est la TVA qui est le plus gros poste de recette fiscale.
06:39 Donc à partir du moment où tout le monde paye la TVA,
06:42 ça veut dire que tout le monde paye de l'impôt,
06:44 et en revanche, là, la TVA n'est pas progressive.
06:48 – Mais vous remettez sur la table cette idée d'impôt sur le revenu pour tous ?
06:51 – Non, c'est pas ça, ça c'est vous qui l'avez remis sur la table.
06:53 – Non, c'est pas moi, ça faisait partie des propositions de Jean-Luc Mélenchon.
06:56 Est-ce qu'il faut les remettre sur la table ?
06:58 – Là oui, mais là, selon moi, je vous ai parlé.
07:00 C'est rétablir l'ISF, c'est supprimer le CICE, c'est ôter la flat tax,
07:05 c'est créer la taxe sur les superdividendes.
07:08 – Donc c'est pas forcément un impôt pour tous.
07:10 – C'est pas ça, c'est que si vous voulez, quand on sera au gouvernement,
07:13 parce qu'on finira bien par y arriver, on fera la grande révolution fiscale
07:17 qui effectivement prendra en charge la question de l'impôt sur le revenu.
07:21 Mais aujourd'hui, le souci, pardonnez-moi,
07:24 j'ai aucun confiance en Bruno Le Maire ou les macronistes,
07:28 et même pourquoi je leur fais pas confiance ?
07:29 Parce qu'ils ne sont pas prêts à soumettre à la délibération publique
07:32 la question de l'impôt.
07:33 Est-ce que vous trouvez normal quand même,
07:36 qu'un jour vous avez le Premier ministre qui dit
07:39 "on va faire telle aide pour les agriculteurs",
07:42 ou un autre jour le Président qui dit "on va donner 3 milliards à l'Ukraine".
07:45 Et ça aussi, pour moi, c'est quelque chose qui est très malsain.
07:48 Vous avez le jour 1 où le Président dit
07:52 "on va donner 3 milliards à l'Ukraine"
07:55 et le lendemain, le ministre de l'économie qui dit
07:58 "on va enlever 10 milliards aux Français".
08:00 Donc, s'ils avaient envie de générer dans la société française
08:04 un refus de l'aide à l'Ukraine,
08:07 parce que c'est comme ça qu'ils présentent les choses,
08:09 "je donne à l'Ukraine 3 milliards, j'enlève aux Français 10 milliards".
08:11 – Il n'aurait pas fallu donner ces 3 milliards ?
08:13 – Mais c'est pas ça !
08:14 Non, au contraire, je pense qu'il faut être solidaire avec l'Ukraine.
08:17 Je ne suis pas certaine qu'en réalité ce soit 3 milliards.
08:19 Attendez, vous savez très bien comme moi,
08:21 un rapport parlementaire a indiqué que le mode de calcul de l'aide
08:24 était un petit peu sur-estimé.
08:28 Mais ce que je veux dire, c'est que là,
08:29 on est en train de faire passer pour l'aide à l'Ukraine
08:32 quelque chose qui est en réalité, tout simplement,
08:35 une logique de rétractation de l'État.
08:38 Sauf que l'État, ce n'est pas à eux.
08:40 L'État, ce n'est pas à Macron.
08:41 L'État, c'est aux Français.
08:42 En fait, l'impôt, c'est nous.
08:44 L'État, c'est nous.
08:45 Et il y a toute une démarche, je pense,
08:47 de réappropriation civique de souveraineté.
08:50 [Musique]